Née au Havre le 14 mai
1820, de parents profondément chrétiens, Louise Thérèse de
Montaignac a passé la plus grande partie de sa vie à Montluçon,
jusqu'à sa mort le 27 juin 1885.
A 7 ans Louise
contemple la crèche et découvre émerveillée, "le touchant mystère
d'un Dieu enfant, pauvre et souffrant...". Elle commence à l'aimer.
La première Communion,
longuement préparée par la fréquentation de l'Evangile, la marque
profondément. Elle gardera toute sa vie "un attrait irrésistible
pour l'Eucharistie".
Saisie par le
Christ — par son Cœur — elle lui fait l'offrande entière
d'elle-même, le 8 septembre 1843 pour vivre, à la suite, la
disponibilité de l'amour. C'est déjà l'Oblation.
Ce don d'elle-même,
elle le vivra dans la souffrance. En effet, dès l'âge de 30 ans,
« la vie de la fondatrice de la Pieuse Union des Oblates du Cœur de
Jésus est particulièrement douloureuse — raconte Roland Ferragu.
Elle était atteinte depuis son adolescence d’une arthrite
tuberculeuse de la hanche qui ne fit qu’empirer au fil du
temps – les médecins ne sachant comment la soigner – et lui fit
vivre un véritable martyr pendant les trente-trois dernières années
de sa vie, sans cependant qu’elle cesse, de sa chambre, de s’occuper
des différentes œuvres pieuses qu’elle créa tant sa foi et sa force
de caractère étaient hors du commun ».
Louise serait entrée au
Carmel — elle était nourrie des écrits de Thérèse d'Avila — si le
prêtre qui la conseillait n'avait pas discerné l'originalité de sa
mission.
Au milieu d'un siècle
de plus en plus marqué par l'indifférence religieuse, Louise Thérèse
a voulu réunir des femmes chrétiennes par l'Oblation au Cœur du
Christ, des femmes restant dans leur milieu de vie, pour le pénétrer
des valeurs évangéliques, être au cœur du monde “témoins de l'amour
de Dieu”.
Pour ces chrétiennes,
elle a voulu les communautés religieuses, point d'appui, lieu de
partage et de ressourcement. C'est de Montluçon qu'est parti ce
projet. Bientôt un véritable réseau s'étendit au diocèse, à la
France, hors des frontières...
« Son action
apostolique en effet fut très importante — raconte toujours le
même auteur — car elle fonda l’Association des églises pauvres et
celles de l’Adoration réparatrice du Saint Sacrement et des
zélatrices du Sacré-Cœur. Elle créa aussi l’Association des femmes
chrétiennes à partir du groupe des Enfants de Marie. Avec elles,
elle fonda l’œuvre des orphelines du Sacré-Cœur et l’œuvre des
petits Samuels du Cœur de l’Enfant Jésus ».
C’est le 21 septembre
1874 qu’elle fit approuver par Mgr de Dreux-Brézé les règles de la
Pieuse Union des Oblates du Cœur de Jésus. Elle en sera élue
supérieure générale le 10 mai 1880.
« Lors de son décès,
le 27 juin 1885, Louise Thérèse de Montaignac, paralysée des deux
jambes, est couchée sur le dos depuis cinq ans…
Fallait-il que sa
foi soit profonde — affirme Roland Ferragu — pour que, malgré
le calvaire permanent que fut sa vie, elle soit arrivée à entretenir
une lourde correspondance, à créer et à gérer toutes ses œuvres,
dont celle des Oblates qui perdure et s’est étendue au monde entier.
Ce qui lui a valu d’être béatifiée par le pape Jean-Paul II, à Rome,
le 4 novembre 1990 ».
Bienheureuse Louise
Thérèse que l'Eglise nous propose comme “modèle d'une foi
profondément vécue et agissante...exemple lumineux, qui laisse
entrevoir ce que peut faire une femme pour le bien de l'Eglise”. |