Anna (Anne) Höss naît
en 1682 dans la ville libre impériale de Kaufbeuren en Souabe
(Sud-ouest de la
Bavière).
Dans cette ville les deux tiers des habitants sont protestants. Elle
est la 7e
de 8 enfants de Matthias Höss, modeste tisseur de laine, et de Lucie
Hœrmann. Elle se distingue par son intelligence. Dotée d'une belle
voix, elle chante dans une chorale comme soliste. Tous ces dons,
elle les exerce non pour elle-même mais pour le Seigneur. Elle
reprend l'activité paternelle mais sa plus grande aspiration est
d'entrer chez les franciscaines de Mayerhoff à Kaufbeuren. Sa
demande est plusieurs fois repoussée parce qu'elle ne peut fournir
une dot suffisante. Pour finir, le maire de l'endroit, un luthérien,
plaide en sa faveur et comme il est un insigne bienfaiteur de la
Maison, la jeune fille est admise sans dot: elle a 21 ans.
Elle est d'abord
tourière. Elle fait profession en 1704. Les souffrances ne lui
seront pas épargnées dans sa vie religieuse, à cause des rivalités
internes. Cette participation à la Passion fera mûrir en elle la
vertu de patience. Elle devient maîtresse des novices. A ses sœurs
elle recommande la lecture de l'Évangile et, comme Maître de vie
religieuse, elle leur propose Jésus crucifié dont elle a fait le
centre principal de sa propre dévotion. Beaucoup de gens viennent la
voir ou lui écrivent. Elle les conseille avec sagesse et prudence et
ils repartent consolés et fortifiés. Elle rappelle à tous qu'il y a
quelqu'un dont nous avons besoin: le Saint Esprit! Elle est
favorisée de visions qu'elle ne révèle que par obéissance. (A ce
propos notons qu'elle sera condamnée à titre posthume en 1745 pour
sa vision de l'Esprit Saint sous la forme d'un beau jeune homme.
Mais il faut rappeler que c'était l'époque de l'après-quiétisme où
régnait la méfiance à l'égard de tout courant mystique).
En 1741, elle est élue
Supérieure. Dans cette fonction qu'elle occupe trois années jusqu'à
sa mort, elle guide le monastère de façon admirable, tant au point
de vue spirituel que matériel. Généreuse envers les pauvres, elle
est maternelle envers ses sœurs. On peut dire qu'elle est la seconde
fondatrice de la communauté de Mayerhoff. Les personnes se pressent
devant la porte du couvent: des hommes et des femmes simples, mais
également des princes et des impératrices, des prêtres et des
religieux, des abbés et des évêques. Elle meurt un Dimanche de
Pâques, le 5 avril 1744. Les fidèles accourent au monastère.
Kaufbeuren devient ainsi un centre de pèlerinage célèbre en Europe.
De nos jours encore, des personnes de différentes confessions
viennent prier sur sa tombe et lui confient leurs préoccupations.
Elle est considérée comme une sainte de l'œcuménisme.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/hagiographie/listes/listeprenom.htm |