Chapitre I
Dieu, la Création et le salut des hommes
Les œuvres de la Sainte Trinité
3
La Création
3-1-Origine et but de l'âme
(Livre 1, chapitre 2)
3-1-1-D'où vient l'âme humaine ?
(Livre 1, chapitre 2)
Jésus complète souvent son
enseignement sur la Sainte Trinité pour mieux faire comprendre
ce qu'il veut présenter. Il dit: "Le Père est le principe du
Fils et du Saint-Esprit, il est aussi le principe de tout ce qui
a été fait, il doit en être, il en est aussi la fin. L’âme
humaine vient de ce principe. Elle doit... par conséquent,
diriger vers lui ses pensées, ses désirs, ses affections, ses
actions... et ne rien désirer dans toutes ses œuvres que le
parfait accomplissement de la volonté de Dieu le Père. En
agissant ainsi, l'âme rend hommage au Père, au Fils et au
Saint-Esprit... et fait la volonté de Dieu."
Marie est impressionnée, et le Sauveur
Jésus ajouta :
"Après le péché de l'homme, Dieu
envoya son Fils au monde pour le sauver. Le Fils... accomplit en
tout la volonté du Père qui veut que l'homme suive l’exemple de
son Fils... Le Fils veut que l'homme suive la volonté du Père,
comme il l’a suivie lui-même... Le Saint-Esprit, premier
opérateur du bien dans les âmes, donne le mouvement à la volonté
et éclaire l’esprit par ses lumières... pour qu'il se soumette
à la volonté du Père, par l’observation de ses commandements...
En accomplissant la volonté du Père, on accomplit aussi celle du
Fils et du Saint-Esprit."
Nous avons vu plus haut, qu'un des
attributs de Dieu est la paix. Dieu est un Dieu de paix. Les
âmes qui accomplissent la volonté de Dieu sont des âmes de paix.
3-1-2-Les âmes pacifiques
Jésus affirme: "Une âme pacifique
est celle qui a la paix avec Dieu, la paix avec le prochain, la
paix avec elle-même."
– Elle a la paix avec Dieu, parce
qu’elle est soumise en tout à sa volonté sainte, et que cette
soumission entretient l’harmonie entre le Créateur et sa
créature...
– Elle a la paix avec Dieu, parce
qu’elle l’aime de tout son cœur, de toutes ses forces, et que
rien comme l’amour ne peut mettre la paix entre elle et Dieu.
– Elle a la paix avec son prochain,
parce qu’elle ne fait jamais rien qui lui puisse déplaire, parce
qu’elle oublie le mal qu’elle en peut recevoir et ne lui fait
que du bien...
– Elle a la paix avec elle-même, parce
qu’elle est toute à Dieu et que Dieu lui rend au centuple ce
qu'elle lui donne. La récompense des âmes dans le ciel sera la
paix éternelle..."
Dieu n’aime d’un amour de prédilection
que les âmes véritablement pacifiques. Par contre l’âme des
impies n'est point pacifique; c'est en vain qu'ils étouffent le
remords en eux-mêmes; ils "sentent" que Dieu est là... leur
conscience les torture. Ils n’ont point la paix avec Dieu, ils
ne l’ont point avec eux-mêmes, ils ne l’ont point avec le
prochain.
3-1-3-Les âmes tièdes
Jésus s'est attardé sur les âmes
pacifiques et les a comparées aux âmes des impies. Il va
maintenant parler des âmes tièdes: "L’âme tiède... n’éprouve
guère de remords de ses infidélités. Elle résiste au souffle de
la grâce et du Saint-Esprit... Elle "sent" que Dieu a droit de
plus exiger d’elle; elle comprend... qu'elle n’est point dans
l’ordre. Sa conduite envers Dieu dirigera sa conduite envers son
prochain, et, en opposition avec Dieu, elle sera aussi en
opposition avec le prochain. L’âme qui n’agit que par des vues
humaines, et qui... pactise avec le monde, ses maximes et ses
doctrines, n'est point une âme pacifique, car le monde est
l’opposé de l'ordre, et par conséquent de la paix...
– l’âme qui vit dans la tiédeur peut
tomber et mourir dans l’impiété; plus facilement encore l’âme
qui vit selon les maximes du monde, car le monde est l'empire de
Satan; et vivre selon le monde, c'est vivre selon Satan, et la
vie de Satan est la vie de l’iniquité.
– les âmes pacifiques sont aimées de
Dieu... Dieu est l’ordre souverain, il aime ce qui est dans
l’ordre ou les âmes pacifiques; Satan est le désordre, il aime
ce qui est dans le désordre, les âmes non pacifiques..."
En résumé:
"– Être pacifique, c'est ressembler à
Dieu, c'est imiter Dieu, c'est suivre les inclinations qui, des
trois Personnes divines, passent dans les facultés de l’âme et
produisent l’union, la concorde, par l’ordre.
– N’être point pacifique, c'est
ressembler à Satan, c'est imiter Satan, c'est suivre les
inclinations qui, de Satan, passent dans les facultés de l'âme
et produisent la désunion, le trouble, par le désordre.
Malheur à ceux qui n’aiment point la
paix avec Dieu, avec le prochain, avec eux-mêmes, dans les
familles, et les cités... Ils sont fils de Satan.
Bonheur et félicité à ceux qui veulent
la paix avec Dieu, avec le prochain, avec eux-mêmes, dans les
familles et les cités... Ils sont fils de Dieu."
