Troisième partie
LES Œuvres
DE Marie Lataste
(1822-1847)

 

Chapitre I

Dieu, la Création et le salut des hommes

Les œuvres de la Sainte Trinité

 

3
La Création

 

3-1-Origine et but de l'âme (Livre 1, chapitre 2)

            3-1-1-D'où vient l'âme humaine ? (Livre 1, chapitre 2)

Jésus complète souvent son enseignement sur la Sainte Trinité pour mieux faire comprendre ce qu'il veut présenter. Il dit: "Le Père est le principe du Fils et du Saint-Esprit, il est aussi le principe de tout ce qui a été fait, il doit en être, il en est aussi la fin. L’âme humaine vient de ce principe. Elle doit... par conséquent, diriger vers lui ses pensées, ses désirs, ses affections, ses actions... et ne rien désirer dans toutes ses œuvres que le parfait accomplissement de la volonté de Dieu le Père. En agissant ainsi, l'âme rend hommage au Père, au Fils et au Saint-Esprit... et fait la volonté de Dieu."

Marie est impressionnée, et le Sauveur Jésus ajouta :

"Après le péché de l'homme, Dieu envoya son Fils au monde pour le sauver. Le Fils... accomplit en tout la volonté du Père qui veut que l'homme suive l’exemple de son Fils... Le Fils veut que l'homme suive la volonté du Père, comme il l’a suivie lui-même... Le Saint-Esprit, premier opérateur du bien dans les âmes, donne le mouvement à la volonté et éclaire l’esprit par ses lumières...  pour qu'il se soumette à la volonté du Père, par l’observation de ses commandements... En accomplissant la volonté du Père, on accomplit aussi celle du Fils et du Saint-Esprit."

Nous avons vu plus haut, qu'un des attributs de Dieu est la paix. Dieu est un Dieu de paix. Les âmes qui accomplissent la volonté de Dieu sont des âmes de paix.

            3-1-2-Les âmes pacifiques

Jésus affirme: "Une âme pacifique est celle qui a la paix avec Dieu, la paix avec le prochain, la paix avec elle-même."

– Elle a la paix avec Dieu, parce qu’elle est soumise en tout à sa volonté sainte, et que cette soumission entretient l’harmonie entre le Créateur et sa créature...

– Elle a la paix avec Dieu, parce qu’elle l’aime de tout son cœur, de toutes ses forces, et que rien comme l’amour ne peut mettre la paix entre elle et Dieu.

– Elle a la paix avec son prochain, parce qu’elle ne fait jamais rien qui lui puisse déplaire, parce qu’elle oublie le mal qu’elle en peut recevoir et ne lui fait que du bien...

– Elle a la paix avec elle-même, parce qu’elle est toute à Dieu et que Dieu lui rend au centuple ce qu'elle lui donne. La récompense des âmes dans le ciel sera la paix éternelle..."

Dieu n’aime d’un amour de prédilection que les âmes véritablement pacifiques. Par contre l’âme des impies n'est point pacifique; c'est en vain qu'ils étouffent le remords en eux-mêmes; ils "sentent" que Dieu est là... leur conscience les torture. Ils n’ont point la paix avec Dieu, ils ne l’ont point avec eux-mêmes, ils ne l’ont point avec le prochain.

            3-1-3-Les âmes tièdes

Jésus s'est attardé sur les âmes pacifiques et les a comparées aux âmes des impies. Il va maintenant parler des âmes tièdes: "L’âme tiède... n’éprouve guère de remords de ses infidélités. Elle résiste au souffle de la grâce et du Saint-Esprit... Elle "sent" que Dieu a droit de plus exiger d’elle; elle comprend... qu'elle n’est point dans l’ordre. Sa conduite envers Dieu dirigera sa conduite envers son prochain, et, en opposition avec Dieu, elle sera aussi en opposition avec le prochain. L’âme qui n’agit que par des vues humaines, et qui... pactise avec le monde, ses maximes et ses doctrines, n'est point une âme pacifique, car  le monde est l’opposé de l'ordre, et par conséquent de la paix...

– l’âme qui vit dans la tiédeur peut tomber et mourir dans l’impiété; plus facilement encore l’âme qui vit selon les maximes du monde, car le monde est l'empire de Satan; et vivre selon le monde, c'est vivre selon Satan, et la vie de Satan est la vie de l’iniquité.

– les âmes pacifiques sont aimées de Dieu... Dieu est l’ordre souverain, il aime ce qui est dans l’ordre ou les âmes pacifiques; Satan est le désordre, il aime ce qui est dans le désordre, les âmes non pacifiques..."

En résumé:

 

"– Être pacifique, c'est ressembler à Dieu, c'est imiter Dieu, c'est suivre les inclinations qui, des trois Personnes divines, passent dans les facultés de l’âme et produisent l’union, la concorde, par l’ordre.

– N’être point pacifique, c'est ressembler à Satan, c'est imiter Satan, c'est suivre les inclinations qui, de Satan, passent dans les facultés de l'âme et produisent la désunion, le trouble, par le désordre.

Malheur à ceux qui n’aiment point la paix avec Dieu, avec le prochain, avec eux-mêmes,  dans les familles, et les cités... Ils sont fils de Satan.

