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Mystères Joyeux — Mystères Lumineux —
Mystères Douloureux
Mystères Glorieux
Mystères du Rosaire

L’Amour et la
Miséricorde
La méditation quotidienne du
Rosaire conduit, en fait, à la méditation de la vie du Seigneur Jésus-Christ.
L’âme
suit la route terrestre du Seigneur, pas à pas, depuis sa Conception dans le
sein vierge de Marie, jusqu’à la Gloire de sa Résurrection. L’âme contemple
aussi les mystères plus difficiles de l’Ascension, de la Pentecôte, et peut
vivre le triomphe de la Maman, la Mère de toutes les grâces, dans son Assomption
et son Couronnement.
La méditation du Rosaire permet
aussi de découvrir les vertus principales de la vie chrétienne, vertus qui se
développent presque sans effort grâce aux Béatitudes que Jésus nous a confiées.
Le Rosaire nous aide ainsi à reconnaître, presque naturellement nos fautes, nos
misères, nos faiblesses, ainsi que la réalité dramatique du péché qui a été la
cause de tant désordres et de désastres pour l’humanité, et de tant de
souffrances pour notre Sauveur.
L’âme, ainsi placée devant sa
vérité face à la Vérité et à l’Amour de Dieu, comprend la gravité du péché,
refus délibéré de l’Amour. Elle découvre alors la grandeur de la Miséricorde de
Dieu, peut se repentir, et retrouver la douceur et la tendresse de l’Amour.
Nous allons méditer maintenant sur
ces mystères de l’Amour de Dieu et de sa Miséricorde. Nous comprendrons mieux
combien le Seigneur nous aime, Lui dont la nature est d’être Amour et
Miséricorde. Nous entrerons dans le Cœur de Jésus, nous contemplerons sa
tendresse, sa douceur et son humilité.
Et, si nous vivons vraiment dans le
Cœur de Jésus, nous découvrirons que le Cœur de Jésus, c’est le Cœur de la
Trinité Sainte, le Cœur du Dieu vivant et Créateur. Nous découvrirons l’Amour et
le secret du bonheur.

Mystères Joyeux
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Premier mystère joyeux:
L’Annonciation
Marie
vient d’être mariée à Joseph. On ne lui a pas demandé son avis: c’était la loi,
et toutes les femmes juives devaient, obligatoirement, être mariées. Marie avait
fait vœu de virginité: cela ne s’était jamais fait auparavant chez les juifs,
car chaque jeune fille pouvait être celle qui serait appelée à devenir la mère
du messie attendu.
Marie, par son vœu avait
répondu à un appel spécial de l’Amour, un appel de Dieu qu’elle aimait tant. On
l’avait mariée à Joseph, ce jeune homme exceptionnel qui, lui aussi désirait se
consacrer totalement à Dieu. Marie aimait déjà beaucoup le chaste Joseph, et
pour rien au monde elle n’aurait voulu lui faire une peine quelconque.
Marie pensait à toutes
choses. Elle ne pourrait jamais être la maman du Messie. Elle avait renoncé à
cet honneur par son vœu de virginité, mais elle serait peut-être la servante de
la Mère de son Sauveur, du Libérateur d’Israël. Marie priait très fort le Dieu
Tout-Puissant qu’elle aimait d’un tendre amour pour être la Servante de la bénie
entre les femmes. Marie implorait aussi la Miséricorde de Dieu pour son
peuple...
Marie implorait la
Miséricorde de Dieu sur tous les hommes et Marie se perdait dans la
contemplation du Dieu-Amour. Depuis qu’elle avait quitté le Temple, depuis
qu’elle était revenue à Nazareth, Marie priait beaucoup: sa vie était devenue
prière, prière d’amour et de contemplation, prière d’abandon à la volonté sainte
de Dieu.
Ce jour-là, conformément à
son habitude, quoique occupée à filer, Marie priait: elle était en contemplation
devant la bonté du Père des Cieux qui avait déjà, dans son Amour, fait de
grandes choses en elle. Marie était toute perdue en Dieu quand l’Ange se
présenta: “Réjouis-toi, Marie, tu as trouvé grâce devant Dieu. C’est toi qui
seras la Mère du Sauveur parce que tu es vierge. Il sera appelé Fils du
Très-Haut. Dieu dans sa Miséricorde et dans son Amour vient sauver son Peuple.
Voici que tu vas concevoir: l’Esprit Saint de Dieu te couvrira de son ombre.
Veux-tu être la Mère du Sauveur du monde?”
Marie est inondée de joie.
Son esprit émerveillé rejoint le Père et elle reçoit l’Esprit. Marie dit “Oui!”
Les anges exultent. Les hommes ne savent pas encore, mais Marie, elle, a soudain
connaissance de l’immensité de la Miséricorde de Dieu et de son Amour pour les
hommes, pour tous les hommes ses enfants. Marie sait que le péché du monde sera
bientôt pardonné. Marie sait que tous les hommes, de toutes races et de toutes
nations sont également aimés de Dieu. Marie sait que tous les hommes pourront
parvenir à la sainteté et à l’union à Dieu.
Marie a dit “Oui!” Marie
sait... Marie entre dans la Miséricorde de Dieu, car elle sait aussi qu’elle
devra partager avec son Fils les prophéties, toutes les prophéties. Son Fils
sera le Serviteur souffrant... Elle sait déjà qu’elle devra accompagner son
Fils là où le Père Le conduira. Marie, servante du Seigneur entre dans son
Amour et dans sa Miséricorde. Marie entre dans la Rédemption.
Marie! Nous te contemplons et
nous sommes confondus de reconnaissance. Marie, nous te disons merci, merci
d’avoir dit “Oui!” |
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Deuxième mystère joyeux:
La Visitation
Par
les patriarches, par Moïse, par le Roi David, par Élie et les autres prophètes,
Dieu avait déjà visité son peuple. Mais les faveurs de Dieu étaient encore
réservées au peuple hébreu, le peuple élu. En s’incarnant dans le sein d’une
vierge, Dieu visite tous les hommes, de toutes les races, de toutes les nations.
Il n’y a pas d’exception. Tous les hommes sont les enfants de Dieu. Tous les
hommes sont visités... Tous les hommes seront sauvés par l’unique et universel
Sacrifice de Dieu Incarné.
Aujourd’hui, Dieu visite son
peuple. Dieu a pris chair dans le sein de Marie. Marie possède Dieu. Or celui
qui aime Dieu aime forcément ses frères, sinon il serait un menteur. Celui qui
aime Dieu aime ses frères. Celui qui possède Dieu ne peut que Le donner à ses
frères. C’est inévitable. C’est la Miséricorde de Dieu qui se manifeste à tous
ses enfants.
Aujourd’hui, qui plus que
Marie expérimente la Miséricorde et l’Amour de Dieu? Dieu habite dans son sein,
et dès l’instant merveilleux de l’Incarnation, Marie qui brûle de l’Amour de
Dieu brûle aussi de charité pour son prochain. Sa vieille cousine est enceinte,
contre tout attente: Marie court la visiter et la servir. Marie se hâte de
partager son bonheur, et de donner Celui qui s’appellera Jésus, au petit enfant
d’Élisabeth et de Zacharie.
Marie, possédée par Dieu se
hâte de porter la Miséricorde de Dieu au vieux Zacharie. Pauvre Zacharie qui
expérimente, dans son corps, combien est redoutable la Puissance de Dieu! Pauvre
Zacharie qui, trop homme et trop sûr de lui, ne connaissait pas la réalité de la
Miséricorde de l’Amour! Pauvre Zacharie qui, maintenant sait, mais qui ne peut
pas dire sa joie, sa paix, qui ne peut pas exprimer sa reconnaissance pour le
don divin que lui et son épouse ont reçu du Très-Haut! Pauvre Zacharie qui, à
cause de son mutisme, et grâce à lui, découvre la grandeur de Dieu et sa
Miséricorde!
Marie visite ses cousins,
mais c’est Dieu qui visite les parents de celui qui sera le précurseur de son
Fils. Élisabeth reconnaît le Visiteur. “D’où m’est-il donné que vienne à moi
la Mère de mon Seigneur? Car voici: comme le son de ta salutation frappait mes
oreilles, l’enfant a tressailli de joie dans mon sein.”
Marie rayonne de bonheur.