(Livre 1, chapitre 13)
3-2-Dieu et les hommes dans la
création (Livre 1, chapitre
3)
Un jour Marie Lataste entendit la voix
du Sauveur qui recommandait à tous les hommes de reconnaître et
d'admirer les perfections de Dieu dans ses œuvres. Il dit, entre
autres: "Les œuvres de Dieu sont parfaites, parce qu'il est
parfait lui-même... Les vues des hommes... sont loin de
ressembler aux vues... de Dieu. La justice et la vérité éclatent
dans les œuvres du Très-Haut, tandis que le cœur de l'homme est
endurci...
L'homme voudrait pénétrer les
perfections intimes de Dieu. L’insensé! Ne voit-il donc pas que
son esprit est trop borné, et que ses connaissances ont des
limites trop étroites? Que serait Dieu, si l'homme pouvait le
comprendre?... Que serait le Créateur, si la créature était à
son niveau?
C’est par bonté pour l'homme que Dieu
a fait le monde, qu'il y conserve l’ordre et l’harmonie... et
l'homme méconnaît cette bonté pour scruter les desseins de Dieu
qu'il ne scrutera jamais... La perfection de Dieu dans la
création... proclame un créateur parfait au-dessus de la
créature.
Contentez-vous donc de reconnaître
Dieu, enfants des hommes; amis ne cherchez pas à le comprendre.
Car, chercher à comprendre Dieu, c'est le comble de la
présomption ou la preuve assurée de la plus grande incrédulité.
C'est le comble de la présomption de vouloir renfermer Dieu en
l'homme, l’éternel dans le temporel, l’infini dans le fini...
car c'est dire que Dieu ne peut pas plus que l'homme, puisque la
puissance de Dieu consiste dans l’intelligence qu'il a de
lui-même, et que l'homme comprend Dieu autant que s’il était
Dieu..."
Jésus évoque certaines de ses paroles
gardées dans son Évangile, puis il ajoute: "Je ne condamne
pas l’examen des choses pour consolider la foi... Qu’on
cherche la solution aux difficultés qui se présentent à
l’esprit, on le peut; qu’on essaie de faire disparaître un doute
pour croire ensuite plus fermement, c'est prudence et sagesse;
mais il faut faire cela avec un cœur droit, avec bonne volonté
et un désir sincère de trouver la vérité pour s’y attacher.
Aujourd'hui on veut tout comprendre
quand il s’agit de Dieu.
Pauvres esprits!... qui voudraient
comprendre Dieu et ne se comprennent pas eux-mêmes!... Quel sot
orgueil!... Ils se croient savants et sont des ignorants.
La vraie science a fui loin d’eux pour
se retirer parmi les hommes simples qui adorent sans voir et
croient sans comprendre. La science n’est point l’appui du
juste. Le juste renonce volontiers à la science pour s’appuyer
sur la vérité et la justice de Dieu, qui paraissent dans ses
œuvres. Aussi son cœur est tranquille... et son espérance est
dans le Seigneur..."
Quelle actualité dans ces paroles de
Jésus!
Mais Jésus va aller encore plus loin
dans son enseignement, enseignement que nos contemporains ont
tellement délaissé, et donner quelques précisions sur le ciel et
la terre, et sur les fins dernières de l'homme.
3-2-1-Un cadeau de Jésus: le livre de
la Création (Livre 1,
chapitre 4)
Jésus veut donner à "Sa fille", un
livre qui la rendra plus sage et plus savante que tous les
savants et tous les sages, un livre toujours ouvert pour ses
yeux. Jésus place alors Marie sur un lieu élevé et lui demande
de regarder la création qui se présente à ses regards: les
cieux, le soleil et le firmament qui, chaque nuit, déploie sa
magnificence toujours ancienne, toujours nouvelle. À ses pieds,
il y a la terre ferme et parsemée de plantes et de fleurs,
couverte de milliers d'espèces d’arbustes, de chênes et de
cèdres. Et l'infinité prodigieuse d’animaux de toutes sortes!
3-2-2-L'homme? Quelle merveille!
Puis Jésus lui fait contempler la mer
et lui fait remarquer la puissance de Dieu qui a fait toutes ces
œuvres par sa seule Puissance, et il dit: "Eh! bien! Cela
n’est rien encore auprès de l'homme, qui est la créature la plus
parfaite sortie des mains de Dieu." Et Jésus de s'extasier:
"L'homme! ah! ma fille, la composition de son être seul est
capable de fournir une matière indéfinie de considérations et de
réflexions. En lui se trouvent un corps et une âme; un corps
fait de matière, une âme qui est le souffle de Dieu. Quelle
perfection! Que de merveilles dans les facultés de l’âme, dans
l’entendement, dans la volonté, dans la mémoire! Quelle union
entre les diverses parties du corps! Quelle union entre les
diverses facultés de l’âme! L’ouvrier qui a fait l'homme
n’est-il point un ouvrier divin? N’est-il point Dieu?"
3-2-3-La puissance et la fragilité des
sociétés humaines
Maintenant Jésus attire l'attention de
Marie Lataste sur l'homme en société, sur les peuples, sur les
nations. "N’est-ce pas Dieu qui attache l'homme par les liens
mystérieux que sont la famille, les nations? Oui, c'est Dieu...
L'homme... aime ce qu'il nomme la liberté, et cette liberté le
détacherait de sa patrie et de son prince. Mais une loi existe
pour régir les nations et les empires; cette loi est un joug qui
semble briser la liberté de l'homme mais au-dessus des volontés
des hommes se trouve la volonté de Dieu qui soumet les hommes à
ceux qu’il a établis pour les gouverner.
