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Mystères Joyeux —
Mystères Lumineux —
Mystères Douloureux
Mystères Glorieux
Mystères du Rosaire

LE JEUDI SAINT
La récitation du
Rosaire pendant la nuit du Jeudi Saint n’est pas chose facile. Comment
méditer les mystères joyeux ou glorieux tandis que la Passion est déjà
commencée ? En réalité, si l’on y réfléchit bien, la Passion de Jésus et de
ses proches parents commence dès l’Annonciation. Pour le comprendre, il
suffit de se laisser saisir par le Christ.
Mystères Joyeux-Douloureux
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Premier mystère
joyeux-douloureux :
L’Annonciation
(Luc I, 26-38)
L’Ange dit à
Marie : “Réjouis-toi, Marie, le Seigneur est avec toi. Tu es comblée de
grâces... Voici que tu vas concevoir un Fils. Il sera grand, Il sera
appelé Fils du Très-Haut. Tu l’appelleras Jésus...”
Marie s’informe :
“Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’homme ?”
Comment cela se fera-t-il puisque Marie a consacré à Dieu sa virginité ?
Après que l’Ange
l’ait informée, Marie accède à la volonté de Dieu et prononce le “OUI”
qui va bouleverser le monde et sauver tous les hommes. Du Messie tant
attendu en Israël, Marie va devenir la Mère, elle, la choisie entre
toutes les femmes. Quel bonheur ! Quelle joie extraordinaire ! Et elle
sera aussi la bénie entre toutes les femmes...
Le bonheur de
Marie est intense : elle avait tant prié pour la venue du Seigneur, elle
avait tant espéré la venue du Messie. Et voici que ce Messie, ce sera
son fils ! La joie de Marie est incommensurable...
La joie de Marie
est immense, son bonheur est complet, et pourtant une ombre de tristesse
ou de crainte doit cependant l’effleurer. Car Marie, n’est pas inculte.
Élevée au Temple depuis sa plus tendre enfance, elle connaît
parfaitement les Écritures. Elle connaît les prédictions d’Isaïe sur le
Serviteur souffrant. (Isaïe 52 et 53). Et elle sait les plaintes de ce
Serviteur que les psaumes 35, 38, 55, 56, 69, 86, 102, 140 et 142,
notamment, rapportent.
Marie sait que son
Fils aura beaucoup à souffrir. Elle ne sait pas comment, et cette
incertitude ternit son bonheur. Mais elle est et elle demeure la
servante du Seigneur.
Ô Marie de
l’Annonciation, bienheureuse et pourtant déjà douloureuse, priez pour
nous. |
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Deuxième mystère
joyeux-douloureux :
La Visitation
(Luc I, 39-45) et l’annonciation à Joseph (Mat I, 18-25)
L’Ange a dit à
Marie que sa cousine Élisabeth, stérile et avancée en âge, avait, elle
aussi, été bénie par le Seigneur. Malgré son âge, elle était déjà
enceinte de six mois. Marie, pleine de l’Esprit-Saint, l’Esprit de
Charité, l’Esprit d’Amour, demande à Joseph, avec qui elle n’a pas
encore habité, la permission d’aller aider sa cousine, qui ne manquerait
pas d’être fatiguée, et qui aurait besoin d’assistance...
C’était un long
voyage, de quatre à cinq jours, qui s’effectuait à pied ou à dos d’âne.
Marie est vierge,
fiancée à un homme de la Maison de David.
En fait, Marie
doit être considérée comme véritablement mariée. En effet, selon les
coutumes juives de l’époque, les fiançailles correspondaient à la
signature du contrat de mariage. C’était, en fait, le véritable mariage,
celui qui engageait pour la vie, et celui (ou celle) qui rompait ces
fiançailles, ce mariage, était considéré comme adultère. Le vrai
mariage, c’était celui-là, celui qui se passait officiellement, au
Temple pour Marie, devant les prêtres quand on ne pouvait se rendre au
Temple. Les festivités se faisaient plus tard, en fonction des travaux
agricoles ou des obligations de chacun, et quand les familles et les
amis avaient tous été prévenus et invités.
Certaines
personnes pensent que Joseph aurait peut-être fait partie de la
communauté des Esséniens. Ce n’est pas impossible, mais peu nous importe[1].
Ce qui est certain c’est que les voeux émis par les membres de cette
communauté, ou par des juifs très pieux, étaient généralement
provisoires, mais très stricts. A expiration des voeux, les Esséniens
pouvaient, soit les renouveler, soit se marier. Dans ce cas, s’ils le
souhaitaient, ils pouvaient rester membres de la communauté essénienne,
soumis à des exigences adaptées à leur genre de vie, comme le sont,
actuellement, les membres des Tiers-Ordres.
Joseph, vierge,
souhaitait le rester. Il était donc l’homme providentiel, vraiment
choisi par Dieu pour être le gardien de la virginité de Marie. Aussi la
passion de Joseph commença-t-elle, après la naissance du petit
Jean-Baptiste et le retour Marie à Nazareth, quand la grossesse de cette
dernière fut visible. Que se passait-il ? Sa sainte épouse ne pouvait
pas avoir péché: il la connaissait trop bien. Que lui était-il arrivé ?
Que s’était-il passé lors de son voyage et de son séjour dans la ville
de Juda, chez Zacharie ? Joseph aurait bien voulu que Marie s’expliquât,
mais elle se taisait toujours...
Bientôt,
cependant, l’esprit de Joseph le Charpentier, qui connaissait bien les
Écritures, l’esprit de Joseph s’ouvrit. N’était-il pas écrit que la
“vierge concevrait” et qu’elle mettrait au monde le Messie d’Israël?
Cette vierge ne serait-elle pas Marie, son épouse? Comment lui, Joseph,
un pauvre homme, pouvait-il rester auprès de cette Sainte, élue par le
Seigneur des Seigneurs? Non, il ne pouvait pas, il n’en était pas
digne...
Que faire ? La
renvoyer ? Elle serait accusée d’adultère et lapidée. Joseph ne pouvait
pas faire cela. Aussi Joseph prit-il la décision de partir. Ainsi, c’est
lui qu’on accuserait d’avoir renvoyé son épouse enceinte. Elle serait
protégée. Qu’importe ce qu’il deviendrait, lui.
Joseph s’apprêtait
à exécuter sa résolution, quand un ange lui apparut pour faire cesser
ses craintes : “Ne crains pas de prendre chez toi ton épouse, Marie,
car l’Enfant qui est engendré en elle est l’oeuvre du Saint-Esprit. Elle
mettra au monde un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car il
sauvera son peuple de ses péchés.”
Après cette
annonciation, Joseph fit ce que l’Ange lui avait dit, et prit chez lui
son épouse.
Cher Saint Joseph,
nous ne pensons jamais à ta passion. Nous oublions trop souvent que
lorsque Jésus entre chez quelqu’un, Il apporte fréquemment avec Lui la
douleur. Jésus était venu chez toi. Et Il te demandait, sans que tu le
saches encore, de participer à sa grande Passion, à être, près de Lui,
Jésus le Rédempteur du monde, un corédempteur, toi aussi, avec Marie. Un
corédempteur inconnu, mais constamment présent.
Cher Joseph, tu
n’as pas voulu juger Marie, tu n’as cherché qu’à la protéger.
Apprends-nous, cher Saint Joseph, à ne jamais juger nos frères, même si
les apparences sont pour nous douloureuses.