Elle exulte en Dieu son Sauveur, Dieu qu’elle porte et qui sera son Fils, son
Fils qui sera appelé Fils de Dieu. Oui, le Tout-puissant a fait en elle de
grandes choses. Mais Marie sait que la Miséricorde de Dieu n’est pas pour elle
seule, et qu’elle s’étendra de génération en génération pour tous ceux qui le
craignent...
Dieu visite son peuple, Dieu
visite toutes les nations et toutes les générations. Dieu nous a visités, et
Dieu continue de nous visiter. Chaque jour la Miséricorde de Dieu nous visite et
se fait présente et visible en nous, par l’Eucharistie. Car l’eucharistie,
c’est, à chaque instant, Dieu qui visite son peuple, c’est la Miséricorde qui,
pour mieux nous visiter et nous donner son Amour, se fait Pain et Vin pour la
vie éternelle. |
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Troisième mystère
joyeux:
La Nativité de Jésus
Les
temps sont accomplis. L’Enfant tant attendu est sur le point de naïtre...
L’Enfant, Fils du Béni est
né: joie au Ciel et paix sur la terre à tous les hommes que Dieu aime! Dieu
montre sa Miséricorde aux hommes meurtris par le péché. Dieu donne son Amour à
tous les hommes devenus ses frères. Hosanna! au plus haut des Cieux!
Les temps sont accomplis,
l’Enfant Jésus est là, au milieu de nous. Les temps sont accomplis: Dieu s’est
incarné, Dieu est devenu homme pour le salut des hommes. Les temps sont
accomplis! Marie et Joseph sont en adoration devant l’Enfant divin. Les temps
sont accomplis: réjouissez-vous, vous les hommes, car votre salut est maintenant
tout proche.
Les temps sont accomplis.
L’Enfant Jésus sourit: il attend des amis. L’Enfant Jésus sourit car il attend
tous les pauvres de cœur. D’ailleurs, les voici, avec tous leurs cadeaux, de
bien humbles cadeaux, mais qui viennent du cœur. De bien humbles cadeaux venus
du cœur des pauvres bergers qui possèdent déjà le Royaume de Dieu que l’Enfant,
qu’ils saluent, est venu leur révéler, à eux, et au monde entier. L’Enfant Jésus
sourit: il accueille ses amis les bergers qui contemplent maintenant le Royaume
de Dieu.
Les temps sont accomplis.
L’Enfant est circoncis et Joseph est fier du tout petit enfant que Marie lui
confie. Joseph et Marie sont des parents bénis, des parents au cœur pur qui
remercient sans fin la bonté du Seigneur, son Amour et sa Miséricorde. Car les
temps sont accomplis, la Miséricorde de Dieu emplit la terre et les cieux. Et
tous les cœurs célestes reprenant l’Hosanna exultent aussi de joie en chantant:
“Bienheureux les cœurs purs, oui, car ils verront Dieu! Bienheureux les cœurs
humbles et purs qui accueillent l’Amour et sa Miséricorde!”
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Quatrième mystère
joyeux:
Présentation de Jésus au Temple
Dieu-Amour
a montré son amour et sa miséricorde. Dieu-Amour s’est fait petit Enfant pour
sauver tous les hommes. Dieu-Amour est venu chez nous, pour vivre comme nous en
vivant avec nous. Il y a quarante jours que l’Enfant de Dieu-Amour est né chez
les hommes qui sont, et ses enfants, et ses frères.
Il y a déjà quarante jours
que Jésus vagissant émerveille les siens. Jésus le Fils de Dieu s’éveille parmi
nous et sourit à ses parents. Jésus, le Fils de Dieu doit maintenant être
présenté au monde qu’Il vient sauver. Il faut aussi que le monde sache que son
nom est Jésus, ce qui veut dire Sauveur.
Joseph et Marie sont
maintenant au Temple. Vite! deux petites colombes pour présenter l’Enfant au
Temple du Seigneur, et Lui donner officiellement son nom. Joseph est très fier
et ne se sent plus d’amour. Il a remis les oiseaux aux serviteurs du Temple. Il
peut prendre l’Enfant dans ses bras et Le couvrir de son regard énamouré.
Joseph berce l’Enfant, Le
regarde, puis regarde sa mère. Il sait que cet Enfant est le Fils du Béni. Il
sait que sa mère est la servante de Dieu. Il sait que lui, Joseph, n’est que le
serviteur, serviteur de l’Enfant, serviteur de sa mère. Il est ému, Joseph, il
ne sait pas pourquoi. Peut-être pressent-il que la Miséricorde de l’Amour est à
l’œuvre aujourd’hui!... Car tout le Temple s’empresse autour de ce petit, et Le
loue.
Il est ému, Joseph. Peut-être
comprend-il soudain que le Serviteur souffrant dont parle le prophète, c’est ce
petit enfant qu’il tient entre ses bras... Mais alors c’est terrible, car Joseph
sait que le Messie est le Serviteur souffrant qui vient sauver le peuple et
toutes les nations. Joseph sait que le Sauveur sauvera tous les hommes, mais en
souffrant atrocement et ignominieusement, et en mourant...
Joseph est ému et essuie une
larme. Son intuition est-elle la bonne? Certainement car le vieux Syméon, ce
saint vieillard vient confirmer sa peine: “Cet Enfant sera un signe de
contradiction pour un grand nombre...” Les raisons de Dieu ne sont jamais
celles des hommes.
Joseph est très ému et
regarde Marie, Marie sa sainte épouse à qui le juste Syméon vient de prédire
qu’un glaive de douleur transpercera son cœur. Syméon ne dit rien à Joseph, mais
Joseph comprend qu’à partir de maintenant Dieu lui confie officiellement son
Fils. Aux yeux de tous les hommes de son temps, Jésus sera le fils de Joseph.
Joseph devra veiller sur l’Enfant et sa mère. Et Joseph, le juste, Joseph, le
sage, sait que ce ne sera pas facile.
Joseph regarde Jésus puis
regarde sa mère. Joseph sourit car soudain il comprend qu’il tient entre ses
bras l’Amour et la Miséricorde. Joseph sourit et pleure en même temps car Joseph
a compris que le Dieu de ses pères, Dieu-Amour et Dieu-Miséricorde a visité son
peuple, a visité le monde.
Joseph regarde Jésus et
regarde Marie. Joseph sourit et pleure, car son cœur a dit “oui!”, oui au
Dieu-Amour, au Dieu-Miséricorde. |
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Cinquième mystère
joyeux:
Recouvrement de Jésus au Temple
En
courant, avec Marie, dans les rues de Jérusalem, Joseph aujourd’hui se souvient.
Il se souvient de la Présentation de Jésus au temple. Il se souvient des bergers
attentifs et si bons. Il se souvient de la visite des mages, de leur foi dans le
Dieu vivant, le Dieu de tous les peuples. Et Joseph se souvient aussi de sa
perplexité quand il constatait que ceux qui reconnaissaient l’Enfant étaient
tous des étrangers. Mais Joseph se taisait.
Oui, seuls des étrangers
avaient su reconnaître le Sauveur des nations, le Roi de l’univers. Les chefs de
son peuple, au contraire, ne voulaient pas de Lui, de cet Enfant béni... Ils
avaient même voulu Le tuer. Oui, Joseph se souvient... Il essuie une larme en
pensant à sa fuite en Égypte, en pleine nuit, sans savoir où aller. Mais comme
toujours, Joseph avait obéi, sans comprendre, seulement plein de confiance en la
Providence de Dieu. Oui, Joseph se souvient...
Joseph se souvient de la
Miséricorde de Dieu qui lui avait toujours procuré le nécessaire, à lui et à sa
famille, sa Sainte Famille. Joseph se souvient aussi du retour à Nazareth et de
ces dernières années d’un bonheur sans partage. Et Joseph sourit en pensant au
bonheur si paisible et si pur que le Père du Ciel lui avait ménagé grâce à sa
sainte épouse et à cet Enfant tellement doué. La vie était si simple et paisible
à Nazareth, jusqu’à ce jour. Jésus était toujours tellement dévoué à sa Famille,
à ses parents. Jésus était si bon, si appliqué dans son travail et si
intelligent. Et toujours attentif et si obéissant! Vraiment Joseph n’avait eu
qu’à se louer de cet Enfant, Providence de Dieu...