Bonheur et félicité à ceux qui veulent la paix avec Dieu, avec le prochain, avec eux-mêmes, dans les familles et les cités... Ils sont fils de Dieu." (Livre 1, chapitre 13)

3-2-Dieu et les hommes dans la création (Livre 1, chapitre 3)

Un jour Marie Lataste entendit la voix du Sauveur qui recommandait à tous les hommes de reconnaître et d'admirer les perfections de Dieu dans ses œuvres. Il dit, entre autres: "Les œuvres de Dieu sont parfaites, parce qu'il est parfait lui-même... Les vues des hommes... sont loin de ressembler aux vues... de Dieu. La justice et la vérité éclatent dans les œuvres du Très-Haut, tandis que le cœur de l'homme est endurci...

L'homme voudrait pénétrer les perfections intimes de Dieu. L’insensé! Ne voit-il donc pas que son esprit est trop borné, et que ses connaissances ont des limites trop étroites? Que serait Dieu, si l'homme pouvait le comprendre?... Que serait le Créateur, si la créature était à son niveau?

C’est par bonté pour l'homme que Dieu a fait le monde, qu'il y conserve l’ordre et l’harmonie... et l'homme méconnaît cette bonté pour scruter les desseins de Dieu qu'il ne scrutera jamais... La perfection de Dieu dans la création... proclame un créateur parfait au-dessus de la créature.

Contentez-vous donc de reconnaître Dieu, enfants des hommes; amis ne cherchez pas à le comprendre. Car, chercher à comprendre Dieu, c'est le comble de la présomption ou la preuve assurée de la plus grande incrédulité. C'est le comble de la présomption de vouloir renfermer Dieu en l'homme, l’éternel dans le temporel, l’infini dans le fini... car c'est dire que Dieu ne peut pas plus que l'homme, puisque la puissance de Dieu consiste dans l’intelligence qu'il a de lui-même, et que l'homme comprend Dieu autant que s’il était Dieu..."

Jésus évoque certaines de ses paroles gardées dans son Évangile, puis il ajoute: "Je ne condamne pas l’examen des choses pour consolider la foi... Qu’on cherche la solution aux difficultés qui se présentent à l’esprit, on le peut; qu’on essaie de faire disparaître un doute pour croire ensuite plus fermement, c'est prudence et sagesse; mais il faut faire cela avec un cœur droit, avec bonne volonté et un désir sincère de trouver la vérité pour s’y attacher.

Aujourd'hui on veut tout comprendre quand il s’agit de Dieu.

Pauvres esprits!... qui voudraient comprendre Dieu et ne se comprennent pas eux-mêmes!... Quel sot orgueil!... Ils se croient savants et sont des ignorants.

La vraie science a fui loin d’eux pour se retirer parmi les hommes simples qui adorent sans voir et croient sans comprendre. La science n’est point l’appui du juste. Le juste renonce volontiers à la science pour s’appuyer sur la vérité et la justice de Dieu, qui paraissent dans ses œuvres. Aussi son cœur est tranquille... et son espérance est dans le Seigneur..."

Quelle actualité dans ces paroles de Jésus!

Mais Jésus va aller encore plus loin dans son enseignement, enseignement que nos contemporains ont tellement délaissé, et donner quelques précisions sur le ciel et la terre, et sur les fins dernières de l'homme.

            3-2-1-Un cadeau de Jésus: le livre de la Création (Livre 1, chapitre 4)

Jésus veut donner à "Sa fille", un livre qui la rendra plus sage et plus savante que tous les savants et tous les sages, un livre toujours ouvert pour ses yeux. Jésus place alors Marie sur un lieu élevé et lui demande  de regarder la création qui se présente à ses regards: les cieux, le soleil et le firmament qui, chaque nuit, déploie sa magnificence toujours ancienne, toujours nouvelle. À ses pieds, il y a la terre ferme et parsemée de plantes et de fleurs, couverte de milliers d'espèces d’arbustes, de chênes et de cèdres. Et l'infinité prodigieuse d’animaux de toutes sortes!

            3-2-2-L'homme? Quelle merveille!

Puis Jésus lui fait contempler la mer et lui fait remarquer la puissance de Dieu qui a fait toutes ces œuvres par sa seule Puissance, et il dit: "Eh! bien! Cela n’est rien encore auprès de l'homme, qui est la créature la plus parfaite sortie des mains de Dieu." Et Jésus de s'extasier: "L'homme! ah! ma fille, la composition de son être seul est capable de fournir une matière indéfinie de considérations et de réflexions. En lui se trouvent un corps et une âme; un corps fait de matière, une âme qui est le souffle de Dieu. Quelle perfection! Que de merveilles dans les facultés de l’âme, dans l’entendement, dans la volonté, dans la mémoire! Quelle union entre les diverses parties du corps! Quelle union entre les diverses facultés de l’âme! L’ouvrier qui a fait l'homme n’est-il point un ouvrier divin? N’est-il point Dieu?"

            3-2-3-La puissance et la fragilité des sociétés humaines

Maintenant Jésus attire l'attention de Marie Lataste sur l'homme en société, sur les peuples, sur les nations. "N’est-ce pas Dieu qui attache l'homme par les liens mystérieux que sont la famille, les nations? Oui, c'est Dieu... L'homme... aime ce qu'il nomme la liberté, et cette liberté le détacherait de sa patrie et de son prince. Mais une loi existe pour régir les nations et les empires; cette loi est un joug qui semble briser la liberté de l'homme mais au-dessus des volontés des hommes se trouve la volonté de Dieu qui soumet les hommes à ceux qu’il a établis pour les gouverner.

