Troisième partie
LES Œuvres
DE Marie Lataste
(1822-1847)

 

Chapitre II
 

Le Verbe de Dieu fait homme

 

6
Concernant la Semaine Sainte
(Livre 2, chapitre 6)

 

Après une confession, le 3ème jour d'une Semaine Sainte, Marie Lataste entendit le Sauveur Jésus: "La Semaine Sainte est la grande semaine, la semaine de la passion, parce qu’en cette semaine la sainteté a été rendue aux hommes, parce qu’en cette semaine j'ai opéré les plus grandes merveilles que le monde ait jamais vues depuis sa création, et que j’ai souffert le supplice de la croix."

6-1-Enseignements de Jésus à propos de la Semaine Sainte

          6-1-1-La sainteté de Dieu

"Voyez combien la sainteté apparaît durant cette semaine d’une manière admirable. La sainteté de Dieu ne pouvait supporter le péché de l'homme: il fallait ou que l'homme fût éternellement séparé de Dieu ou que le péché fût détruit par Dieu... Il fallait que le Fils de Dieu fait homme, Dieu comme son Père, saint comme son Père, prît sur lui toutes les iniquités du monde et les clouât sur l’arbre de la croix par sa passion et son trépas. La Semaine Sainte, c'est la manifestation de la sainteté de Dieu, la sainteté de Dieu fait homme qui lutte contre le péché, qui efface le péché du cœur de l'homme et qui pénètre l'homme; la sainteté de Dieu est élevée entre le ciel et la terre, pour dire au ciel que le péché de la terre est expié, pour dire à la terre que la sainteté du ciel vient la couvrir et s’étendre sur elle comme un voile d’une blancheur éclatante."

          6-1-2-Le plus grand des mystères

"La Semaine Sainte est celle des plus grands mystères qu'il ait été donné à la terre de voir et de contempler. C'est le mystère de l’union et de l’embrassement de la justice et de la miséricorde, le mystère de la manifestation de l’amour de Dieu pour les hommes et de l’aveuglement des hommes pour Dieu; le mystère de la mort d'un Dieu donnant la vie aux hommes et des hommes donnant la mort à un Dieu; le mystère de la rédemption de l'homme et de sa réconciliation avec Dieu; le mystère d’un Dieu mourant et ressuscitant. C'est aussi le mystère de la mort d'un Dieu renouvelée par la volonté de ce Dieu, non plus d'une manière sanglante, mais mystique, afin que sa mort et les mérites de sa mort fussent reproduits chaque jour, et que, dans cette reproduction, Dieu retrouvât chaque jour réparation, et l'homme miséricorde et pardon."

          6-1-3-Souffrances du Christ, Miséricorde de Dieu

Jésus explique comment la semaine de la passion a vu ses souffrances terribles: l’effusion de son sang, sa mort et sa sépulture. Par sa passion il était la victime de Dieu, la victime de la miséricorde et de la justice, car seul Dieu fait homme pouvait expier le péché de l'homme... parce que l’expiation même de tous les hommes ensemble eût été insuffisante... 

Jésus dit: "Dieu ne m’a point épargné, quoique Fils de Dieu, et m’a laissé répandre jusqu’à la dernière goutte de mon sang... Par moi seul la justice pouvait être satisfaite. Oh! la grande semaine que celle de la mort du Fils de Dieu, de l’expiation du péché, de la satisfaction entière à la justice de Dieu, de la délivrance de l'homme, de sa réconciliation avec le ciel... Pensez souvent, ma fille, à cette semaine admirable: de toute éternité, je pensais à la réparation de l'homme par ma passion... et depuis que je suis remonté au ciel, je continue, sur l’autel, les prodiges du Calvaire. Pensez-y souvent, et vous trouverez là force, courage et soutien; pensez-y souvent et vous trouverez la consolation dans vos tribulations, et cette pensée attirera sur vous les plus grandes grâces et les plus grandes bénédictions..."