Que s’est-il donc passé,
avant-hier, à Jérusalem ou sur la route, pour que Jésus ait disparu... Qu’a-t-il
pu Lui arriver? Se serait-Il blessé? Aurait-Il été pris par des brigands, ces
trop nombreux brigands qui détroussent les voyageurs et les pèlerins? Joseph est
dans une mortelle inquiétude et ne sait pas comment rassurer Marie. Certes, il
reste encore le Temple à explorer, mais qu’est-ce que Jésus pourrait bien faire
au Temple?
Joseph et Marie aperçoivent
Jésus, au Temple, au milieu des docteurs: on dirait qu’Il les enseigne. Mais
oui, Jésus répond aux questions des scribes et de tous les savants du Temple. Il
parle avec autorité, et tous les assistants L’écoutent avec tant d’attention.
― Mon
Enfant, dit Marie, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous? Vois! ton père et moi
nous te cherchions tout affligés.
― Pourquoi
me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je me dois aux afaires de mon Père?
Aux affaires de son Père?
pense Joseph qui se souvient encore. C’est vrai! Cet Enfant qu’il aime comme un
fils n’est pas son fils. Joseph jusqu’alors avait obéi à l’Ange qui le guidait,
mais il ne comprenait pas bien. D’un seul coup, Joseph prend conscience que cet
Enfant, c’est le Messie attendu, c’est le Fils du Béni. Joseph découvre en même
temps la grandeur de la sainteté de Marie, sa si douce épouse, et la vraie
nature de Jésus.
Joseph découvre ébloui la
Miséricorde de Dieu qui l’a mené jusqu’ici, lui Joseph. Joseph découvre
émerveillé les splendeurs de l’Amour. Joseph se tait et prie. Pourtant Joseph
essuie furtivement une larme, car il vient de découvrir que c’est
Dieu-Amour-Miséricorde, caché dans le cœur de cet Enfant qu’il aime, qui l’a
conduit jusqu’ici. Et dans son esprit s’inscrit l’évidence cruelle, cet Enfant,
c’est déjà le Serviteur souffrant, le don de l’Amour, de la Miséricorde de Dieu,
qui un jour, portera le péché des hommes et sauvera le monde.
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Mystères lumineux |
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Premier mystère
lumineux:
Le Baptême de Jésus
Jésus
vient d’être baptisé par Jean le Baptiste. Jean s’est profondément incliné
devant Celui qui, devant lui et par lui, pauvre Baptiste, s’est mis au rang des
pécheurs. Mais lui, Jean, sait qui est Celui que maintenant il vénère et adore.
Jean sait que Jésus, ce cousin qui vint le purifier alors qu’il n’était encore
qu’un embryon se développant dans le sein de sa mère Élisabeth, Jean sait que
Jésus est le Fils de Dieu: la voix de Dieu vient de le proclamer, et lui, Jean,
a vu l’Esprit reposer sur Lui. Cela, Jean l’a vu, et il peut le proclamer
partout. Oui, Jean a vu l’Esprit, Jean vient d’expérimenter la Miséricorde de
Dieu. Oui, Jean sait que les temps sont accomplis, que la Miséricorde de Dieu
s’est manifestée à son peuple.
Jean sait. Jean a envie de
chanter, de louer le Seigneur des seigneurs, de crier sa joie et son amour: Dieu
est déjà venu sauver son peuple. Dieu vient d’envoyer l’Agneau promis... Jean le
Baptiste est en adoration. Jean a oublié tout ce qui se passe autour de lui.
Jean est heureux...
Jean demeure longtemps dans
son adoration muette et heureuse. Jean rayonne de bonheur: en Jésus il a reconnu
Dieu venu visiter son peuple pour le sauver et le libérer du péché. Jean revient
doucement à lui. Quelques disciples sont encore auprès de lui, inquiets de sa
longue extase. Jésus s’éloigne lentement...
Enfin Jean revient à lui. Il
se relève... Il cherche Jésus qui se retourne et lui fait un geste d’amitié.
Jean est lumineux de joie. Il sourit à ses disciples qui l’interrogent du
regard. Alors, solennellement, Jean le Baptiste, le précurseur, lève le bras et
désigne Jésus:
― Voici
l’Agneau de Dieu, voici Celui que la Miséricorde de Dieu nous envoie. Mes amis,
allez à Lui, allez à l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.
Deux jeunes disciples, André
et Jean, regardent le maître qu’ils suivent depuis quelque temps. Ils regardent
aussi Jésus qui s’éloigne toujours. Le baptiste insiste:
― Voici
l’Agneau de Dieu, la Miséricorde de Dieu qui pardonne à son peuple. Allez à Lui;
il faut qu’Il croisse, maintenant, c’est le Messie de Dieu...
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Deuxième mystère
lumineux:
Les noces de Cana
Jésus
a commencé à enseigner ses cinq premiers disciples. Il leur a surtout parlé de
la bonté et de la Miséricorde de Dieu. Il leur a expliqué qu’Il était le
Sauveur, le Messie tellement attendu par le peuple d’Israël. Il leur a demandé
de tout quitter pour Le suivre, pour vivre avec Lui afin de se préparer à leur
mission future. Jésus ne leur a pas dit laquelle, mais déjà envahis par un amour
nouveau, un amour qu’ils ne connaissaient pas encore, confiants, ils ont suivi
Jésus.
Il n’y a que quelques jours
que les premiers disciples suivent Jésus, mais ils sont déjà émerveillés par son
enseignement. Ce Maître qu’ils découvrent, ils donneraient déjà leur vie pour
Lui: de cela ils sont sûrs... Depuis plusieurs jours déjà ils suivent Jésus: ce
n’est pas toujours très confortable, car il faut marcher beaucoup, et souvent
dormir à la belle étoile; mais qu’importe, les premiers disciples de Jésus sont
heureux. Il y a quelques jours Jésus leur a dit qu’Il allait prochainement
manifester sa Gloire. Les disciples n’ont pas compris, mais ils ont suivi
Jésus... Et voici qu’ils sont arrivés hier, à Cana, pour participer à une noce.
Une noce! Ils ne s’attendaient pas à cela; ils avaient pensé à quelque chose de
grand, de merveilleux, d’extraordinaire, sans d’ailleurs être capables de
préciser quoi, mais pas à une noce...
Les premiers apôtres avaient
suivi Jésus jusqu’à Cana. Ils avaient participé à la noce et à ses festivités.
Ils avaient bien mangé et profité abondamment des vins servis à profusion. Mais
le temps passait, et les apôtres commençaient à douter: comment Jésus
manifesterait-Il sa Gloire, ici, à Cana, dans une noce? Et comment le Seigneur
montrerait-Il sa Miséricorde en faveur de son peuple? Les apôtres fatigués
s’interrogeaient, et ils avaient envie de s’en aller...
Mais que se passe-t-il
soudain? On sent une certaine agitation, et Jésus se déplace. Et Jésus les
appelle pour rendre service aux serviteurs qui doivent remplir d’eau les six
jarres placées dans une sorte de soupente.
Les apôtres ont aidé les
serviteurs, et maintenant ils entendent Jésus leur dire:
― Puisez
cette eau, et portez-en au maître du festin.
Les serviteurs semblent un
peu inquiets; pourtant ils s’exécutent. Les disciples de Jésus regardent,
curieux, et entendent le maître d’hôtel s’étonner:
― D’ordinaire,
on sert d’abord le bon vin; puis, quand les gens ont bien bu, on donne le moins
bon... Pourquoi as-tu gardé le bon vin jusqu’à maintenant?
Les serviteurs se taisent;
ils savent, eux, d’où vient ce vin merveilleux. Quelqu’un explique ce qui
vient de se passer, et tout le monde demande à goûter cet excellent vin, cette
eau devenue vin. Les disciples de Jésus voudraient bien y goûter aussi, mais
Jésus leur fait signe de Le rejoindre: maintenant, ils doivent partir... Ce
n’est plus la peine de rester: Dieu a montré sa Miséricorde envers ceux qui Lui
faisaient confiance. Les disciples ont vu la Gloire de Jésus, et croient en Lui.
Revenus de leur surprise, les
invités de la noce commencent à s’agiter: ils voudraient remercier Jésus, Lui
poser des questions, Le louer, Le glorifier... Mais Jésus n’est plus là. Il est
déjà assez loin, avec ses premiers disciples... |
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Troisième mystère
lumineux:
L’enseignement de Jésus
“Heureux
les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!”
Jean s’est un peu éloigné du groupe des apôtres.