Dieu soumet les peuples aux princes et
aux rois... il se fait obéir des monarques et des potentats...
il fait trembler les têtes couronnées comme un enfant dans son
berceau... il proclame sa bonté, sa miséricorde ou sa justice
sur les peuples et les rois. C'est la voix de Dieu qui donne la
prospérité aux nations et à leurs rois... qui préserve de tout
mal les peuples et leurs souverains... mais qui brise les
monarques et fait disparaître leur empire comme un nuage que le
vent chasse du ciel.
C'est Dieu qui conduit les hommes et
les nations. Tout a été fait par Dieu, et rien ne résiste à sa
volonté... Tout a été fait par Dieu, et... il pourrait exécuter
seul tous ses desseins. Mais il lui plaît de se servir des
instruments qu'il a créés."
Malheureusement le péché des hommes a
faussé leur jugement et Jésus s'écrie: "Insensé qui ne
reconnaît pas Dieu dans le gouvernement des hommes! Insensé qui
ne reconnaît pas Dieu dans ses œuvres du ciel et de la terre!
Insensé qui a sous ses yeux le grand livre de la création et n’y
trouve point à chaque page ce nom: Dieu!
Ils sont insensés et aveugles... et
leur folie et leur aveuglement les détournent de Dieu pour
qu'ils ne pensent qu’aux choses de la terre... Ils sont séparés
de Dieu, parce qu'ils sont révoltés contre lui, parce que le
péché règne dans leur cœur."
Il n'en est pas de même des justes et
des saints; eux pénètrent jusque dans le Cœur de Dieu. Ils
admirent ses œuvres et louent sa puissance, sa bonté, sa
miséricorde, sa providence. "La création est pour eux le
premier livre où ils apprennent la science véritable de la
dépendance universelle de toutes choses à l’égard de Dieu, parce
que tout a été fait par Dieu." (Livre 1, chapitre 4)
3-3-Les fins
dernières (Livre 12, chapitre 1)
3-3-1-Dieu est Vie, Dieu est la Vie
Jésus parle de la
vie: "Ma fille, la vie c'est Dieu, la vie c'est moi; je me
nomme la vie, je suis la vie, je donne la vie à tout ce qui la
possède; je l’ai donnée à tout ce qui l’a possédée dans le
temps; je la donnerai à tout ce qui la possédera dans les
siècles à venir. Ma vie est éternelle; elle n’a jamais eu de
commencement, elle n’aura jamais de fin. Ma vie ne ressemble
point à la vie des créatures. Les créatures n’ont qu’une
participation de la vie, tandis que je possède la vie dans toute
sa réalité, dans toute sa plénitude."
3-3-2-La vraie vie de l'homme
Jésus poursuit:
"La vie de l'homme sur la terre, est finie; mais cette vie n'est
pas la véritable vie; elle n'est qu'une ébauche de la vie qu'il
doit recevoir quand il aura perdu cette première vie. La vie de
l'homme après sa résurrection n’aura jamais de fin... et je lui
donnerai une participation de la vie qui le rendra Fils de Dieu,
comme je me suis donné la participation à la vie de l'homme qui
m’a rendu Fils de l'homme. C'est par l’humiliation de ma
divinité que j’ai pris part à la vie de l'homme, et que je suis
devenu Fils de l'homme. C'est par l’exaltation de son humanité
que l'homme prendra part à la vie de Dieu, et qu'il lui
deviendra semblable par cette participation. C'est pour cela que
j’ai créé l'homme... je l’ai racheté et je lui donne mes grâces
pour le rendre participant de ma vie."
3-3-3-Les trois vies de l'homme
Trois vies sont
données à l'homme: la vie naturelle pour le temps; la
vie surnaturelle pour le temps; la vie de l’éternité
ou de la gloire. Ces trois vies sont données à l'homme par Dieu
dont c'est la volonté. Les deux premières vies ne mènent à la
troisième que lorsqu'elles sont vécues selon les lois de Dieu.
S’il viole ces lois, l'homme ne reçoit pas la vie éternelle pour
la gloire, mais pour la séparation d'avec Dieu. Jésus
s'explique :
"La vie
surnaturelle... élève l'homme à la dignité de Fils de Dieu, et
rend ses actions méritoires pour le ciel. Cette vie est à la
fois du temps et de l’éternité. Elle est dans la vie du temps
par la vie naturelle de l'homme; elle est dans la vie de
l’éternité par la vie de la gloire. Ainsi, la vie surnaturelle,
se trouve dans l’une et l’autre vie.
La vie de
l'homme dans le temps est le travail d’un être intelligent et
raisonnable; son issue est la vie de la gloire ou de l'éternité
malheureuse. Cette vie est un travail; les pleurs et les
gémissements conviennent à cette vie. C'est un exil, un lieu de
passage, c'est une tente dressée dans un désert qu'il faut lever
le lendemain. Elle passe comme une ombre dissipée par le vent...
et la vie la plus longue, quand elle est au moment de finir,
qu’est-elle pour celui qui la perd?
Aussi ne
devez-vous point vous attacher à cette vie, ma fille, ni vous
laisser captiver par elle. Tout ce qu'il y a d’heureux en elle
n'est que misère; mais tous ses maux, toutes ses afflictions,
tous ses tourments seront des biens inappréciables, si vous
savez les recevoir comme je vous l’ai enseigné..."
