Sœur Marie-Céline de la
Présentation est née à Nojals, le 23 mai 1978, près de Beaumont-en-Périgord,
Jeanne Germaine Castang. Son père était issu d'une famille de propriétaires
terriens et sa mère d'une famille
de notaires. Cinquième de la famille, elle
était très jolie, mutine, sensible et débrouillarde, ayant un fort caractère.
Très vite, on la surnomma "la petite Maine".
En 1882, Germaine a 4 ans. Avec
quelques autres enfants du village, elle s'était aventurée dans l'eau froide du
petit ruisseau proche de l'école. Après trois jours, sa jambe gauche se paralyse
et peu à peu le pied se retourna complètement, très certainement sous l'effet
d'une polyomélite. Elle ne put marcher que sur la cheville. Cette épreuve
n'entama pas la foi et la piété de l'enfant. Les parents Castang élevaient leurs
enfants dans l'amour de Dieu et du prochain. Les Sœurs de Saint-Joseph
complétaient cette éducation. Germaine, malgré son jeune âge, se faisait déjà
remarquer par sa dévotion à l'Eucharistie.
Son père avait ouvert une
épicerie-café dans le bourg de Nojals. L'affaire n'ayant pas marché, le père fut
ruiné, et il dut quitter sa maison avec sa femme et ses enfants. Ils
s'installèrent alors au lieu-dit Salabert, dans un abri délabré et insalubre où
la santé de la famille allait se détériorer inexorablement.
Leur misère était telle que
Germaine dut parcourir le pays, allant d'une ferme à l'autre pour mendier de la
nourriture, malgré sa plaie béante et purulente qui affectait sa jambe.
Ne pouvant assurer la survie de
sa famille, le père de Germaine se rendit à Bordeaux pour chercher du travail
et loua une petite maison rue de Puységur. Au printemps 1890, toute la famille
le rejoignit, quittant le logement insalubre de Salabert où trois des onze
enfants avaient trouvé la mort. Deux autres mourront à Bordeaux de tuberculose
et de malnutrition. En 1892, le père trouva du travail comme gardien d'un
château à La Réole. Toute la famille se rendit à ce château, sauf Germaine qui
resta à Bordeaux, où elle avait été hébergée par charité, dans une pension tenue
par les sœurs de Marie-Joseph. C'est à Bordeaux qu'elle fut opérée du pied à
l'hôpital des enfants. Elle apprit la couture et se prépara à la première
Communion et à la Confirmation qu'elle reçut dans la Cathédrale de Bordeaux. Le
29 décembre 1892, sa mère mourut. Germaine vint prendre sa place auprès de son
frères aîné Louis, gravement atteint par la tuberculose. Elle veilla sur lui
jusqu'à sa mort le 6 février 1893, dormant sur le plancher de la chambre, où
elle contracta certainement la maladie. Depuis sa jeune enfance, Germaine
désirait devenir religieuse. Son premier souhait avait été d'entrer chez les
Clarisses. Elle avait été refusée à cause de son handicap. Après la mort de sa
mère, elle voulut rejoindre sa sœur Lucie dans la Congrégation de Saint-Joseph à
Aubenas. Pour le même motif, elle ne put y entrer. De retour au pensionnat,
Germaine reprit les travaux de couture tout en menant une vie de prière et de
sacrifice qui édifiait son entourage.
Au cours d'une promenade en
compagnie d'une amie, cette dernière lui proposa de rendre visite à une Clarisse
de sa connaissance. Elle reprit espoir de pouvoir devenir religieuse. La Mère
supérieure et les religieuses discernèrent chez cette jeune fille, au-delà de
son handicap, une âme d'exception.
Elle fut admise dans la
communauté de l'Ave Maria le 12 juin 1896.
Elle prit l'habit le 21 novembre
sous le nom de Sœur Marie-Céline de la Présentation.
Malgré la tuberculose qui la
minait, elle supportait la dure vie des moniales contemplatives dans un amour
toujours croissant de Dieu, de ses sœurs, et de l'Eglise. Elle accueillit avec
humilité et discrétion les manifestations surnaturelles qui lui furent accordées
de l'amour de Dieu.
Elle mourut le 30 mai 1897, à
l'âge de 19 ans. Dès sa mort, elle se manifesta à de nombreuses personnes par
des parfums. On la nomma "la Sainte aux parfums". La réputation de sa sainteté
se répandit dans le monde entier. Elle fut déclarée vénérable le 22 janvier
1957. Sœur Marie-Céline, qui connut la misère, l'exclusion, le handicap et la
souffrance jusqu'à sa mort, est un modèle pour tous ceux qui souffrent de
maladie, handicap physique, pauvreté et exclusion sociale de nos jours. Elle qui
écrivait avant de mourir à sa sœur: "Je meurs sans regrets et je te donne
rendez-vous au ciel... Là haut, je n'oublierai personne".
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