Se faire
petit
Pedro de San José
de Betancur naît dans l'île de Tenerife (territoire espagnol,
appartenant à l'archipel des
Canaries,
au sud-ouest du Maroc). Il vient au monde au village de
Villaflor, le 21 mars 1621, et reçoit le baptême le jour même.
Ses parents sont des chrétiens fervents, pour qui la foi et
l'amour de Dieu constituent la plus grande des richesses. Les
cinq enfants, dont Pedro (Pierre) est l'aîné, ont sous les yeux
la prière fervente de leur père ainsi que les privations de leur
mère en faveur des pauvres. Le caractère de Pedro est marqué par
certains traits qui lui viennent probablement d'un de ses aïeux,
gentilhomme normand qui avait conquis les Canaries au service
d'Henri III de Castille: l'orgueil, le désir d'être toujours au
premier plan, l'instinct de victoire et de domination, la
tendance à décider seul... Une rigoureuse ascèse, soutenue par
la grâce, l'aidera à corriger ces défauts et à pratiquer les
vertus d'humilité, de simplicité, d'obéissance; son désir est de
se faire petit, tant aux yeux de Dieu qu'à ceux de ses frères.
De sa mère, il hérite l'esprit de piété, la joie et la facilité
à manifester sa ferveur religieuse avec spontanéité et bonne
humeur.
Tout jeune, le
garçon s'occupe du troupeau de son père qu'il conduit dans les
vallées et sur les plages de l'île. Ce contact avec la nature
développe en lui une facilité d'émerveillement et de sereine
contemplation de Dieu présent dans sa création. Après la mort de
son père, Pedro abandonne son travail de pasteur pour cultiver
la petite propriété familiale. Un jour, il entend Frère Luis de
Betancur, un parent, parler de l'Amérique, de ses forêts, de ses
richesses, mais aussi des Amérindiens et des Noirs réduits en
esclavage. Une profonde compassion pour ces malheureux et le
désir d'aller les évangéliser naissent dans son coeur.
Cependant, Madame
de Betancur fait pour son fils des projets de mariage. Pedro ne
partage pas le dessein de sa mère; il prend le temps de prier et
consulte sa tante qui habite non loin de là. Tous deux examinent
l'affaire devant Dieu; enfin, indiquant à son neveu la route de
la mer, la tante affirme: «Tu dois aller à la rencontre de Dieu
comme Pierre sur les eaux». Rempli de joie, Pedro s'embarque sur
un navire pour traverser l'Atlantique. Avant son départ, il
écrit à sa mère qu'un amour plus grand et un service de première
importance le poussent à tout quitter. Il débarque à La Havane
en 1649. Deux années plus tard, désirant gagner le continent, il
monte sur un navire et s'engage comme mousse pour compenser les
frais de voyage. Son travail est si ardent et sa bonté telle,
qu'arrivé à destination, le commandant du bateau ne veut pas lui
rendre sa liberté. Pedro discerne dans cette situation une
volonté temporaire et expresse de Dieu, mais demeure ferme dans
ses aspirations de missionnaire. Peu après, il est frappé de
fièvres si violentes qu'on doit le débarquer sur une plage, au
Guatemala, pays d'Amérique centrale, dépendant, à l'époque, de
l'Espagne. Là, un pêcheur lui parle de la ville de Santiago de
Guatemala: «Je désire me rendre dans cette ville, répond-il,
parce qu'une joie profonde et une force supérieure me poussent à
aller vers elle!»
Avant d'entrer dans
cette capitale qu'il gagne à pied, Pedro s'agenouille, prie et
baise la terre. C'est le 18 février 1651, à deux heures de
l'après-midi. Or, à cette heure même, la belle cité est ébranlée
par un tremblement de terre. Oublieux du péril, Pedro s'empresse
de porter secours aux victimes. Mais le lendemain, épuisé à la
fois par son voyage et par son charitable dévouement, il se rend
à l'hôpital de Saint-Jean de Dieu qui accueille les malades les
plus délaissés, en particulier de nombreux Amérindiens et des
Africains. Malgré la gravité de son état, Pedro guérit et
s'engage comme ouvrier chez un boulanger. Témoin de la
souffrance des esclaves condamnés aux travaux forcés, il
s'intéresse à leur sort, cherche à améliorer leur situation en
prenant sur son propre salaire, les instruit avec bonté et
récite avec eux le Rosaire afin de transformer leurs moeurs
dépravées.