L'homme reçoit la
vie du temps pour connaître Dieu, pour l’aimer, pour le servir,
et par cette connaissance, ce service et cet amour, obtenir la
vie de la gloire dans l’éternité. Si cette vie du temps est bien
employée, elle mène à la seule vie véritable: la vie de Dieu. Il
faut désirer l'union avec Dieu pour mériter sa miséricorde et
participer à la récompense qu'il promet à mes élus. Sinon, on
tombe dans la vie de la malédiction.
Il faut fuir ce
malheur, dit Jésus à Marie Lataste: "Ayez toujours sous les
yeux la vie éternelle de la gloire... qui vous est destinée...
celle qui ne passera jamais, celle qui vous donnera le seul bien
véritable, Dieu. La vie éternelle, c'est Dieu et la connaissance
de Dieu. La vie éternelle, c'est Dieu et l’amour de Dieu... La
vie éternelle, c'est Dieu et l’union intime avec Dieu...
Ô vie heureuse
sans laquelle il n'y a point de bonheur véritable!... Vie de la
louange éternelle de Dieu!... vie de l'homme en Dieu! vie de
l'homme avec Dieu! vie de l'homme pour Dieu!..." (Livre 12,
chapitre 1)
3-3-4-Que faire pour arriver à la vie éternelle?
(Livre 12, chapitre 2)
Jésus avait dit à
ses disciples: "À quoi vous servirait de gagner l’univers, si
vous veniez à perdre votre âme?" S'adressant à Marie
Lataste, Jésus reprend ce thème: "Ma fille, détachez-vous du
monde, de ses richesses, éloignez les pensées d’ambition, de
vaine gloire et d’orgueil. Ne pensez qu’à vivre selon Dieu et
pour Dieu qu’à accomplir sa sainte volonté... Que ce soit là
votre pensée continuelle... Vous êtes destinée au bonheur de
l’éternité... Dieu n’agit pas par intérêt personnel. Dieu se
suffit à lui-même; il n’a besoin de personne. Dieu vous aime.
Vous mourrez un
jour, c’est-à-dire que votre âme se séparera de votre corps.
Votre corps rentrera en poussière, mais votre âme s’élèvera vers
Dieu pour recevoir sa récompense ou sa peine pour l’éternité.
Votre corps ressuscitera au dernier jour, afin de partager à
jamais le sort de votre âme. Il est donc important pour vous, ma
fille, d’aviser à votre avenir éternel plus qu’à vos
possessions... plus qu’à une contradiction, à une épreuve, à une
souffrance, à la santé. Dieu... vous demandera si vous avez
opéré votre salut. Dieu vous donne tout ce qui vous est
nécessaire pour vous sauver... Pensez plus à votre âme qu’à
votre corps... Pensez plus à Dieu qu’à toute autre chose, plus
qu’à vous-même. Pensez à Dieu pour lui rendre vos devoirs,
suivre ses commandements et observer ses lois... Dieu veut votre
salut..."
Et Jésus poursuit
par un message d'une rare actualité: "Ma fille, n’imitez
point cette jeunesse qui oublie entièrement qu’elle a une âme à
sauver pour une éternité; n’imitez point ces ouvriers que Dieu
appelle pour venir travailler à sa vigne, et qui, demeurant
sourds à sa voix, restent oisifs. Ceux-là, ma fille, ne
recevront point le denier promis à tous ceux qui sont appelés
par le Père de famille. Ils ne recevront point ce denier qui est
la possession du ciel; ils seront jetés dans les ténèbres
extérieures, c’est-à-dire loin de Dieu, dans les flammes de
l’enfer. Consacrez à Dieu votre jeunesse, consacrez-lui votre
vie, afin d’opérer votre salut." (Livre 12, chapitre 2)
3-3-5-Les riches et les pauvres (Livre 12, chapitre 3)
Pédagogue
exceptionnel, Jésus veut faire comprendre ce qu'Il entend par
riches et pauvres. Il dit à Marie Lataste: "Ma fille, vous
n’ignorez pas ce qui est dit dans l’Évangile, qu'il est aussi
difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux qu’à un
chameau de passer par le trou d’une aiguille. Je dis plus
encore: les riches n’entreront jamais dans le ciel."
Les riches, ce
sont ceux qui sont attachés aux richesses ou les désirent. Le
riche... a l’esprit constamment occupé par ses richesses... Il
ne donne jamais un secours au pauvre, il aura part à la
malédiction portée contre les riches. On peut être pauvre et
riche néanmoins en son esprit, en ses pensées, en ses désirs. Un
homme abrité sous un toit de chaume, dénué de tout, peut, malgré
sa misère, être riche par le désir qu'il a des richesses. Il
s’attache au peu qu'il a, il fait tous ses efforts pour
l'accroître, au moins dans son imagination, s’il ne peut le
faire en réalité... Il porte un œil d’envie aux riches... Pauvre
en réalité, cet homme est riche par les désirs de son cœur...
Cet homme n’entrera jamais dans le ciel.
