Troisième partie
LES Œuvres
DE Marie Lataste
(1822-1847)

 

Chapitre II
 

Le Verbe de Dieu fait homme

 

3
Dieu est Lumière
(Livre 2, chapitre 3)

 

Marie Lataste écrit qu'un jour, venant de communier et s'offrant au Seigneur, elle vit une lumière d’un éclat supérieur à toute autre lumière. Elle ne sait pas s'exprimer et dit: "Est-ce avec les yeux du corps ou de l'âme? Je ne sais; mais je l’ai vue, et, malgré son éclat, je n’en ai point été éblouie, car cette lumière était en même temps d’une douceur inexprimable..." Bientôt elle aperçut Jésus venir à elle et lui dire: "Ma fille, je suis la lumière du monde... cette lumière que je suis venu apporter aux hommes. Ma lumière n’éclaire pas seulement les yeux du corps, elle éclaire aussi l'âme, l’esprit et le cœur... et elle ne laisse jamais celui qui l'a vue, dans les ténèbres.

Dans le sein de mon Père, la lumière produit l’intelligence de la Divinité... et unit éternellement les trois personnes entre elles. De même, ma lumière aussi produit l’intelligence dans l’homme... et embrase de ses feux le cœur de l'homme pour l’unir étroitement à Dieu. Heureux sont ceux qui reçoivent ma lumière, qui marchent guidés par ma lumière, qui ne veulent d’autre lumière que ma lumière, car ils ont la lumière véritable qui ne passera jamais... Dieu le Père est lumière, Dieu le Fils est lumière, Dieu le Saint-Esprit est lumière..."

Jésus est lumière, splendeur de lumière éternelle, éclat de la gloire éternelle dans la Divinité; il l'est aussi dans l’humanité. Il dit: "J’ai réuni toute la lumière divine dans le corps et l'âme que j'ai pris en mon incarnation, et la force et la puissance de ma divinité l’y ont concentrée et retenue au grand étonnement de la terre et du ciel... Mais la terre avait les yeux trop voilés pour l’apercevoir. Trois de mes disciples l'ont aperçue[1]... mais pour cela j’ai dû les séparer de la terre... j’ai dû fermer leurs yeux à toute autre vue matérielle et terrestre... pour qu’ils ne vissent que ma personne et ma gloire. Voilà comment les hommes me verraient s’ils étaient justes, s'ils étaient purs, s'ils étaient unis à moi...

Combien est petit le nombre de ceux qui cherchent ma lumière... Vous savez pourquoi, ma fille, le nombre en est si petit? C'est que je suis la lumière, non du crime et de l’iniquité, mais de la vertu; c'est que je suis le soleil, non de l’injustice qui sépare de Dieu, mais de la justice qui unit à Dieu... Je suis le soleil du monde, du monde surnaturel, du monde fait pour l’éternité... je suis l’image réelle, véritable et éternelle de mon Père... Moi, lumière incréée, éternelle, subsistante dans la divinité, lumière de Dieu, lumière qui étais Dieu, j'ai voulu m’unir et m’incorporer à mon humanité, pour manifester par cette humanité le soleil de l’éternelle justice. Je suis venu... pour rendre les hommes participants... de ma divinité..."

Jésus, vrai soleil de justice, descend au plus profond de l'âme des hommes pour lui communiquer tout ce qui lui appartient: sa divinité et sa lumière pour l’éternité. La lumière de Dieu est incorruptible et éternelle. Comme elle a brillé dans le temps, ainsi elle brillera dans l’éternité, car dans le ciel il n'y aura jamais d’autre lumière que la lumière de Jésus.

Après un long panégyrique concernant sa lumière, Jésus conclut: "Ah! ma fille, que la vue de la lumière que vous apercevez à cette heure vous attache toujours au foyer qui la produit au soleil de justice qui est moi-même. N’ayez plus d’yeux que pour cette lumière... Plaignez les pauvres pécheurs qui marchent loin de moi dans les ténèbres et dans la mort; attachez-vous à moi, je serai votre lumière et votre vie; je serai un jour aussi votre récompense... La terre est sous vos pas pour que vous la fouliez aux pieds, le ciel est sous votre regard pour que vous le regardiez sans cesse. Ma fille, je veux être votre ciel, et dans ce ciel, mon soleil vous éclairera par sa lumière et vous réchauffera par sa chaleur." (Livre 2, chapitre 3)


[1] Le jour de la Transfiguration de Jésus

   

 

pour toute suggestion ou demande d'informations