Dieu soumet les peuples aux princes et aux rois... il se fait obéir des monarques et des potentats... il fait trembler les têtes couronnées comme un enfant dans son berceau... il proclame sa bonté, sa miséricorde ou sa justice sur les peuples et les rois. C'est la voix de Dieu qui donne la prospérité aux nations et à leurs rois... qui préserve de tout mal les peuples et leurs souverains... mais qui brise les monarques et fait disparaître leur empire comme un nuage que le vent chasse du ciel.

C'est Dieu qui conduit les hommes et les nations. Tout a été fait par Dieu, et rien ne résiste à sa volonté... Tout a été fait par Dieu, et... il pourrait exécuter seul tous ses desseins. Mais il lui plaît de se servir des instruments qu'il a créés." Malheureusement le péché des hommes a faussé leur jugement et Jésus s'écrie: "Insensé qui ne reconnaît pas Dieu dans le gouvernement des hommes! Insensé qui ne reconnaît pas Dieu dans ses œuvres du ciel et de la terre! Insensé qui a sous ses yeux le grand livre de la création et n’y trouve point à chaque page ce nom: Dieu!

Ils sont insensés et aveugles... et leur folie et leur aveuglement les détournent de Dieu pour qu'ils ne pensent qu’aux choses de la terre... Ils sont séparés de Dieu, parce qu'ils sont révoltés contre lui, parce que le péché règne dans leur cœur."

Il n'en est pas de même des justes et des saints; eux pénètrent jusque dans le Cœur de Dieu. Ils admirent ses œuvres et louent sa puissance, sa bonté, sa miséricorde, sa providence. "La création est pour eux le premier livre où ils apprennent la science véritable de la dépendance universelle de toutes choses à l’égard de Dieu, parce que tout a été fait par Dieu." (Livre 1, chapitre 4)

3-3-Les fins dernières (Livre 12, chapitre 1)

            3-3-1-Dieu est Vie, Dieu est la Vie

Jésus parle de la vie: "Ma fille, la vie c'est Dieu, la vie c'est moi; je me nomme la vie, je suis la vie, je donne la vie à tout ce qui la possède; je l’ai donnée à tout ce qui l’a possédée dans le temps; je la donnerai à tout ce qui la possédera dans les siècles à venir. Ma vie est éternelle; elle n’a jamais eu de commencement, elle n’aura jamais de fin. Ma vie ne ressemble point à la vie des créatures. Les créatures n’ont qu’une participation de la vie, tandis que je possède la vie dans toute sa réalité, dans toute sa plénitude."

            3-3-2-La vraie vie de l'homme

Jésus poursuit: "La vie de l'homme sur la terre, est finie; mais cette vie n'est pas la véritable vie; elle n'est qu'une ébauche de la vie qu'il doit recevoir quand il aura perdu cette première vie. La vie de l'homme après sa résurrection n’aura jamais de fin... et je lui donnerai une participation de la vie qui le rendra Fils de Dieu, comme je me suis donné la participation à la vie de l'homme qui m’a rendu Fils de l'homme. C'est par l’humiliation de ma divinité que j’ai pris part à la vie de l'homme, et que je suis devenu Fils de l'homme. C'est par l’exaltation de son humanité que l'homme prendra part à la vie de Dieu, et qu'il lui deviendra semblable par cette participation. C'est pour cela que j’ai créé l'homme... je l’ai racheté et je lui donne mes grâces pour le rendre participant de ma vie."

            3-3-3-Les trois vies de l'homme

Trois vies sont données à l'homme: la vie naturelle pour le temps; la vie surnaturelle pour le temps; la vie de l’éternité ou de la gloire. Ces trois vies sont données à l'homme par Dieu dont c'est la volonté. Les deux premières vies ne mènent à la troisième que lorsqu'elles sont vécues selon les lois de Dieu. S’il viole ces lois, l'homme ne reçoit pas la vie éternelle pour la gloire, mais pour la séparation d'avec Dieu. Jésus s'explique :

"La vie surnaturelle... élève l'homme à la dignité de Fils de Dieu, et rend ses actions méritoires pour le ciel. Cette vie est à la fois du temps et de l’éternité. Elle est dans la vie du temps par la vie naturelle de l'homme; elle est dans la vie de l’éternité par la vie de la gloire. Ainsi, la vie surnaturelle, se trouve dans l’une et l’autre vie.

La vie de l'homme dans le temps est le travail d’un être intelligent et raisonnable; son issue est la vie de la gloire ou de l'éternité malheureuse. Cette vie est un travail; les pleurs et les gémissements conviennent à cette vie. C'est un exil, un lieu de passage, c'est une tente dressée dans un désert qu'il faut lever le lendemain. Elle passe comme une ombre dissipée par le vent... et la vie la plus longue, quand elle est au moment de finir, qu’est-elle pour celui qui la perd?

Aussi ne devez-vous point vous attacher à cette vie, ma fille, ni vous laisser captiver par elle. Tout ce qu'il y a d’heureux en elle n'est que misère; mais tous ses maux, toutes ses afflictions, tous ses tourments seront des biens inappréciables, si vous savez les recevoir comme je vous l’ai enseigné..."

