Mariano Alarcón
Ruiz naquit à Murcia, le 24 novembre 1912. Sa famille déménagea à
Badalona, et Mariano, à l’âge de 11 ans, entra au séminaire Mineur
des Carmes déchaux à Palafrugel. Il fit son noviciat à Tarragone, et
sa
profession le 8 septembre 1929. Il fit ses trois années de
philosophie à Badalona et la théologie morale et le Droit canonique
à Barcelone.
Il étudia
également la mystique, comme son père et était l’organiste de la
communauté de Barcelone.
Pendant ce
temps-là, « les hostilités avec la religion commencent en 1933 après
des élections favorables à la gauche. C’est d’abord une politique de
laïcité absolue qui tend à éradiquer le christianisme de la nation
espagnole : interdiction aux religieux de faire “aucun commerce,
aucune industrie, aucun enseignement”, suppression des jésuites,
approbation du divorce, crucifix retirés des classes. Et déjà, on
brûle des églises. La gauche républicaine a mal calculé. Il faudrait
peu connaître le peuple espagnol pour penser qu’il accepte cette
violence antireligieuse sans réaction. »
Et ce qui devait
arriver, arriva : « Durant l’été 1934, éclate une première
"Révolution des Asturies"; des prêtres et des religieuses sont
assassinés, notamment les martyrs de Turon. »
Mariano fut
ordonné prêtre le 11 avril 1936, à la veille des grands événements
qui allaient ensanglanter l’Espagne tout entière. En effet, les
violences éclatèrent en juin 1936.
« Les "Rouges",
comme on les appelle — à juste titre car leur but est de faire de
l'Espagne un état satellite de la Russie —, déchaînent la plus
grande persécution religieuse qu'ait jamais connu l'Espagne. A cause
de sa brièveté dans le temps et de son intensité, c'est un ouragan
‘révolutionnaire’ comparable à celui de la Révolution française, qui
s'abat sur toutes les régions où domine leur influence politique.
Sur la liste noire des personnes à abattre figurent en premier lieu
tous les prêtres. Les exactions se multiplient : incendie de
couvents, d'évêchés, d'églises, destruction du patrimoine artistique
sacré, bref, de tout ce qui rappelle la religion catholique. »
Le jeune prêtre
dominicain pût fuir et se cacher à Badalona, chez l’une de ses
sœurs, où il resta un mois et demi. Ensuite il se refugia chez ses
parents, mais il fut détenu lors recensement du 17 décembre.
Son père voulut
le suivre, pour connaître sa destination et tous les deux furent
pris et emmenés à Badalona.
La veille de
l’Épiphanie (5 janvier 1937), vers vingt-deux heures, on les sortit
de prison, on les emmena à Badalona, et on ne sut plus rien d’eux.
On pense qu’ils furent fusillés sur la route de Montcada et enterrés
probablement dans une fosse commune. Il avait alors 24 nans.
L’histoire
retiendra que les républicains — et les autres, il faut bien
l’avouer — procédèrent à des exécutions massives, accompagnées d'une
férocité inouïe.
Mariano Alarcón
Ruiz fut béatifié en 2007, par le Pape Benoît XVI. |