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Mystères Joyeux —
Mystères Lumineux — Mystères Douloureux
Mystères Glorieux
Mystères du Rosaire

L’Évangile, c’est la Bonne Nouvelle, la Bonne Nouvelle du Salut. La vie du
Seigneur se termine sur la Croix, mais, et cela est fondamental, c’est même
l’unique raison de notre foi : le Seigneur est ressuscité d’entre les morts.
Par sa mort et sa Résurrection, ce que nous appelons le Mystère Pascal, le
Seigneur Jésus-Christ a rétabli l’amitié entre l’homme et Dieu. C’est la
bonne Nouvelle.
Tout est bonheur dans
l’Évangile. C’est tellement vrai que saint Matthieu commence la présentation
de l’enseignement de Jésus, par un chant merveilleux, le chant des
Béatitudes. (Matthieu V, 1-12)
“Bienheureux ceux qui ont un
coeur de pauvre, le Royaume des cieux est à eux.
“Heureux les doux, ils
posséderont la terre.
“Heureux ceux qui pleurent,
ils seront consolés.
“Heureux ceux qui ont faim
et soif de la justice, ils seront rassasiés.
“Heureux les miséricordieux,
ils obtiendront miséricorde.
“Heureux les coeurs purs,
ils verront Dieu.
“Heureux les artisans de
paix, ils seront appelés fils de Dieu.
“Heureux ceux qui souffrent
persécution pour la justice, le Royaume des cieux est à eux.
“Heureux serez-vous
lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement
contre vous toute sorte de mal, à cause de Moi. Réjouissez-vous alors et
soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux.
C’est ainsi, en effet, qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont
précédés.”
Les Béatitudes, on les trouve
tout au long de la vie de Jésus et de tous ceux qui ont aimé Jésus
par-dessus tout, et qui l’ont suivi. Les Béatitudes, on les trouve dans la
vie de Marie, même aux heures les plus douloureuses de la Passion de Jésus,
quand elle se trouvait au pied de la Croix de son Fils mourant.
Si nous cheminons tout au long
des mystères du Rosaire, en méditant les Béatitudes que le Seigneur nous a
laissées, nous découvrirons très vite que, dans la joie ou dans la peine, la
vie de Marie est toujours source de joie pour nous. Source de joie et d’un
ineffable bonheur.
Mystères joyeux

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“Heureux les coeurs purs, ils
verront Dieu !”
Tout est pur en Marie. Son âme est
pure, son coeur est pur, ses pensées sont pures. Depuis le début de la Création
Marie est dans la pensée de Dieu, et certains théologiens l’ont comparée à la
Sagesse de Dieu (Prov VIII, 22-36) “Avant que le monde fût créé, j’étais là.
Avant les siècles je fus formée, dès le commencement, bien avant la terre...
J’étais là quand Il mit les cieux en place... J’étais, jour après jour, tout son
plaisir, et sans cesse je jouais en sa présence.“
Bien sûr, l’auteur du Livre des
Proverbes ne pensait pas à Marie lorsqu’il écrivait. Mais il est certain que
Marie est, de toute éternité, dans la pensée de Dieu. Aucune tache en elle, la
toute pure, la seule, parmi les créatures humaines, qui ait été préservée du
péché. Mais, cela, la toute pure, la toute humble ne le sait pas. Comme toutes
les filles d’Israël, elle attend la venue du Messie. Certes, elle a voué sa
virginité à Dieu: elle ne pourra donc pas devenir la mère du Messie, cette
faveur éminente que toutes les jeunes filles juives espéraient. Marie espère
seulement être la servante de cette Mère bénie.
Devant la toute pure, l’Ange
s’incline : “Marie, c’est toi que le Seigneur, le Tout-Puissant a choisie.
Marie, Tu seras la Mère du Messie attendu. Ne crains pas pour ta virginité, elle
sera préservée. L’Être saint qui viendra de Toi aura Dieu pour Père.”
Marie se recueille. Son bonheur est
inimaginable : il est immense comme l’univers. “Heureux les coeurs purs, ils
verront Dieu”. Dans quelques mois Marie verra Dieu.
Marie, petite maman, Tu n’as pas
encore vu Dieu qui est en toi: Il est bien à l’abri dans ton sein. Mais Tu sais
qu’Il est là, et déjà tu L’adores. Dans quelques mois, Il sera dans tes bras et
tu Le verras... Bienheureux les coeurs purs, car ils verront Dieu.