[1] Il
s’agit ici d’hypothèses récentes, qui, comme toutes les
hypothèses sont susceptibles d’être modifiées en fonction de
nouvelles découvertes archéologiques.
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Troisième mystère
joyeux-douloureux :
La Nativité
(Luc II,
1-6)
Joseph a pris chez
lui Marie, son épouse, comme l’Ange le lui avait demandé. Mais le Messie
ne devait-il pas naître à Bethléem, comme le prophète Michée l’avait
annoncé ? “ Mais toi, Bethléem Ephrata, bien que tu sois le plus
petit des clans de Juda, c’est de toi que naîtra celui qui doit régner
sur Israël; ses origines remontent aux temps anciens, aux jours
d’autrefois. Oui, Yahvé ne les abandonne que jusqu’au temps où celle qui
doit enfanter aura enfanté; alors le reste de ses frères reviendra vers
les fils d’Israël.” (Michée V, 1)
Le Messie doit
naître à Bethléem, et lui Joseph habite à Nazareth. Et dans quelques
jours celui que l’on croit son enfant, l’Enfant va naître. Alors, le
prophète se serait-il trompé ? A moins que... Cette pensée est devenue
torturante pour Joseph...
Mais voici l’Édit
de César qui impose le recensement de toutes les populations de
l’Empire : chacun doit se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph
doit aller tout de suite, avec son épouse, à Bethléem, la ville dont il
est originaire. Maintenant tout devient clair: l’Enfant attendu est bien
le Messie annoncé par les prophètes. Il pourra naître à Bethléem...
Un auteur
contemporain a écrit très récemment : “Nous, nous cherchons d’abord à
comprendre. Nous agissons ensuite. Joseph, lui, obéit et agit ; il
comprend ensuite.”
Méditons
longuement sur l’humilité de Saint Joseph, et sur son abandon à la
volonté de Dieu. Et demandons-lui la grâce de l’imiter. |
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Quatrième mystère
joyeux-douloureux :
La Présentation de
Jésus au Temple
(Luc II, 22-24 et
II, 34-35)
La loi de Moïse
exigeait que tout garçon premier-né soit consacré au Seigneur. En effet,
avant que le peuple hébreu ne quittât l’Égypte et son esclavage, l’Ange
exterminateur devait tuer tous les premiers-nés de tous les animaux et
des hommes. Seuls les Hébreux qui avaient marqué les linteaux de leurs
portes avec le sang de l’agneau échappèrent à cette plaie. Mais plus
tard, la loi de Moïse imposa le rachat des enfants mâles premiers-nés,
ces enfants qui appartenaient au Seigneur.
Joseph et Marie se
rendirent donc au Temple pour accomplir le rite en offrant un couple de
petites colombes.
Cette coutume
était devenue une vraie fête de famille. Mais pour Joseph et Marie, ce
sera déjà l’annonce de la Passion :
– Annonce
de la Passion à cause des premières paroles de Syméon, un homme juste et
pieux : “Cet enfant sera un signe de contradiction, car il est venu
pour la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël.”
– Annonce
de la passion de Marie dont un glaive doit transpercer le coeur pour que
soient dévoilées les pensées secrètes de beaucoup de coeurs.
Ce qui devait être
une fête joyeuse se transforme soudain, pour les deux parents, en une
souffrance d’autant plus pénible que ses modalités demeurent voilées. On
a beaucoup médité sur le glaive qui devait transpercer l’âme de Marie.
On a moins réfléchi à la souffrance qui a dû être celle de Joseph.
Ainsi, l’Enfant qu’il aime déjà de tout son amour sera persécuté? Et
quelle est cette passion qui attend son épouse tant aimée? En effet,
quel est l’époux aimant qui ne souffre pas quand on lui annonce que sa
femme devra beaucoup souffrir ?
Il faut, ce soir,
contempler longuement la souffrance de Joseph et de Marie. La Passion de
Jésus, qui se déroule durant cette nuit sainte du Jeudi-Saint, avait
déjà commencé par l’intermédiaire de ceux qu’Il aimera le plus au monde,
ses très saints parents, alors qu’Il n’était encore qu’un tout petit
bébé de quelques jours...
Ô Dieu d’Amour,
pour l’instant nous ne pouvons que T’adorer en silence, comme Joseph...
Nous comprendrons plus tard. |
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Cinquième mystère
joyeux-douloureux :
Le Recouvrement de
Jésus au Temple
(Luc II,
42-43 et II, 48-49)
Jésus vient
d’avoir douze ans; c’est l’âge de la majorité chez les juifs. Joseph,
son père devant les hommes, doit Le présenter aux docteurs du Temple
pour qu’Il passe ce que nous appellerions, de nos jours, son examen de
passage dans le monde des adultes. La Sainte Famille profitera des fêtes
de la Pâque pour se rendre à Jérusalem... Jésus a réussi très
brillamment son examen et Joseph a été chaleureusement félicité.
Maintenant il faut rentrer à Nazareth.
Il faut savoir que
chez les juifs, à cette époque, les hommes et les femmes ne se
mélangeaient pas lorsqu’ils voyageaient, et les enfants devaient suivre
le groupe des femmes. A l’aller, Jésus, enfant, marcha normalement avec
sa mère, chez les femmes. Au retour, Il était adulte. Marie, ne Le
voyant pas, pensa tout naturellement qu’Il était allé avec les hommes,
comme cela devait se faire maintenant. Joseph, de son côté, se dit qu’Il
était resté avec les femmes comme Il en avait l’habitude. Ce n’est que
le soir, quand les familles se réunirent, que Marie et Joseph
s’aperçurent de l’absence de Jésus qui n’était, ni chez les femmes, ni
chez les hommes...
L’Évangéliste
Saint Luc nous raconte l’émoi de Joseph et de Marie, leurs recherches
pendant trois jours, puis les retrouvailles, au milieu des docteurs.
Douleur, joie, et de nouveau, douleur : la passion de Joseph et de Marie
qui s’était quelque peu atténuée depuis le retour d’Égypte, retrouve
brusquement une acuité nouvelle : “Mon enfant, pourquoi nous as-Tu fait
cela ? Ton père et moi, nous Te cherchions tout affligés.” Il faut bien
noter le “nous” employé par Marie. La souffrance de la perte de Jésus
était aussi fortement ressentie par Joseph que par Marie.
Jésus ne répond
pas directement, mais se contente, à son tour, de poser deux questions:
“Pourquoi Me cherchiez-vous?” Puis: “Ne saviez-vous pas que Je dois être
chez mon Père ?” (ou bien selon une autre traduction : aux affaires de
mon Père.) Plusieurs choses sont à remarquer :
1-Joseph
n’intervient pas, mais exceptionnellement, et contrairement aux usages
juifs de l’époque, il laisse Marie parler.
2-Marie,
parlant de Joseph, dit à Jésus : “Ton père.” Pourquoi? Elle n’a
certainement pas oublié le mystère de la conception miraculeuse de
Jésus, mais elle sait, que tant qu’Il reste avec eux, chez eux, Jésus
doit leur être soumis. Jésus le sait aussi, Lui qui obéira fidèlement à
Joseph et à Marie pendant encore de longues années.
3-Peut-on
supposer que, pendant un court laps de temps, Jésus ait cru que son
heure d’enseigner était venue? Que sa mission pouvait commencer ? Il
parle de son Père, (avec un P majuscule) tandis que Marie nomme son père
(avec un p minuscule). Était-ce l’indication qu’Il attendait ? La
conscience de Jésus était-elle soumise aux mêmes contingences que la
nôtre ? On ne peut pas répondre. Ce qui est certain, c’est que c’est sur
l’injonction de Marie que Jésus va se soumettre à ses parents de la
terre, et rentrer avec eux...