Au pied du
crucifix
Un jour, il va
frapper à la porte du couvent des Franciscains. Le Père Fernand
Espino le reçoit avec bonté et, constatant la valeur spirituelle
du jeune homme, l'invite à faire des études en vue du sacerdoce.
Ardent au travail, Pedro étudie jour et nuit, mais les résultats
ne correspondent pas à ses efforts; c'est pourquoi, après avoir
prié la Sainte Vierge, il décide d'abandonner la voie du
sacerdoce. Il entre dans le Tiers-Ordre de Saint-François dont
il revêt l'habit en janvier 1655, avant de se retirer dans
l'église d'El Calvario, où il exerce la charge de
sacristain. Pedro passe des heures en adoration devant un
crucifix très expressif vénéré dans ce sanctuaire. Dans ses
moments libres, il exerce les oeuvres de miséricorde, s'occupant
de tous les déshérités, visitant les hôpitaux, les prisons, les
pauvres, les affamés, les émigrés sans travail; il catéchise les
enfants avec des chants et des jeux. Sa bonté et sa renommée de
sainteté attirent peu à peu des foules au Calvario.
«Les oeuvres de
miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous
venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles
et spirituelles... Sous ses multiples formes: dénuement
matériel, oppression injuste, infirmités physiques et
psychiques, et enfin la mort, la misère humaine est le signe
manifeste de la condition native de faiblesse où l'homme se
trouve depuis le premier péché, et du besoin de salut. C'est
pourquoi elle a attiré la compassion du Christ Sauveur qui a
voulu la prendre sur Lui et s'identifier aux plus petits d'entre
ses frères. C'est pourquoi ceux qu'elle accable sont l'objet
d'un amour de préférence de la part de l'Église qui, depuis les
origines, en dépit des défaillances de beaucoup de ses membres,
n'a cessé de travailler à les soulager, les défendre et les
libérer. Elle l'a fait par d'innombrables oeuvres de
bienfaisance qui restent toujours et partout indispensables» (Catéchisme
de l'Église Catholique, CEC, 2447-2448).
Par cette parole:
Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous:
mais moi, vous ne m'aurez pas toujours (Jn 12, 8), Jésus
nous invite à «reconnaître sa présence dans les pauvres qui sont
ses frères. Le jour où sa mère la reprit d'entretenir à la
maison pauvres et infirmes, sainte Rose de Lima lui dit: «Quand
nous servons les pauvres et les malades, nous servons Jésus.
Nous ne devons pas nous lasser d'aider notre prochain, parce
qu'en eux c'est Jésus que nous servons»» (CEC, 2449).
Poussé par le même
esprit de charité que sainte Rose de Lima, le Frère Pedro
achète, en février 1658, une maison très pauvre qu'il nomme «la
petite maison de Notre-Dame de Bethléem». Il y recueille des
enfants vagabonds, blancs, métis, créoles, noirs. Bientôt y
accourent des convalescents pauvres renvoyés des hôpitaux, des
étudiants, des étrangers. Ainsi, cet homme assez peu instruit,
devient-il le fondateur de la première école gratuite
d'alphabétisation d'Amérique centrale et du premier hôpital de
convalescence des terres espagnoles d'Amérique. Son succès est
tel qu'il lui faut promptement agrandir le local. Grâce à des
dons, Pedro acquiert des maisons voisines. Confiant dans la
Providence, il ne recherche pas de revenus fixes, mais recourt à
la générosité de familles aisées qui assurent quotidiennement, à
tour de rôle, la nourriture des indigents qui vivent là. Pour
les autres besoins, il parcourt inlassablement les rues de la
ville, sollicitant de l'aide. Au cours de ses allées et venues,
il n'y a pas de misère qu'il ne s'efforce de soulager. Un jour,
ayant trouvé à la porterie du couvent de Saint-François une
pauvre vieille femme, jadis esclave et maintenant complètement
abandonnée, il la prie de loger en sa maison et l'y porte
lui-même sur ses épaules. Sa charité universelle lui a mérité le
titre de «Mère du Guatemala», décerné par le Pape Jean-Paul II,
lors de sa béatification.
