Noël Chabanel
Jésuite, Martyr, Saint
1613-1649

Noël Chabanel naquit à Saugues (Haute-Loire) le 2 février 1613.

Après son instruction primaire, à l’âge de dix-sept ans, il entra au noviciat des jésuites à Toulouse, le 8 décembre 1630.

Deux années plus tard, en 1632 et jusqu’à 1639, il enseigna au collège de cette même ville et, en cette dernière année, il commença ses études théologiques qui se termineront avec succès en 1641.

Toujours à Toulouse, il fait sa troisième année de probation (1641–1642). Puis, c’est le départ à Rodez où il fut professeur de rhétorique, avant de s’embarquer pour le Québec où il arriva le 15 août 1643. Il y resta une année, avant de prendre le chemin de l’Huronie où un intense travail missionnaire l’attendait.

Il ne semblait pas doué pour les langues — alors qu’il avait été un excellent professeur de rhétorique à Toulouse — et, parmi ceux qui ont versé leur sang, il était le seul qui ne parlait pas, ou presque pas, la langue des hurons, car « il éprouvait une indicible répugnance pour les us et coutumes des sauvages », comme il l’avouera lui-même.

« Jamais pour tout cela, écrit le père Ragueneau, il n’a voulu se détacher de la Croix où Dieu l’avait mis ; jamais il n’a demandé d’en sortir. Mais au contraire, pour s’y attacher plus inviolablement, il s’obligea par vœu d’y demeurer jusques à la mort, afin de mourir en la Croix ». La Relation de 1650 nous a conservé le texte de ce vœu héroïque.

Au début de décembre 1649, il était à la mission Saint-Jean, chez les Pétuns, quand il reçut l’ordre de se rendre à la résidence centrale Sainte-Marie, dans l’île Saint-Joseph. Parti le 7 décembre, il était le lendemain — date anniversaire de son entrée chez les Jésuites — traîtreusement assassiné par un Huron apostat. La Relation de 1650 raconte la mort de Chabanel, mais elle ignore les motifs de l’assassinat. Dans le « Manuscrit de 1652 », le père Ragueneau est mieux renseigné. Il fait état de l’aveu du meurtrier, Louis Honarreennha, qui a déclaré avoir tué Chabanel en haine de la foi.

En cette même année 1649, d’autres missionnaires intrépides furent également martyrisés en haine de la foi : les Pères Charles Garnier, Jean de la Lande et René Goupil.

Ils furent canonisés par le pape Pie XI le 29 juin 1930.

(D’après le texte de Léon Pouliot)

 

 

pour toute suggestion ou demande d'informations