Mais, ajoute
Jésus, de même qu'il y a des pauvres qui sont riches, de même
je connais des riches qui sont pauvres. Voyez cet homme, il a
des richesses immenses... mais, dans son cœur, il pense que la
véritable richesse c'est Dieu... Il renvoie à Dieu tous les
honneurs qu’on lui rend... Il aime les pauvres, il agit à leur
égard avec la plus grande charité; il les assiste dans leurs
nécessités... il ne craint pas de s’appauvrir par ses largesses
envers les pauvres; il est même prêt à devenir pauvre lui-même,
si telle est la volonté du ciel... Il supporte les incommodités
qui se présentent à lui, attachant son cœur et ses pensées
uniquement à Dieu. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce
riche est véritablement pauvre, et il partagera les bénédictions
promises aux pauvres...
Le ciel est pour
ce riche comme pour le vrai pauvre, car ils ont les mêmes
sentiments: ils sont détachés tous les deux des richesses... Ils
assistent les pauvres selon leurs possibilités. Ils n’ont qu’un
seul bien, un seul trésor, une seule pensée: Dieu. Ô heureux ces
deux pauvres, le royaume des cieux est à eux! Oh! riches! Entrez
dans les vues de la Providence qui ne vous a donné les biens que
vous possédez... que pour que vous en soyez les économes, et les
instruments de sa sollicitude envers ceux qui n’en ont point...
Supprimez vos dépenses inutiles et versez le superflu dans les
mains des pauvres... Privez-vous des satisfactions inutiles et
vous aurez suffisamment pour secourir les pauvres, et ces
pauvres prieront pour vous... Dieu vous bénira et bénira vos
enfants... Sachez que Dieu ne vous a donné vos richesses que
pour secourir les pauvres... C'est là, pour vous, un devoir de
justice..." (Livre 12, chapitre 3)
3-3-6-Les différentes morts (Livre 12, chapitre 4)
À l'occasion de
l’enterrement d'une femme, Jésus enseigna Marie Lataste. Il lui
parla des trois sortes de mort: la mort naturelle:
séparation de l’âme et du corps; la mort spirituelle:
séparation de l'âme et de la grâce par le péché; la mort
éternelle: séparation de l'âme et de Dieu par la punition
éternelle du péché.
Jésus précise:
"Tous les hommes sont condamnés à la mort naturelle parce
qu'ils ont tous péché en Adam... Tous les hommes sont marqués du
signe de la mort et pas un ne lui échappe... Tous les hommes
sont condamnés à la mort naturelle... mais nul n'en connaît, à
moins d’une révélation spéciale, ni le jour, ni l’heure... La
mort arrive comme un voleur... elle surprend, quand on y pense
le moins et ruine tout de la vie, les richesses de la vie, les
honneurs, la force et la vigueur de la vie...
La mort
spirituelle est la séparation de l'âme et de la grâce
de Dieu. Votre âme, ma fille, est immortelle... elle ne se crée
pas elle-même, elle vient de Dieu; mais Dieu crée l'âme pleine
de vie, et la vie que Dieu donne à l'âme est une vie immortelle.
Cette vie de l’âme n'est pas pourtant sa vie véritable; il y a
une vie préférable à cette vie, une vie plus élevée, plus
précieuse... que l'âme peut posséder et perdre une fois qu'elle
l’a reçue. Cette vie lui est donnée par la grâce sanctifiante...
qui est la vie spirituelle et surnaturelle de l'âme.
Cette vie
spirituelle lui est donnée par le baptême et les autres
sacrements; elle lui est enlevée par le péché mortel... Toute
âme qui est en état de péché mortel est morte à la vie de la
grâce... et cette mort est terrible... parce qu'elle peut fixer
l'âme dans la mort éternelle. La mort éternelle, ma
fille, est la séparation éternelle de l'âme d’avec Dieu par la
punition que Dieu inflige à l'âme en état de péché... Son sort
est immédiatement fixé et pour l’éternité.
Il se peut que
l'âme soit séparée de Dieu, non par le péché mortel, mais par la
peine due à ce péché qu'elle n’a point expié ou par le péché
véniel; cette séparation ne sera que temporaire. En effet...
Dieu, après lui avoir fait expier ce qu'elle doit à la justice
divine, l’appellera dans ses tabernacles éternels; seule l'âme
séparée de Dieu par le péché mortel au moment de sa mort sera
éternellement damnée... Tous les hommes doivent mourir, mais
seulement de la mort naturelle. Nul n’y peut échapper, mais tous
doivent fuir les deux autres. Or, pour cela, le meilleur moyen,
c'est de penser souvent à la mort naturelle, séparation de l'âme
et du corps. La pensée de la mort détache du monde... ferme
l’oreille aux tentations de Satan, arrête les mouvements de la
concupiscence et résiste au péché, cause de la mort spirituelle
et de la mort éternelle..."
3-3-7-L'heure de la mort
"Quand on a sous
les yeux la pensée de la mort, on voit la vanité du monde et de
ses plaisirs... on voit son propre néant, le néant des
richesses, le néant de l’amour-propre, le néant des
satisfactions de l’esprit et du cœur; on fuit le tout pour
s’attacher à Dieu... En quelque position que vous vous trouviez,
la pensée de la mort vous sera salutaire... Vous vous direz à
vous-même: 'Ô mon âme! courage contre nos passions, courage
contre Satan et le monde... luttons et marchons toujours, selon
le désir de Dieu, dans le bien et la vertu pour acquérir la vie
de l’éternité.'
Si vous marchez
à grands pas dans le chemin de la perfection, vous vous direz à
vous-même en pensant à la mort: 'Ô mon âme, qu'il est doux
d’être uni à Dieu! Vivons pour lui, pour mourir en lui et vivre
à jamais avec lui.' Ainsi, ma fille, la pensée de la mort ne
fait pas seulement éviter le péché, elle fait encore pratiquer
le bien et acquérir toutes sortes de vertus, et mène, droit à la
vie éternelle par la conservation et l’augmentation de la vie
spirituelle par la grâce sanctifiante...
