Saint Sabas et
Saint Nicétas sont les
deux plus célèbres martyrs de la nation des Goths. L'Église honore
le premier le 12 Avril. Les Grecs mettent le second dans la classe
de ceux qu'ils appellent Grands Martyrs. Il
naquit près des
bords du Danube, et fut converti dans sa jeunesse par Théophile, qui
était évêque des Scythes et des Goths, sous le règne de Constantin.
Lorsque Valens
monta sur le trône impérial, en 364, la nation des Goths était
gouvernée par deux Rois. Athanaric régnait sur ceux de l'Orient, et
sa domination confinait à
l'empire romain du côté de la Thrace. C'était un prince barbare qui
portait aux chrétiens une haine mortelle.
En 370, il excita une persécution violente
contre les fidèles de ses états. Il fit mettre une idole sur un
chariot que l'on traînait dans tous les lieux où l'on soupçonnait
qu'il y avait des chrétiens, et il ordonna de mettre à mort tous
ceux qui refuseraient de l'adorer. Le supplice que l'on employait
ordinairement contre les fidèles, était de les brûler dans leurs
maisons ou dans les églises dans lesquelles ils s'assemblaient.
Quelquefois on les massacrait au pied de l'autel. Nicétas tient un
rang distingué parmi ceux qui sacrifièrent alors leur vie pour la
défense de leur foi. Ce fut par le feu qu'il remporta la couronne du
martyre. On transporta depuis son corps à Mopsueste, dans la
Cilicie.
L'attente de la
bienheureuse éternité, et la pensée des jugements de Dieu,
inspiraient aux Saints le courage dont ils avaient besoin pour
triompher du démon et de la chair. Nous avons les mêmes ennemis à
combattre, et nous n'avons point de trêve à espérer avec eux tant
que nous serons sur la terre. Ils ne sont jamais plus redoutables,
que lorsque paraissant cesser leurs assauts, ils nous invitent à une
fausse confiance.
La prière, la
vigilance, la mortification, la fuite du danger : voila les moyens
que nous devons employer pour découvrir et éviter les pièges qu'ils
nous tendent. En un mot, ne quittons jamais les armes, et soyons
toujours prêts à repousser leurs assauts. Une fausse sécurité en a
fait tomber plusieurs qui avaient résisté aux plus violentes
persécutions. Nous ne passons point, il est vrai, par les mêmes
épreuves que les martyrs ; mais le calme funeste dont nous parlons,
n'en est pas moins à craindre pour nous, et nous y trouverons notre
perte, si nous ne joignons le courage à la vigilance. |