Mais a-t-on une
idée de la souffrance de Saint Joseph quand il entendit l’enfant qu’il
avait nourri, élevé, pour qui il avait tout abandonné, pour qui il avait
même accepté l’exil, cet enfant qu’il avait tant aimé pendant douze ans,
a-t-on une idée de la douleur de Joseph quand il entendit Jésus oublier
soudain son père nourricier et se tourner vers un autre Père ? Mais
Joseph est un juste selon le Coeur de Dieu, Joseph est un humble, et
Joseph ne dit rien... Joseph se tait, comme un jour Jésus, Lui aussi, se
taira durant sa Passion.
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Mystères lumineux du Jeudi-Saint |
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Premier mystère
lumineux du jeudi-Saint :
Le Baptême de Jésus
“Le lendemain
(du
baptême de Jésus par Jean le Baptiste) Jean le Baptiste voit Jésus
venir vers lui et il dit : ‘Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés
du monde’...” (Jean 1, 29)
Les juifs qui sont
là, autour du Baptiste se tournent vers Jésus, sans cependant avoir
l’air de comprendre. Seuls deux jeunes, des fils de pécheurs du lac,
suivant les gestes et le regard du Baptiste, sortent de la foule et,
timidement, font mine de se rapprocher de l’“Agneau de Dieu”.
― Agneau
de Dieu ! appelle Jean
― Où
habites-Tu, ajoute André.
― Venez
et voyez.
Les deux jeunes
hommes suivirent Jésus et passèrent la journée avec Lui.
L’Évangile ne nous
rapporte pas ce que Jésus enseigna à ses deux futurs disciples.
Peut-être leur expliqua-t-Il les mystères renfermés dans cette
appellation: Agneau de Dieu ?
L’Agneau de Dieu,
ce fut d’abord l’agneau pascal, mangé à la hâte par les Hébreux au
moment de quitter la terre d’esclavage, l’agneau dont le sang, épandu
sur les linteaux des maisons, protégea les hébreux de la colère de Dieu
et du massacre des premiers-nés des animaux et des hommes. (Ex 12)
L’Agneau de Dieu,
c’était aussi le Serviteur Souffrant, qui viendrait, par son
sacrifice, apporter le salut à tous les hommes. (Is 53, 4-7-11) Les
juifs qui lisaient Isaïe, comprenaient-ils encore que le Messie qu’ils
attendaient c’était l’Agneau, le Serviteur souffrant qui enlève les
péchés du monde, par une mort infâme ? Ils attendaient leur Messie, et
ils étaient venus à Jean pour être purifiés, pour se préparer à
l’accueillir. Mais ils avaient oublié le Serviteur souffrant et
s’étaient forgé un Messie à leur taille, un Messie qui répondrait à
leurs attentes humaines.
Jésus passa une
journée avec André et Jean. Que leur dit-Il ? Peut-être leur
expliqua-t-Il la signification de la manducation de l’agneau pascal rôti
au feu et dont rien ne devait rester pour le lendemain. Est-ce que Jésus
leur laissa entendre qu’un jour Il serait leur nourriture? On peut le
supposer, mais on peut imaginer aussi que Jésus ouvrit simplement leur
cœur et leur esprit pour qu’ils puissent, un jour, être capables
d’accepter une réalité qu’ils ne pouvaient pas encore porter.
André et Jean ont
longuement écouté Jésus. Ils n’ont probablement pas compris le sens de
ses paroles encore cachées. Mais leur cœur s’était suffisamment ouvert
pour qu’ils puissent aller trouver des parents et des amis, et leur
annoncer :
― Nous
avons trouvé le Messie. Venez à Lui, vous aussi. |
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Deuxième mystère
lumineux du Jeudi-Saint :
Les noces de Cana
Les noces de
l’Agneau, la venue du Serviteur souffrant... Jésus avait-Il ouvert un
peu le voile qui cachait ces mystères quand Il parla longuement à André
et à Jean, après le Baptême du Jourdain ? Peut-être, mais Jésus savait
que ses futurs apôtres mettraient un très long temps avant de comprendre
les mystères du Fils de Dieu fait homme... Jésus savait qu’Il devrait
souvent reprendre ses enseignements et préparer patiemment ceux qui
deviendraient ses prêtres. Même les événements de la vie courante
seraient des occasions favorables pour ouvrir les cœurs aux mystères les
plus cachés.
Jésus et sa mère
avaient été invités à des noces, à Cana. C’étaient de jeunes amis qui
s’engageaient dans la vie... Jésus avait peut-être béni leur union,
quelques heures plus tôt, dans la synagogue. Il aurait pu repartir tout
de suite, avec ses premiers disciples, après avoir rapidement participé
à une légère collation; personne ne se serait offusqué car Il était
accompagné de quelques amis qui ne connaissaient pas la famille en fête.
Mais Jésus s’était attardé; mieux, Il était resté jusqu’au lendemain,
car, chez les juifs de cette époque, les festivités nuptiales duraient
plusieurs jours.
Jésus avait béni
les jeunes mariés... Il avait félicité leurs parents. Maintenant, assis
entre sa mère et le père de la mariée si heureux du bonheur de sa
“petite”, Il bavardait joyeusement. Voici que, sur un signe de la maman
de la mariée, Marie se lève en souriant et s’en va vers le cellier. Elle
revient bientôt et se penche vers Jésus :
― Ils
n’ont plus de vin...
― Femme,
que puis-je y faire ? Ce n’est pas le moment...
Marie ne dit rien
et s’assoit. Elle désigne simplement du regard les disciples qui sont un
peu plus loin... Que voulait donc dire le regard muet de Marie ? Jésus
se lève, s’en va vers ses disciples, et leur dit :
― Venez
avec Moi.
La suite, on la
connaît. L’eau apportée par les serviteurs et les disciples fut changée
en vin. Jésus manifestait sa gloire, et ses disciples crurent en Lui.
Jésus quitta la noce discrètement, en disant aux disciples qui Le
suivaient :
― Souvenez-vous
toujours de ce que Je viens de faire. Rappelez-vous aussi, qu’en des
temps de détresse, Dieu a ordonné aux familles de son peuple de
sacrifier un l’agneau innocent. Le sang de ces agneaux sans tache,
répandu sur le bois des portes, a sauvé de l’Ange exterminateur tous les
premiers-nés des hébreux avant que Moïse ne les conduise jusqu’à la mer
qu’ils traversèrent à pied sec.
Il y a ici, près
de vous, bien plus que l’agneau pascal qui sauva le peuple. Il y a avec
vous le seul véritable Agneau de Dieu. L’eau est devenue du vin. Ce vin
que je vous ai donné est l’image du sang du véritable Agneau de Dieu
qui, un jour, sera sacrifié et dont le sang sera répandu pour le salut
du monde entier.
Les disciples se
regardent : ils n’ont pas très bien compris ce que leur Maître a voulu
dire. Jésus n’ajoute rien; ils comprendront plus tard. |
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Troisième mystère
lumineux du Jeudi-Saint :
L’enseignement de
Jésus
“Vous me
cherchez,
dit Jésus, non
parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des
pains et avez été rassasiés... Vraiment, Moïse ne vous a pas donné le
pain du Ciel. C’est mon Père qui vous donne, du ciel, le pain
véritable... le pain qui donne la vie au monde.”