Pensez ainsi à
la mort, ma fille, et quand l'heure de votre trépas viendra,
vous ne tremblerez point comme les pécheurs, mais vous espérerez
comme les justes... À l'heure de la mort, quelle peine horrible
pour le pécheur qui souffre... Quelles douces consolations pour
le juste qui voit dans ses souffrances une source de nouveaux
mérites... et qui met toute sa confiance en Dieu, qu'il aime de
toutes ses forces! À l’heure de la mort, quel effroi pour le
pécheur!... mais quelle fête pour le juste qui s’abandonne à
Dieu, Lui remet son esprit et meurt en paix... Vivez dans la
justice, ma fille, et la mort vous unira à Dieu pour toujours."
(Livre 12, chapitre 4)
3-3-8-Le dernier jugement (Livre 12, chapitre 5)
Jésus dit un jour à
Marie Lataste que c'est Lui qui juge tous les hommes après leur
mort. À la fin des temps il y aura un autre jugement qui
confirmera le premier. Semblable au premier, ce deuxième
jugement sera prononcé sur tous les hommes et devant tous les
hommes à la fois. Ce jugement concernera aussi les anges et
devant tous les anges de l’enfer et du ciel, pour assurer aux
uns la possession éternelle du paradis et lancer les autres dans
les flammes éternelles de la justice de Dieu.
Jésus précise:
"Mon Père, ne juge personne, mais il m’a donné l’autorité pour
juger toutes choses. L'homme livré à sa liberté commet le mal ou
opère le bien. Il faut que l'homme sache ce qui a été bien et ce
qui a été mal en lui; il faut que le bien soit récompensé et le
mal puni. L'homme livré à sa liberté opère le bien et tend vers
Dieu, son principe; s'il opère le mal, il s’éloigne de Dieu.
C'est moi qui lui donnerai en le jugeant sa récompense ou sa
punition. C'est moi qui l’établirai à jamais, dans la possession
de la gloire de Dieu, ou dans la malédiction de la justice, s'il
a fait le mal. Ce jugement sera infaillible. Ma lumière
éternelle brillera sur toutes les âmes, et j’en pénétrerai les
plis les plus secrets... Je verrai toutes les actions des hommes
et je les jugerai.
Ce jugement, ma
fille, sera sévère car je jugerai au nom de Dieu, mon Père, qui
m’a donné son jugement. Il sera dicté par la justice. Je dirai
aux justes: 'Venez, les bénis de mon Père, jouir de la
récompense qui vous a été destinée dès l’éternité.' Je dirai aux
pécheurs: 'Allez, maudits, au feu éternel.' Le ciel s’ouvrira
pour tous mes élus, et les abîmes engloutiront Satan et les
damnés. En ce jour, ma fille, les pécheurs ne pourront plus
implorer ma miséricorde; je serai inexorable et laisserai ma
justice suivre son cours. En ce jour, les plaies de ma passion
brilleront d'un éclat si grand, que les astres des cieux
pâliront devant leur clarté; ma croix sera le sceptre puissant
que je porterai dans mes mains: il abritera les justes et
renversera les pécheurs. En ce jour, je dévoilerai toutes les
turpitudes, tous les crimes, tous les péchés des damnés, toutes
les vertus, toute la perfection et toute la justice des élus. En
ce jour je détruirai le temps, et l’éternité poursuivra son
cours..." (Livre 12, chapitre 5)
3-4-La
miséricorde et la justice de Dieu (Livre 12, chapitre 7)
3-4-1-Ce que Dieu a fait pour l'homme
C'était un
jour de Toussaint. Marie Lataste méditait sur le mystère du
jour. La voix du Sauveur Jésus se manifesta:
"Dieu, ma fille, fait paraître sa
miséricorde sur la terre et dans le ciel. Elle paraît sur la
terre, car il a donné à l'homme un Sauveur qui a réparé sa
faute. Ce Sauveur, c'est moi, Fils de Dieu, Dieu comme
mon Père, égal en tout à mon
Père.
J’ai pris la nature de l'homme, le corps de l'homme, l'âme de
l'homme. J’ai souffert, je suis mort pour l'homme. À cause de ma
mort, Dieu a pardonné à l'homme; à cause de ma mort, il a rendu
à l'homme sa première dignité; à cause de ma mort, il a augmenté
la grandeur de l'homme à ce point qu'il a adopté l'homme pour
son Fils, et a voulu que l'homme le nommât son Père. Voilà ce
que Dieu fait pour tout homme sur la terre, voilà l’œuvre par
excellence de la miséricorde de Dieu.
3-4-2-La miséricorde de Dieu
La miséricorde
de Dieu paraît aussi dans le ciel, où il comble les saints de
gloire et de bonheur... Dieu glorifie les saints selon qu'ils
l’ont eux-mêmes glorifié sur la terre. La sainte Vierge tient la
première place dans le ciel, après la sainte Trinité. Au-dessous
de Marie viennent les patriarches, les prophètes, les Apôtres,
les vierges, les martyrs et tous les autres saints du paradis...
Ils voient Dieu face à face, ils le possèdent, et cette vue, et
cette possession font leur félicité, félicité parfaite...
félicité toujours égale et toujours nouvelle... Ayez toujours
les yeux tournés vers le ciel, ma fille; pensez au bonheur qui
vous attend; soyez à Dieu dans le temps, il sera à vous dans
l’éternité."