L'homme reçoit la vie du temps pour connaître Dieu, pour l’aimer, pour le servir, et par cette connaissance, ce service et cet amour, obtenir la vie de la gloire dans l’éternité. Si cette vie du temps est bien employée, elle mène à la seule vie véritable: la vie de Dieu. Il faut désirer l'union avec Dieu pour mériter sa miséricorde et participer à la récompense qu'il promet à mes élus. Sinon, on tombe dans la vie de la malédiction.

Il faut fuir ce malheur, dit Jésus à Marie Lataste: "Ayez toujours sous les yeux la vie éternelle de la gloire... qui vous est destinée... celle qui ne passera jamais, celle qui vous donnera le seul bien véritable, Dieu. La vie éternelle, c'est Dieu et la connaissance de Dieu. La vie éternelle, c'est Dieu et l’amour de Dieu... La vie éternelle, c'est Dieu et l’union intime avec Dieu...

Ô vie heureuse sans laquelle il n'y a point de bonheur véritable!... Vie de la louange éternelle de Dieu!... vie de l'homme en Dieu! vie de l'homme avec Dieu! vie de l'homme pour Dieu!..." (Livre 12, chapitre 1)

            3-3-4-Que faire pour arriver à la vie éternelle? (Livre 12, chapitre 2)

Jésus avait dit à ses disciples: "À quoi vous servirait de gagner l’univers, si vous veniez à perdre votre âme?" S'adressant à Marie Lataste, Jésus reprend ce thème: "Ma fille, détachez-vous du monde, de ses richesses, éloignez les pensées d’ambition, de vaine gloire et d’orgueil. Ne pensez qu’à vivre selon Dieu et pour Dieu qu’à accomplir sa sainte volonté... Que ce soit là votre pensée continuelle... Vous êtes destinée au bonheur de l’éternité... Dieu n’agit pas par intérêt personnel. Dieu se suffit à lui-même; il n’a besoin de personne. Dieu vous aime.

Vous mourrez un jour, c’est-à-dire que votre âme se séparera de votre corps. Votre corps rentrera en poussière, mais votre âme s’élèvera vers Dieu pour recevoir sa récompense ou sa peine pour l’éternité. Votre corps ressuscitera au dernier jour, afin de partager à jamais le sort de votre âme. Il est donc important pour vous, ma fille, d’aviser à votre avenir éternel plus qu’à vos possessions... plus qu’à une contradiction, à une épreuve, à une souffrance, à la santé. Dieu... vous demandera si vous avez opéré votre salut. Dieu vous donne tout ce qui vous est nécessaire pour vous sauver... Pensez plus à votre âme qu’à votre corps... Pensez plus à Dieu qu’à toute autre chose, plus qu’à vous-même. Pensez à Dieu pour lui rendre vos devoirs, suivre ses commandements et observer ses lois... Dieu veut votre salut..."

Et Jésus poursuit par un message d'une rare actualité: "Ma fille, n’imitez point cette jeunesse qui oublie entièrement qu’elle a une âme à sauver pour une éternité; n’imitez point ces ouvriers que Dieu appelle pour venir travailler à sa vigne, et qui, demeurant sourds à sa voix, restent oisifs. Ceux-là, ma fille, ne recevront point le denier promis à tous ceux qui sont appelés par le Père de famille. Ils ne recevront point ce denier qui est la possession du ciel; ils seront jetés dans les ténèbres extérieures, c’est-à-dire loin de Dieu, dans les flammes de l’enfer. Consacrez à Dieu votre jeunesse, consacrez-lui votre vie, afin d’opérer votre salut." (Livre 12, chapitre 2)

            3-3-5-Les riches et les pauvres  (Livre 12, chapitre 3)

Pédagogue exceptionnel, Jésus veut faire comprendre ce qu'Il entend par riches et pauvres. Il dit à Marie Lataste: "Ma fille, vous n’ignorez pas ce qui est dit dans l’Évangile, qu'il est aussi difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille. Je dis plus encore: les riches n’entreront jamais dans le ciel."

Les riches, ce sont ceux qui sont attachés aux richesses ou les désirent. Le riche... a l’esprit constamment occupé par ses richesses... Il ne donne jamais un secours au pauvre, il aura part à la malédiction portée contre les riches. On peut être pauvre et riche néanmoins en son esprit, en ses pensées, en ses désirs. Un homme abrité sous un toit de chaume, dénué de tout, peut, malgré sa misère, être riche par le désir qu'il a des richesses. Il s’attache au peu qu'il a, il fait tous ses efforts pour l'accroître, au moins dans son imagination, s’il ne peut le faire en réalité... Il porte un œil d’envie aux riches... Pauvre en réalité, cet homme est riche par les désirs de son cœur... Cet homme n’entrera jamais dans le ciel.

Mais, ajoute Jésus, de même qu'il y a des pauvres qui sont riches, de même je connais des riches qui sont pauvres. Voyez cet homme, il a des richesses immenses... mais, dans son cœur, il pense que la véritable richesse c'est Dieu... Il renvoie à Dieu tous les honneurs qu’on lui rend... Il aime les pauvres, il agit à leur égard avec la plus grande charité; il les assiste dans leurs nécessités... il ne craint pas de s’appauvrir par ses largesses envers les pauvres; il est même prêt à devenir pauvre lui-même, si telle est la volonté du ciel... Il supporte les incommodités qui se présentent à lui, attachant son cœur et ses pensées uniquement à Dieu. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce riche est véritablement pauvre, et il partagera les bénédictions promises aux pauvres...