Il médite et il prie. Jean se souvient de l’enseignement de Jésus et il cherche
à se l’assimiler, mais ce n’est pas facile: trop de choses étonnent Jean, le
disciple bien-aimé: ainsi, l’autre jour, quand fâchés à cause d’un mauvais
accueil qui avait été réservé à Jésus, lui et son frère auraient bien voulu que
le feu de ciel descende sur ce village de rustres. Mais Jésus les avait
réprimandés durement, en leur disant qu’ils ne savaient pas ce qu’ils
demandaient...
Et puis, il y avait eu aussi
la femme adultère que Jésus n’avait pas condamnée: pourtant elle avait été prise
en flagrant délit! C’est vrai, son complice n’était pas présent... et pour
commettre ce genre de péché, il faut être deux. Jésus n’avait pas condamné la
femme, mais Il lui avait tout de même dit: “Va, et désormais, ne pèche
plus!”
Jean pense aussi à la grande
pécheresse publique que Jésus semble tellement aimer: “Il lui a été beaucoup
pardonné, parce qu’elle a beaucoup aimé.” Jean cherche à comprendre ce
qu’est la miséricorde qui semble excuser les péchés, même les plus graves. Jean
est comme désorienté: la loi juive qu’il connaît par cœur est bien plus
rigoureuse, et c’est justice. Que veut donc enseigner Jésus?
Jean se torture l’esprit: il
n’est pas toujours facile d’entrer dans la pensée de Jésus. Et comment peut-on
pardonner jusqu’à soixante dix fois sept fois à quelqu’un qui ne cesse de vous
offenser? Presque tous les contemporains de Jean estiment que le pardon n’est
que de la faiblesse, voire de la lâcheté. Jean n’arrive pas à comprendre Jésus
et il est très malheureux...
Jean pleure: il aime
tellement son Maître! Il voudrait suivre ses commandements à la lettre, mais
parfois...
― Mon
Jean, ne pleure pas, dit Jésus qui soudain est tout à côté de Jean. Ne pleure
pas, mon Jean. Bientôt tu sauras que la Miséricorde, c’est le plus grand cadeau
que Dieu pouvait offrir aux hommes pécheurs. Et tu sauras aussi que le pardon
est un des volets de l’amour véritable, et le plus important. Oui, heureux les
miséricordieux: Dieu les aime car leur cœur ressemble au Cœur de Dieu. Heureux
ceux qui pardonnent: ils imitent Dieu qui pardonne toujours à ceux qui se
repentent de leurs fautes. Heureux ceux qui font miséricorde, ils obtiendront
miséricorde... Et n’oublie jamais, mon Jean, que tous les hommes, tous, sans
exception, sont des pécheurs, et qu’ils ont tous besoin de la miséricorde de
Dieu. |
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Quatrième mystère
lumineux:
La transfiguration
Jésus
est devenu plus grave, ces derniers temps. Il est toujours aussi bon avec ses
disciples, encore plus peut-être, si cela était possible... Jésus est toujours
aussi disponible quand il s’agit de panser des plaies, les plaies du corps et
les plaies du cœur. Mais une sorte de gravité s’est installée en Lui car Il sait
que l’heure approche: son Heure. Jésus contemple ses apôtres et Il soupire en
pensant que tous, presque involontairement, sauf un, vont Le trahir, Le renier,
Le délaisser, dans quelques jours... La Miséricorde de Jésus s’émeut.
Jésus regarde longuement ceux
qui seront les trois piliers de son Église, mais qui, eux aussi, tomberont quand
les événements seront trop lourds à porter. Il doit les fortifier, maintenant,
surtout ceux qui devront bientôt soutenir leurs frères dans la foi. Il doit
fortifier Pierre, son roc, qui n’est pas encore très solide. Il doit inonder de
joie son Jacques qui sera son premier témoin, son premier martyr. Il doit
envahir de tout son Amour son Jean qu’Il a choisi pour être l’apôtre de son
Amour. Oui, Jésus doit au moins soutenir ces trois qui, plus que les autres,
seront davantage soumis à des forces obscures et redoutables.
Jésus se lève et demande à
Pierre, Jacques et Jean, de Le suivre. Puis, Il se retourne vers les neuf
autres:
― Mes
amis, J’ai un rendez-vous important. Je ne peux pas emmener tout le monde, mais
vous comprendrez tout bientôt, quand l’Esprit vous aura visités. Restez ici,
veillez, et priez: j’ai besoin de votre prière. Restez ici, et attendez-nous;
mais surtout soyez vigilants, car votre adversaire ne manquera pas de vous
tenter: soyez forts, et priez.
Jésus part, suivi des trois
apôtres qui, plus tard, après sa résurrection, pourront raconter la vision de sa
gloire. Jésus monte sur le Tabor pour se transfigurer aux yeux des trois apôtres
qui ont besoin d’expérimenter, dès maintenant, la Miséricorde de Dieu.
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Cinquième mystère
lumineux:
L’Eucharistie
― J’ai
pitié de ces foules,
dit Jésus, car elle sont comme des brebis sans
berger. J’ai pitié de ces foules affamées qui cherchent du pain, le pain de
leur vie. J’ai pitié de ces foules qui ont soif d’eau vive, soif d’Amour.
Jésus s’est adressé à ses
disciples présents qui n’ont que quelques pains d’orge et cinq poissons... Mais
qu’est-ce que tout cela pour tant de gens: ils doivent bien être cinq mille!
― J’ai
pitié de ces gens, insiste Jésus. Faites-les tous asseoir.
Il fallut bien une heure pour
faire comprendre à tout le monde que Jésus demandait une heure de patience,
qu’Il voulait faire quelque chose, mais les disciples ne savaient pas quoi...
― Maintenant
donnez-Moi vos pains et vos petits poissons.
Jésus prend les pains. Il les
contemple longuement, comme s’Il priait. Puis Jésus les bénit, les élève et les
bénit de nouveau en rendant grâce au Père:
-Père, Je Te rends grâce
d’avoir écouté ma prière. Bénis ces pains, don de mes apôtres, bénis ces foules
affamées, qui ont tellement soif de ton Amour. Visite ton peuple, Père, visite
les hommes qui Te cherchent, les peuples de toutes races et de toutes nations.
Bénis tes enfants qui ont faim, Père, et nourris-les toujours de ta Vie
éternelle. Nourris-les du pain de Vie, abreuve-les de l’eau vive de ton Amour.
La foule mangea et but à
satiété. Toutes les personnes présentes sentirent que quelque chose de très
grand venait de se passer, et déjà plusieurs chefs du peuple qui étaient
présents pensaient à élever Jésus à la dignité de Roi. Les apôtres se taisaient.
Jésus se leva:
― Mes
amis! Vous voulez me faire Roi parce que vous avez mangé du pain à satiété. Mais
le pain que vous venez d’apprécier n’est pas le pain de la vie éternelle. Le
pain de la vie éternelle, c’est mon Corps qui va être livré pour vous. Le pain
du ciel que je vous donnerai, c’est ma chair multipliée...
On constate, à ces paroles,
un certain remous dans la foule:
― Vous
ne pouvez pas encore comprendre ce que je viens de vous dire. Dieu vous a
visités ce soir. Dieu vous a donné le pain dont vous aviez besoin. Mais vous
avez besoin aussi d’un autre pain. Bientôt le Père vous visitera encore, et Moi,
Je vous donnerai le pain de Vie, le pain qui ne se corrompra pas, qui ne
connaîtra pas la pourriture. Je vous donnerai aussi l’eau vive qui ne tarira
jamais... Car le Père vous aime, Il a pitié de vous et de vos enfants. Bientôt
Dieu vous visitera, et ma chair vous rassasiera...
― Ces
paroles sont dures à entendre! Qui peut les accepter? murmurèrent quelques-unes
des personnalités présentes.
Les siècles ont passé. Dieu,
dans sa Miséricorde, a toujours pitié de nous. Jésus nous donne, chaque jour, sa
chair à manger et son sang à boire. Car l’Eucharistie, c’est, à chaque instant,
Dieu qui visite son peuple, c’est la Miséricorde qui, pour mieux nous visiter et
nous donner son Amour, se fait Pain et Vin pour la vie éternelle.
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Mystères douloureux |
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Premier mystère
douloureux:
L’Agonie de Jésus
Jésus,
le Fils de Dieu-Amour, ayant aimé
les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin. Car Jésus,
c’est aussi la Miséricorde du Père, et pour sauver les hommes et accomplir la
volonté de Dieu, Il s’est rendu obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une
Croix.
