REMI DE ROUEN
Évêque de cette ville, Saint
+ ca. 771

Ce saint était fils naturel de Charles Martel, et frère du roi Pépin et du B. Carloman, qui embrassa l'état monastique en Italie. Il fut élevé dans le palais de son père, où il sanctifia l'étude des lettres par l'exercice de la piété chrétienne. Les veilles, les jeûnes et les autres austérités de la pénitence étaient les moyens qu'il employait pour soumettre la chair à l'esprit. Il distribuait aux pauvres tout ce dont il pouvait disposer, et retranchait de sa table, de ses habits et de son train, tout ce qui n'y était pas absolument nécessaire. Par là il trouvait de quoi faire des aumônes, et pratiquait la modestie convenable à l'état clérical, qu'il avait embrassé dans le dessein de se consacrer entièrement à Dieu. La prière, la méditation de l'Écriture sainte, et l'étude des sciences ecclésiastiques, emportaient chez lui la plus grande partie des jours et des nuits. Enfin sa vertu était si éminente, qu'il n'y avait personne qui ne le jugeât digne d'occuper les premières places dans la maison du Seigneur.

L'évêque Rainfroi, accusé de mener une vie toute mondaine, et de dissiper les biens de son église, s'étant retiré dans une terre qu'il avait sur la Seine, où il mourut peu de temps après, le clergé et le peuple de Rouen jetèrent les yeux sur Rémi pour le remplacer. Ils envoyèrent donc une députation au roi Pépin, afin de lui demander son frère pour évêque. Le prince y consentit ; et il fallut que le saint, qui avait résolu de passer toute sa vie dans l'obscurité, se chargeât d'un fardeau qu'il avait toujours redouté. Dieu lui fit la grâce de remplir tous les devoirs de l'épiscopat de la manière la plus parfaite. La majesté du chant dans l'office divin lui parut un objet très-digne de ses soins. Ce fut ce qui l'engagea à substituer le chant romain ou grégorien à celui du pays, qu'il ne trouvait ni assez réglé, ni assez grave. Pour y réussir, il envoya des moines à Rome, afin qu'ils y fussent dressés dans les écoles du chant ecclésiastique. Les succès du saint évêque portèrent ensuite Charlemagne à introduire les rites de l'Église romaine dans toute l'Église gallicane. Nous ne savons presque plus rien de S. Rémi, sinon qu'en 763 il assista au concile tenu au château d'Attigny-sur-l'Aisne, où Chrodegand de Metz présida. Il mourut le 19 de janvier vers l'an 771, et fut enterré dans sa cathédrale. Mais son corps fut transféré à Saint-Médard de Soissons, du temps de Louis le Débonnaire. En 1090 on rapporta la plus grande partie de ses reliques à l'abbaye de Saint-Ouen à Rouen, où sa châsse fut pillée par les Huguenots en r56a. La fête de S. Rémi se fait à Rouen, et dans d'autres églises, le 19 de janvier, sans toutefois que son nom se trouve dans le Martyrologe romain.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

 

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