La tromperie
la plus grande
Pressé par la
charité du Christ, Pedro de Betancur est véritablement heureux
de donner sa vie pour Dieu à travers le service des pauvres. Il
offre ainsi un exemple qui demeure actuel. Lors de la journée
mondiale de la jeunesse, à Toronto, le 28 juillet 2002, le Pape
Jean-Paul II exhortait les jeunes à servir Dieu et leurs frères,
en des termes énergiques: «L'esprit du monde offre de multiples
illusions, de nombreuses parodies du bonheur. Il n'est sans
doute pas de ténèbres plus épaisses que celles qui s'insinuent
dans l'âme des jeunes lorsque de faux prophètes éteignent en eux
la lumière de la foi, de l'espérance et de l'amour. La tromperie
la plus grande, la source la plus importante de malheur
consistent dans l'illusion de trouver la vie en se passant de
Dieu, d'atteindre la liberté en excluant les vérités morales et
la responsabilité personnelle... Jésus, l'ami intime de chaque
jeune, a les paroles de la vie. Le monde dont vous hériterez est
un monde qui a désespérément besoin d'un sens renouvelé de la
fraternité et de la solidarité humaine. C'est un monde qui a
besoin d'être touché et guéri par la beauté et par la richesse
de l'amour de Dieu. Le monde actuel a besoin de témoins de cet
amour. Il a besoin que vous soyez le sel de la terre et la
lumière du monde.
«Le sel est utilisé
pour conserver et maintenir saine la nourriture. En tant
qu'apôtres du troisième millénaire, il vous revient de conserver
et de maintenir vive la conscience de la présence de
Jésus-Christ, notre Sauveur, en particulier dans la célébration
de l'Eucharistie, mémorial de sa mort rédemptrice et de sa
résurrection glorieuse. Vous devez maintenir vive la mémoire des
paroles de vie qu'Il a prononcées, des merveilleuses oeuvres de
miséricorde et de bonté qu'Il a accomplies. Vous devez sans
cesse rappeler au monde que l'Évangile est la puissance de Dieu
qui sauve. Le sel assaisonne et donne du goût à la nourriture.
En suivant Jésus, vous devez changer et améliorer la «saveur» de
l'histoire humaine. Par votre foi, votre espérance et votre
amour, par votre intelligence, votre courage et votre
persévérance, vous devez humaniser le monde dans lequel nous
vivons. Isaïe indiquait déjà le moyen d'y parvenir: Faire
tomber les chaînes injustes... partager ton pain avec celui qui
a faim... Alors ta lumière se lèvera dans les ténèbres (Is
58, 6-10)».
Qui vivra,
verra
Le Père Manuel
Lobo, Jésuite, qui fut pendant quinze ans le directeur spirituel
du Frère Pedro de Betancur, écrit: «Ce fut à cause de la grande
dévotion qu'il professait à l'égard du mystère de la naissance
du Fils de Dieu, qu'inspiré d'en-haut, il donna à son
établissement le nom de Notre-Dame de Bethléem. Bethléem
signifie «maison du pain»: ce fut là que les humbles bergers
trouvèrent le Fils de Dieu incarné; pareillement, en ce nouveau
Bethléem, les pauvres devaient trouver, avec du pain, le
Seigneur Dieu et, avec la nourriture corporelle, la nourriture
spirituelle pour l'alimentation de leurs âmes». Pedro a commencé
seul. Mais l'exemple de sa charité porte de jeunes Tertiaires de
Saint-François à se joindre à lui pour secourir les malheureux.
Il accueille volontiers ces compagnons et organise une vie
commune toute simple où la prière et la pénitence alternent avec
les oeuvres de charité corporelle. Son désir est de bâtir un
véritable hôpital destiné avant tout aux convalescents qui ont
encore besoin de soins et doivent recouvrer à la fois la force
physique et la santé de l'âme. Il expose son projet à l'évêque
du lieu qui, l'ayant écouté attentivement, lui demande avec
quelles ressources il paiera une construction si coûteuse: «Je
ne le sais pas, répond Pedro, mais Dieu le sait et y pourvoira».