Jésus vient d’entrer dans sa
Passion, volontairement. C’est pour cette Heure qu’Il est venu dans le monde, et
aujourd’hui, c’est son Heure. Mais c’est aussi l’heure des ténèbres et l’heure
du Prince de ce monde.
Parce qu’Il est l’Amour,
Jésus vient de donner son corps et son sang comme nourriture à ses apôtres, pour
qu’ils ne restent pas orphelins. Jusqu’à la fin des temps Jésus sera donc
toujours vivant au milieu de nous, présent parmi nous. Mais parce qu’Il est
aussi la Miséricorde, Jésus doit payer pour nous le lourd tribut du péché. Jésus
le sait et l’humanité de Jésus a peur. L’humanité de Jésus tremble devant la
redoutable épreuve qui sera son triomphe.
Jésus prie le Père d’éloigner
le calice qu’Il va devoir vivre. Car dans ce calice, il y a ses souffrances à
Lui, l’Homme Jésus, il y a les souffrances terribles de sa Passion, ces
souffrances qu’Il connaît car les prophètes les ont longuement décrites. Jésus
sait qu’Il est l’Innocent, le Serviteur souffrant qui porte les péchés du monde,
et à cause de cela, Jésus sait que le Père se détourne de Lui. Le Père, tout
Amour et toute Miséricorde ne peut supporter le péché, car c’est le péché qui
apporte le malheur à ses enfants. Non, le Père n’aime pas le péché, et le Père
se détourne de Celui qui a pris sur Lui tous les péchés du monde. Et l’abandon
du Père est douleur infinie pour Jésus.
Oui, Jésus prie le Père
d’éloigner le calice qu’Il va devoir vivre. Car dans ce calice il y a ses
souffrances à Lui, ces souffrances qu’Il connaît depuis qu’avec Joseph et Marie,
Il médite les Écritures. Ces souffrances terribles, Jésus les connait et les a
acceptées. Mais, dans ce calice, il y a pire: il y a nos désespoirs horribles
que Jésus ne peut supporter, il y a la perte de tant d’âmes qui ne voudront
jamais se convertir, il y a ces innombrables âmes qu’Il est venu sauver, et qui
s’obstineront à refuser son salut et son Amour. Et il y a Satan, et Jésus est
écrasé par la douleur, et Jésus a soif de ces âmes, et Jésus appelle le Père:
non, vraiment, le Père ne peut pas priver Jésus de ces âmes qu’Il aime.
“Père, éloigne de Moi ce calice!...
Le Père a pitié de son Fils,
son Unique, son Bien-Aimé. Le Père envoie à son Fils la Coupe de la Consolation,
celle dans laquelle se trouve la multitude des âmes qu’Il est en train de
sauver. Le Père découvre à son Aimé les petites fleurs qui sont là, à ses pieds,
près de Lui, ces si petites fleurs de sa consolation, les humbles âmes qui ont
imité son Cœur doux et humble, ces toutes petites âmes qui sont là aujourd’hui,
pour sa consolation, avec Marie, sa Mère.
Jésus comprend que son
Sacrifice, contrairement à ce que Satan voudrait Lui faire croire, ne sera pas
inutile. Jésus retrouve la force de vaincre Satan et toutes ses tentations.
Jésus sait aussi que si le Père est Amour et Miséricorde, il est aussi Justice,
et on ne se moque pas de Dieu. Alors, dans un suprême effort divin, Jésus redit
Oui au Père: “Père! que ta volonté soit faite, et non la mienne.”
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Deuxième mystère
douloureux:
La Flagellation
La
Justice de Dieu doit maintenant se faire. Jésus s’est laissé arrêter, livré par
un ami... Jésus est traité comme un malfaiteur, Jésus est bousculé, tiraillé,
frappé, moqué. Et cela par les siens, ceux de son peuple, ceux qui déjà, à sa
naissance, ne voulaient pas de Lui.
Mais Jésus laisse faire, Il
sait qu’Il est l’Amour et la Miséricorde. Il sait que quelques-uns de ceux qui
l’accusent et que quelqu’un de ses bourreaux, en Le voyant si doux, comprendront
leur misère, et se convertiront. Jésus le sait: ils étaient dans la Coupe de sa
consolation.
Mais Jésus sait aussi que les
chefs de son peuple ne veulent pas de l’Amour et qu’ils veulent sa mort. Mais
Jésus sait aussi qu’Il est venu sauver tous les peuples et toutes les nations,
les bons et les moins bons, les païens, les idolâtres, les petits et les grands
de la terre, tous ceux qui sont nantis et s’accrochent à leurs biens et à leurs
privilèges, tous ceux dont Il a dit: “Il est plus facile à un chameau de
passer par le chas d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de
Dieu.” Pourtant, c’est pour ceux-là aussi que Jésus est venu, que Jésus va
souffrir. C’est pour eux et par eux aussi que Jésus va souffrir.
On conduit Jésus à Pilate
qui, pour éviter l’émeute et pour avoir la paix, va le faire flageller. Ensuite,
si l’accusé est toujours vivant il le libérera. Car Pilate n’est pas un mauvais
bougre, mais avec l’Empereur on ne plaisante pas: toute révolte doit être
réprimée. Ainsi, par la flagellation, il contentera les chefs des juifs, il
évitera l’émeute, et... gardera une conscience tranquille: il n’aura pas
condamné un innocent.
Sous les coups redoublés de
la flagellation, Jésus le Fils de Dieu prie pour tous ses bourreaux. Jésus
Amour-Miséricorde prie toujours pour les pauvres hommes que nous sommes, trompés
par les démons...
L’Évangile ne le dit pas,
mais on peut penser que nombre de ses tortionnaires de l’aujourd’hui du jour de
sa Passion, ont figuré en bonne place parmi les premiers chrétiens et les
premiers martyrs.
Jésus le Fils de
Dieu-Amour-Miséricorde, sous les coups redoublés de la flagellation, prie pour
tous ses bourreaux. Car Jésus sait que son sang est la source d’eau vive, l’eau
qui lave et qui purifie. Jésus sait que son sang qui coule aujourd’hui, est le
sang de l’Agneau qui lave les âmes et les purifie de tous leurs péchés.
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Troisième mystère
douloureux:
Le couronnement d’épines
Les
bourreaux sont fatigués, les bourreaux n’en peuvent plus. Il faut savoir que le
travail d’un bourreau n’est pas de tout repos. Et ces fouets, aux nombreuses
lanières faites d’un cuir épais, ces fouets armés de crochets métalliques, sont
lourds et d’un maniement éprouvant.
Jésus s’est écroulé sur le
sol. Les bourreaux Le regardent sans rien dire mais s’assurent quand même qu’Il
est encore vivant: les autorités n’aiment pas qu’un condamné meure sous les
coups, surtout s’il doit ensuite être crucifié, car on ne crucifie qu’un vivant:
sous aucun prétexte on ne doit amputer le spectacle. Les bourreaux regardent
Jésus qui semble vouloir se relever. Mais eux, les bourreaux, restent sans
réaction car ils sont fatigués.
Les bourreaux sont fatigués,
mais ils s’ennuient et ils sont las de leurs tâches de bourreaux. Il leur
faudrait trouver un jeu qui les distrairait bien, mais sans les fatiguer. Il n’y
a rien dans ce sinistre lieu qu’un pauvre condamné, que Pilate dit encore
innocent, mais qu’il a fait fouetter pour calmer la meute hurlante d’une plèbe
emplie de haine.
Les bourreaux s’ennuient! Que
faire? Que faire en attendant la suite?
Les bourreaux s’ennuient,
quand l’un d’eux se souvient que Jésus s’est dit Roi. Un Roi, ça se couronne...
Justement, voici des épines qui feront bien l’affaire, une couronne bien ajustée
que l’on enfonce fortement sur la tête de Jésus pour qu’elle tienne bien.
La douleur est si forte que
de grosses larmes coulent des yeux de Jésus, de Jésus qui prie pour ses
bourreaux. Pour ses bourreaux qui crient: “Salut, Roi des juifs!”
