La spiritualité de sainte
Mechtilde
d’après le Livre de la Grâce spéciale
Sainte Mechtilde reçut beaucoup de visions et de
révélations, sur les âmes, le Ciel, les morts... et sur le Seigneur lui-même. Or
les mots humains sont incapables d’exprimer les réalités surnaturelles que nos
sens charnels ne peuvent percevoir. Aussi, lorque le Seigneur voulait présenter
à Mechtilde les mystères célestes, prenait-il la peine d’utiliser des images,
des objets ou des symboles humains qu’elle connaissait.
De même, la Vierge Marie, les saints ou les
anges lui donnaient-ils le sens, non seulement des objets ou des symboles pris
individuellement, mais également la signification des scènes ou des actions qui
se déroulaient devant elle.
Le résultat est étonnant, et quand on lit les
écrits inspirés par sainte Mechtilde, soudain notre foi est comme éclairée et
confirmée par le Seigneur Lui-même.
Au chapitre XLIII de la
deuxième partie du Livre de la Grâce spéciale, la confidente de Mechtilde ,
principal auteur de l’ouvrage, écrit: Ce livre fut écrit presque tout entier
à l’insu de cette servante de Dieu. Mais quelqu’un l’en ayant informée, sa
tristesse fut si profonde qu’on ne pouvait la consoler... Le Seigneur daigna lui
apparaître aussitôt, tenant de sa main droite ce livre appuyé sur son Cœur. Il
s’inclina jusqu’à offrir son baiser à sa servante et il lui dit:
— Tout ce qui est dans ce livre a découlé de
mon Cœur divin et reviendra vers lui.
Mechtilde, réconfortée demanda:
— Qu’adviendra-t-il de ce livre après ma mort?
Est-ce qu’il en ressortira quelque avantage?
— Tous ceux qui me recherchent d’un cœur
fidèle y trouveront une cause de joie; ceux qui m’aiment s’enflammeront encore
plus, et ceux qui sont affligés y puiseront la consolation.
Mechtilde demanda alors quel serait le titre du
livre, et Jésus lui répondit:
— On l’appellera “Le livre de la Grâce
spéciale.”
Gertrude d’Helfta ajoute
que le contenu de ce livre est bien peu de chose en comparaison de ce qui
n’est pas écrit, car, ajoute-t-elle, j’ai de
bonnes raisons de présumer qu’elle
eut beaucoup plus de révélations qu’elle n’en voulut jamais faire connaître.
Elle ne racontait pour la gloire de Dieu que celles où elle croyait trouver
utilité et enseignement; elle supprimait les paroles amoureuses de son Bien-Aimé.
Parfois aussi ses visions étaient si spirituelles qu’elle n’aurait pu trouver
d’expression pour les manifester. (Le Livre de
la Grâce spéciale, 2e partie, chapitre XLIII, 39)
Le Seigneur enseigna beaucoup de choses à sainte
Mechtilde. Cette dernière s’inquiétait: comment pourrait-elle se souvenir de
toutes les divines paroles qui lui avaient été confiées? Un jour, le Seigneur
lui montra son divin Cœur comme une maison. L’âme y pénétra par la porte, y
voltigea comme une colombe, et découvrit un monceau de froment.
Le Seigneur lui dit:
— Quand la colombe rencontre du blé en
quantité, elle n’emporte pas tout, mais elle choisit quelques grains qui lui
plaisent. Fais de même. Lorsque tu entends ou lis la parole de Dieu, ton esprit
ne peut tout retenir; recueille cependant quelques mots pour les repasser dans
ta mémoire et dis-toi ceci: “voyons, qu’est-ce que mon Bien-Aimé t’annonce ou te
prescrit par cette lecture?” (Le
Livre de la Grâce spéciale, troisième partie, chapitre XLI, 41)
Intérêt du Livre de
la Grâce spéciale pour les hommes d’aujourd’hui
Le Livre de la Grâce spéciale
a été vécu et rédigé par des moniales bénédictines du XIIIe siècle. Quel intérêt
peut-il avoir encore pour nous qui vivons au XXIe siècle?
— Un très grand intérêt, devons-nous répondre.
En effet, les enseignements qui viennent
vraiment de Dieu, ce qui est incontestablement le cas pour sainte Mechtilde,
s’adaptent, instantanément et sans effort, à toutes les circonstances de la vie,
à toutes les cultures, et à toutes les époques. Le lecteur du Livre de la Grâce
spéciale est souvent étonné du sens pratique des interventions de Jésus ou de
Marie.
Et l’on doit affirmer avec force, que cette
œuvre est une authentique pédagogie spirituelle adaptée à tous les temps.
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