Présentation de la Vierge Marie au Temple
21 novembre

 

Lecture du prophète Zacharie 2, 14-17

Chante et réjouis-toi, fille de Sion ; voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi, déclare le Seigneur.

En ce jour-là, des nations nombreuses s'attacheront au Seigneur, elles seront pour moi un peuple, et j'habiterai au milieu de toi. Tu sauras que le Seigneur de l'univers m'a envoyé vers toi.

Le Seigneur prendra possession de Juda, son domaine sur la terre sainte ; il choisira de nouveau Jérusalem.

Que toute créature fasse silence devant le Seigneur, car il se réveille et sort de sa Demeure sainte.

 

Psaume 45, 11-17

“Écoute, ma fille, regarde et prête l'oreille:
oublie ton peuple et la maison de ton père,
et le roi sera épris de ta beauté;
car il est ton Seigneur: rends-lui tes hommages.

La fille de Tyr, avec des présents,
et les plus riches du peuple rechercheront ta faveur.”
Toute resplendissante est la fille du roi dans l'intérieur;
son vêtement est fait de tissus d'or.

En robe de couleurs variées, elle est présentée au roi;
après elles, des jeunes filles ses compagnes, te sont amenées.

On les introduit au milieu des réjouissances et de l'allégresse;
elles entrent dans le palais du Roi.

Tes enfants prendront la place de tes pères;
tu les établiras princes sur toute la terre.
Je rappellerai ton nom dans tous les âges;
et les peuples te loueront éternellement et à jamais.

 

Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ
selon saint Matthieu (Mt. 12, 46-50)

Comme Jésus parlait encore à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler.

Quelqu'un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui cherchent à te parler. »

Jésus répondit à cet homme : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »

Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.

Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. »

 

L’origine byzantine de la fête (21 novembre)

Si les évangiles se taisent sur l'enfance de Marie, cependant, l’enfance et adolescence de la Mère de Dieu durent être des moments importants.

Ce qui reste caché, on peut seulement l’imaginer ! Et c’est ce qu'a fait l'auteur du Protévangile de Jacques, 2e siècle, qui on raconte qu'à l'âge de trois ans Marie fut accompagnée au temple par Joachim et Anne, pour que son cœur ne s’éloigne pas du temple du Seigneur :

« Un prêtre la reçut et, l’ayant embrassée, il la bénit et dit : Le Seigneur Dieu a exalté ton nom dans toutes les générations. En toi, aux derniers jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d’Israël. Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel. Et le Seigneur fit descendre sa grâce sur elle. Et ses pieds se mirent à danser et toute la maison d’Israël l’aima. »[1]

Un message spirituel

Derrière l’imagination du récit apocryphe, on aperçoit un message clair, qui est celui de la fête de la Présentation: le cœur de Marie fut, depuis toujours, et entièrement dédié à Dieu seul.

La dédicace d'une basilique

L’apparition de cette fête est liée à la dédicace d'une basilique en l’honneur de Sainte Marie, [l’édifice fut voulu par Élie l'évêque de Jérusalem et fut achevé aux frais de l'empereur Justinien] (527-565) à côté de la zone du temple de Jérusalem, là où la Vierge aurait passé son enfance consacrée au service divin. Cette Église fut dédiée le 21 novembre 543, et fut dite Nouvelle Église, pour la distinguer de l’ancienne, dédiée à la nativité de Marie [la Probatique].

Une grande fête en Orient

Dans le cours du VIII° siècle la fête s’est répandue dans toutes les Églises orientales, en rencontrant la faveur du peuple de Dieu : elle fera partie des grandes douze fêtes de l'année [son icône est sur l’iconostase], aujourd'hui encore célébrée en Orient avec une veille préparatoire et quelques jours d'après-fête [jusqu’au 25 novembre][2].

En Occident

La fête fut introduite en Occident au IX° siècle par les moines d'Orient réfugiés en Italie méridionale pendant la conquête musulmane.

Au XIV° siècle, Philippe de Mézières, ambassadeur du roi de Chypre était témoin de la solennité en Orient ; il composa une messe de la Présentation, et le pape Grégoire XI approuva le formulaire[3].

En 1472, le pape Sixte IV étendit la fête liturgique de la "Présentation de Marie dans le temple" à toute l'Église Occidentale.

Cependant, après le concile Vatican II, on parle simplement de “mémoire liturgique” et de “Présentation de Marie”.

F. Breynaert


[1] Protévangile de Jacques 7 ; texte dans Ecrits apocryphes chrétiens, sous la direction de F.BOVON et P.GEOLTRAIN, La Pléiades, Paris 1997, p.88.
[2] Cf. G. GHARIB, Presentazione di Maria, in Nuovo dizionario di Mariologia, a cura di DE FIORES, 1155-1161.
[3] Manuscrit latin 17330 et 14454 - W.E. COLEMAN, Paris, Bibliothèque nationale.

http://www.mariedenazareth.com/8074.0.html?&L=0

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