Luigi Versiglia naît le
5 juin 1873 à Oliva Gessi (Pavie). A 12 ans, il est envoyé à Turin
par Don Bosco pour faire ses
études.
Il entre chez les Salésiens à 16 ans et étudie la philosophie à
l'Université grégorienne de Rome. Ordonné prêtre le 21 décembre
1895, il est directeur et maître des novices pendant 9 ans à Genzano
(Rome). Le 7 janvier 1906, il fait partie de la première expédition
missionnaire des Salésiens en Chine. Il travaille à Macao. Le 9
janvier 1921, il est consacré évêque et désigné pour diriger le
vicariat apostolique de Shiu Chow, dans la région de Kwangtung, au
sud de la Chine. Malgré les graves tensions qui menacent la sécurité
des missionnaires, il développe la catéchèse, ouvre des écoles et
des séminaires. A la fin de janvier 1930, il décide de faire une
visite pastorale aux chrétiens de Lin-Chow. Il prend avec lui un
jeune prêtre salésien, le Père Callisto Caravario et les deux
missionnaires prennent sous leur protection trois jeunes filles,
élèves de la mission, pour les ramener dans leur famille ou les
conduire sur leur champ d'apostolat catéchétique. Le départ a lieu
en train le 24 février. Le jour suivant, ils continuent le voyage en
bateau sur le fleuve Pak-Kong. Après une brève halte à
Ling-Kong-How, ils se dirigent vers Li-Thau-Tseul. A midi, ils
récitent l'Angelus. Arrivent des pirates. Alors “les noms de
Jésus, Marie et Joseph résonnent vigoureusement sur les lèvres des
pasteurs et des brebis du troupeau aussitôt que se profile la
brutale rencontre avec les ennemis de la foi et de la pureté, qui
n'entendent pas laisser fuir leur proie, même au prix d'un crime”.
Les deux missionnaires s'interposent pour défendre l'honneur des
trois jeunes filles. Ils sont tués par les pirates à coups de fusil.
Jean Paul II note dans
l'homélie du 15 mai 1983 pour la béatification de Mgr Versiglia et
du Père Caravario que “Le martyr — dit-on
traditionnellement — suppose chez les meurtriers ‘la haine
de la foi’ : c'est à cause d'elle que les martyrs sont assassinés”.
Or la foi s'exprime par les œuvres de charité. “Avec mes œuvres,
dit Saint Jacques, je te montrerai ma foi”. Cette foi s'est
exprimée par le respect de la femme que les martyrs avaient puisé “à
la lumière du modèle marial”. Au contraire, les agresseurs ne
voyaient en elle qu'un objet de plaisir. Ces deux conceptions ne
pouvaient que s'affronter. Ce martyre “réalise une vision
prophétique du fondateur Saint Jean Bosco qui, en rêvant avec
prédilection à l'Extrême-Orient pour ses fils, parlait de 'calices
pleins de sang' et annonçait des fruits merveilleux”. |