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Réflexions sur la place
des hommes dans l'univers
Avant de méditer
sur la présence de Marie tout au long de la Passion de Jésus,
nous devons nous arrêter un peu sur les souffrances humaines.
Tout au long des siècles, et depuis leur origine, les hommes ont
beaucoup souffert; la souffrance est en effet le prix du péché.
Livrés à eux-mêmes, les hommes ont connu, sans répit, les
guerres, les maladies, les cataclysmes, les haines et les
blessures de toutes sortes. Constamment les hommes se sont
efforcés de lutter pour essayer de diminuer les conséquences de
ces cataclysmes: les maladies sont mieux soignées, les plaies
sont cicatrisées, et les gouvernements essaient, parfois,
d'établir des lois plus justes, plus humaines, mais sans grand
succès. Et les guerres continuent à déferler sur le monde, la
pauvreté va grandissant dans de nombreux pays, les haines ne
s'apaisent pas, de nouvelles maladies surgissent... Pourquoi?
Composition artistique de Marcos Santos
Pendant des
siècles, les hommes, ayant oublié le seul et vrai Dieu, se sont
inventé des dieux à leur taille et à leur image: ce ne fut pas
une réussite, mais au moins, on avait des "esprits" vers
lesquels on pouvait se diriger, à qui on pouvait parler et que
l'on pouvait prier. On pouvait aussi offrir des sacrifices pour
les apaiser et les rendre plus accessibles à nos misères ou à
nos désirs. Mais les résultats correspondaient peu aux
espérances des hommes de plus en plus malheureux. Dieu eut alors
pitié des hommes, et Il se suscita un peuple qui Le connaîtrait
et reviendrait à Lui et à ses commandements. Le peuple juif,
peuple choisi, pécha souvent, mais Dieu, fidèle à ses promesses,
envoyait des prophètes pour le remettre dans le droit chemin.
Mais Dieu voulait le salut de toutes les nations: aussi
envoya-t-Il, comme Rédempteur, son propre Fils, son Verbe, sa
Parole. Et les hommes connurent tout l'Amour que Dieu avait pour
les hommes, ses créatures, ses enfants, ses pauvres petits
enfants désobéissants...
Jésus révéla aux
hommes tout l'amour que Dieu avait pour eux, et Il incita les
hommes à se convertir pour retrouver le bonheur. Cela réussit à
beaucoup d'êtres humains, mais l'ennemi qui veillait toujours
multiplia les persécutions contre eux. L'ennemi s'arrangea pour
que les hommes commettent le plus de péchés possible, en
prétendant que le péché, cela n'existait pas... Puis, comme
beaucoup résistaient encore, il lança une nouvelle idée: Dieu
n'existe pas; d'ailleurs la science vous le prouve et vous le
prouvera de plus en plus. Ces nouvelles lumières, bien
ténébreuses, se répandirent très vite. Et aujourd'hui, notre
monde sans Dieu se meurt dans son cœur, dans sa sensibilité,
dans son intelligence, et même dans ses raisons de vivre. Quel
sens a ma vie? À quoi ma vie sert-elle? Mieux vaut mourir
puisque ma vie n'a pas de sens...
Nous en sommes là,
et les suicides de jeunes se multiplient. Et la science qui,
croyait-on, devait tout expliquer, n'explique rien, car on ne
peut rien expliquer sans Dieu. Et voici que la science qui
devait approuver notre négation de Dieu, devient le moyen que
Dieu nous donne pour Le retrouver.
Les scientifiques
découvrent actuellement que les ondes constituent les bases
fondamentales de la matière. Tout vibre dans l'univers, depuis
ces ondes gigantesques qui "unissent" les univers, les galaxies
entre elles, et tous les astres à l'intérieur des galaxies,
jusqu'aux vibrations (qui sont aussi des ondes) qui constituent
l'infiniment petit que sont les composants des atomes. La
majorité des hommes connaît mal toutes ces découvertes très
récentes n'étant pas tous des spécialistes de la science
actuelle, mais ils reçoivent cependant, parfois, quelques
informations qui devraient les conforter dans leur foi.
Parfois, quelqu'un
fait un geste qui peut être angoissant pour certains: il "fait"
la terre, avec deux doigts, et la "montre" perdue, si petite,
dans l'univers. Cette image de la terre perdue dans l'univers,
notre petitesse incroyable dans l'immensité de l'univers, nous
la connaissons de mieux en mieux. Quelle angoisse quand on
s'arrête là. Vraiment, que sommes-nous? Et Dieu? Oui, c'est
comme l'angoisse absolue jusqu'au moment où l'équilibre se
rétablit. Oh! certes, nous ne comprenons pas davantage,
scientifiquement parlant, mais nous voyons plus clair. L'homme
est perdu dans l'univers constitué d'ondes. L'homme est lui-même
plongé dans ces ondes, et il est constitué d'autres ondes, de
nature différente, mais réelles. Cela ne supprime pas notre
petitesse mais la soutient jusqu'à ce que nous nous voyions en
vérité et en Dieu. Nous sommes faits de cellules elles-mêmes
faites de molécules constituées d'atomes, lesquels ne sont que
des compositions d'infiniment petites particules que nous
découvrons peu à peu, et qui sont, elles aussi, des ondes...
Certes, on se perd
vite, mais on se rétablit vite, car l'homme est au centre de
tout cela: entre l'infiniment grand et l'infiniment petit. Oui,
voici que soudain nous voyons l'homme à sa place, au centre de
la création. L'homme est infiniment petit placé à côté de
l'infiniment grand, mais il est immense par rapport à
l'infiniment petit que sont les éléments situés autour de lui
et dont certains le composent. Il y a Dieu, qui EST et qui pense
donc qui crée. Il y a la création infiniment grande mais
constituée d'infiniment petits qui vibrent, car en fait ce sont
des ondes, eux aussi. Comme ces choses sont difficiles à
exprimer! Et comme nous remercions le Seigneur de s'être fait
l'un de nous, d'avoir vécu exactement comme nous, afin de nous
montrer son Amour et de nous montrer que sans Lui nous ne
pouvons rien. Et surtout, de nous faire comprendre qu'Il a donné
des règles de fonctionnement à sa création, et que si nous
violons ou négligeons ces règles que nous appelons les
commandements de Dieu, nous tombons dans le malheur.
Étrange! Nous
voulions suivre la Vierge Marie tout au long de sa vie
terrestre. Et voici que nous revenons aux commandements de Dieu
que la Vierge Marie, servante du Seigneur, a si bien observés,
que son Fils l'estima "heureuse parce qu'elle écoutait les
commandements de Dieu et les mettait en pratique".
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