Philippe Berruyer
Évêque d'Orléans, archevêque de Bourges, bienheureux
ca. 1190-1261

Né à Tours vers 1190, de Girard Berruyer, chevalier (que l'ancien Martyrologue de Tours nomme Estienne, et sa mère Mathée), neveu de Saint Guillaume de Donjon (évêque de Bourges en 1200) et de Eudes (ou Odon) De Saint-Amant (Grand Maître de l'Ordre du Temple de 1171 à 1179).

Témoignant de bonne heure de son intention d'entrer dans l'état ecclésiastique, il y fut encouragé par sa mère. Après ses études faites à Paris, il retournât à Tours, nommé chanoine à la cathédrale Saint Gatien ; il fut ensuite nommé archidiacre de Tours, lorsque, fort jeune encore, il en fut élu archevêque, mais son humilité lui fit contamment refuser cette dignité. Cependant, à force de sollicitations, il se vit en quelques sorte contraint en 1222 d'accepter l'évêché d'Orléans. Il administra alors sagement ce diocèse, donna là l'exemple de toutes ses vertus, prit la défense des étudiants que les bourgeois trouvaient bruyants à l'excès, releva des censures ecclésiastiques les frères desservant l'Hôtel-dieu, fonda une maison pour filles repenties.

En 1236, il fut nommé par Grégoire IX archevêque de Bourges que son oncle avait possédé. Il s'assura le concours des dominicains en y établissant un de leurs couvents. Il supervisa la fin du gros-œuvre de la cathédrale. Il semble s'être peu intéressé à la vie matérielle de son diocèse, il suivait, comme son oncle le chemin du spirituel.

Il apporta la plus grande attention à soulager les pauvres, auxquels il faisait distribuer d'abondantes aumônes, et en ayant toujours trois à sa table. Il lui arrivait même de se dépouiller de ses propres habits pour en vêtir des indigents, qui l'approchaient toujours plus aisément que les personnes de la plus haute condition. Il pratiquait de rigoureuses austérités ; le pape Innocent IV lui donna l'ordre de les modérer pour ne pas priver l'église de ses services. Il profita du crédit qu'il avait auprès du roi Saint-Louis pour être utilement le défenseur de l'Eglise.

Il fut appelé au ministère par la reine Blanche, qu'il aida pendant ses deux régences. Il devint chef du conseil royal sous le gouvernement des comtes d'Anjou et de Poitiers, et fut tenus en haute estime par Saint Louis, qui l'employa toujours utilement dans les affaires les plus délicates.

Il assista au concile de Lyon en 1245, procéda en 1248 à la consécration de la chapelle basse de la Sainte-Chapelle de Paris, assista en 1251 au serment que la reine Blanche exigeait des bourgeois et de l'Université de Paris. Il travailla à remettre en honneur le culte des Saints, découvrit en 1235 le corps de Saint Ursin, procéda en 1259 à la translation des Reliques de Saint-Aignan.

Il se disposa pieusement à sa mort dans sa maison de campagne de Toury ; après avoir reçu les derniers sacrements, il renouvela sa profession de foi et expira doucement le 9 janvier 1261. On l'honora pendant quelques temps à la Sainte Chapelle de Paris. Il fut enterré dans la cathédrale de Bourges, où on peut lire cette épitaphe :

Mole sub hae lapidis sacrata sede sedentis,
Philippi Bituris ossa beata jacent.
Clarus in orbe fuit, pauper sibi, pauperis altor,
Carnem mire domans assiduis precibus .
Vivus humoque jacens, medicamen praestitit aegris ;
Est sibi nunc crebis laurea pro meritis.

Guillaume de Nangis précise que, Dieu ayant manifesté sa sainteté par des divers miracles, des demandes ont été faites à Rome pour obtenir sa canonisation. Il a été béatifié, et est fêté le 9 janvier. Le père Labe a écrit sa biographie.

http://www.berruyer.fr/celebres/genealogie-3-1-philippe.html

 

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