Malgré ses larmes, Jésus
regarde ses bourreaux, d’un regard plein d’amour et de miséricorde, car ces
pauvres enfants ne savent pas ce qu’ils font. Ils ne savent pas que leurs épines
perfides couronnent le Roi du monde. Ils ne savent pas que l’Homme qu’ils
couronnent ainsi outrageusement est l’Amour et la Miséricorde. Et l’Amour les
regarde, et la Miséricorde pénètre dans leur cœur. Ils ne savent pas encore que
Jésus leur pardonne. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent d’être sauvés. Ils
ne savent pas encore que Jésus est Sauveur, leur Sauveur.
Ils ne savent pas encore...
Pourtant quelque chose se passe dans leur cœur. Ils regardent Jésus, Jésus qui
les regarde, Jésus qui prie pour eux...
Plus tard, bien des années
plus tard, quand Jésus sera mort et ressuscité, quand l’Esprit sera descendu sur
les apôtres, quand les chrétiens se laisseront à leur tour martyriser plutôt que
de renier leur Maître et Seigneur, plus tard, eux aussi se souviendront. Et ces
pauvres bourreaux reverront le regard de Jésus, le regard de l’Amour, de la
Miséricorde.
Alors, comprenant soudain le
pardon et l’Amour de Jésus qui priait tant pour eux, parce qu’ils ne savaient
pas ce qu’ils faisaient, ces pauvres malheureux recevront dans leur cœur le
pardon de Jésus, et l’Amour de Jésus. Peut-être qu’à leur tour aussi, ils
pourront témoigner de l’Amour, de la Miséricorde de Dieu, de Dieu qu’ils avaient
flagellé. Qu’ils avaient couronné d’épines, les épines d’un arbuste, les épines
du mépris. |
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Quatrième mystère
douloureux:
Jésus est condamné à mort
― Voici
l’Homme!
dit Pilate. Voici Jésus meurtri, flagellé, couronné et moqué.
― Crucifie-Le!
crient les juifs.
― Crucifierais-je
votre roi!!!
― Nous
n’avons d’autre Roi que César!
hurlent les pauvres membres du Sanhédrin qui,
aujourd’hui, ont besoin de Rome, l’occupant que pourtant ils détestent.
Pilate est très ennuyé.
L’émeute est imminente. Pire, ces gens menacent même de le dénoncer à César.
Dans leur haine ils ont aussi préféré à Jésus, l’Innocent, un bandit de grand
chemin, et, à contre-cœur, Pilate a dû libérer Barrabas.
Mais que faire de Jésus? Que
faire de Jésus, ce “philosophe” encombrant qui prétend être venu pour rendre
témoignage à la Vérité? Pilate pense en lui-même: ”Pauvre fou, pauvre rêveur qui
croit à la vérité! Qu’est-ce que la Vérité? Il n’y a que des vérités, et elles
ne valent certainement pas la peine que l’on meure pour elles...”
Jésus essaie de faire
comprendre à Pilate que c’est d’en Haut qu’il tient son pouvoir. Mais Pilate
n’en a cure... Pour l’instant, il doit se débarrasser d’une vilaine affaire. Il
ne veut plus en entendre parler. Il se lave les mains: du sang du juste, il n’a
cure. Il condamne Jésus qu’il sait innocent de tout ce dont on l’accuse, il
condamne Jésus, Roi des juifs. Il ne veut plus de cet Homme...
― Que
son sang retombe sur nous et sur nos enfants!
crient les enragés
inconscients.
Jésus va être crucifié. Jésus
est chargé de sa Croix. Jésus va être élevé de terre, sur le bois, pour attirer
tous les hommes à Lui, les hommes qu’il est en train de sauver. Jésus prie pour
ses tortionnaires.
Jésus tombe encore, mais
bénit Véronique... Jésus tombe, mais console les femmes de Jérusalem. Jésus ne
peut plus avancer et se laisse aider par Simon de Cyrène.
Jésus se laisse aider par
Simon de Cyrène, car Jésus, Fils de l’Homme et Fils de Dieu, Jésus, Amour et
Miséricorde, veut que nous soyons associés à son œuvre de la Rédemption du
monde.
Et Jésus se laisse écarteler
et clouer sur la Croix. Mais Il donne sa Mère à Jean l’apôtre bien-aimé et
fidèle. Jésus nous donne la Maman dont nous aurons besoin pour consoler nos
chagrins et pour nous apprendre la conversion et le repentir.
Jésus est cloué sur la Croix,
Jésus est élevé de terre, Jésus prie, Jésus a soif des âmes, de toutes nos âmes.
Jésus supplie le Père de nous pardonner: “Père, pardonne-leur, ils ne savent
pas ce qu’ils font!” Jésus pardonne au pauvre larron repenti qui sera le
soir même avec Lui au Paradis.
Jésus est l’Amour et la
Miséricorde. Avec Marie et Jean au pied de la Croix, faisons silence, et
contemplons Jésus, notre amour crucifié. |
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Cinquième mystère
douloureux:
Jésus meurt sur la Croix
Jésus
est notre Amour crucifié. Maintenant Jésus va mourir car “Tout est accompli.”
Jésus a accompli toute la volonté du Père. Pas un iota n’a été omis; la
Rédemption est complète. Tout ce que les prophètes avaient annoncé est
maintenant réalisé. Jésus va pouvoir mourir, et rendre l’Esprit au Père. Jésus
va pouvoir mourir... Mais, dans sa toute dernière agonie, Jésus se tourne encore
une fois vers le Père “Père, pourquoi m’as-Tu abandonné?”
Oui, pourquoi le Père a-t-Il
abandonné son Fils Bien-Aimé, son Unique? Pourquoi le Père s’est-Il détourné de
Celui qui accomplissait sa volonté jusque dans les plus petits détails? Pourquoi
le Père a-t-Il délaissé Jésus? Mystère de la Miséricorde de Dieu pour nous!
Mystère de l’Amour!
Jésus s’est offert au Père,
sans réserve, pour accomplir la merveille de la Miséricorde. En mourant seul sur
la Croix, abandonné des hommes, abandonné du Père, Jésus a vaincu la mort;
Jésus, qui avait pris sur Lui tous les péchés du monde a détruit le péché. Jésus
a détruit le mal et toutes ses conséquences. Mais il fallait aussi que sa
Miséricorde éclate, et que tous les hommes voient que Jésus avait vraiment connu
tous nos maux.
Il fallait que la Miséricorde
de Dieu éclate en Jésus, l’Innocent, qui, condamné à cause de nous, avait choisi
de souffrir nos peines et nos douleurs, toutes nos peines et toutes nos
douleurs, y compris les douleurs les plus atroces de nos misères morales, de nos
désespoirs, de l’abandon de Dieu. Désormais, quand nous souffrons, dans notre
corps ou dans notre cœur, nous savons que Jésus nous comprend, et que son amour
nous accompagne et soulage nos détresses.
“Tout est accompli.”
Maintenant Jésus peut mourir. Alors,
dans sa grande Miséricorde, Jésus veut nous faire comprendre une dernière chose.
Il veut nous faire comprendre que sa Passion, Il l’a vraiment soufferte, dans
toute son horreur. Dans les moments les plus atrocement douloureux, quand Jésus
se taisait, Il souffrait vraiment. Jésus se taisait, mais seules ses larmes nous
laissaient entrevoir l’immensité de sa douleur.
Oui, Jésus a vraiment
souffert sa Passion, Il n’a pas fait semblant: “Ce n’est pas pour rire qu’Il
nous a aimés!” Quelques hérésiarques ont voulu faire croire que Jésus
n’avait pas vraiment souffert, que son martyre n’était qu’une apparence. Si cela
avait été, oui, nous pourrions alors prétendre que Dieu n’a pas connu la
souffrance. Et si Jésus n’avait pas connu la souffrance, et même la souffrance
dans toute son immensité et toute son horreur, oui nous pourrions affirmer qu’Il
ne peut pas comprendre, qu’Il ne peut pas nous comprendre. Mais non, Jésus a
vraiment souffert toute sa Passion, dans son corps d’homme, dans sa nature
humaine.
Jésus a vraiment souffert
dans sa nature humaine. Et pour nous prouver que sa Passion ne fut pas une
comédie, “Il poussa un grand cri, et rendit l’esprit.”
Jésus poussa un grand cri, un
cri effrayant, un cri qui remplit l’univers, le cri de l’Homme-Dieu qui meurt.
Car, au moment de mourir, quand l’Esprit eut quitté le corps, alors la nature
humaine, martyrisée et laissée seule à elle-même, ne put plus supporter le poids
horrible de la Passion et hurla sa douleur.
