Remarque préliminaire:
Attention ! Les réflexions qui suivent ne sont pas des dogmes.
Ce ne sont que des réflexions d'un chrétien ordinaire sur un
sujet qui interpelle beaucoup de personnes.
* * * * *
Le Purgatoire ? On
a tout dit, ou presque, sur lui. L'Évangile n'en parle pas, et
les réflexions de Jésus
concernant
le jugement final sont toutes du style: “Allez-vous-en,
maudits, au feu qui ne s'éteint pas.” Pourtant Jésus nous a
souvent rappelé que Dieu était miséricordieux, et qu'Il
pardonnait aux pécheurs repentants. Et la justice exige
cependant que les réparations indispensables soient réalisées,
en ce monde ou dans l'autre. Jésus d'ailleurs a payé très cher,
sur la croix, le salut de tous les hommes;
Le salut de tous
les hommes ? Oui, mais Jésus qui nous aime tous, veut aussi que
nous participions, un tout petit peu mais nécessairement, à
notre propre salut. Donc, chacun de nous doit réparer le mal
qu'il a fait à ses frères. Certes, le poids de cette réparation
n'a rien à voir avec le prix que Jésus a payé, mais il est
obligatoire. Alors, pratiquement, comment cela se fera-t-il ?
Personne ne connaît
le Purgatoire, donc il est impossible d'en parler et encore
moins de parler des âmes du Purgatoire. Pourtant l'Église nous
fait savoir que ces âmes, momentanément séparées de Dieu à cause
de leurs péchés, souffrent beaucoup de cette séparation, car
elles ont enfin compris que notre seul et unique bien, c'est
Dieu. Alors ?
Réfléchissons un
peu. Imaginons que nous soyons invités chez un grand personnage:
le président de la République, un ministre, ou même plus
simplement le maire de notre ville. Tout heureux nous acceptons
cette invitation, mais immédiatement nous nous disons que nous
ne pouvons pas nous présenter à la fête prévue avec nos habits
de tous les jours. Même nos vêtements du dimanche ne sont pas
assez convenables. En conséquence nous nous précipitons pour
acheter un beau costume et des chaussures neuves. Ainsi nous
ferons honneur à celui qui nous a invités...
Nous savons faire
honneur à nos supérieurs, alors pourquoi ne ferions-nous pas
honneur aussi à notre Dieu. Mais sur la terre, il y a beaucoup
de tentations... Et puis, Dieu existe-t-Il ? Et s'Il existe,
s'occupe-t-Il vraiment de nous ? Et nous connaît-Il ? Perdus au
milieu de toutes ces questions nous nous laissons souvent aller
à la déprime, aux plaisirs que nous voyons et que nous
sentons... et souvent nous succombons aux tentations, en nous
accordant beaucoup d'excuses... Dieu n'en saura rien ? Et puis,
Il comprendra... Et Il est si miséricordieux ! Il nous
pardonnera.
La mort arrive. Et
voici que soudain nous sommes devant la vérité. Mais quelle
vérité ? Il semble que Jean-Marie Vianney, le Saint Curé d'Ars,
nous ait livré un peu de cette vérité lorsque, à une dame
éplorée par le suicide de son mari, il lui dit :
— Madame ! Ne
craignez pas. Entre le pont et le moment où il est arrivé dans
l'eau, il a eu le temps de demander pardon à Dieu.
Aujourd'hui, avec
la multiplication des Expériences de mort Imminente (EMI), il
semble bien que Jean-Marie Vianney ne se trompait pas. Entre la
mort apparente (arrêt du cœur, encéphalogramme plat, etc.) et la
mort réelle, il y a véritablement un espace temps durant lequel
même les pécheurs les plus endurcis ont la possibilité de faire
leur choix définitif : oui ou non à Dieu. Alors, même les plus
grands pécheurs ont la possibilité de réparer les fautes de leur
vie en passant par le Purgatoire. Découvrant soudain toute la
saleté déposée sur leurs “vêtements spirituels”, ils comprennent
qu'ils ne peuvent pas se présenter ainsi devant Dieu, mais
qu'ils doivent d'abord faire une grande toilette. La tâche peut
être rude et douloureuse, d'où le devoir, pour les vivants, de
prier pour ces pauvres âmes du Purgatoire.
Paulette
Leblanc |