          6-1-4-Les souffrances de l'âme de Jésus

Jésus va maintenant entretenir Marie des souffrances de son âme. Il dit: "Des souffrances de mon corps, passez aux souffrances de mon âme...  Rappelez-vous ma dernière cène, ma prière et mon agonie aux jardins des Oliviers, l’abandon de mes disciples, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, la condamnation inique de mes juges, les clameurs du peuple contre moi, les injures des soldats... le dépouillement de mes habits..."

          6-1-5-Les souffrances de l'Église sont celles de Jésus  

"Pendant ces jours, la sainte Église est plongée dans le deuil, à cause des souffrances de son Époux. L’Église pleure à cause des peines de celui qui lui a donné le jour; elle pleure à cause des insultes continuelles que lui prodiguent encore les méchants; elle pleure à la pensée de l’inutilité de mes souffrances pour un si grand nombre d’âmes. Elle pleure, elle prie aussi, comme j’ai prié moi-même sur la croix, pour ses enfants révoltés contre elle... pour ses enfants qui la trahissent en secret ou l’abandonnent... comme j’ai été moi-même trahi et abandonné par mes disciples... Priez, ma fille, et votre prière sera écoutée et exaucée, et un jour vous vous réjouirez, vous bénirez et louerez Dieu pour sa grande miséricorde..." (Livre 2, chapitre 6)

6-2-Méditation du Jeudi Saint: les agonies de Jésus  (Livre 2, chapitre 7) 

Le soir d'un Jeudi Saint, Marie Lataste ne pouvait prier. Soudain elle vit Jésus à Gethsémani, la face contre terre, et elle l’entendit crier: "Mon Dieu, que ce calice passe loin de moi, néanmoins que votre volonté soit faite et non la mienne." Elle s'approcha de Jésus qui lui dit: "Vous venez à moi alors que tous m’abandonnent, je vous remercie... J’éprouve en ce moment toutes les souffrances de ma passion, et les chrétiens pieux, qui gardent souvenir de ce que j’éprouve à cette heure, m’honorent par leur vénération pour ce qu'ils appellent l’agonie des oliviers.

Le Fils de l'homme a eu plusieurs agonies. Savez-vous, demanda-t-il à Marie Lataste,  ce que c’est qu’une agonie? L’agonie est l'abaissement considérable de la vie, c'est le combat d’un être vivant contre la mort qui va le frapper. Il y a eu en moi plusieurs agonies.

          6-2-1-Les deux premières agonies de Jésus

La première agonie de Jésus a eu lieu au moment de sa conception, quand, Fils de Dieu, Verbe éternel, il vint vers le Père par l'abaissement de sa divinité qu'il enfermait dans l’humanité dans le sein de Marie. Jésus explique: "C’était là un abaissement que votre esprit ne comprendra jamais. Il y eut lutte entre ma vie divine et la vie humaine que j’allais prendre; c’était comme l’agonie de ma vie divine, car un tel abaissement était une véritable agonie, non point capable de me ravir ma divinité, mais capable d’anéantir mon humanité, si ma puissance divine n’eût donné à mon humanité la force de recevoir ma divinité et de s’y unir.

Dans le sein éternel de mon Père céleste, j'étais environné de sa gloire... j'étais Dieu en Dieu... Dieu uni à Dieu, Dieu engendré éternellement par Dieu et Dieu vivant éternellement en Dieu. Mais, dans le sein de Marie, j’ai dû voiler et presque anéantir ma gloire de l’éternité. Je possédais en Dieu une vie divine et glorieuse; je possédais en Marie une vie obscure, inconnue et paisible. Ma gloire comme Dieu ne peut disparaître... mais unir cette vie à la vie de l’humanité... c'est l’abaisser autant qu'elle puisse l’être, c'est la constituer en état d’agonie jusqu’au jour où mon humanité résidera, pleine de gloire, dans le sein de la Divinité." C'était la deuxième agonie de Jésus.