Le ciel est pour ce riche comme pour le vrai pauvre, car ils ont les mêmes sentiments: ils sont détachés tous les deux des richesses... Ils assistent les pauvres selon leurs possibilités. Ils n’ont qu’un seul bien, un seul trésor, une seule pensée: Dieu. Ô heureux ces deux pauvres, le royaume des cieux est à eux! Oh! riches! Entrez dans les vues de la Providence qui ne vous a donné les biens que vous possédez... que pour que vous en soyez les économes, et les instruments de sa sollicitude envers ceux qui n’en ont point... Supprimez vos dépenses inutiles et versez le superflu dans les mains des pauvres... Privez-vous des satisfactions inutiles et vous aurez suffisamment pour secourir les pauvres, et ces pauvres prieront pour vous... Dieu vous bénira et bénira vos enfants... Sachez que Dieu ne vous a donné vos richesses que pour secourir les pauvres... C'est là, pour vous, un devoir de justice..." (Livre 12, chapitre 3)

            3-3-6-Les différentes morts  (Livre 12, chapitre 4)

À l'occasion de l’enterrement d'une femme, Jésus enseigna Marie Lataste. Il lui parla des trois sortes de mort: la mort naturelle: séparation de l’âme et du corps; la mort spirituelle: séparation de l'âme et de la grâce par le péché; la mort éternelle: séparation de l'âme et de Dieu par la punition éternelle du péché.

Jésus précise: "Tous les hommes sont condamnés à la mort naturelle parce qu'ils ont tous péché en Adam... Tous les hommes sont marqués du signe de la mort et pas un ne lui échappe... Tous les hommes sont condamnés à la mort naturelle... mais nul n'en connaît, à moins d’une révélation spéciale, ni le jour, ni l’heure... La mort arrive comme un voleur... elle surprend, quand on y pense le moins et ruine tout de la vie, les richesses de la vie, les honneurs, la force et la vigueur de la vie...

La mort spirituelle est la séparation de l'âme et de la grâce de Dieu. Votre âme, ma fille, est immortelle... elle ne se crée pas elle-même, elle vient de Dieu; mais Dieu crée l'âme pleine de vie, et la vie que Dieu donne à l'âme est une vie immortelle. Cette vie de l’âme n'est pas pourtant sa vie véritable; il y a une vie préférable à cette vie, une vie plus élevée, plus précieuse... que l'âme peut posséder et perdre une fois qu'elle l’a reçue. Cette vie lui est donnée par la grâce sanctifiante... qui est la vie spirituelle et surnaturelle de l'âme.

Cette vie spirituelle lui est donnée par le baptême et les autres sacrements; elle lui est enlevée par le péché mortel... Toute âme qui est en état de péché mortel est morte à la vie de la grâce... et cette mort est terrible... parce qu'elle peut fixer l'âme dans la mort éternelle. La mort éternelle, ma fille, est la séparation éternelle de l'âme d’avec Dieu par la punition que Dieu inflige à l'âme en état de péché... Son sort est immédiatement fixé et pour l’éternité.

Il se peut que l'âme soit séparée de Dieu, non par le péché mortel, mais par la peine due à ce péché qu'elle n’a point expié ou par le péché véniel;  cette séparation ne sera que temporaire. En effet... Dieu, après lui avoir fait expier ce qu'elle doit à la justice divine, l’appellera dans ses tabernacles éternels; seule l'âme  séparée de Dieu par le péché mortel au moment de sa mort sera éternellement damnée... Tous les hommes doivent mourir, mais seulement de la mort naturelle. Nul n’y peut échapper, mais tous doivent fuir les deux autres. Or, pour cela, le meilleur moyen, c'est de penser souvent à la mort naturelle, séparation de l'âme et du corps. La pensée de la mort détache du monde... ferme l’oreille aux tentations de Satan, arrête les mouvements de la concupiscence et résiste au péché, cause de la mort spirituelle et de la mort éternelle..."

            3-3-7-L'heure de la mort

"Quand on a sous les yeux la pensée de la mort, on voit la vanité du monde et de ses plaisirs... on voit son propre néant, le néant des richesses, le néant de l’amour-propre, le néant des satisfactions de l’esprit et du cœur; on fuit le tout pour s’attacher à Dieu... En quelque position que vous vous trouviez, la pensée de la mort vous sera salutaire... Vous vous direz à vous-même: 'Ô mon âme! courage contre nos passions, courage contre Satan et le monde... luttons et marchons toujours, selon le désir de Dieu, dans le bien et la vertu pour acquérir la vie de l’éternité.'

Si vous marchez à grands pas dans le chemin de la perfection, vous vous direz à vous-même en pensant à la mort: 'Ô mon âme, qu'il est doux d’être uni à Dieu! Vivons pour lui, pour mourir en lui et vivre à jamais avec lui.' Ainsi, ma fille, la pensée de la mort ne fait pas seulement éviter le péché, elle fait encore pratiquer le bien et acquérir toutes sortes de vertus, et mène, droit à la vie éternelle par la conservation et l’augmentation de la vie spirituelle par la grâce sanctifiante...

