On ignore beaucoup de choses sur cette Vierge martyre. Beaucoup de détails se racontent depuis plusieurs siècles, dont on na aucune preuve certaine, à tel point que certains se demandent si certains indices
nauraient pas purement et simplement fait apparaître cette Martyre dans lhagiographie sicilienne, ou au contraire si les maigres informations quon avait sur elle auraient suscité la fantaisie des hagiographes.
Olive aurait donc été de noble famille palermitaine. Chrétienne et zélée, elle allait réconforter les chrétiens apeurés par la lourde persécution organisée par le roi Vandale Genséric. Elle aurait donc été exilée à Carthage (ou Tunis) pour lui faire perdre ses envies de prosélytisme. Elle navait que treize ans.
Lautre tradition prétend quelle aurait plutôt vécu aux IXe-Xe siècles, lors de la domination musulmane, le sanguinaire Abd-Allah régnant sur la Sicile, et le non moins cruel Hibraim-ibn-Ahmed étant gouverneur du royaume dAfrique.
Dans sa solitude elle aurait successivement dompté les bêtes féroces, trouvé miraculeusement de quoi se nourrir, guéri un aveugle et un
boiteux et, lorsque des soldats lui furent envoyés pour la mettre en prison ou la torturer, aurait eu cette force de conviction de les convertir tous et de leur inculquer une telle foi que, de retour chez eux, on les fit tous périr par le martyre. Cette féconde solitude aurait duré sept années.
Ce qui est étonnant ici, cest quaucun document ne parle de ces faits, de ces nombreux martyrs, de leurs noms, de leur nombre. Toujours est-il que notre sainte Olive fut à son tour présentée au Préfet de Tunis, qui la fit torturer de toutes les façons : fouets, chevalet, huile bouillante, feu. A chaque épisode, la Sainte néprouvait aucun mal, en était même revigorée, faisait éteindre le feu (et convertissait les bourreaux, comme on la dit plus haut). A la fin, elle fut décapitée.
Il est vrai quà Tunis une ancienne mosquée portait le nom de Djamoa-ez-Zitoums,
Mosquée dOlive, ou Mosquée de lOlivier ; certains en effet prétendent que cette mosquée fut simplement construite près dun olivier.
Il reste quà Palerme et dans toute la Sicile, le culte de sainte Olive sest beaucoup répandu, avec force cérémonies et manifestations locales. Mais, à Palerme, là où des Religieux de lOrdre des Minimes construisirent leur couvent, beaucoup de signes furent observés, apparitions fréquentes dun jeune fille merveilleuse qui les aidait, les protégeait, puis disparaissait.
On na jamais retrouvé son corps. Est-il resté en Tunisie ? A-t-il été enlevé et porté jusquen Espagne durant certains conflits entre ce pays et la Sicile ? Est-il à Palerme sous les fondations du couvent des Minimes ? Ou bien simplement dans limagination des fervents
dévots de notre Sainte ?
De fait, à cause de ces nombreuses incertitudes, le Martyrologe Romain na pas retenu le nom de sainte Olive, qui reste fêtée le 10 juin en Sicile, dont elle est une des
Patronnes célestes.
|