L'évêque accorde la permission demandée et les travaux
commencent sans tarder. Cependant les critiques ne manquent pas.
N'est-ce pas présomption que d'entreprendre une telle oeuvre? Un
jour, le Supérieur du couvent des Franciscains vient visiter le
chantier en l'absence de Pedro, et il désavoue ce projet si
onéreux. À son retour, le fondateur, mis au courant des
réflexions du religieux, se borne à déclarer: «Tout ceci ne se
fait pas pour le compte de ce Père, ni pour le mien, mais pour
le compte de Dieu, et qui vivra, verra». De fait, la foi et
l'humilité de Pedro lui permettent de récolter peu à peu les
fonds nécessaires.
Le meilleur
service de Dieu
Pendant la
construction de l'hôpital, Pedro continue à pratiquer les
oeuvres de miséricorde. Il fournit des vivres aux hôpitaux et
aux prisons, assiste les agonisants, rétablit la concorde dans
les foyers désunis, convertit les prostituées à qui il procure
les moyens de mener une vie honnête. Il se tourne avec une
attention spéciale vers ceux qui se trouvent dans une situation
de plus grande faiblesse, et donc de plus grand besoin.
«L'option pour les pauvres (c'est-à-dire la préférence donnée
aux plus pauvres dans les oeuvres de charité) se situe dans la
logique même de l'amour vécu selon le Christ. Tous les disciples
du Christ doivent donc la faire» (Jean-Paul II, Exhortation
apostolique sur la Vie Consacrée, 25 mars 1996, n. 82). Pedro
témoigne aussi d'une vive charité envers les âmes du Purgatoire
pour lesquelles il fait célébrer des Messes. Très actif, il
demeure cependant toujours uni à Dieu, ne cessant de prier et de
méditer sur les mystères de la vie de Notre-Seigneur. Lorsqu'il
apprend que le Très Saint-Sacrement est exposé dans une église,
il interrompt ses occupations habituelles pour aller l'adorer à
genoux, immobile, de longs moments. Habitué de la croix et des
sacrifices, il réprouve toutefois les pénitences qui nuisent aux
activités charitables: «On sert Dieu de meilleure façon, dit-il,
en transportant un malade d'une chambre à une autre, qu'en se
soumettant à des pénitences excessives». Il répond à une dame
qui se plaint de ne pas pouvoir aller à l'église à cause de son
mari paralysé: «À côté d'un malade, vous pouvez prier autant que
vous voulez, et Dieu vous entendra aussi bien qu'à l'église».
Un autre apostolat
de l'humble Tertiaire consiste à parcourir la nuit, les rues de
la ville en agitant une sonnette et en clamant tout haut cet
avertissement: «Frères, souvenez-vous que nous avons une âme, et
si nous la perdons nous ne pourrons pas la retrouver». Ainsi
rappelle-t-il à chacun la grande pensée de l'éternité et
provoque-t-il des conversions. La plus célèbre d'entre elles
concerne un jeune homme noble, don Rodrigue Arias Maldonado,
gouverneur de Costa-Rica, venu au Guatemala recevoir une
récompense du Roi d'Espagne. Une des dames les plus nobles et
les plus riches de la ville, éprise de Rodrigue, se présente,
une nuit, à son palais, dans une intention coupable: mais elle y
est aussitôt frappée d'une syncope mortelle. Don Rodrigue,
terrifié, ne sait que faire lorsque soudain la sonnette nocturne
de Pedro se fait entendre. Furieux, Rodrigue se précipite dans
la rue, l'épée nue à la main, bien décidé à faire taire ce
personnage gênant. Avec son humble douceur, Pedro le fixe du
regard, puis, lisant dans son coeur, il lui dit point par point
les faits qui viennent de se produire. Comprenant alors qu'il a
affaire à un saint, le gentilhomme avoue ses péchés. Après
l'avoir écouté avec beaucoup de compassion, Pedro monte jusqu'au
logis où la pauvre femme gît, pâle et glacée; il murmure une
prière et trace le signe de la croix sur elle. Peu à peu, la
dame reprend vie et, toute tremblante, pousse un gémissement.
