« ... Voilà à peu
près ce que Notre-Seigneur me fit entendre (hier et
aujourd’hui).
Ce divin Maître me
fit connaître que la terre que nous avions achetée à son divin
Père par l’offrande de sa Sainte-Face, était une figure sensible
de la terre des vivants que nous devions acheter pour un grand
nombre d’âmes, avec la pièce divine et mystérieuse de sa Face
adorable
.
Ensuite, ce divin Pasteur me présenta un troupeau en me disant
qu’il m’en faisait la bergère. Il me fit entendre que ses
pauvres brebis étaient mordues par le serpent et qu’elles
avaient une rage du blasphème; qu’il fallait que je les mène
paître sur les terres de ses divins mystères afin qu’elles y
trouvent leur guérison, et que je les loge dans les plaies
adorables de son Sacré-Cœur, en les marquant à l’effigie de sa
Sainte-Face. Notre-Seigneur me fit entendre que j’aurais
beaucoup à souffrir à cause que ce troupeau de blasphémateurs
était, d’une manière toute spéciale, sous la conduite du prince
des démons. Notre-Seigneur me fit connaître que Lucifer laissait
volontiers aux autres démons la conduite des autres troupeaux de
pécheurs, comme par exemple les impudiques, les ivrognes, les
avares... Mais les blasphémateurs sont son troupeau chéri.
— C’est lui — me
fit entendre ce divin Sauveur —, qui vous donne tant de
répugnance pour cette œuvre de réparation des blasphèmes. Mais,
ne le craignez pas: saint Michel et les saints Anges vous
protégeront. Avec ma Croix que je vous donne pour vous servir de
houlette, vous deviendrez, par cette arme, terrible au démon.
Ensuite,
Notre-Seigneur me fit entendre que c’était pour cette mission
qu’il m’avait retirée du monde et appelée dans la sainte maison;
et comme j’éprouvait une certaine inquiétude sur la véracité,
craignant toujours l’illusion, Notre-Seigneur me dit :
— Soyez
tranquille ! Satan a trop grand peur de la Croix pour en marquer
ses opérations.
Dans une de mes
oraisons dont j’ai oubliai la date, Notre-Seigneur m’a reprise
de ce que j’avais négligé de prier pour la conversion des
blasphémateurs, en me faisant voir que j’avais laissé le démon
me tenter de défiance en sa miséricorde. Il semblait me dire :
— Ne vous ai-je pas
donné l’exemple de prier pour eux lorsque j’étais sur la Croix ?
Et il me fit
connaître qu’il avait de grands desseins de miséricorde sur
cette classe de pécheurs, et qu’il voulait se servir de moi
comme d’un instrument malgré mon indignité, pour
l’accomplissement de ses desseins. Notre-Seigneur m’a fait
connaître que cette œuvre [tendait à] la réparation des
blasphèmes du saint Nom de Dieu, mais aussi des autres
blasphèmes proférés contre la religion et contre l’Église;
cependant, elle s’applique spécialement aux blasphèmes du saint
Nom de Dieu ».
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