Pensez ainsi à la mort, ma fille, et quand l'heure de votre trépas viendra, vous ne tremblerez point comme les pécheurs, mais vous espérerez comme les justes... À l'heure de la mort, quelle peine horrible pour le pécheur qui souffre... Quelles douces consolations pour le juste qui voit dans ses souffrances une source de nouveaux mérites... et qui met toute sa confiance en Dieu, qu'il aime de toutes ses forces! À l’heure de la mort, quel effroi pour le pécheur!... mais quelle fête pour le juste qui s’abandonne à Dieu, Lui remet son esprit et meurt en paix... Vivez dans la justice, ma fille, et la mort vous unira à Dieu pour toujours." (Livre 12, chapitre 4)

            3-3-8-Le dernier jugement  (Livre 12, chapitre 5)

Jésus dit un jour à Marie Lataste que c'est Lui qui juge tous les hommes après leur mort. À la fin des temps il y aura un autre jugement qui confirmera le premier. Semblable au premier, ce deuxième jugement sera prononcé sur tous les hommes et devant tous les hommes à la fois. Ce jugement concernera aussi les anges et devant tous les anges de l’enfer et du ciel, pour assurer aux uns la possession éternelle du paradis et lancer les autres dans les flammes éternelles de la justice de Dieu.

Jésus précise: "Mon Père, ne juge personne, mais il m’a donné l’autorité pour juger toutes choses. L'homme livré à sa liberté commet le mal ou opère le bien. Il faut que l'homme sache ce qui a été bien et ce qui a été mal en lui; il faut que le bien soit récompensé et le mal puni. L'homme livré à sa liberté opère le bien et tend vers Dieu, son principe; s'il opère le mal, il s’éloigne de Dieu. C'est moi qui lui donnerai en le jugeant sa récompense ou sa punition. C'est moi qui l’établirai à jamais, dans la possession de la gloire de Dieu, ou dans la malédiction de la justice, s'il a fait le mal. Ce jugement sera infaillible. Ma lumière éternelle brillera sur toutes les âmes, et j’en pénétrerai les plis les plus secrets... Je verrai toutes les actions des hommes et je les jugerai.

Ce jugement, ma fille, sera sévère car je jugerai au nom de Dieu, mon Père, qui m’a donné son jugement. Il sera dicté par la justice. Je dirai aux justes: 'Venez, les bénis de mon Père, jouir de la récompense qui vous a été destinée dès l’éternité.' Je dirai aux pécheurs: 'Allez, maudits, au feu éternel.' Le ciel s’ouvrira pour tous mes élus, et les abîmes engloutiront Satan et les damnés. En ce jour, ma fille, les pécheurs ne pourront plus implorer ma miséricorde; je serai inexorable et laisserai ma justice suivre son cours. En ce jour, les plaies de ma passion brilleront d'un éclat si grand, que les astres des cieux pâliront devant leur clarté; ma croix sera le sceptre puissant que je porterai dans mes mains: il abritera les justes et renversera les pécheurs. En ce jour, je dévoilerai toutes les turpitudes, tous les crimes, tous les péchés des damnés, toutes les vertus, toute la perfection et toute la justice des élus. En ce jour je détruirai le temps, et l’éternité poursuivra son cours..." (Livre 12, chapitre 5)

3-4-La miséricorde et la justice de Dieu   (Livre 12, chapitre 7)

            3-4-1-Ce que Dieu a fait pour l'homme

C'était un jour de Toussaint. Marie Lataste méditait sur le mystère du jour. La voix du Sauveur Jésus se manifesta: "Dieu, ma fille, fait paraître sa miséricorde sur la terre et dans le ciel. Elle paraît sur la terre, car il a donné à l'homme un Sauveur qui a réparé sa faute. Ce Sauveur, c'est moi, Fils de Dieu, Dieu comme mon Père, égal en tout à mon Père[1]. J’ai pris la nature de l'homme, le corps de l'homme, l'âme de l'homme. J’ai souffert, je suis mort pour l'homme. À cause de ma mort, Dieu a pardonné à l'homme; à cause de ma mort, il a rendu à l'homme sa première dignité; à cause de ma mort, il a augmenté la grandeur de l'homme à ce point qu'il a adopté l'homme pour son Fils, et a voulu que l'homme le nommât son Père. Voilà ce que Dieu fait pour tout homme sur la terre, voilà l’œuvre par excellence de la miséricorde de Dieu.

            3-4-2-La miséricorde de Dieu

La miséricorde de Dieu paraît aussi dans le ciel, où il comble les saints de gloire et de bonheur... Dieu glorifie les saints selon qu'ils l’ont eux-mêmes glorifié sur la terre. La sainte Vierge tient la première place dans le ciel, après la sainte Trinité. Au-dessous de Marie viennent les patriarches, les prophètes, les Apôtres, les vierges, les martyrs et tous les autres saints du paradis... Ils voient Dieu face à face, ils le possèdent, et cette vue, et cette possession font leur félicité, félicité parfaite... félicité toujours égale et toujours nouvelle... Ayez toujours les yeux tournés vers le ciel, ma fille; pensez au bonheur qui vous attend; soyez à Dieu dans le temps, il sera à vous dans l’éternité."