Pedro la rassure, l'aide à se relever, la couvre de son manteau
et la renvoie chez elle.
Rodrigue passe le
reste de la nuit sans dormir, agité de terribles remords.
Lorsque revient le jour, il se rend à l'hôpital et demande son
admission dans la Communauté de Pedro. «Ce n'est pas encore le
moment,» lui répond ce dernier, qui le renvoie chez lui. Là, il
trouve le billet royal qu'il attend depuis sa venue au
Guatemala: le Roi Philippe IV lui accorde le titre de Marquis de
Talamanca ainsi qu'un riche traitement, et lui annonce qu'il le
nommera sous peu Vice-Roi de la nouvelle Espagne. Trois jours
plus tard, ayant bien réfléchi, il se présente de nouveau à
l'hôpital. Cette fois, Pedro l'accueille en l'embrassant: «Frère
Rodrigue, la paix soit avec toi. Cette maison est la tienne. À
partir d'aujourd'hui, tu t'appelleras Rodrigue de la Croix».
Le 20 avril 1667,
Pedro, affaibli par ses nombreux travaux, est frappé de
broncho-pneumonie. Voyant la mort arriver, il désigne Rodrigue
de la Croix comme son successeur et, le bénissant par ces mots:
«Que Dieu te rende humble!», il lui trace les lignes directrices
qu'il faut conserver à l'oeuvre entreprise. Le 25 avril, il rend
son âme à Dieu dans un transport de joie. Rodrigue de la Croix
exécuta fidèlement les volontés du fondateur et rédigea les
constitutions de l'Ordre de Bethléem. À côté des Frères, il
accepta également des Soeurs. En 1674, le Pape Clément X
approuva les règles des uns et des autres.
Un héritage à
ne pas perdre
Le 22 juin 1980, le
Pape Jean Paul II béatifiait Frère Pedro de Betancur, simple
Tertiaire qui, pauvre parmi les pauvres, avait su reconnaître en
ces derniers la ressemblance du saint Enfant de Bethléem. En
effet, «ici-bas, le Christ est pauvre dans la personne de ses
pauvres... En tant que Dieu, il est riche, en tant qu'homme, il
est pauvre. De fait, le même homme déjà riche est monté au Ciel
et il est assis à la droite du Père. Mais en même temps, il
reste ici-bas le pauvre qui a faim, qui a soif, qui est nu»
(Saint Augustin). À l'occasion de la canonisation de Frère
Pedro, le Saint-Père s'exprimait ainsi: «Aujourd'hui encore, le
nouveau saint est une invitation pressante à pratiquer la
miséricorde dans la société actuelle surtout quand sont si
nombreux ceux qui attendent une main tendue qui les secoure.
Nous pensons aux enfants et aux jeunes sans-abri ou sans
éducation, aux femmes abandonnées qui doivent faire face à tant
de besoins; aux multitudes de laissés pour compte dans les
villes; aux victimes des organisations de crime organisé, de
prostitution ou de la drogue; aux malades sans assistance ou aux
personnes âgées qui vivent seules.
«Frère Pedro est un
héritage à ne pas perdre; il faut en faire l'objet d'une
gratitude permanente et avoir un propos renouvelé d'imitation.
Cet héritage doit susciter chez les chrétiens et chez tous les
citoyens le désir de transformer la communauté humaine en une
grande famille, où les relations sociales, politiques et
économiques soient dignes de l'homme, et au sein de laquelle
soit promue la dignité de la personne à travers la
reconnaissance effective de ses droits inaliénables.
«Je voudrais
conclure en rappelant que la dévotion à la Très Sainte Vierge
accompagna toujours la vie de piété et de miséricorde de Frère
Pedro. Qu'elle nous guide nous aussi afin que, illuminés par les
exemples de «l'homme fait charité», comme est connu Pedro de
Betancur, nous puissions arriver jusqu'à son fils Jésus!»
C'est la grâce que
nous demandons à saint Joseph pour vous et tous ceux qui vous
sont chers.
Dom Antoine Marie
osb, abbé
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