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La Grande Nuit 

La terrible journée du Samedi-Saint s'achève. Marie réunit les femmes pour prier, car la Grande Attente que l'on devrait appeler la Grande Espérance, va bientôt prendre fin. Malgré l'insistance de Marie pour qu'elles retrouvent l'Espérance, les femmes pleurent toujours et ne cessent de répéter: "Aie pitié de nous, Éternel, aie pitié de nous! Car nous sommes assez rassasiés de mépris. Notre âme est assez rassasiée des moqueries des orgueilleux, du mépris des hautains." (Ps 123, 3 et 4) Mais ajoute Marie:  

— Notre secours est dans le nom de l'Éternel, qui a fait les cieux et la terre. (Ps 124, 8) Oui, mes chères amies, les mains de Dieu nous ont façonnées, affermies; Seigneur, éclaire-nous pour que nous apprenions tes volontés." (Ps 118, 73)

Descente de Jésus dans les limbes

Puis, se tournant vers Dieu, Marie supplie:

— Seigneur, souviens-Toi. "Tu es sorti pour sauver ton peuple, pour sauver ton Messie." (Habaquq, 3)  

Marie, alors, pense peut-être au tremblement de terre et à l'éclipse de soleil qui se produisirent juste au moment de la mort de Jésus. Et s'adressant de nouveau aux saintes femmes, la Maman exprime tout son espoir: 

— Le Seigneur envoie sa parole sur la terre: rapide, son verbe la parcourt... Il envoie sa parole: survient le dégel; il répand son souffle: les eaux coulent. (Ps 147, 15 et 18) Mes amies, Jésus va ressusciter, bientôt; bientôt le Verbe de Dieu, sa Parole, sera de nouveau avec nous. Redîtes avec moi: "Louez l'Éternel! Car il est beau de célébrer notre Dieu, Car il est doux, il est bienséant de le louer. L'Éternel guérit ceux qui ont le cœur brisé, et il panse leurs blessures. (Ps 147, 1 et 3) 

Un grand silence s'établit alors. Les femmes se retirent et Marie rentre dans sa petite chambre. Elle est si fatiguée qu'elle s'allonge... 

Pendant ce temps, les apôtres prient aussi, rassemblés autour de Lazare. Ils savent qu'ils se sont comportés comme des lâches, en abandonnant leur Maître. Ce soir, ils sont pleins de repentir, et tout naturellement ils récitent: "Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense."

Pierre soudain continue en criant presque:

— Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Oui, contre toi mon Maître, et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. 

Les autres apôtres cherchent, pendant quelques instants à le rassurer, mais reconnaissant eux aussi leurs défections, tous ensemble ils poursuivent: "Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint." (Ps 50, 3 à 6, 12 et 13) 

Cette nuit là, les apôtres veilleront et prieront pendant longtemps.