Maria Scrilli
(Marie Thérèse de Jésus)
Religieuse, Fondatrice, Bienheureuse
1825-1889

Maria Scrilli naît en 1825 à Montevarchi (Arezzo) en Toscane. Sa famille est influente dans la cité. On avait décidé de l’appeler Palmire (nom qui ne figure pas au martyrologe), mais au baptême, la marraine a un trou de mémoire, ou plutôt “une inspiration du ciel”, et on l’appelle Maria ; l’intéressée écrira plus tard dans son autobiographie: « J'étais très reconnaissante de porter le nom de Celle que j'ai aimée et aime toujours, comme ma chère Mère. » Par contre, peu aimée de sa mère terrestre, Maria réagit positivement, recherchant la volonté de Dieu et comprenant précocement ce qu’est la croix. Pendant son adolescence, une maladie mystérieuse l’immobilise pendant deux ans, puis elle a une vision du saint martyr Fiorenzo (Florent) auquel elle attribue la guérison qui s’ensuit. Pendant sa convalescence, elle réfléchit à son orientation et pense à la vie religieuse. Ses parents n’y sont pas favorables ; elle entre néanmoins au carmel de Florence. Mais elle comprend qu’elle est appelée à autre chose. Une sainte religieuse sur le point de mourir, lui prédit que Dieu veut beaucoup de choses d’elle et qu’elle connaîtra amertume et douleur. Maria ne reste que deux mois au Carmel, assez de temps cependant pour devenir tertiaire carmélitaine et recevoir le nom de Marie Thérèse de Jésus.

De retour à la maison, elle regroupe des petites filles chez elle et fait leur instruction ; des collaboratrices se joignent à elle, si bien qu’elle peut fonder une autre école à Foiano. Le succès est au rendez-vous. Mais pour ne pas déranger sa famille, à Montevarchi, elle songe à s’établir hors de la maison. Justement, le Conseil de ville lui propose de tenir une école ‘léopoldine’. (À l’époque, l’archiduc Léopold II de Habsbourg gouverne le duché de Toscane.) Elle accepte et crée en même temps, avec trois de ses compagnes, le 15 octobre 1854, l’“Institut du Carmel de Notre Dame”, mais pas pour longtemps, car c’est l’époque troublée de l’unification de l’Italie. Le gouvernement autrichien des Habsbourg est renversé et, avec l’arrivée au pouvoir des Italiens, influencés par les francs-maçons, l’anticléricalisme s’installe. La mère Scrilli et ses compagnes sont chassées de l’école d’état de Montevarchi en 1859 ; celle de Foiano aussi est fermée ; l’Institut est supprimé et les sœurs ont interdiction de porter l’habit. Maria se défend vigoureusement, mais en vain. Elle réagit alors en fondant à Montevarchi en 1862 une école privée, laquelle est aussitôt supprimée. Quinze années se passent dans l’épreuve et l’incertitude. En 1878, à Florence, elle fonde à nouveau une communauté et un internat pour petites filles pauvres. L’œuvre prospère ; l’enthousiasme des sœurs attire des vocations.

La spiritualité de la mère Scrilli, depuis son enfance, peut se traduire par cette phrase de son autobiographie : « Par moi-même, je ne puis rien faire et, même si je le pouvais, je ne le voudrais pas, parce que je ne désire rien d’autre sauf ceci : que votre volonté se fasse en moi. Fiat voluntas tua ». Un élément majeur de sa spiritualité est aussi le désir de réparation et l’amour de la croix, ardeur qu’elle entretient au feu de sa contemplation carmélitaine, car elle se veut, comme le Christ et les apôtres, à la fois active et contemplative, Marthe et Marie. Aussi, les sœurs de l’Institut font-elles un quatrième vœu, celui de “se donner au service du prochain au moyen de l’instruction morale chrétienne et civile donnée aux filles et aux jeunes femmes” (règle et constitutions, 1854-55, N. 1).

L’épreuve vient encore la visiter à la fin de sa vie : Beaucoup de ses compagnes meurent, que ce soit par maladie contagieuse, excès de travail ou de pénitence ; elle-même meurt à 64 ans, le 14 novembre 1889.

Il ne reste plus de son Institut qu’une novice et une postulante ! Mais la Providence veille, même si la fondatrice n’en voit pas l’effet ici-bas. En effet, un an auparavant, le 1er mai 1888, une certaine Clementina Mosca, était entrée comme élève à l’Institut et on pensait que cela serait une vocation prometteuse ; mais elle avait bifurqué vers les dominicaines de Sodo. Cependant, quand on apprend la mort de la Mère Scrilli, la Prieure dominicaine dit à Clementina que sa place est là-bas. Elle sort donc du couvent, et, le 1er décembre 1889, deux semaines après la mort de Mère Scrilli, Clementina revient dans son minuscule Institut ; elle en devient la supérieure, et la fondation moribonde refleurit, sous le nouveau nom de “Sœurs de Notre Dame du Mont Carmel”. A l’époque de la béatification, quelques 150 ans après leur fondation, les sœurs sont 250, réparties en plusieurs pays.

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/

 

 

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