Ces deux agonies ne sont point deux agonies véritables, parce qu'elles regardent spécialement ma divinité; je vous les ai fait connaître afin que vous y arrêtiez quelquefois votre esprit, et que, devant l’abaissement et l’humilité de ma divinité, vous appreniez à vous abaisser et à vous humilier vous-même."

          6-2-2-Les autres agonies de Jésus

Jésus survole rapidement sa vie sur la terre, pour montrer à sa confidente, Marie Lataste, combien toute sa vie d'homme fut une longue agonie. Il dit: "La troisième agonie a commencé le jour de ma naissance. Ma vie, en effet, devait être une expiation, une souffrance continuelle, jusqu’à ma mort. Ma vie s’est toujours passée dans la souffrance, qui me rapprochait de ma mort. Je naquis dans la pauvreté; huit jours après je commençai à répandre mon sang; quarante jours après, je m’offris comme victime; plus tard, je dus fuir pour éviter la colère des rois de la terre. Je travaillai ensuite avec Marie et Joseph dans notre demeure de Nazareth; je jeûnai quarante jours dans le désert; pendant trois ans, je me fatiguai à évangéliser les pauvres, à guérir les malades, à instruire mes apôtres, et cela pour préparer d'une manière plus prochaine ma mort sur l’arbre de la croix. J’ai vécu trente-trois ans comme une victime préparée pour la mort, désirant la mort pour le salut des hommes.

Lors de ma quatrième agonie, au Jardin des Oliviers, ma divinité me montra tous les tourments de ma passion, tous les crimes des hommes à expier: expiation inutile pour un nombre immense, parce qu'ils n’en voudront pas profiter. Cette vue m’arrachait la vie... Enfin ma cinquième et dernière agonie est celle de la croix. Les hommes avaient épuisé sur moi toute leur cruauté; ils m’avaient cloué sur la croix, abreuvé de fiel et de vinaigre; le sang de mes veines était presque tout répandu; les prophéties étaient accomplies; je poussai un grand cri et remis mon esprit entre les mains de mon Père." (Livre 2, chapitre 7) 

          6-2-3-Gethsémani  (Livre 2, chapitre 22 )

Jésus reviendra sur la souffrance extrême que lui causent l'indifférence, l'aveuglement et la dissipation des hommes de tous les temps. Il se confiera un jour à Marie Lataste: "Ah! ma fille, c'était là, quand j'étais sur la terre, le sujet de ma plus grande peine... Si vous saviez tout ce que j’ai souffert surtout au jardin des Oliviers, tandis que je regardais, en qualité de Sauveur, tout ce qui devait se passer dans le monde après ma mort. Seul, sans consolation divine ni humaine, cet affreux spectacle m’arracha une sueur froide de sang et d’eau. Tous ceux qui m’étaient chers, étaient loin de moi, et mon Père... à cette heure... ne voyait en moi que les crimes du monde entier, dont j'avais voulu me charger pour les expier.

J'étais devant Dieu, mon Père, comme un pauvre criminel, par amour pour les hommes, et je voyais les hommes ne faire même pas attention à tant d’abaissement de ma part... Mon âme était comme une immense mer d’amertume, parce que je sentais la grandeur de l’offense que le péché faisait à Dieu, puisque j’étais Dieu... Ma nature humaine seule en face des tourments que j’allais endurer en fut effrayée à ce point que je m’écriai: 'Mon Père, que ce calice passe loin de moi, s’il est possible!' Ma soumission, néanmoins, fut telle, que j’ajoutai aussitôt: 'Que votre volonté soit faite et non la mienne!'

Ah! ma fille... vous ne pourrez jamais comprendre tout ce que j’endurai au-dedans de moi... quand je vis que mon sang avait coulé, non pas pour le salut de tous, mais pour la réprobation d’un grand nombre. Ô douleur au-dessus de toute douleur!... Mon âme était noyée dans un océan d’amertume le plus amer.