― Seigneur,
donne-nous toujours de ce pain-là.
― Je
suis le pain de vie. Qui vient à Moi n’aura plus faim, et qui croit en
Moi n’aura plus jamais soif...”
(Jean 6, 32-59)
Une foule
nombreuse avait suivi Jésus, et le soir venu, les milliers de personnes
qui se trouvaient là avaient faim. Jamais ils ne pourraient rentrer chez
eux sains et saufs. Alors Jésus les avait tous nourris, avec cinq pains
d’orge et deux petits poissons. Puis Jésus, “sachant qu’ils allaient
venir pour le faire Roi, s’enfuit tout seul sur la montagne.”
Les disciples s’en
allèrent aussi... Ils montèrent dans des barques pour aller de l’autre
côté du lac, mais les vents étaient contraires... Dans la nuit, Jésus
les rejoignit en marchant sur les eaux... Et voici qu’ils étaient
arrivés sur le rivage, là où justement ils voulaient aller. Le
lendemain, la foule les rejoignit... Et Jésus leur parla du Pain de vie.
Mais Jésus savait qu’ils ne croyaient pas qu’Il était venu du Père... Et
puis que voulait donc dire par ces paroles : “Je suis le pain
descendu du Ciel ?” N’était-Il pas le Fils du charpentier ?
Mais Jésus
insistait : “Je suis le pain de la vie... Je suis le pain vivant qui
est descendu du Ciel... En vérité je vous le dis, si vous ne mangez la
chair du Fils de l’Homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en
vous... Car ma chair est une vraie nourriture, et mon sang est un vrai
breuvage.”
Non, vraiment, ces
paroles sont trop dures à entendre. Cet enseignement n’a pas de bon
sens... Beaucoup de disciples s’en allèrent ce jour-là, et Jésus resta
avec les douze :
― Voulez-vous
partir, vous aussi ?
― Seigneur,
répondit Simon-Pierre, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie
éternelle. Et nous, nous avons cru et nous savons que Tu es le Saint de
Dieu.
Les apôtres
restèrent avec Jésus. Ils écoutèrent ses enseignements et s’efforçaient
de les retenir, même s’ils ne les comprenaient pas toujours. |
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Quatrième mystère
lumineux du Jeudi-Saint :
La Transfiguration
Les trois apôtres
viennent d’achever l’ascension de la montagne. Jésus est à quelques
mètres d’eux, déjà en prière. Les apôtres ont l’habitude de voir Jésus
prier, et ils s’approchent de Lui. Mais soudain ils s’arrêtent: Jésus
qui est devenu éblouissant de lumière, n’est plus seul... Deux hommes
l’entourent, et les trois apôtres comprennent que ce sont Moïse et Élie
qui parlent avec Jésus et L’interrogent: ils posent à Jésus d’étranges
questions sur sa Passion prochaine, sur les souffrances qu’on Lui fera
subir, sur l’abandon dans lequel Le laisseront tous ses amis.
Les apôtres
écoutent muets de stupeur, et contemplent, extasiés, cette scène
étrange... Moïse porte un agneau dans ses bras, un agneau déjà immolé
dont le sang s’écoule lentement. Élie désigne près de lui une cruche
d’eau et un pain frais. Soudain les trois disciples pensent à des
événements qu’ils ont récemment vécus: l’eau changée en vin, les pains
multipliés. Ils se souviennent aussi de l’agneau pascal que chaque
famille doit immoler le soir qui commémore le salut des Hébreux et le
passage de la mer à pied sec...
Jésus est entre
Moïse et Élie qu’Il enveloppe de sa lumière. Jésus semble rassembler
dans son être tout entier le pain et l’eau changée en vin qu’Élie Lui
présente, et l’Agneau immolé qui saigne lentement. Le Cœur de Jésus
rayonne d’amour et de lumière: le pain semble se multiplier en
d’innombrables parcelles qui s’en vont vers tous les horizons. Le Cœur
de Jésus se confond avec l’Agneau dont le sang répandu inonde la terre.
Les apôtres sont subjugués et leur cœur brûle d’un nouvel amour encore
inconnu d’eux. Ils ont l’impression étrange de ne faire plus qu’un avec
Jésus. Ils sont si bien, si heureux, que Pierre ne peut s’empêcher de le
faire remarquer :
― Seigneur,
comme il fait bon ici !...
Mais une forte
voix venue du ciel le fait taire :
― Celui-ci
est mon Fils, mon Aimé. Écoutez-Le.
Les apôtres se
prosternent, soudain effrayés. Leur prosternation dura longtemps et
Jésus, seul, dut les rassurer. Il faut redescendre et reprendre la vie
normale, la vie de tous les jours. Sur le chemin, Jésus répéta ce
qu’avaient dit Moïse et Élie: le Fils de l’Homme devait beaucoup
souffrir, Il serait délaissé, abandonné de tous. Le Serviteur souffrant
dont Isaïe parlait, c’était Lui.
Oui, Jésus allait
bientôt quitter cette terre, dans des conditions atroces, mais Il ne
laisserait pas ses amis orphelins... Il deviendrait leur nourriture et
leur boisson, ainsi qu’Il l’avait déjà annoncé, après la multiplication
des pains... Jésus, une nouvelle fois annonce son Eucharistie, ce que
Moïse et Élie venaient de figurer devant eux.
Pierre, Jacques et
Jean ne comprirent pas, mais ils gardèrent ces choses dans leur cœur. |
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Cinquième mystère
lumineux du Jeudi-Saint :
L’Eucharistie
L’Eucharistie,
c’est le Mystère de l’Amour qui nous dit : “Me voici, aimez-Moi !” C’est
le mystère de l’Espérance des hommes que le Christ livré dans son
Sacrifice total nous révèle par sa Résurrection. C’est le Mystère de foi
par lequel Jésus nous dit : “Je suis là, vraiment, croyez en Moi et
aimez-Moi.”
L’Eucharistie,
c’est le mystère immense qui met Dieu à notre portée, qui rend l’Infini
fini, qui rend l’Invisible visible, qui rend l’Intouchable palpable.
L’Eucharistie, c’est Jésus qui, chaque jour nous redit: ”Venez à Moi, Je
suis la Voix, la Vérité, la Vie. Oui, venez à Moi, et vous vivrez, et
vous aurez la vie éternelle...”
Mais que s’est-il
réellement passé ce jour-là, dans la salle du Cénacle ?...
Le repas de la
Pâque juive, qui réunissait Jésus et ses apôtres s’achevait dans la
joie. Et tous chantaient :
― Que
Dieu soit loué! Que Dieu soit béni! Rendons grâce à Dieu notre Père...
Que soit béni le Nom de Dieu !
À peine un psaume
ou un hymne, était-il achevé que Pierre en entonnait un autre. Jésus
aussi rendait grâce... Tout était joie et la fatigue de la journée était
oubliée. Jésus souriait d’un étonnant sourire d’amour :
― Mes
amis, dit Jésus, j’ai désiré d’un si grand désir manger cette Pâque avec
vous. J’aime vous voir heureux avec Moi, mais l’Heure dont Je vous ai si
souvent parlé est arrivée. Je dois partir.
― Non,
s’écrie Pierre, Tu ne vas pas partir !
― Seigneur,
gémit Jean, ne pars pas, nous T’aimons. Comment pourrions-nous vivre
sans Toi ?
