Olive de Carthage
Laïque, Martyre
Ve (ou Xe) siècle

On ignore beaucoup de choses sur cette Vierge martyre. Beaucoup de détails se racontent depuis plusieurs siècles, dont on n’a aucune preuve certaine, à tel point que certains se demandent si certains indices n’auraient pas purement et simplement fait apparaître cette Martyre dans l’hagiographie sicilienne, ou au contraire si les maigres informations qu’on avait sur elle auraient suscité la fantaisie des hagiographes.

Olive aurait donc été de noble famille palermitaine. Chrétienne et zélée, elle allait réconforter les chrétiens apeurés par la lourde persécution organisée par le roi Vandale Genséric. Elle aurait donc été exilée à Carthage (ou Tunis) pour lui faire perdre ses envies de prosélytisme. Elle n’avait que treize ans.

L’autre tradition prétend qu’elle aurait plutôt vécu aux IXe-Xe siècles, lors de la domination musulmane, le sanguinaire Abd-Allah régnant sur la Sicile, et le non moins cruel Hibraim-’ibn-Ahmed étant gouverneur du royaume d’Afrique.

Dans sa solitude elle aurait successivement dompté les bêtes féroces, trouvé miraculeusement de quoi se nourrir, guéri un aveugle et un boiteux et, lorsque des soldats lui furent envoyés pour la mettre en prison ou la torturer, aurait eu cette force de conviction de les convertir tous et de leur inculquer une telle foi que, de retour chez eux, on les fit tous périr par le martyre. Cette féconde solitude aurait duré sept années.

Ce qui est étonnant ici, c’est qu’aucun document ne parle de ces faits, de ces nombreux martyrs, de leurs noms, de leur nombre. Toujours est-il que notre sainte Olive fut à son tour présentée au Préfet de Tunis, qui la fit torturer de toutes les façons : fouets, chevalet, huile bouillante, feu. A chaque épisode, la Sainte n’éprouvait aucun mal, en était même revigorée, faisait éteindre le feu (et convertissait les bourreaux, comme on l’a dit plus haut). A la fin, elle fut décapitée.

Il est vrai qu’à Tunis une ancienne mosquée portait le nom de Djamoa-ez-Zitoums, Mosquée d’Olive, ou Mosquée de l’Olivier ; certains en effet prétendent que cette mosquée fut simplement construite “près d’un olivier”.

Il reste qu’à Palerme et dans toute la Sicile, le culte de “sainte Olive” s’est beaucoup répandu, avec force cérémonies et manifestations locales. Mais, à Palerme, là où des Religieux de l’Ordre des Minimes construisirent leur couvent, beaucoup de “signes” furent observés, apparitions fréquentes d’un jeune fille merveilleuse qui les aidait, les protégeait, puis disparaissait.

On n’a jamais retrouvé son corps. Est-il resté en Tunisie ? A-t-il été enlevé et porté jusqu’en Espagne durant certains conflits entre ce pays et la Sicile ? Est-il à Palerme sous les fondations du couvent des Minimes ? Ou bien simplement dans l’imagination des fervents dévots de notre Sainte ?

De fait, à cause de ces nombreuses incertitudes, le Martyrologe Romain n’a pas retenu le nom de sainte Olive, qui reste fêtée le 10 juin en Sicile, dont elle est une des Patronnes célestes.

 

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