Chapitre II
Le Verbe de Dieu fait homme
3
Dieu est Lumière
(Livre 2, chapitre 3)
Marie Lataste écrit qu'un jour,
venant de communier et s'offrant au Seigneur, elle vit une
lumière d’un éclat supérieur à toute autre lumière. Elle ne sait
pas s'exprimer et dit: "Est-ce avec les yeux du corps ou de
l'âme? Je ne sais; mais je l’ai vue, et, malgré son éclat, je
n’en ai point été éblouie, car cette lumière était en même temps
d’une douceur inexprimable..." Bientôt elle aperçut Jésus
venir à elle et lui dire: "Ma fille, je suis la lumière du
monde... cette lumière que je suis venu apporter aux hommes. Ma
lumière n’éclaire pas seulement les yeux du corps, elle éclaire
aussi l'âme, l’esprit et le cœur... et elle ne laisse jamais
celui qui l'a vue, dans les ténèbres.
Dans le sein de mon Père, la lumière
produit l’intelligence de la Divinité... et unit éternellement
les trois personnes entre elles. De même, ma lumière aussi
produit l’intelligence dans l’homme... et embrase de ses feux le
cœur de l'homme pour l’unir étroitement à Dieu. Heureux sont
ceux qui reçoivent ma lumière, qui marchent guidés par ma
lumière, qui ne veulent d’autre lumière que ma lumière, car ils
ont la lumière véritable qui ne passera jamais... Dieu le Père
est lumière, Dieu le Fils est lumière, Dieu le Saint-Esprit est
lumière..."
Jésus est lumière, splendeur de
lumière éternelle, éclat de la gloire éternelle dans la
Divinité; il l'est aussi dans l’humanité. Il dit:
"J’ai
réuni toute la lumière divine dans le corps et l'âme que j'ai
pris en mon incarnation, et la force et la puissance de ma
divinité l’y ont concentrée et retenue au grand étonnement de la
terre et du ciel... Mais la terre avait les yeux trop voilés
pour l’apercevoir. Trois de mes disciples l'ont aperçue...
mais pour cela j’ai dû les séparer de la terre... j’ai dû fermer
leurs yeux à toute autre vue matérielle et terrestre... pour
qu’ils ne vissent que ma personne et ma gloire. Voilà comment
les hommes me verraient s’ils étaient justes, s'ils étaient
purs, s'ils étaient unis à moi...
Combien est petit le nombre de ceux
qui cherchent ma lumière... Vous savez pourquoi, ma fille, le
nombre en est si petit? C'est que je suis la lumière, non du
crime et de l’iniquité, mais de la vertu; c'est que je suis le
soleil, non de l’injustice qui sépare de Dieu, mais de la
justice qui unit à Dieu... Je suis le soleil du monde, du monde
surnaturel, du monde fait pour l’éternité... je suis l’image
réelle, véritable et éternelle de mon Père... Moi, lumière
incréée, éternelle, subsistante dans la divinité, lumière de
Dieu, lumière qui étais Dieu, j'ai voulu m’unir et m’incorporer
à mon humanité, pour manifester par cette humanité le soleil de
l’éternelle justice. Je suis venu... pour rendre les hommes
participants... de ma divinité..."
Jésus, vrai soleil de justice,
descend au plus profond de l'âme des hommes pour lui communiquer
tout ce qui lui appartient: sa divinité et sa lumière pour
l’éternité. La lumière de Dieu est incorruptible et éternelle.
Comme elle a brillé dans le temps, ainsi elle brillera dans
l’éternité, car dans le ciel il n'y aura jamais d’autre lumière
que la lumière de Jésus.
Après un long panégyrique concernant
sa lumière, Jésus conclut: "Ah! ma fille, que la vue de la
lumière que vous apercevez à cette heure vous attache toujours
au foyer qui la produit au soleil de justice qui est moi-même.
N’ayez plus d’yeux que pour cette lumière... Plaignez les
pauvres pécheurs qui marchent loin de moi dans les ténèbres et
dans la mort; attachez-vous à moi, je serai votre lumière et
votre vie; je serai un jour aussi votre récompense... La terre
est sous vos pas pour que vous la fouliez aux pieds, le ciel est
sous votre regard pour que vous le regardiez sans cesse. Ma
fille, je veux être votre ciel, et dans ce ciel, mon soleil vous
éclairera par sa lumière et vous réchauffera par sa chaleur."
(Livre 2, chapitre 3)
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