Marie Lucia de Jésus
et du Cœur Immaculé
1907-2005

  • Sœur Lucie de Fatima

— Et moi aussi j'irai au Ciel ? demanda Lucie, lors de l'apparition du 13 mai 1917. — Oui, tu iras, lui répondit Notre Dame.

Lucie est née le 28 mars 1907, à Aljustrel, et fut baptisée le 30 mars à l'église paroissiale de Fatima. Ses parents étaient Antoine dos Santos et Maria Rosa.

Comme Lucie était la dernière de sept enfants, six filles et un garçon, elle eut une enfance choyée et privilégiée. Elle fit sa première communion à l'âge de six ans et commença sa vie de bergère lorsque, à partir de 1917, ses petits cousins, François et Jacinthe Marto, purent l'accompagner. Ce fut l'année des Appari­tions de la Vierge Marie, pendant lesquelles Lucie joua un rôle particulier, parce qu'elle fut la seule à parler avec Notre Dame et qu'elle reçut la mission de faire connaître son message.

L'Apparition annonça, le 13 juin, qu'elle emmènerait bientôt au Ciel François et Jacinthe, tandis qu'elle disait à Lucie : « Mais toi, tu resteras ici pendant un certain encore. Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Coeur Immaculé. À celui qui l'acceptera, je promets le salut, et ces âmes seront aimées de Dieu, comme des fleurs placées par moi pour orner son trône».

Les Apparitions terminées, Lucie se trouvait exposée à bien des risques. Préoccupé, le premier évêque du diocèse de Leiria, qui venait d'être restauré, ordonna, le 17 juin 1921, qu'elle entre au Collège des Sueurs Dorothée, à Vilar, mais sans révéler son identité. Elle reçut là une excellente éducation morale et religieuse. Sentant en son coeur la vocation religieuse et influencée par l'exemple des Sueurs envers qui elle était reconnaissante, elle décida de choisir l'Institut de Sainte Dorothée, où elle fit profession. Elle resta en Espagne jusqu'en 1946, date de son retour au Portugal. C'est alors qu'elle revint pour quelques jours à Fatima, à l'endroit même des Apparitions. Fidèle à son ancien désir de retraite et de solitude, elle obtint du Pape Pie XI I, le 25 mars 1948, l'autorisation d'entrer au Carmel de Sainte-Thérèse, à Coimbra, où elle intensifia sa vie de prière et de pénitence jusqu'à sa mort, le 13 février 2005 ; elle aurait eu 98 ans le mois suivant.

Parmi ses écrits dont nous avons connaissance, les Mémoires sont d'une importance particulière. Elle ne les a pas rédigés de son propre gré, mais sur l'ordre de l'évêque de Leiria, Mgr José Alves Correia da Silva, qui était son directeur spirituel. Leur objectif principal était de rapporter la vie héroïque des deux Pastoureaux décédés, les Apparitions de l'Ange, celles de Notre Dame et pour finir la vie de ses parents. Pour cela, il ne lui était pas nécessaire de se tourner vers le passé et de se le remémorer, parce qu'elle contemplait tout comme une présence gravée à vif en son âme. Elle nous avertit elle-même que « ces choses se gravent si profondément dans l'âme qu'il n'est pas facile de les oublier ». Plutôt que de s'en rappeler, elle les vivait.

L'autre oeuvre de Sueur Lucie, ce sont les « Appels du Message de Fatima », qui révèlent son âme et témoignent de la mission à laquelle elle a été appelée. Pendant 87 ans, elle vécut profondément la dévotion au Coeur Immaculé de Marie, dont elle avait eu la révélation et dont elle était dépositaire. Comme elle était submergée par d'intéressantes et fréquentes questions sur le message qu'elle avait reçu et comme elle ne pouvait pas répondre individuellement à chacun, elle demanda au Saint-Siège l'autorisation — qui lui fut accordée — de composer un écrit où elle pourrait répondre de façon globale aux multiples interpellations qui lui parvenaient. Il s'agit donc d'une longue lettre rédigée sous son entière responsabilité et adressée à tous ceux qui lui avaient fait part de leurs doutes, questions ou préoccupations, et qui désiraient suivre avec une plus grande fidélité ce que le Ciel avait demandé à la Cova da Iria. Son couvre, avant d'être éditée, fut approuvée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

* * * * * 

Le 13 février 2005, au Carmel de Sainte-Thérèse, à Coimbra, vers 17h 25, elle ferma doucement les yeux, ces yeux qui avaient vu sur notre terre les yeux de la Très Sainte Vierge. Le Cardinal Bertone, archevêque de Gênes et envoyé spécial du Saint-Père, les évêques portugais et une foule ininterrompue de fidèles vinrent se recueillir avec amour et dans la prière auprès de sa dépouille exposée dans la chapelle du Carmel. Tout le Portugal s'arrêta pour rendre hommage à la grande figure de cette Pastourelle qui, par la force cachée de sa prière et de sa foi, sut toucher tous les coeurs. Tous cherchèrent à vivre cette expérience significative de conversion proposée dans le silence et la simplicité, à travers la prière du rosaire et en participant à l'Eucharistie, aussi bien à la cathédrale de Coimbra, où eurent lieu les obsèques, que dans le couvent du Carmel, où fut déposé le cercueil du dernier témoin des événements de Fatima.

Sueur Lucie fut une personne lumineuse, toute heureuse des événements dont elle fut à la fois gratifiée et l'intermédiaire, et en même temps toute dévouée à Jésus, à Marie et à nous tous. Fidèle réalisatrice du message de Fatima, elle tint sa promesse de ne pas nous oublier auprès de Dieu. L'héritage qu'elle nous laissa à travers ses livres nous rapproche de Dieu et de Marie d'une façon extraordinaire. Sa vie et celle de ses cousins, qu'elle nous révéla dans ses premières lettres à Mgr José, servent de modèle pour tous ceux qui veulent écouter et mettre en pratique les demandes de Notre Dame à la Cova da Tria.

 * * * * *

Ses dernières paroles, dans la nuit du 7 au 8 février, furent : « Pour le Saint-Père !... Notre Dame !... Notre Dame !... Saints Anges !... Cœur de Jésus !... Cœur de Jésus !... Allons, allons... au Ciel avec Notre Seigneur... Notre Dame... et les Pastoureaux ! »

SOURCE : Bulletin du Sanctuaire de Fatima - Numéro spécial.

http://www.santuario-fatima.pt
http://www.pastorinhos.com/frances/index.php
http://www.leiria-fatima.pt

 

 

pour toute suggestion ou demande d'informations