L’ultime agonie terminée, le
corps de Jésus, brisé et abandonné de sa force spirituelle, hurla l’immense
détresse humaine détruite par le péché. Jésus venait de nous sauver: il fallait
maintenant que nous connaissions toute la vérité de son Amour et de sa
Miséricorde. |
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Mystères glorieux |
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Premier mystère
glorieux:
La Résurrection de Jésus
Le
Mystère Pascal, c’est la mort du Christ sur la Croix et sa Résurrection. “Si
le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine, et nous sommes les plus
malheureux des hommes.” Il y a 2000 ans que Jésus est mort et ressuscité. Il
y a 2000 ans que l’Église a foi en ce mystère et le proclame. Il y a 2000 ans
que des générations de chrétiens ont trouvé leur force et leur joie dans la
réalité du Mystère Pascal.
“Si le Christ n’est pas
ressuscité, notre foi est vaine, et nous sommes les plus malheureux des hommes.”
Mais Jésus est vraiment ressuscité d’entre les morts. Des centaines de
contemporains de Jésus L’ont revu vivant et ont affirmé cette vérité, souvent au
péril de leur vie. Puis, au long des siècles, les générations de chrétiens ont
continué à affirmer la Résurrection de Jésus.
Jésus est ressuscité d’entre
les morts, c’est notre foi, c’est notre raison de vivre. Jésus, par sa
Résurrection nous a délivrés du péché et de la mort.“Si le Christ n’est pas
ressuscité, notre foi est vaine, et nous sommes les plus malheureux des hommes.”
Mais Jésus est vraiment ressuscité, Il est vraiment vivant au milieu de nous. De
cela nous sommes sûrs.
Oui, nous sommes sûrs de la
Résurrection de Jésus: cela, tous les apôtres l’ont affirmé, ils se sont même
laissés martyriser pour en témoigner. Nous sommes sûrs de la Résurrection de
Jésus car les apôtres L’ont vu et revu; ils L’ont touché et ils ont mangé avec
Lui: non, ce n’était pas un fantôme...
Nous sommes sûrs de la
Résurrection de Jésus qui est apparu à Marie-Madeleine, aux saintes femmes, et
aux disciples d’Émmaüs. Et, si nous avions encore des doutes, Thomas est là pour
nous rassurer. Lui, au moins, ne s’en laissait pas conter:”Si je ne vois dans
ses mains les marques des clous, si je ne mets mon doigt dans la place des
clous, si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai pas.”
Cher Saint Thomas, merci
d’avoir permis au Seigneur ressuscité de montrer sa Miséricorde, merci d’avoir
exigé des preuves, ces preuves dont nous ne pouvons jamais nous passer, ces
preuves dont nous avons besoin surtout quand nous vivons dans des mondes de
suspicion et de mensonges. Merci, cher Saint Thomas, d’avoir permis à Jésus de
nous donner la Béatitude qui nous permet de vivre, nous, qui n’avons pas connu
Jésus de son vivant sur notre terre. Merci d’avoir permis à Jésus de nous dire:
“Heureux ceux qui auront cru sans avoir vu!”
Jésus ressuscité a vécu
quarante jours avec ses apôtres. Jésus a montré sa Miséricorde à Pierre en lui
permettant de manifester son repentir. Jésus a montré son Amour à Pierre en ne
lui retirant pas sa confiance après son reniement. Car Jésus ressuscité, c’est
toujours la Miséricorde, et c’est toujours l’Amour.
Pour ton Amour et ta
Miséricorde, Seigneur Jésus sois béni! |
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Deuxième mystère
glorieux:
L’Ascension du Seigneur
Jésus
est ressuscité, Jésus est vivant, Jésus est heureux avec ses apôtres qui Le
considèrent maintenant beaucoup plus comme leur Seigneur et Maître, comme leur
Dieu, que comme un familier ou un ami, de leur race et de leur nature. Jésus
ressuscité c’est vraiment Dieu avec nous, et les disciples le ressentent
beaucoup plus qu’avant... Mais Jésus ne peut pas rester éternellement avec nous
sur la terre. Jésus doit retourner au Père pour nous envoyer l’Esprit.
Jésus doit partir, mais Il ne
nous laisse pas orphelins: Il nous a donné l’Eucharistie. Jésus ainsi restera
toujours près de nous, avec nous dans nos cœurs, plus intimes à nous mêmes que
nous le sommes nous-mêmes. Mais Jésus, Homme ressuscité, doit maintenant partir
et retourner au Père. Les apôtres ne comprennent pas très bien, et en attendant,
ils profitent de la présence de Jésus autant qu’ils le peuvent.
Les apôtres qui n’ont pas
encore reçu l’Esprit-Saint promis ne comprennent vraiment rien, mais ils font
confiance au Seigneur. D’ailleurs, ils n’ont jamais vraiment compris
l’enseignement de Jésus, et ils en sont encore à s’inquiéter sur le
rétablissement du Royaume d’Israël. Oh! la patience de Dieu!
Oh! la patience de Jésus! Non
ce n’est pas à eux, les apôtres, ni à nous les hommes qui venons après eux, de
connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais les apôtres recevront la force du Saint-Esprit, et “ils seront ses
témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités
de la terre.”
L’Esprit-Saint que Jésus va
leur envoyer leur enseignera toutes choses...
Jésus de nouveau leur promet
l’Esprit. Jésus regarde ses disciples avec un amour qui les pénètre jusqu’au
fond du cœur, et les inquiète aussi un peu. Et ils ont bien raison d’être
inquiets, car, devant leurs yeux, Jésus est alors élevé de terre, et une nuée Le
dérobe à leur vue.
”Et eux, tenaient les yeux
fixés au ciel.”
Encore une fois Dieu va
manifester son amour et sa Miséricorde. Deux hommes vêtus de blanc s’approchent
et les consolent dans leur désarroi: “Que faites-vous là à regarder le ciel?
Jésus qui vient d’être enlevé du milieu de vous reviendra de la même manière que
vous l’avez vu s’en aller vers le ciel.”
Les disciples de Jésus ont
vécu pendant des années en attendant son retour. Nous aussi, nous continuons à
attendre son retour. Et le temps nous semble souvent long. Pourtant nous savons
que Jésus ”est le rejeton et la postérité de David.” Nous savons que
“l’Esprit et l’épouse disent: Viens!” Il faut “que celui qui écoute dise
aussi: Viens!” Il faut “que celui qui a soif s’approche! Que celui qui le
désire prenne de l’eau vive gratuitement!”
Car ”Jésus Lui-même
l’atteste: Oui, je viens bientôt!”
Et nous, pauvres gens du XXIe
siècle, nous attendons toujours Jésus. Nous sommes des pauvres assoiffés de son
Amour et de sa Miséricorde. Et nous crions vers Lui, Jésus, de toutes nos
forces: “Reviens, Jésus, hâte-Toi! Reviens bientôt! Nous avons tellement soif de
ton Amour et de ta Miséricorde!” |
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Troisième mystère
glorieux:
La Pentecôte
Deux
hommes vêtus de blanc ont ordonné aux apôtres de retourner à Jérusalem. Les deux
hommes ont même ajouté que Jésus reviendrait de la même façon qu’Il venait,
aujourd’hui, d’être élevé au ciel. Les apôtres sont un peu écrasés par les
événements. Docilement ils retournent à Jérusalem pour attendre... Mais pour
attendre quoi? Pour attendre qui?
Pour attendre qui? Jésus leur
a demandé tout à l’heure de rester à Jérusalem et d’attendre le Consolateur
promis, l’Esprit-Saint qui leur enseignera toutes choses. Les deux hommes vêtus
de blanc viennent aussi de leur demander de ne pas rester là, à regarder le
ciel, car Jésus reviendra...
Les apôtres sont donc à
Jérusalem, dans la salle du Cénacle, et ils attendent. Ils attendent, mais
Pierre commence à prendre quelques initiatives, notamment le remplacement de
Judas par Mattias. Depuis dix jours les apôtres attendent, et surtout, ils
attendent Jésus qui doit revenir. Et parfois, malgré leur peur des juifs, ils
ouvrent une fenêtre et regardent le ciel... Mais non! rien.
Rien ne se passe et
l’impatience commence à se faire jour. Alors Marie, la Sainte Maman apaise tout
le monde et redonne l’espoir. Marie connaît le Saint-Esprit qui doit venir.