3-4-3-Le Purgatoire
Le jour de la
Toussaint se poursuivait... Soudain Marie Lataste se retrouva
face à des âmes souffrantes qui l'imploraient. Elle pria le
Seigneur d'avoir pitié d'elles, mais Jésus refusa, et saisit
l'occasion pour enseigner sur le Purgatoire. Un dialogue
s'engagea entre Lui et Marie qui dit:
"– Seigneur, je
vous demande la délivrance de toutes les âmes du Purgatoire.
– Puis-je vous
accorder cela, ma fille?
– Oui, Seigneur,
si vous appliquez vos mérites à ces âmes.
– Ne voulez-vous
donc que des jugements de miséricorde? Et la justice de Dieu?
– Seigneur, vos
mérites ont plus que suffisamment donné satisfaction à la
justice de Dieu.
– Un grand
pécheur qui se sera converti à l’heure de la mort, après avoir
commis de nombreuses fautes, peut-il donc être admis
immédiatement dans le ciel, sans donner lui-même satisfaction!
– Non, Seigneur,
mais en vue de vos mérites, que je vous prie de lui appliquer,
Dieu peut le délivrer de sa peine et lui ouvrir le ciel.
À ce moment, la
figure de Jésus devint grave et sérieuse:
– Ah! ma fille,
combien sont nombreuses les âmes qui retardent la gloire
qu’elles rendraient à Dieu, et qui négligent de profiter des
moyens de sanctification que je leur donne pour expier tout ce
qu'elles doivent à la justice divine. Elles paraissent au
tribunal de Dieu chargées de dettes envers lui. Mais voyez
quelle est la charité de Dieu pour ces âmes, de permettre que
d’autres prient pour elles et hâtent ainsi leur délivrance."
Marie Lataste vécut
alors une vision
surprenante. Elle descendit dans le Purgatoire et vit, au milieu
des flammes, une multitude d'âmes affreusement torturées. Des
anges apportèrent à Jésus toutes les prières de l’Église en
faveur des âmes du Purgatoire. On apporta la grande balance de
la justice, on mit d'un côté les prières des fidèles, mais le
compte n'y était pas. Alors, la Vierge Marie, posa la main du
côté des prières des fidèles, et leur valeur surpassa de
beaucoup le poids des dettes. "Jésus regardant avec bonté sa
mère lui dit: 'Soyez toujours la Mère de la miséricorde.'"
Plusieurs âmes furent délivrées.
Marie Lataste
conclut: "Ce spectacle n’était point du temps, mais de
l'éternité. Sa vue me combla de satisfaction et augmenta la paix
de mon âme." (Livre 12, chapitre 7)
3-4-4-Compléments sur le Purgatoire (Livre 12, chapitre
6)
Parlant de la mort
spirituelle, Jésus avait déjà évoqué le Purgatoire, sans le
nommer. Il y revient longuement et dit: "Ma fille, rien de
souillé n’entrera jamais dans le royaume du ciel. Or, l'âme est
souillée non seulement par le péché mortel, mais encore par le
péché véniel et les imperfections. Quand une âme est séparée de
son corps alors qu'elle est souillée par des péchés véniels ou
des imperfections, elle ne va point en enfer, parce que l'enfer
est réservé aux âmes qui ont commis le péché mortel et qui sont
mortes en cet état.
L'âme souillée
par des péchés véniels va dans le Purgatoire pour expier ses
souillures et les faire disparaître toutes. C'est là encore que
Dieu retient les âmes qui n'ont point encore satisfait à sa
justice pour leurs péchés mortels, mais qui en ont reçu le
pardon par l'absolution du prêtre ou un acte de contrition
parfaite avant de mourir. Ainsi, ma fille, toutes les âmes des
justes... qui n'ont point entièrement satisfait à la justice de
Dieu vont au Purgatoire expier leurs péchés et rendre
satisfaction à Dieu.
Toutes les âmes
du Purgatoire sont en état de justice: elles ont la vie de la
grâce, elles sont confirmées en grâce, elles ne peuvent ni
pécher ni commettre aucune sorte de mal. Elles aiment Dieu
par-dessus tout et de l’amour le plus pur, et ne peuvent point
ne pas l’aimer. Elles tendent vers Dieu, elles soupirent vers
lui, mais ne peuvent encore aller à lui... Ces âmes souffrent de
la privation de Dieu et la peine du feu.
La peine due à
la privation de la vue de Dieu est au-dessus de tout ce que vous
pouvez vous figurer, ma fille. Ces âmes comprennent en ces lieux
quel est le prix de la possession de Dieu; elles ne tiennent à
rien, si ce n'est à Dieu; elles n’aiment rien, si ce n'est
Dieu... Elles souffrent infiniment d'être séparées de lui. Sur
la terre, elles n’ont point avisé à ces petites fautes qui
offensent Dieu; dans le Purgatoire, elles les expient par une
séparation temporaire de Dieu.
À cette peine
tout intérieure se joint la peine du feu du Purgatoire... Ce feu
du Purgatoire fait plus souffrir ces âmes que tous les
martyres... tous les maux de la terre réunis sur un seul homme.
Que cette pensée du Purgatoire vous porte à fuir, non seulement
le péché véniel, mais encore les plus petites imperfections.