            3-4-3-Le Purgatoire

Le jour de la Toussaint se poursuivait... Soudain Marie Lataste se retrouva face à des âmes souffrantes qui l'imploraient. Elle pria le Seigneur d'avoir pitié d'elles, mais Jésus refusa, et saisit l'occasion pour enseigner sur le Purgatoire. Un dialogue s'engagea entre Lui et Marie qui dit:

"– Seigneur, je vous demande la délivrance de toutes les âmes du Purgatoire.

– Puis-je vous accorder cela, ma fille?

– Oui, Seigneur, si vous appliquez vos mérites à ces âmes.

– Ne voulez-vous donc que des jugements de miséricorde? Et la justice de Dieu?

– Seigneur, vos mérites ont plus que suffisamment donné satisfaction à la justice de Dieu.

– Un grand pécheur qui se sera converti à l’heure de la mort, après avoir commis de nombreuses fautes, peut-il donc être admis immédiatement dans le ciel, sans donner lui-même satisfaction!

– Non, Seigneur, mais en vue de vos mérites, que je vous prie de lui appliquer, Dieu peut le délivrer de sa peine et lui ouvrir le ciel.

À ce moment, la figure de Jésus devint grave et sérieuse:

– Ah! ma fille, combien sont nombreuses les âmes qui retardent la gloire qu’elles rendraient à Dieu, et qui négligent de profiter des moyens de sanctification que je leur donne pour expier tout ce qu'elles doivent à la justice divine. Elles paraissent au tribunal de Dieu chargées de dettes envers lui. Mais voyez quelle est la charité de Dieu pour ces âmes, de permettre que d’autres prient pour elles et hâtent ainsi leur délivrance."

Marie Lataste vécut alors une vision[2] surprenante. Elle descendit dans le Purgatoire et vit, au milieu des flammes, une multitude d'âmes affreusement torturées. Des anges apportèrent à Jésus toutes les prières de l’Église en faveur des âmes du Purgatoire. On apporta la grande balance de la justice, on mit d'un côté les prières des fidèles, mais le compte n'y était pas. Alors, la Vierge Marie, posa la main du côté des prières des fidèles, et leur valeur surpassa de beaucoup le poids des dettes. "Jésus regardant avec bonté sa mère lui dit: 'Soyez toujours la Mère de la miséricorde.'" Plusieurs âmes furent délivrées.

Marie Lataste conclut: "Ce spectacle n’était point du temps, mais de l'éternité. Sa vue me combla de satisfaction et augmenta la paix de mon âme." (Livre 12, chapitre 7)

            3-4-4-Compléments sur le Purgatoire  (Livre 12, chapitre 6)   

Parlant de la mort spirituelle, Jésus avait déjà évoqué le Purgatoire, sans le nommer. Il y revient longuement et dit: "Ma fille, rien de souillé n’entrera jamais dans le royaume du ciel. Or, l'âme est souillée non seulement par le péché mortel, mais encore par le péché véniel et les imperfections. Quand une âme est séparée de son corps alors qu'elle est souillée par des péchés véniels ou des imperfections, elle ne va point en enfer, parce que l'enfer est réservé aux âmes qui ont commis le péché mortel et qui sont mortes en cet état.

L'âme souillée par des péchés véniels va dans le Purgatoire pour expier ses souillures et les faire disparaître toutes. C'est là encore que Dieu retient les âmes qui n'ont point encore satisfait à sa justice pour leurs péchés mortels, mais qui en ont reçu le pardon par l'absolution du prêtre ou un acte de contrition parfaite avant de mourir. Ainsi, ma fille, toutes les âmes des justes... qui n'ont point entièrement satisfait à la justice de Dieu vont au Purgatoire expier leurs péchés et rendre satisfaction à Dieu.

Toutes les âmes du Purgatoire sont en état de justice: elles ont la vie de la grâce, elles sont confirmées en grâce, elles ne peuvent ni pécher ni commettre aucune sorte de mal. Elles aiment Dieu par-dessus tout et de l’amour le plus pur, et ne peuvent point ne pas l’aimer. Elles tendent vers Dieu, elles soupirent vers lui, mais ne peuvent encore aller à lui... Ces âmes souffrent de la privation de Dieu et la peine du feu.

La peine due à la privation de la vue de Dieu est au-dessus de tout ce que vous pouvez vous figurer, ma fille. Ces âmes comprennent en ces lieux quel est le prix de la possession de Dieu; elles ne tiennent à rien, si ce n'est à Dieu; elles n’aiment rien, si ce n'est Dieu... Elles souffrent infiniment d'être séparées de lui. Sur la terre, elles n’ont point avisé à ces petites fautes qui offensent Dieu; dans le Purgatoire, elles les expient par une séparation temporaire de Dieu.

À cette peine tout intérieure se joint la peine du feu du Purgatoire... Ce feu du Purgatoire fait plus souffrir ces âmes que tous les martyres... tous les maux de la terre réunis sur un seul homme. Que cette pensée du Purgatoire vous porte à fuir, non seulement le péché véniel, mais encore les plus petites imperfections. Qu’elle vous fasse expier aussi toutes les fautes de votre vie, afin qu’à l’heure de votre mort vous puissiez entrer dans le ciel sans souffrir les tourments du Purgatoire.

