« Vous savez que
depuis plusieurs mois, Notre-Seigneur m’occupait diversement du
salut des âmes. Il me faisait travailler tantôt dans un champ,
tantôt dans un autre, selon son bon plaisir. Enfin, Il m’a mise
quinze jours en retraite pour purifier mon âme et Il m’a défendu
d’en sortir qu’Il ne m’appelât. Pendant ces jours, comme je vous
l’ai dit, Il m’a fait voir toute l’ivraie que j’avais moi-même
dans le champ de mon âme et j’ai fait la confession de mes
fautes. Mais voilà que la voix de Notre-Seigneur s’est fait
entendre. Il m’a rappelée, me faisant entendre qu’Il me donnait
de nouveau mission pour l’Œuvre de la Réparation des blasphèmes.
Voilà trois fois qu’Il m’y invite. Il y a quelque temps qu’Il
m’assura que cette œuvre s’établirait. Cela a mis dans mon âme
une si grande confiance que, si je voyais la terre et l’enfer
traverser cette œuvre, je ne laisserais pas d’espérer dans Celui
dont le bras est tout puissant. D’ailleurs, Notre-Seigneur m’a
dit qu’Il permettait au démon de traverser ses œuvres pour
éprouver la confiance de ses serviteurs. Aujourd’hui,
Notre-Seigneur m’a dit:
—
Réjouissez-vous ma fille, l’heure approche de la naissance de la
plus belle œuvre qui soit sous le soleil. Offrez mon Cœur à mon
Père pour l’obtenir.
Voilà plusieurs
fois que Notre-Seigneur me presse de prier avec ardeur pour
cela; et comme je pensais aux obstacles qui se présentaient:
— C’est le
brouillard d’un beau jour qui tombe.
Et Il m’a dit de
m’abandonner de nouveau entre ses mains pour souffrir
intérieurement et extérieurement tout ce qu’Il voudrait pour
l’accomplissement de ses desseins en cette œuvre. Et Il m’a fait
remarquer combien je n’étais qu’un faible instrument entre ses
mains, qu’Il maniait à son gré. Ce qui est bien vrai, car voilà
plusieurs mois que je ne m’occupais pas de l’Œuvre de la
Réparation, non par indifférence, mais c’est que Notre-Seigneur
m’occupait à d’autres choses. Je ne peux travailler à cette
œuvre que par une grâce spéciale de Notre-Seigneur quand Il
veut et comme Il veut. Maintenant, je sens que j’ai reçu
cette grâce en mon âme; c’est pourquoi, avec la conduite de
Notre-Seigneur qui va me diriger, je ne ferai rien que par son
propre esprit.
Sit nomen Domini
benedictum. »
La France en
danger
« Permettez-moi de
vous rendre compte des tristes impressions que mon âme éprouve.
Notre-Seigneur m’a fait entendre aujourd’hui, après la Sainte
Communion, que les fléaux dont nous avons été frappés n’étaient
que les avant-coureurs de ceux que la Justice divine nous
prépare, si on n’apaise pas la colère de Dieu. Et Il m’a montré
les péchés de blasphème et les profanations du saint jour du
Dimanche sous l’emblème de deux pompes avec lesquelles les
pécheurs qui se rendaient coupables de ces actions, attiraient
les eaux de sa colère sur la France, et dans lesquelles elle est
menacée d’être submergée, si on n’établissait pas cette Œuvre de
la Réparation qu’Il donnait dans sa miséricorde à la France,
comme moyen de salut.
Ensuite,
Notre-Seigneur m’a dit que ces sectaires qu’on appelle
communistes, n’avaient fait qu’une incursion; et Il a ajouté:
— Ah! si vous
connaissiez leurs machinations secrètes et diaboliques et leurs
principes anti-chrétiens! Ils n’attendent qu’un jour favorable
pour incendier la France. Demandez donc l’établissement de
l’Œuvre de la Réparation à qui de droit peut l’établir, pour
obtenir miséricorde.
— Mais, mon
divin Maître, ai-je répondu, mes Supérieurs l’ont déjà
demandée.
— Cela ne
suffit pas, c’est vous qui êtes l’instrument que j’ai choisi et
qui devez la demander en mon nom et de ma part.
Voilà à peu près ce
que je crois que Notre-Seigneur m’a fait entendre. Je vois bien
que ces expressions d’eau et de feu dont Notre-Seigneur s’est
servi sont emblématiques pour exprimer les maux dont la France
est menacée ». |