Ô vie de mon corps! N’aurais-tu pas été mille fois anéantie, si ma divinité ne t’avait retenue? Non, ma fille, jamais le monde, depuis son existence, n’a vu de peine semblable à ma peine en ce moment. Compatissez à mes souffrances... souffrez un peu pour moi, puisque j’ai tant souffert pour vous."  (Livre 2, chapitre 22 )

          6-3-Vendredi Saint  (Livre 2, chapitre 8)

Marie Lataste, dans son oraison, accourt près du tombeau du Sauveur Jésus qui lui dit: "Voici le jour, source de salut pour les uns et occasion de revers pour les autres. Heureuses les âmes qui aiment la justice et les œuvres de lumière! Mon sang a été répandu pour leur salut... Malheur aux âmes qui aiment l’iniquité et les œuvres de ténèbres! Malheur aux pécheurs endurcis qui ne veulent point profiter du salut qui leur est offert!...

Âmes justes, peut-être serez-vous un jour couvertes aussi d’opprobre et de confusion à cause de moi; mais avec moi aussi vous serez glorifiées à jamais... Si vous participez à mes humiliations, vous participerez aussi à mon triomphe...

          6-3-1-L'agonie sur la Croix

C'est en ce jour que je suis mort, parce que j’ai été livré entre les mains des pécheurs dès que j’ai voulu les sauver. Je leur ai parlé le langage de la bonté, de la douceur, le langage de l’amour le plus tendre, et ils l’ont méprisé, et mon cœur a été affligé au-delà de toute expression. Je voyais tout ce qui devait se passer jusqu'à la fin des temps, et l’inutilité de mes souffrances pour un si grand nombre... Les jugements de Dieu étaient sous mes yeux. Je les connaissais, parce que je connais mon Père et que mon Père me connaît... Je priais pour ceux qui devaient arrêter leurs yeux sur mes plaies, sur mes souffrances et mes douleurs. Je demandai à Dieu grâces et bénédictions pour tous les miens et je les remis entre ses mains pour qu'ils lui rendissent gloire à jamais, et qu'ils rendissent aussi gloire au Fils de l'homme..." (Livre 2, chapitre 8)

          6-3-2-La mort sur la Croix et la descente aux enfers  (Livre 2, chapitre 9)

La mort est une loi de la nature; c'est la séparation de l'âme d’avec le corps. Jésus poursuit ses enseignements: "Ayant pris le corps de l'homme, je me soumis à la mort décrétée contre tous les hommes; quand mon corps eut éprouvé toutes les souffrances de la passion, mon âme se sépara de lui pour descendre aux enfers, c’est-à-dire dans les lieux ténébreux où étaient détenues les âmes des justes de l’Ancien Testament, en attendant la venue de l’Agneau sans tache et l’effusion de son sang qui devait leur ouvrir les portes du ciel, les consoler et leur annoncer... l’entrée du ciel.. Quelle joie parmi ces âmes, en apercevant mon âme descendre vers elles! Quel bonheur d’entrevoir la délivrance après une si longue captivité! Là, elles n’étaient point malheureuses, mais elles n’avaient point le bonheur qu’elles attendaient...

Pendant ma passion, elles avaient bien compati à mes douleurs, et elles se réjouissaient pourtant aussi, en pensant que ces souffrances seules pouvaient les délivrer. La privation de la vue de Dieu était pour elles une grande affliction... Vous savez combien est pénible la séparation entre deux amis véritables. Cette peine pourtant n’est rien en comparaison de la souffrance de ces âmes. Vous, vous n’êtes point séparée de votre corps, et le corps obscurcit l’intelligence de l'âme... Ces âmes qui se sentaient faites pour Dieu... étaient retenues par une force insurmontable loin de Dieu...  L’amour de ces âmes pour Dieu leur faisait comprendre le malheur d’en être encore séparées, mais elles attendaient patiemment l’heure de leur délivrance."