Qu’elle vous fasse expier aussi toutes les fautes de votre vie,
afin qu’à l’heure de votre mort vous puissiez entrer dans le
ciel sans souffrir les tourments du Purgatoire.
Méritez cette
grâce par la perfection de votre conduite. Dans le Purgatoire,
vous ne pourriez point mériter par vous-même la diminution de
vos peines; mais sur la terre, vous pouvez entièrement
satisfaire à Dieu pour ne point satisfaire dans l’éternité; vous
pouvez satisfaire aussi pour les âmes du Purgatoire en offrant à
Dieu vos actions, vos bonnes œuvres, vos communions... Priez
pour ces pauvres âmes, soulagez-les au milieu de leurs
tourments. J’aime ces âmes, et je désire leur donner au plus tôt
la gloire du paradis. Priez pour ces âmes; elles s’en
souviendront au ciel et ne cesseront de prier pour vous..."
(Livre 12, chapitre 6)
3-5-Les peines
de l'enfer (Livre 12, chapitre 8)
Jésus va expliquer
à Marie Lataste qui priait devant le Saint-Sacrement comment la
charité était la plus nécessaire des vertus, car, dans
l'éternité, au ciel, elle seule subsistera. Jésus dit: "Celui
qui n’a pas la charité est le plus malheureux des hommes sur la
terre; celui qui meurt et n’a point la charité sera malheureux
dans l’éternité. Dieu le séparera de lui et le plongera pour
toujours dans l’abîme de l’enfer. L’enfer, ma fille, est un lieu
de supplices que Dieu a créé dans sa justice pour les anges
révoltés contre lui. C'est là qu'il punit aussi les pécheurs qui
meurent sans s’être réconciliés avec lui. L’enfer diffère du
Purgatoire en ce que sa peine est éternelle, sans consolation ni
espérance.
Les peines de
l'enfer consistent aussi dans la privation de la vue de Dieu et
dans la souffrance du feu. Les âmes qui sont en enfer sont
privées, pour toujours, de la vue de Dieu, et être éternellement
séparé de Dieu... c'est là, ma fille, le plus grand supplice des
damnés... c'est le plus grand des malheurs. Les damnés sont
encore soumis à la peine du feu... instrument vivant et
intelligent de la colère divine... À ce feu se joindront tous
les tourments... qui peuvent être éprouvées par les damnés dans
le corps et dans l’âme..."
Jésus complète en
indiquant que non seulement les sens: ouïe, vue, etc,
souffriront, mais "l’intelligence, la volonté, la mémoire
seront livrées à la crainte, à la tristesse, aux regrets, à la
haine, au désespoir... Tout reprochera aux damnés les actes de
leur vie, le mépris de mes grâces, leur révolte contre mes
lois...
Sur la terre,
quel que soit le malheur qui vous afflige, vous avez au moins
l’espérance de voir vos peines finir et vous avez mes grâces qui
vous aident à les supporter... Vous avez pour consolation
l'attente du ciel... Dans le Purgatoire, les âmes ont la
certitude de penser que leurs peines finiront. Mais dans
l’enfer, point de consolation pour les âmes qui sont séparées de
Dieu et qui ont la certitude que leurs tourments ne finiront
jamais. Quel désespoir! Ô ma fille! Pensez toujours à
l’éternité, augmentez en vous la charité... et souvenez-vous que
la croix: le chemin de la croix, mène au ciel." (Livre 12,
chapitre 8)
3-6-Le ciel
(Livre 12, chapitre 9)
Jésus va conclure
son long enseignement sur les fins dernières, par une consolante
description du ciel. Jésus dit: "Je vous ai parlé, ma fille,
des vérités révélées par la religion catholique, religion seule
véritable et seule capable d’encourager, de consoler, de
soutenir et de fortifier les hommes. Aujourd'hui, je veux vous
parler de la vérité la plus consolante de toutes, de la
récompense promise aux justes et aux saints."
Le bonheur du ciel
est promis à ceux qui servent Dieu fidèlement. C'est là qu'il se
révèle face à face, à ses élus. Les âmes unies à Dieu, ne font
plus qu'un avec lui et trouvent leur bonheur parce qu'au ciel,
voir, aimer et posséder Dieu, ou être heureux, c'est une seule
et même chose. Les âmes perdues dans l’immensité de la divinité
trouvent en elle leur éternel repos. Jésus dit encore: "Les
âmes se perdent dans l’immensité du Saint-Esprit pour aimer Dieu
le Père et Dieu le Fils... Elles regardent ma Mère que j’ai
élevée sur le trône de ma divinité... elles regardent l’harmonie
et la paix dont jouissent tous les habitants du ciel et
s’écrient: 'Mon Dieu, vous êtes trois fois saint! Mon Dieu, que
votre bonté et votre miséricorde sont immenses!'...
Le ciel, c'est
Dieu, sa possession et sa vue. Dieu se donne tel qu'il est: à
l’intelligence comme l’éternel objet de sa connaissance, à la
volonté comme l’éternel objet de son amour. Ma fille, le ciel
est le lieu de la récompense éternelle. Méritez-la par votre
soumission à ma volonté, par votre amour envers mon Père, par
votre correspondance à tous les dons du Saint-Esprit.
Abandonnez-vous tout entière à Dieu mon Père... Abandonnez-vous
tout entière à moi qui suis votre Sauveur... Abandonnez-vous
tout entière au Saint-Esprit... et vous atteindrez le port de
l’éternelle patrie...." (Livre 12, chapitre 9)
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