― C’est
vrai, Jésus, affirme Matthieu, nous Te devons tout.
― Et
Tu as les paroles de la vie éternelle, continuent le Zélote et les deux
Jacques. Les autres confirment en hochant la tête.
Jésus regarde ses
apôtres :
― Mes
amis, ne vous inquiétez pas. Je dois retourner vers le Père, mais je ne
vous laisserai pas orphelins. Je vous enverrai le Consolateur. Mais
maintenant c’est l’Heure, c’est mon Heure. Jean, s’il te plaît, approche
le pain et la coupe de vin.
Jean se lève,
donne le pain à Jésus et met la coupe de vin à portée de ses mains, puis
se rassied tout près de Jésus, presque contre Lui.
Jésus semble
regarder au loin, d’un étrange regard de prophète, et ce regard
intérieur est accompagné d’un sourire qui n’est plus de la terre. Jésus
est comme en extase, comme s’Il voyait le Père, comme s’Il était déjà
avec Lui :
― Père,
glorifie ton Fils pour que ton Fils Te glorifie. Père je sais que Tu
m’exauce toujours...
Jésus sait qu’Il
va vers sa Passion sanglante... mais pour rester éternellement présent
parmi les hommes qu’Il aime, voici qu’Il prend le pain :
― “Prenez,
et mangez, ceci EST mon Corps, mon Corps livré pour vous... Prenez, et
mangez-en tous.”
Jésus prend aussi
le vin et rend grâce :
― “Prenez
et buvez-en, tous, ceci est mon sang, -ma vie- versé pour vous. Faites
ceci en mémoire de Moi.”
Une extase d’amour
unit les apôtres à leur Maître, à Dieu. Les apôtres n’ont pas bien
compris ce qui vient de se passer, mais leur être tout entier est inondé
de joie, d’un bonheur inexprimable : ils sentent combien ils sont unis à
Jésus, combien ils ne font qu’un avec Lui et entre eux, ils sentent la
présence de Dieu au milieu d’eux, et ils comprennent aussi que cette
union qui les lie à Jésus, à Dieu, émane directement du Maître adoré.
L’instant est
solennel, l’Amour est là. |
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Mystères douloureux, de
l’Eucharistie
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Premier mystère
douloureux, de l’Eucharistie:
Le Lavement des
pieds
(Jean XIII, 1-5)
Jésus sait que son
Heure, cette Heure qu’Il désirait tout en la redoutant, Jésus sait que
son Heure est arrivée. Jésus qui avait aimé les siens qui étaient en ce
monde, Jésus qui avait aimé tous les siens, nous y compris, Jésus qui
nous avait tant aimés, nous aima jusqu’à la fin.
Jésus va nous
aimer jusqu’à la mort, et la mort sur la Croix, la mort la plus
ignominieuse qu’on pouvait imaginer à cette époque. Mais auparavant, Il
a une incroyable leçon d’humilité à nous enseigner : il va laver les
pieds de ses disciples.
Dans les pays du
Moyen-Orient, souvent chauds et très secs, aux routes poussiéreuses et
arides, il était de coutume de laver les pieds des voyageurs quand ils
s’arrêtaient, ou de ses invités qui avaient dû marcher longtemps avant
d’arriver, pour les reposer et les rafraîchir. Mais cette tâche était
réservée aux esclaves ou aux serviteurs du plus bas niveau, aux
serviteurs sans grade.
C’est cette tâche
de serviteur sans grade que Jésus va effectuer, sur ses disciples...
On connaît les
réactions de Pierre, et la réponse de Jésus : “Si je ne te lave pas,
tu n’auras pas de part avec moi.” Nous, nous savons de quelle part
il s’agit. Pierre ne pouvait pas encore le savoir, et Jésus lui apprend
que pour Le recevoir, il faut être très pur dans son coeur et dans son
âme. Jésus, pour mieux se faire comprendre, utilise un symbole, une
parabole, car le Lavement des pieds, c’est vraiment une parabole en
action. En enseignant la pureté Jésus enseigne aussi la charité et
l’amour envers son prochain, Jésus enseigne la valeur du service.
Prenons le temps
de méditer longuement et en silence la parabole du Lavement des pieds et
l’enseignement de Jésus qui y est contenu. |
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Deuxième mystère
douloureux, de l’Eucharistie :
La douceur et
l’humilité de Jésus
(Jean XIII, 12-17)
Maintenant les
apôtres sont tous purs, sauf Judas... Jésus vient de prendre la place du
serviteur, mais Il reste le Maître et Seigneur : “Vous m’appelez
Maître et Seigneur et vous faites bien, car vraiment je le suis...”
Il est temps pour
Lui d’expliquer son geste à des disciples quelque peu désemparés.
”Si donc Moi,
le Maître et Seigneur, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez
vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné un exemple
pour que vous fassiez, vous aussi, ce que j’ai fait pour vous. Vraiment,
vraiment je vous le dis, un serviteur n’est pas au-dessus de son maître,
ni un messager supérieur à celui qui l’a envoyé.”
Cet enseignement
du Seigneur est difficile à comprendre, et les apôtres ne l’ont pas
compris. Ils ne le comprendront que plus tard, quand l’Esprit leur aura
ouvert leur intelligence humaine, toujours lente à croire. Aujourd’hui,
soir du Jeudi Saint, et même après la Résurrection, ils en sont encore à
chercher qui est le plus grand parmi eux, ou à espérer la restauration
du Royaume d’Israël.
Devenir des
serviteurs quand on a longtemps espéré être des ministres, n’est pas
chose facile. Seul Jésus, Dieu fait homme, pouvait se risquer à un tel
enseignement et se faire serviteur. Pour préparer ses apôtres à la
grande épreuve de sa Passion, l’humiliation suprême.
L’humilité n’est
pas une vertu qui s’acquiert facilement. Méditons d’abord l’humilité de
Jésus. Lui fera le reste en nous, Lui seul pourra rendre notre coeur
semblable au sien, son Coeur doux et humble. |
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Troisième mystère
douloureux, de l’Eucharistie :
La Cène du Seigneur
(Marc XIV,
22-25) et ( I Cor XI, 23-29)
Jésus vient de
donner à ses disciples un enseignement difficile et inattendu;
maintenant, Il célèbre avec eux les rites de la Pâque juive. Mais ses
ennemis sont proches, sa Passion est imminente : il est temps pour Jésus
de remplacer le rite ancien par un rite nouveau. Désormais il n’y aura
plus de sacrifices d’animaux; la Victime pascale, ce sera Lui,
éternellement présent dans son Sacrifice sans cesse renouvelé.
“Pendant qu’ils
mangeaient, Il prit du pain, il dit la bénédiction, le rompit et le leur
donna en disant : ‘Prenez, ceci est mon Corps’. Puis Il prit une coupe,
rendit grâce, la leur donna et ils en burent tous. Et Il leur dit: ‘Ceci
est mon Sang, le Sang de la Nouvelle Alliance, qui sera versé pour la
multitude’. En vérité, je vous le dis, jamais plus je ne boirai du fruit
de la vigne jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le Royaume de
Dieu.”
Ici, il convient
d’adorer les paroles de Jésus. Jamais rien d’aussi grand n’avait été
accompli sur la terre. Et le pain de son Corps sera multiplié à l’infini
jusqu’à la consommation des siècles... Le vin de son Sang, aussi.
Adorons ce Sacrement avec un profond respect, car c’est Dieu qui est
présent parmi nous.