S'adressant toujours à Marie Lataste, Jésus pensait-il alors aux innombrables questions de nos savants contemporains concernant le saint Suaire de Turin? Peut-être... En tous cas soyons particulièrement attentifs à ce que Jésus a dit ce jour-là: "Mon âme se sépara de mon corps; mais ma divinité ne se sépara ni de l’un ni de l’autre, et demeura toujours unie à mon corps et à mon âme..." Malheureusement ce jour-là, le Seigneur n'en dit pas plus.  (Livre 2, chapitre 9)

6-4-Samedi Saint  (Livre 2, chapitre 10)

Le lendemain, Marie retourna encore, en pensée, auprès du tombeau de Jésus. Elle priait quand elle aperçut le Sauveur reposant dans le sein de Dieu. Le Sauveur Jésus vint à elle et évoqua l'attitude de Pilate qui le condamna tout en sachant qu'il était innocent. Jésus profite de cette évocation pour nous donner une extraordinaire leçon de morale. Il dit: "Ma conduite doit vous servir de modèle. Il ne m’eût pas été difficile de demander à Pilate de parler au peuple. Pilate me l’eût accordé et ma parole aurait changé les cœurs de ces hommes du peuple... Je ne l’ai point voulu.

Ma fille, suivez mon exemple. Quand vous serez poursuivie par la médisance ou la calomnie, souffrez tout avec calme; il ne vous est pourtant pas défendu de vous défendre et de vous justifier, mais que ce soit avec paix et tranquillité... Si les personnes qui vous sont opposées parlent haut et longtemps, écoutez-les avec patience et modestie. Si vous parliez, vous ne seriez point entendue; votre calme vous justifiera d’ailleurs bien plus que tous vos discours. Quand ces personnes se seront un peu calmées, dites ouvertement ce que vous dictera votre conscience. Si elles ne veulent pas ajouter foi à vos paroles, ne vous en inquiétez point, retirez-vous en paix, souffrez avec patience leurs jugements et leurs condamnations; ne dites jamais du mal d’elles, ne rapportez à personne rien de ce qui s'est passé et attendez.

Surtout n’imitez point ceux qui repoussent loin d’eux tous les torts, pour rejeter tout ou à peu près tout sur le compte d’autrui, et cela pour se flatter eux-mêmes et entretenir leur vanité. Ah! ne dites jamais que du bien des personnes qui vous ont offensée ou qui ont de l’aversion pour vous. Témoignez que vous leur pardonnez... Prenez courage, méprisez les jugements des hommes. Vous ne pouvez être au goût de tout le monde... Agissez comme moi, ma fille, et remettez entre les mains de Dieu votre corps, votre esprit, votre âme et votre cœur, et vous trouverez en lui la paix que ne vous ravira jamais l’agitation des hommes." (Livre 2, chapitre 10)

Quelle leçon pour tous les hommes du 21ème siècle, toujours enclins à se justifier ou à chercher des boucs émissaires!

6-5-Jésus est ressuscité!... La vie nouvelle de Jésus (Livre 2, chapitre 11)

Un jour de Pâques, pendant la messe, Marie Lataste était toute joyeuse. Elle ne pouvait que prononcer les "Alléluia!" qui étaient dans toutes les bouches. Son cœur n’avait qu’une pensée: Jésus est ressuscité. Bientôt Jésus lui fit entendre sa voix et dit: "J'ai été engendré de toute éternité dans le sein de mon Père; ma personne est une parole qui dit éternellement à Dieu, mon Père, les gloires de ma naissance éternelle. J’ai été engendré, dans le temps, dans le sein de la glorieuse Vierge Marie, et au jour de ma naissance, dans le temps, les anges vinrent sur la terre chanter: 'Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix aux hommes de bonne volonté sur la terre!'