Marie est l’Épouse mystérieuse de l’Esprit qui la couvrit de son ombre pour
engendrer Jésus. Marie apaise les cœurs, Marie encourage ses enfants, Marie
raconte la Miséricorde de Dieu et comment l’Amour et la Miséricorde du Seigneur
ont, pendant de longues années, protégé la Sainte Famille. Marie raconte la vie
de Jésus-Enfant, puis de Jésus adolescent. Marie raconte l’obéissance de Joseph,
sa bonté, son silence et son abandon à la Miséricorde de Dieu.
Marie raconte, et tous les
apôtres boivent ses paroles. Quand Marie parle, c’est comme si Jésus était de
nouveau parmi eux, avec eux. Parfois on entend un soupir. Parfois l’un des
disciples présent essuie une larme. Parfois le silence se fait, et la prière
devient intense, presque palpable.
Marie et les apôtres prient
maintenant en silence. Ils prient intensément pour que les promesses de Jésus
s’accomplissent enfin...
Que se passe-t-il? Quel est
ce souffle de vent qui pénètre dans la pièce pourtant bien fermée? Quelle est
cette merveilleuse lumière? Quel est ce feu qui embrase les cœurs? Quel est cet
Amour qui envahit tout, qui transforme les êtres, qui illumine les intelligences
endormies?
C’est l’Esprit qui est là!
C’est l’Esprit qui éclaire les intelligences et les cœurs! C’est l’Amour qui
apprend à aimer tous les hommes, même ses ennemis. C’est la Miséricorde qui
apprend le pardon.
C’est l’Esprit qui est là.
C’est l’Esprit de Jésus, l’Esprit du Père et du Fils qui redonne courage, qui
fait comprendre ce qui était encore obscur. C’est l’esprit du Seigneur!
Les apôtres quittent leur
refuge du Cénacle. Ils envahissent Jérusalem et annoncent les merveilles de
Jésus. Demain, ils partiront enseigner toutes les nations, comme Jésus le leur a
demandé, et ils les baptiseront Au nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit. |
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Quatrième mystère
glorieux:
L’Assomption de Marie
L’Esprit-Saint
travaille à travers les apôtres. Les chrétiens se multiplient. Les persécutions
aussi. C’était prévu, car Jésus l’avait annoncé: “Heureux serez-vous
lorsqu’on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de Moi.
Réjouissez-vous alors, et tressaillez d’allégresse, car votre récompense est
grande dans les cieux!” L’Église de Jésus se répand et beaucoup de pauvres
sont évangélisés. Marie, la Vierge sainte devient la Mère de l’Église.
Marie est la Mère de
l’Église. Or, curieusement, depuis la mort de Jésus le Vendredi-Saint, et sa
mise au tombeau, on ne parle plus guère de Marie dans le Nouveau Testament. Les
Actes des Apôtres (Act 1, 14) disent seulement que les apôtres, avant le jour de
la Pentecôte, “persévéraient d’un seul cœur dans la prière, en compagnie de
quelques femmes, de Marie, Mère de Jésus, et des frères de celui-ci.” Seule
la Tradition nous permet de suivre Marie chez Jean qui la prit chez lui.
La Tradition et quelques
mystiques évoquent pour nous des faits de la primitive Église, et la présence de
Marie parmi les disciples. En effet, les apôtres venaient parfois voir Marie,
et, affrontés à de multiples embûches, reprenaient courage auprès d’elle. Cette
présence est sûre, et toute la Tradition de l’Église atteste la présence
discrète de Marie. Plus tard le Concile d’Éphèse, en l’an 431, déclarera Marie
Mère de Dieu. Mais c’est encore la Tradition qui nous fera connaître
l’Assomption de Marie que le peuple chrétien a célébrée tout au long des
siècles. Le pape Pie XII confirmera cette foi en définissant et en proclamant le
dogme de l’Assomption en 1950.
Dieu est Amour et
Miséricorde. Jésus, qui ne voulait pas laisser ses apôtres orphelins leur envoya
l’Esprit, et leur laissa sa Mère. Et Marie vécut de longues années au service de
l’Église. Mais Marie se languissait d’amour, d‘amour pour le Père, d’amour pour
le Fils, et d’amour pour l’Esprit. Marie était toujours la servante du
Seigneur... Mais Marie était, comme nous, une mortelle, et Marie devait mourir.
Oui, Marie devait quitter la
terre, comme tous les enfants des hommes. Mais Marie était la Toute Pure, la
Toute Sainte. Elle avait porté le Corps du Christ, le Fils de Dieu, l’unique
Fils du Père. Marie avait été l’Épouse de l’Esprit. Marie, conçue immaculée
n’avait jamais connu le péché: elle ne devait donc pas connaître la
corruption...
Marie était fatiguée ce
jour-là, mais si heureuse. Tous les apôtres étaient à Jérusalem depuis quelques
jours pour mettre en commun leurs expériences et leurs difficultés.
Jean venait juste de passer à
la maison pour s’assurer que Marie n’avait besoin de rien, car dans quelques
minutes tout le monde serait là, pour le repas qu’ils devaient prendre en
commun. Non, Marie n’avait besoin de rien: tout était près, ils pouvaient venir.
Marie n’avait besoin de rien:
elle était juste un peu fatiguée, et surtout, elle se languissait d’amour. Marie
aspirait à retrouver son Fils, son Dieu. Marie ne pensait qu’à Jésus, Marie
priait sans cesse: “Quand sera-ce, mon Dieu, que Vous me rappellerez à Vous?...”
Jean est allé prévenir les
apôtres: “Vous pouvez venir, Marie vous attend, elle a tout préparé...” Les
apôtres arrivent chez Marie. Ils crient: “Mère, nous voici!” Mais Marie n’est
plus là. Marie est montée au ciel, avec son corps qui ne connaîtra jamais la
corruption. |
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Cinquième mystère
glorieux:
Le Couronnement de Marie
Le
11 octobre 1954, quatre ans après avoir défini le dogme de l’Assomption, Le pape
Pie XXII institua la fête de la Royauté de Notre-Dame. “La Vierge Marie,
fille de la race royale de David, Mère du Christ Roi des rois, mérite ce titre
de Reine de l’Univers. Son rôle dans l’œuvre de la Rédemption, entraînant les
privilèges uniques de l’Immaculée Conception, et de l’Assomption, l’a élevée
au-dessus de toutes les autres créatures. Intimement unie au Christ, unique
Médiateur, la Bienheureuse Vierge Marie participe à un titre tout spécial à son
universelle Royauté.”
Le concile Vatican II ne dit
pas autre chose lorsqu’il affirme que ”Marie a été exaltée au-dessus de tous
les bienheureux et de tous les anges.” et que Marie, “déjà glorifiée au
ciel en son corps et en son âme... brille devant le Peuple de Dieu en marche,
comme un signe d’espérance certaine et de consolation.”
Bien sûr, nous ne pouvons
rien dire sur le couronnement de Marie-Reine, mais nous pouvons imaginer, et
avec juste raison, tout l’amour avec lequel le Fils la reçut, lors de son
arrivée au Ciel. Jésus reçut sa Mère, l’embrassa, puis la présenta au Père. Le
Père reçut sa fille bien-aimée et s’arrêta un moment pour contempler son Œuvre:
Marie, la créature la plus merveilleuse et la plus parfaite sortie de ses Mains.
Le Père admira Marie, et, ce faisant, Il couronnait son Chef-d’Œuvre.
Admirant Marie, son
chef-d’œuvre, Dieu couronnait Marie. Couronnant la sainteté de Marie et ses
mérites, Dieu couronnait sa propre sainteté et tous ses mérites. Car Marie,
c’est la Gloire de Dieu.
C’est pourquoi lorsque nous
regardons Marie, lorsque nous l’admirons, nous regardons le Père, nous admirons
sa sainteté, nous vénérons les perfections de Dieu. Marie ne garde rien pour
elle, et quand nous la prions, elle transmet toutes nos prières à Dieu notre
Père.
Ô Marie, notre Reine,
conduis-nous au Père, conduis-nous à ton Fils, à Jésus, et conduis-nous au
Saint-Esprit. En un mot, Marie, notre Reine, conduis-nous jusqu’au Cœur de Dieu,
jusqu’au Cœur de la très Sainte Trinité.
Ô Marie, notre Reine,
conduis-nous vers l’Amour et la Miséricorde. |
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