Adorons Jésus
présent dans l’Eucharistie. Sachons qu’on ne doit pas participer
indignement au repas pascal. Saint Paul l’avait bien compris, lui qui
met en garde les Corinthiens irrespectueux, c’est-à-dire souvent nous
tous : “Pour moi, j’ai appris du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai
transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain et,
après avoir rendu grâce, il le rompit et dit : ‘Ceci est mon Corps livré
pour vous; faites ceci en mémoire de moi’. De même, après le repas, il
prit la coupe en disant : ‘Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon
sang; chaque fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi’.
Chaque fois, donc, que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous
annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi
quiconque mange le pain et boit la coupe du Seigneur indignement sera
coupable envers le Corps et le Sang du Seigneur.
Que chacun,
donc, s’éprouve soi-même... car quiconque mange et boit sans discerner
le Corps et le Sang du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation.”
Ces paroles se
passent de commentaires. Elles devraient nous inciter à recevoir Jésus,
dans son Eucharistie, avec beaucoup plus de respect que nous le faisons
trop souvent, de nos jours. |
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Quatrième mystère
douloureux, de l’Eucharistie :
Le chemin vers le
Père
(Jean XIV,
1-4, Jean XIV, 6 et 9)
Jésus console ses
apôtres. Il va vers le Père où les demeures sont nombreuses, et chez le
Père, Il va leur préparer une place. Puis il reviendra vers eux et les
prendra avec Lui. Jésus ajoute : “ Là où je vais, Vous savez le
chemin.”
Pauvres apôtres
qui n’ont encore rien compris. Qui n’ont pas compris que, pour aller
chez le Père, le chemin, c’était Lui, Jésus. Jésus est le chemin, la
vérité, la vie... Qui a vu Jésus a vu le Père, qui suis Jésus, va vers
le Père.
Jésus quitte ses
apôtres, Il leur fait des adieux, des adieux douloureux pour eux qui ne
comprennent pas. Et cela, cette attitude des apôtres, c’est rassurant
pour nous. C’est rassurant pour nous de voir que les apôtres, qui
viennent de vivre pendant trois ans avec Jésus, qui ont écouté tous ses
enseignements, n’ont pas encore compris.
Ne soyons pas
étonnés que, comme eux, nous ne comprenions pas toujours le langage de
Jésus. Comme l’esprit des apôtres, nos esprits sont lents à croire et
lents à comprendre... Mais n’oublions jamais que Jésus est l’Amour, et
qu’Il est le chemin, la vérité, la vie.
Jésus,
apprends-nous à T’écouter, à Te comprendre, et à marcher avec Toi sur
ton Chemin de Vérité et de Vie. |
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Cinquième mystère
douloureux, de l’Eucharistie :
Jésus promet
l’Esprit-Saint, le Consolateur
(Jean XIV, 15-18)
Le repas pascal
est presque achevé. Jésus poursuit son enseignement devenu plus intense,
plus dramatique car son Agonie est déjà commencée. Les apôtres ne
comprennent toujours pas, mais ils sont tristes, horriblement tristes,
et l’annonce du départ de Jésus les enveloppe comme d’une chape de
plomb. Ils ne comprennent pas, mais leur peine est immense car l’Agonie
de Jésus se communique à eux sans qu’ils sachent comment. Jésus alors va
les consoler.
Avant de
continuer, remarquons la bonté de Jésus. C’est Lui, le Rédempteur qui va
mourir, dans les conditions atroces que nous connaissons. C’est Lui qui
va souffrir, et Il sait comment. Et c’est Lui qui console ses apôtres...
Non Jésus ne les
laissera pas orphelins. Il prie pour eux le Père de leur envoyer un
autre Paraclet, un Consolateur... l’Esprit de vérité.
Jésus est l’Amour,
et Il envoie l’Amour, l’Esprit du Père et du Fils, son Esprit. L’Esprit
Saint consolera les apôtres désemparés et les enverra porter la Bonne
Nouvelle à toutes les nations...
L’Agonie
douloureuse commence. Jésus va vers sa Passion, Jésus va mourir. C’est
l’heure terrible entre toutes, celle de la Puissance des Ténèbres...
Mais Jésus ne pense qu’à consoler ses disciples, et, à travers eux, à
nous consoler. Car Jésus est Amour, et la joie de la résurrection n’est
plus très loin. |
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Mystères glorieux-douloureux
La Gloire de la Croix
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Premier mystère
glorieux-douloureux :
La mort de Jésus
(Jean XIX, 31-38)
Jésus est sur la
Croix et Jésus va mourir. Durant toute sa Passion, Il n’a pensé qu’aux
autres: à son peuple égaré, à sa patrie aveuglée, aux femmes de
Jérusalem, à sa Mère, à Saint Jean, au Bon Larron... Il a prié pour ses
ennemis, et Il a pardonné. Il a pensé à son Père aussi, à son Père dont
Il accomplissait la sainte Volonté, cette Volonté terrible dont Il a
respecté jusqu’aux moindres détails : “Père, tout est accompli !”
Tout est accompli
et Jésus peut mourir... Ce sera fait dans quelques minutes.
Jusqu’à présent
Jésus s’est tu, Jésus ne s’est jamais plaint. Pourtant, juste au moment
de retourner au Père, de Lui rendre l’Esprit, Jésus qui a tout accompli,
Jésus prononce deux plaintes : “J’ai soif!” et “Père, pourquoi
m’as-Tu abandonné ?”
Jésus a soif, une
atroce soif physique, mais aussi une intense soif de notre salut et des
âmes pour qui Il meurt sur la Croix.
Jésus appelle le
Père qui semble L’avoir abandonné afin de rendre sa souffrance plus
totale et son sacrifice plus parfait. Car il fallait que Jésus connût
jusqu’à l’horreur de nos désespoirs. Jésus va mourir, Jésus meurt...
Dans quelques secondes son âme aura quitté son Corps meurtri, blessé,
torturé, disloqué, écartelé, martyrisé jusque dans ses fibres les plus
profondes. Son Cœur pourra s’ouvrir et nous donner l’Amour, et nous
donner l’Esprit.
Jésus meurt...
dans un déchirant silence. La terre et la nature se taisent et pleurent.
Même ses ennemis se taisent et ne ricanent plus. Jésus meurt. Il fait
nuit... Tout se tait...
Tout se tait,
quand soudain...
Tout se tait car
Jésus va mourir... Mais avant que son âme ne quitte complètement sa
nature humaine, avant que la nature hurle sa douleur dans un effroyable
tremblement de terre doublé d’un foudroyant orage, Jésus pousse un grand
cri.
On a beaucoup
épilogué sur ce cri. On lui a fait dire beaucoup de choses. En fait,
quand Jésus a remis son âme entre les mains du Père, quand l’âme de
Jésus, dont la volonté est restée fidèle jusqu’au bout à la Volonté du
Père, est sur le point de quitter son Corps, alors, ce corps humain, ce
lambeau de corps humain qui n’est plus soutenu par une volonté divine,
ce corps qui est en train de mourir dans les pires souffrances qu’on
puisse imaginer, ce corps va brusquement se détendre et crier sa douleur
et sa détresse infinies.