J’ai été engendré à la vie de gloire sur la terre: le tombeau a été le sein maternel qui m’a donné cette nouvelle vie, et, au jour trois fois mémorable de la Pâque, je reçus ma naissance à la vie de gloire; la Divinité, les anges, les hommes, la nature entière, célébrèrent cette troisième naissance de Dieu, par la puissance duquel je sortis du tombeau... Les anges vinrent servir de témoins à ma résurrection... La nature se taisait devant moi, en oubliant ses lois pour ne reconnaître que la force de ma divinité.

Voilà ce que vous célébrez en ce jour, ma fille; vous célébrez ma résurrection, c’est-à-dire ma naissance à la vie de la gloire."

Jésus exulte: "Ô Vie du Fils de l'homme! Mort du Fils de l'homme! Résurrection du Fils de l'homme! Vie éternelle du Fils de Dieu! Union admirable de la vie du Fils de Dieu avec celle du Fils de l'homme! Vie éternelle du Fils de Dieu avec la vie glorieuse du Fils de l'homme! Vies étonnantes d’un Dieu, d'un Dieu fait homme, d'un Dieu fait homme ressuscité! Vie éternelle et vie mortelle, vie éternelle et vie immortelle, vie sans commencement ni fin, vie qui a commencé et qui a fini, vie qui a commencé et qui ne finira jamais, vie glorieuse et désormais impassible!"

Puis Jésus conseille: "Considérez autant que vous le pourrez le mystère de ces vies, ne cherchez point à les comprendre... mais cherchez à les attirer en vous. Faites-moi dans votre cœur un tombeau, je veux y renfermer ces trois vies: ma vie divine, ma vie mortelle et pénible de Rédempteur, ma vie de triomphe et de gloire. La première pour vous rendre fille de Dieu; la seconde pour vous perfectionner et vous sanctifier de plus en plus, et la troisième pour faire germer en vous la vie glorieuse qui vous attend dans l’éternité... J’ai trouvé la mort dans la vie; mais dans la mort j’ai pu reprendre la vie, et cette vie ne finira jamais.

Vous êtes vivante, vous aussi, ma fille; vivante de la vie de Dieu, qui ne peut vous être enlevée, pas plus qu'on ne pouvait m’enlever la vie divine; vous êtes vivante de la vie naturelle... et cette vie peut vous être enlevée... Remettez tout entre les mains de Dieu, aujourd'hui comme au moment où il vous appellera à lui, et le tombeau vous donnera la naissance à la vie glorieuse, à la vie de l’éternité que vous partagerez avec le Fils de l'homme. (Livre 2, chapitre 11)

6-6-Promesse de Jésus après son Ascension (Livre 2, chapitre 12)

Marie Lataste raconte une vision qu'elle eut un jour de l’Ascension de Notre-Seigneur. Transportée sur la montagne d’où Jésus devait s’élever au ciel, elle le vit entouré de ses disciples, entendit les dernières paroles qu'il leur adressa, et, enfin, le vit s’élever jusqu’au trône où il réside près de son Père. Jésus lui dit: "Venez avec moi... pénétrer la gloire et l’esprit de ce mystère. En ce jour, mon corps devenu glorieux par la résurrection, entra dans la gloire véritable et réelle qui l’attendait au sein même de Dieu. Mon corps alla s’asseoir à la droite de Dieu, recevoir son autorité sur toutes choses au ciel et sur la terre, et préparer la descente du Saint-Esprit sur l’Église... Mon ascension est, pour le ciel, en particulier, le sujet de la plus grande réjouissance... La gloire de mon ascension, je la partagerai à tous les chrétiens. Vous ressusciterez un jour, et ils ressusciteront tous aussi pour la gloire, s'ils accomplissent comme moi la volonté de mon Père qui est au ciel..."

   

 

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