Virgilio
Trifón
Lacunza Unzu
*
03/07/1891 Ciriza (Navarra) - Diocèse de Pamplona Tudela
+ 08/10/1936 (Barcelona)
Trifón naît à Ciriza, Navarre, le 3
juillet 1891, dans une famille de paysans consacrés aux travaux des champs dans
les terres fertiles de la vallée d’Echauri,
arrosée
par les eaux de la rivière Arga.
Le 17 mars 1903, son frère aîné, le
frère Sixto, l’amène au juvénat de Vic. Quatre ans plus tard, il émet ses
premiers vœux. Le 15 août 1912, il se consacre définitivement au Seigneur par la
profession perpétuelle.
Brillant dans les études, il
obtient la licence en philosophie et lettres, section histoire et géographie.
En octobre 1908, il est destiné au
collège de Burgos où il va rester jusqu’en 1935. En 1925 il est nommé directeur
de ce collège qui compte 683 élèves. Même dans les années où la persécution
était la plus violente, le nombre des élèves n’a pas cessé d’augmenter. Entre
janvier et juin 1936, il se trouve à Murcie où il remplace le Fr. directeur. Les
supérieurs le préparaient pour remplacer le Fr. Laurentino.
Quand la guerre civile éclate, le
frère Virgilio se trouve à Barcelone. Au cours du mois de septembre, le Frère
Provincial le charge d’organiser la sortie vers la France des 117 jeunes en
formation. Le 5 octobre, il réussit à leur faire franchir la frontière. Par
contre, les 106 frères qui s’étaient réunis avec lui sur le bateau Cabo San
Agustín, ancré dans le port de Barcelone, dans l’intention de passer en France,
sont trahis et conduits à la prison de San Elías, où la FAI avait son quartier
général. Dans la nuit du 8 octobre 1936, 46 d’entre eux, parmi lesquels étaient
le frère Provincial et le propre frère Virgilio furent assassinés dans la
solitude et le silence d’un cimetière.
Le frère Virgilio avait une
personnalité riche : Son autorité sur les élèves était absolue, mais en même
temps elle était aimable. Il inspirait confiance et séduisait les élèves avec
son éloquence. En communauté, il avait « la dévotion du coude » et le don du
service, étant le premier au travail. Quand les supérieurs le nomment directeur
du collège de Burgos, il se met à pleurer, estimant être un des Frères les plus
casse-cou de la communauté.
Il parle de la Vierge Marie avec
des accents d’un vrai lyrisme : Fais que ta faveur ne me manque jamais, et que
maintenant et toujours ton amour m’enchante, m’attire, me séduise, me comble
d’amour, m’embellisse, m’étonne, m’extasie et me ravisse vers les hauteurs.
Il était ami de la joie et des
farces : C’était un compagnon dont la présence donnait du courage, faisait
oublier la fatigue du jour et renouvelait les énergies pour le jour suivant.
Pendant les récréations il se montrait toujours joyeux, aimant faire et recevoir
les farces qui éliminent les tensions. Quelqu’un qui l’a connu garde de lui ce
souvenir : Il avait une manière de faire agréable, une conversation joyeuse et
il se montrait enthousiaste dans le travail, où il montrait un grand esprit
d’initiative. Pendant les promenades, les récréations, les excursions, il
manifestait son esprit de famille et sa sympathie. Sa joie saine, sa bonne
humeur plaisaient à tout le monde et séduisaient les plus sérieux. Travailleur
infatigable, il était fidèle et simple dans l’accomplissement de ses devoirs… Sa
simplicité et son affabilité lui gagnaient l’affection de beaucoup et
l’admiration de tous.
Il était devenu spécialiste comme
« opérateur de cinéma ». Déjà en 1918, dans les interminables soirées
dominicales de l’hiver, alors qu’il était impossible de sortir en promenade, il
projetait aux élèves des films intéressants qu’il faisait suivre d’un débat sur
la valeur artistique et morale du film. Il insistait auprès des supérieurs pour
qu’on achetât les meilleurs projecteurs. Il justifiait ainsi les sessions de
cinéma : C’est une œuvre merveilleuse pour préserver les enfants et les jeunes,
c’est un vrai apostolat.
En 1932, les lois contre
l’enseignement catholique entrent en vigueur. Devant la menace imminente, le
frère Virgilio crée la société civile La Cultural et par contrat il passe à
cette société le contrôle du collège qui prend le nom de Lycée Zorrilla. Le
personnel enseignant est formé de professeurs laïcs et de frères sécularisés.
Dans le même temps, ont met en sécurité les objets de valeur du musée et de la
bibliothèque. Le frère Laurentino trouve ces initiatives excellentes et les
propose à tous les collèges avec cette consigne : Se mettre à l’abri, résister
et sauver, si possible, toutes nos œuvres.
Outre le martyre, il y a chez le
frère Virgilio l’étoffe d’un saint sympathique et proche.
Béatifié à Rome le
28 octobre 2007, par S. E. le Cardinal José Saraiva Martins, Préfet de la
Congrégation pour la Cause des Saints.
http://www.champagnat.org/fr/220411023.asp
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