Jésus qui meurt ne
peut plus retenir sa douleur humaine et un grand cri s’exhale. Que
crie-t-Il ? “Maman !...” comme crient tous ceux qui vont mourir, qui
meurent dans de grandes douleurs, dans un délaissement total. Ou bien
crie-t-il: “Abba! Papa, pourquoi M‘as-Tu ainsi délaissé?” Comme nous
comprenons ces paroles, nous dont la plus grande douleur est de n’être
pas aimés, ou plutôt de croire que nous ne sommes pas aimés, que nous
sommes abandonnés, laissés seuls avec notre détresse. Ou bien, au moment
de mourir, Jésus a-t-Il encore pensé à nous et permis le jaillissement
de ce cri, dans la détente de son corps torturé ? “J’ai soif! soif de
Vous qui ne Me comprenez pas, soif de vous qui ne voulez pas vous
sauver, soif de vous qui refusez l’amour de l’Amour, soif de vous ô mes
amis que J’aime.”
Quel qu’il soit,
ce grand cri de Jésus a glacé d’effroi l’univers tout entier. Ce grand
cri de Jésus a transpercé le monde, a traversé les siècles. Le voici
parmi nous. Et le voici chez nous, ce grand cri de Jésus, ce cri de la
détresse humaine, de la misère humaine.
Entendez-vous ce
cri terrible qui traverse les siècles? Entendez-vous ce cri de l’agonie
des hommes ? Entendez-vous ce cri des peuples affamés ? Entendez-vous ce
cri des enfants sans pasteur ? Entendez-vous l’appel des victimes des
guerres, des femmes abandonnées, des enfants qu’on égorge ?
Entendez-vous le cri des hommes qui cherchent Dieu, qui courent après
Dieu qu’on leur cache. Entendez-vous le cri des mondes déchirés, des
mondes assoiffés, des peuples sans travail, ou de ceux écrasés par de
lourdes richesses, des richesses insupportables car fabriquées avec le
sang des pauvres, le sang des malheureux ? Entendez-vous ce cri, ce
grand cri de Jésus? Entendez-vous ? Entendez-vous ?
Le grand cri de
Jésus a traversé les mondes, a traversé les siècles. Nous l’entendons
encore : il est là, dans nos coeurs.
Jésus, nous
entendons ton cri, ton grand cri de ta mort. Mais ton cri de détresse,
c’est le cri de ta gloire.
Jésus, nous
entendons ton cri, ton grand cri, le grand cri de ta gloire, le cri de
ta victoire. Ton cri est glorieux, Jésus, car, dans sa douleur immense
il annonce déjà le jour de ta Résurrection. Non, Jésus n’est pas mort,
Jésus vit pour toujours, Jésus est toujours là... Ton cri est glorieux,
Jésus, car il annonce aussi ton retour parmi nous, ton retour dans la
Gloire. Grande est ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ, ô Croix de
Jésus-Christ !
Jésus, nous
faisons silence et nous adorons... |
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Deuxième mystère
glorieux-douloureux :
Jésus est descendu
de la Croix
(Jean XIX, 38-42)
Tout est fini:
Jésus est mort, et bien mort. D’ailleurs un soldat romain vient de Lui
transpercer le Coeur : il en est sorti du sang et de l’eau. Saint Jean
en témoigne. Le coeur de Marie est, lui aussi, comme le Coeur de son
Fils, transpercé d’un glaive, le glaive annoncé trente trois ans plus
tôt. Marie est anéantie, Marie pleure.
On peut et on doit
contempler et méditer longuement la passion de Marie, mais il semble
qu’aujourd’hui on doive procéder à deux réhabilitations : celle de
Nicodème et celle de Joseph d’Arimathie. Deux réhabilitations
nécessaires, car ceux qui en sont l’objet, deux convertis dirions-nous
aujourd’hui, sont une des gloires de Jésus.
Les Évangélistes
ne sont pas très tendres avec eux. Nicodème, c’est ce docteur de la Loi
qui vint trouver Jésus, de nuit, par crainte des juifs. Il voulait en
savoir davantage sur Jésus, mais sans que cela se sache. C’était un
savant, n’est-ce pas ?... et un homme ayant de grandes responsabilités
dans le gouvernement. Jésus répondra à ses questions, mais après lui
avoir fait comprendre qu’il n’a pas compris grand’chose aux Écritures :
“Tu es maître en Israël, et tu ne connais pas ces choses ?”
Quant à Joseph
d’Arimathie, c’était un Ancien, c’est-à-dire un membre éminent du
Sanhédrin. Il était disciple de Jésus, nous dit Saint Jean, mais en
secret, par crainte des juifs.
Ils nous sont bien
sympathiques, au fond ces deux hommes, ces hommes pas très braves...
Pourtant, ce sont eux, et eux seuls, qui vont avoir le courage d’aller
trouver Pilate pour lui demander le corps de Jésus.
Du courage, il
leur en fallait, en effet. D’une part, en allant trouver Pilate, ils se
souillaient au yeux des juifs pieux et ne pourraient plus célébrer la
Pâque. D’autre part, ils manifestaient ainsi clairement qu’ils étaient
disciples de Jésus au moment même où ce dernier venait d’être condamné à
mort et exécuté. C’est certain, ils seraient rejetés par les membres du
Sanhédrin, et peut-être, eux aussi, condamnés à des peines infâmantes.
D’autant plus que l’un d’eux, Joseph, aura l’audace, non seulement
d’aller voir Pilate et de réclamer le corps, mais de procéder lui-même à
la descente du corps, et surtout de déposer ce corps dans son propre
jardin, dans son propre tombeau !
Oui ! Joseph comme
Nicodème avait bien compris la parole de Jésus : “Il vous faut
renaître de nouveau pour voir le Royaume de Dieu.” Et ils la
mettaient en pratique, cette parole, et certainement, au fond de leur
coeur, ils attendaient déjà le retour glorieux du Seigneur. |
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Troisième mystère
glorieux-douloureux :
Jésus est porté au
tombeau. Le Samedi-Saint
Joseph d’Arimathie
et Nicodème doivent se hâter de préparer le corps de Jésus et de
procéder à un commencement d’embaumement, à la manière des juifs de
l’époque. Il faut se hâter, car la Pâque approche, et ce Sabbat est
solennel. On procède à une toilette sommaire de Jésus, on entoure le
corps dans un suaire, et on le dépose sur la table de pierre. Des femmes
regardent : après-demain elles viendront terminer le travail et
l’embaumement. Marie pleure toujours, mais elle se soumet à la Loi de
son peuple, et elle quitte le tombeau, et son Fils, avec les autres.
Samedi-Saint ! Ce
jour est pour nous, chrétiens, un jour dit a-liturgique. Pendant toute
la journée nous attendons la veillée pascale qui célébrera la
Résurrection de Jésus. Pour nous, c’est facile, car nous savons que
Jésus est ressuscité. C’est d’ailleurs la seule raison de notre présente
méditation. Mais essayons de nous mettre un peu à la place des
contemporains de Jésus, et surtout de ceux qui ont vécu la Passion de
très près.
Marie a le cœur
brisé car il a été transpercé par le glaive annoncé trente ans plus
tôt... Marie souffre, Marie est triste, Marie pleure, et pourtant Marie
espère. Marie espère car son Fils a promis qu’Il ressusciterait, dans
trois jours, mais, hélas! trois longs jours. Et les heures, les minutes
sont si lentes à s’écouler; et elle est tellement impatiente de Le
revoir... de L’embrasser, de Le couvrir de baisers. Marie espère, Marie
a confiance, Marie garde la foi et elle console tous ceux qui viennent à
elle... tristes et désespérés.