Méritez cette grâce par la perfection de votre conduite. Dans le Purgatoire, vous ne pourriez point mériter par vous-même la diminution de vos peines; mais sur la terre, vous pouvez entièrement satisfaire à Dieu pour ne point satisfaire dans l’éternité; vous pouvez satisfaire aussi pour les âmes du Purgatoire en offrant à Dieu vos actions, vos bonnes œuvres, vos communions... Priez pour ces pauvres âmes, soulagez-les au milieu de leurs tourments. J’aime ces âmes, et je désire leur donner au plus tôt la gloire du paradis. Priez pour ces âmes; elles s’en souviendront au ciel et ne cesseront de prier pour vous..." (Livre 12, chapitre 6)

3-5-Les peines de l'enfer  (Livre 12, chapitre 8)

Jésus va expliquer à Marie Lataste qui priait devant le Saint-Sacrement comment la charité était la plus nécessaire des vertus, car, dans l'éternité, au ciel, elle seule subsistera. Jésus dit: "Celui qui n’a pas la charité est le plus malheureux des hommes sur la terre; celui qui meurt et n’a point la charité sera malheureux dans l’éternité. Dieu le séparera de lui et le plongera pour toujours dans l’abîme de l’enfer. L’enfer, ma fille, est un lieu de supplices que Dieu a créé dans sa justice pour les anges révoltés contre lui. C'est là qu'il punit aussi les pécheurs qui meurent sans s’être réconciliés avec lui. L’enfer diffère du Purgatoire en ce que sa peine est éternelle, sans consolation ni espérance.

Les peines de l'enfer consistent aussi dans la privation de la vue de Dieu et dans la souffrance du feu. Les âmes qui sont en enfer sont privées, pour toujours, de la vue de Dieu, et être éternellement séparé de Dieu... c'est là, ma fille, le plus grand supplice des damnés... c'est le plus grand des malheurs. Les damnés sont encore soumis à la peine du feu... instrument vivant et intelligent de la colère divine... À ce feu se joindront tous les tourments... qui peuvent être éprouvées par les damnés dans le corps et dans l’âme..."

Jésus complète en indiquant que non seulement les sens: ouïe, vue, etc, souffriront, mais "l’intelligence, la volonté, la mémoire seront livrées à la crainte, à la tristesse, aux regrets, à la haine, au désespoir... Tout reprochera aux damnés les actes de leur vie, le mépris de mes grâces, leur révolte contre mes lois...

Sur la terre, quel que soit le malheur qui vous afflige, vous avez au moins l’espérance de voir vos peines finir et vous avez mes grâces qui vous aident à les supporter...  Vous avez pour consolation l'attente du ciel...  Dans le Purgatoire, les âmes ont la certitude de penser que leurs peines finiront. Mais dans l’enfer, point de consolation pour les âmes qui sont séparées de Dieu et qui ont la certitude que leurs tourments ne finiront jamais. Quel désespoir! Ô ma fille! Pensez toujours à l’éternité, augmentez en vous la charité... et souvenez-vous que la croix: le chemin de la croix, mène au ciel." (Livre 12, chapitre 8)

3-6-Le ciel  (Livre 12, chapitre 9)

Jésus va conclure son long enseignement sur les fins dernières, par une consolante description du ciel. Jésus dit: "Je vous ai parlé, ma fille, des vérités révélées par la religion catholique, religion seule véritable et seule capable d’encourager, de consoler, de soutenir et de fortifier les hommes. Aujourd'hui, je veux vous parler de la vérité la plus consolante de toutes, de la récompense promise aux justes et aux saints."

Le bonheur du ciel est promis à ceux qui servent Dieu fidèlement. C'est là qu'il se révèle face à face, à ses élus. Les âmes unies à Dieu, ne font plus  qu'un avec lui et trouvent leur bonheur parce qu'au ciel, voir, aimer et posséder Dieu, ou être heureux, c'est une seule et même chose. Les âmes perdues dans l’immensité de la divinité trouvent en elle leur éternel repos. Jésus dit encore: "Les âmes se perdent dans l’immensité du Saint-Esprit pour aimer Dieu le Père et Dieu le Fils... Elles regardent ma Mère que j’ai élevée sur le trône de ma divinité... elles regardent l’harmonie et la paix dont jouissent tous les habitants du ciel et s’écrient: 'Mon Dieu, vous êtes trois fois saint! Mon Dieu, que votre bonté et votre miséricorde sont immenses!'...

Le ciel, c'est Dieu, sa possession et sa vue. Dieu se donne tel qu'il est: à l’intelligence comme l’éternel objet de sa connaissance, à la volonté comme l’éternel objet de son amour. Ma fille, le ciel est le lieu de la récompense éternelle. Méritez-la par votre soumission à ma volonté, par votre amour envers mon Père, par votre correspondance à tous les dons du Saint-Esprit. Abandonnez-vous tout entière à Dieu mon Père... Abandonnez-vous tout entière à moi qui suis votre Sauveur... Abandonnez-vous tout entière au Saint-Esprit... et vous atteindrez le port de l’éternelle patrie...." (Livre 12, chapitre 9)


[1] On doit remarquer que souvent, quand Jésus parle de Lui, Il rappelle le mystère de la sainte Trinité. Il revient aussi sur sa divinité et sur son égalité avec le Père.
[2] Les personnes intéressées peuvent trouver l'intégralité du récit de cette vision dans le chapitre 7 du livre 12 de Marie Lataste.

   

 

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