Modoald de Trèves
Évêque, Saint
+ ca. 640

Ce Saint était d'Aquitaine, et frère de la bienheureuse Itte ou Iduberge. Son amour pour la perfection le portait à une vie retirée ; mais il ne put suivre l'attrait qu'il se sentait pour la solitude. Il se vit obligé d'aller à Porte latérale de la Cathédrale Notre-Dame de Reimsla cour de Dagobert, Roi d'Austrasie. Au reste, il sut y allier les devoirs du parfait chrétien avec ceux de sa place.

Le siége épiscopal de Trèves étant venu à vaquer, il fut unanimement élu pour le remplir vers l'an 622. On n'eut point égard aux représentations qu'il fit pour éviter cette éminente dignité. Il montra bientôt par sa conduite qu'il avait pris les apôtres pour modèles. La vigilance, le zèle du salut des âmes et la charité pour les pauvres, se trouvaient en lui réunies à l'amour de la pratique, du recueillement et des austérités de la pénitence. Il fonda plusieurs monastères, entre autres celui de Saint-Symphorien. Il assista, en 625, au concile assemblé à Rheims pour régler divers points de discipline *.

On avait de toutes parts une grande vénération pour l'évêque de Trèves. Il était lié avec tout ce qu'il y avait de prélats recommandables par leurs vertus, tels que saint Cunibert de Cologne, saint Arnoul de Metz, saint Sulpice de Bourges, saint Donat de Besançon, saint Pallade d'Auxerre, saint Chadoin du Mans, etc. Enfin épuisé de fatigues et de macérations, il mourut le 12 de mai vers l'an 640. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.

* Sur les Conciles de Reims

Il y a eu à Rheims plus de dix-huit conciles particuliers (625, 813, 923, 991, 1049, 1092, 1094, 1105, 1115, 1119, 1131, 1148, 1157, 1235, 1287, 1301, 1564 et 1584), tenus à différentes époques. Le premier fut celui dont il est ici question ; il n'avait pour objet que la discipline. Les hommes les plus distingués du temps y assistèrent. Parmi les plus célèbres qui furent tenus dans la suite il faut compter ceux des années 1119, 1131 et 1148. Au premier se trouvèrent le Pape Calixte II, quinze archevêques et plus de deux cents évêques. Dans la dernière séance, tous les évêques et abbés, au nombre de quatre cent vingt-sept, se levèrent, tenant à la main des cierges allumés, et le Pape excommunia solennellement plusieurs personnes, dont les noms furent récités, entre autres l'Empereur et le faux Pape Maurice Bourdin.

A celui de 1131, tenu parle Pape Innocent II, assistèrent treize archevêques, deux cent soixante-trois évêques allemands, français, espagnols et anglais, et grand nombre d'ecclésiastiques séculiers et de moines, entre, autres S. Bernard. On y publia dix-sept canons, dont le sixième défend aux moines et aux chanoines de s'appliquer au droit civil et à la pharmaceutique, dans le dessein d'en faire un métier. Au synode de 1148, présidé par le Pape Eugène III, se trouvèrent également plusieurs cardinaux et évêques des quatre églises nationales que nous venons de nommer. Saint Bernard y arracha à Gilbert de la Porrée l'aveu d'avoir enseigné l'hérésie que l'essence de Dieu, sa sagesse et sa nature divine ne sont pas en Dieu. Un fanatique nommé Éon de l'Étoile, qui avait séduit beaucoup de gens de la lie du peuple, en leur faisant croire que c'était lui qui viendrait un jour juger les vivants et les morts, s'appuyant sur ces paroles de l'Église : “per eum qui venturus judicare vivos et mortuos” que des Français prononçaient per Eon etc., fut aussi traduit devant ce concile. Comme cet insensé ne faisait que des réponses absurdes, on le jeta en prison, où il mourut peu de temps après.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… Tome VI – Traduction : Jean-François Godescard.

 

 

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