Marie console les
femmes restées près d’elle. Marie console Marie-Madeleine qui ne sait
plus où elle en est. Marie console les apôtres, ceux qui sont revenus
vers elle, ceux qui viennent pleurer sur son coeur de Maman.
Qui sont-ils ces
apôtres revenus au Cénacle? Il y a Jean, bien sûr, mais Jean est un peu
désemparé, et il pleure; il pleure, sans pouvoir s’arrêter, comme un
enfant qu’il est encore. Et puis il y a Pierre, toujours sous le choc de
son reniement. Il a conscience de sa faute, le pauvre Pierre et il ne
sait que pleurer dans son coin, à l’abri du regard des autres... Il y a
Jacques et Jude, les cousins. Ils sont un peu déçus: ils avaient rêvé
d’une grande aventure, et voilà que tout s’est écroulé. Il y a aussi les
disciples qui viennent d’Emmaüs et qui pensent à s’en aller : pourquoi
rester à Jérusalem, maintenant qu’Il est parti Celui qui devait
restaurer la Royauté à Jérusalem ?
Et il y a les
autres qui, par décence ne veulent pas encore quitter la Mère. Et puis,
il paraît que la ville de Jérusalem n’est pas sûre: mieux vaut ne pas
trop se montrer... Ils sont tristes, ils ont peur, ils ont perdu tout
courage et leur belle arrogance s’est bien vite envolée. Et puis, ils ne
sont pas très fiers d’eux, eux qui ont fui quand Jésus avait besoin
d’eux, eux qui étaient si sûrs d’eux quand il n’y avait aucun danger...
Marie console les
uns et les autres, et ranime la foi défaillante. Les heures passent.
Pour Marie, c’est l’espoir qui grandit. Pour les autres, c’est le
désespoir qui s’installe, ou s’il y a encore un peu d’espoir, grâce à
l’espérance, à la foi de Marie, cet espoir est encore bien faible...
Les Évangélistes
ne disent rien de la journée du Samedi-Saint, journée banale d’un Sabbat
terrible, durant lequel on n’avait rien d’autre à faire qu’à attendre...
Attendre, prier et espérer. |
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Quatrième mystère
glorieux-douloureux :
Résurrection de
Jésus
(Jean XX, 11-17)
La nuit a été
difficile. Malgré eux, tous ceux qui étaient restés avec Marie,
tombaient de sommeil ; ils commençaient aussi à avoir faim. Au petit
matin, le Sabbat étant terminé, les femmes se mirent à préparer les
aromates pour terminer l’embaumement du Corps de Jésus.
Et puis, très tôt,
pendant qu’il n’y a encore personne dans les rues, elles s’en vont au
tombeau. Seule une pauvre femme éplorée mais qui fut tellement amoureuse
de Jésus vivant, seule Marie-Madeleine a le courage d’entrer dans le
Tombeau ouvert. Mais le Tombeau est vide, on a enlevé le Corps de
Jésus... Marie-Madeleine se précipite pour informer Pierre et Jean, et
elle retourne au Tombeau...
On connaît bien la
scène... qu’il convient de méditer. Jésus est ressuscité. Jésus a
rencontré sa Mère: l’Évangile ne le dit pas, mais il est impossible
d’imaginer le contraire. Maintenant Jésus va pouvoir se manifester
ouvertement au monde. Mais Il choisit ses élus pour les consoler, Il
choisit ceux qu’Il va rencontrer maintenant qu’Il est ressuscité. Il
choisit soigneusement ceux qu’Il aime et à qui Il va donner des
enseignements majeurs. Et la première personne que Jésus va rencontrer,
c’est Marie-Madeleine, c’est une pécheresse, une pécheresse publique,
une femme longtemps méprisée; c’est une femme repentie, une femme qui a
pris conscience de ses péchés, de ses fautes, mais une femme qui a
beaucoup aimé.
Jésus ressuscité
se montre d’abord à Marie-Madeleine, la pécheresse qui L’a tellement
aimé, la pécheresse repentie qui était au pied de la Croix, avec Marie:
la Maman, et Jean. Une femme pécheresse mais repentie, une femme
amoureuse de Dieu Incarné. Une femme que le péché a rendue humble et
ouverte à l’amour de Jésus, à l’Amour de Dieu. Une simple femme que le
repentir a brisée dans son âme et dans son coeur, mais une femme qui
aime, qui aime Jésus.
Souvenons-nous
toujours que Jésus est venu pour les pécheurs, pour les petits, pour les
malades. Jésus est venu pour nous tous, sans exception, quelles que
soient nos misères, quels que soient nos péchés, car Jésus, Fils du Dieu
Vivant, Jésus est Celui qui nous aime.
Marie-Madeleine
est comblée, Marie-Madeleine, maintenant est heureuse, et
Marie-Madeleine se souvient des paroles de Jésus : “Le troisième jour
je ressusciterai.” |
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Cinquième mystère
glorieux-douloureux :
La Parousie. Le
triomphe de l’Agneau
(XV,
3-4 et XIX, 6-9)
Grande est ta
Victoire, ô Croix de Jésus-Christ ! Grande est ta victoire, Jésus, mais
cette victoire, c’est la victoire de la Croix, c’est la victoire de
l’Amour, et c’est une victoire si douloureuse.
J’entends ton cri,
Jésus, c’est le cri de ta Gloire, le cri de ta Victoire. Car grande est
ta Victoire, ô Croix de Jésus-Christ !
Grande est ta
Victoire, ô Croix de Jésus-Christ, car l’Agneau est debout, car la mort
est vaincue, car l’Enfer est vaincu. Grande est ta Victoire car Jésus
est vivant, Vivant-Ressuscité, Premier-Né d’entre les morts. Jésus est à
jamais vivant, à jamais parmi nous, à jamais glorieux !
Grande est ta
victoire, Jésus Ressuscité, Tu as vaincu la mort, Tu nous as guéris du
péché, Tu nous as guéris de la haine, puisque Tu es l’Amour, l’Amour
venu chez nous, venu pour nous sauver. Grande est ta Victoire, Jésus
Ressuscité, Jésus Sauveur des hommes, Jésus Tête du Corps mystique,
Coeur de ton Église à jamais vivante, à jamais glorifiée, aimée de Dieu
pour les siècles sans fin. Grande est ta Victoire, ô Croix de
Jésus-Christ !
L’Agneau est
debout sur la Montagne de Sion, l’Agneau est vainqueur, l’Agneau est
Glorieux, et l’Agneau peut régner. Et tous les hommes, les vivants et
les morts, peuvent chanter sans fin la Gloire du Seigneur, le Règne de
l’Agneau triomphant.
L’Agneau
Triomphant est debout, Vainqueur de Satan, Vainqueur du mal, Vainqueur
de la haine. L’Agneau Triomphant peut régner. Et les vivants peuvent
chanter son Cantique : “Grandes, admirables sont tes oeuvres,
Seigneur, Dieu tout-puissant! Justes et véridiques sont tes voies, ô Roi
des nations ! Toi seul, Tu es Saint ! Toi seul Tu es le Seigneur !”
L’Agneau est
vainqueur, et avec Lui tous les siens, tous ses fidèles, tous ses amis,
tous ses saints, tous ceux qui furent amoureux de Lui sur la terre et
qui le seront éternellement dans les Cieux, avec Lui... Dans les siècles
sans fin !
L’Agneau
triomphant est debout, Il prend possession de son Règne. L’Agneau est
vivant! Réjouissons avec Lui, exultons car ses noces sont arrivées.
Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau !
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