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La
Visitation
Bienheureux les humbles de coeur,
ils donneront Dieu au monde.
Il ne faut pas chercher cette
phrase dans l’Évangile, elle n’y est pas. Jésus a seulement dit un jour, à ses
disciples : “Apprenez de moi que je suis doux et humble de Cœur.”
Marie, bienheureuse parce qu’elle
est la toute pure, parce que son coeur est pur, Marie, pensant aux difficultés
auxquelles sa vieille cousine, enceinte de six mois, risque de se trouver
confrontée, Marie oublie tout ce qui la concerne, oublie la dignité inouïe à
laquelle elle vient d’être élevée, et part chez Élisabeth pour se faire sa
servante.
Élisabeth saluera sa jeune cousine
avec un éminent respect.“Que me vaut cet honneur que la Mère de mon Sauveur
vienne à moi ?” Elle déclarera encore:“Bienheureuse celle qui a cru que
s’accomplira ce qui lui a été dit de la part du Seigneur.” Marie ne
rejettera pas les compliments d’Élisabeth. Non, et elle ajoutera même :“Toutes
les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait en moi de
grandes choses.”
Marie ne nie pas combien sont
grandes les choses qui se passent en elle, car son cœur est humble. Et, dans sa
salutation, Élisabeth aurait pu ajouter : “Bienheureuse es-tu toi dont le coeur
est humble, car bientôt tu verras Dieu et tu Le donneras au monde...”
Marie, Vierge sainte, tu es la
toute pure, la toute humble, et c’est pour cela que tu es la toute aimée de
Dieu. Et parce que tu es la toute humble, tu es bienheureuse, et ton humilité
t’a valu de donner Dieu au monde. Tu es bienheureuse parce que tu es humble...
Marie, nous sommes tous des
orgueilleux, et c’est notre orgueil qui nous rend souvent si malheureux. Marie,
ton humilité a fait de toi la plus grande et la plus heureuse des femmes.
Aide-nous à devenir humbles pour qu’à notre tour, et avec toi, nous puissions
proclamer: “Bienheureux les coeurs humbles : ils porteront Dieu au monde.”
Et pour qu’avec toi, nous puissions
donner Dieu au monde. |
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La
Nativité de Jésus
“Heureux ceux qui ont un coeur
de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux.”
Marie, tu avais si bien préparé la
venue de ton fils! Tout était prêt pour le recevoir aussi bien que tu le
pouvais. Mais voilà que tu dois partir précipitamment... Cela ne t’étonne pas,
cela te rassure plutôt, car tu sais, par les Écritures, que le Messie doit
naître à Bethléem. Alors, tu fais vite un petit paquet, juste l’indispensable
pour quelques jours, car tu es sûre de rentrer très vite à Nazareth. Et puis, à
Bethléem, Joseph a de la famille. Et tu trouveras ce qui pourrait te manquer
pour le bébé.
Marie, à Bethléem, tu ne seras pas
accueillie : il y a trop de monde en ces jours de recensement où chacun vient se
faire inscrire...
Après avoir erré pendant de longues
heures, Joseph trouvera enfin une grotte où des bergers venaient parfois se
réfugier avec leurs animaux. C’est très sale, et Joseph fait le ménage. La nuit
est froide, et Joseph arrange une sorte de porte avec une couverture : çà coupe
au moins le vent, et avec un bon feu, Marie et l’Enfant seront presque bien...
Il n’y a pas de berceau pour le
petit qui vient de naître : la mangeoire des animaux en fera office ; il suffit
d’ajouter un peu de paille propre. Il n’y a plus rien à manger non plus, et la
faim tenaille après la longue marche de la journée et les soucis de la
naissance.
Marie, Joseph, qu’entendez-vous ?
Quelle est cette musique céleste qui emplit l’espace ? “Gloire à Dieu au plus
haut des cieux ! Paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. Paix sur la terre à
ceux qui ont un coeur de pauvre !”
Marie, Joseph, votre confiance
d’homme et de femme au coeur de pauvre est récompensée : des bergers, des
pauvres comme vous, rejetés comme vous par ceux qui vous trouvaient trop
pauvres, donc pas intéressants, des bergers arrivent avec des cadeaux pour
rendre hommage à Dieu-venu-parmi-nous. Voici un peu de fromage, et du pain.
Voici aussi du lait, du lait bien chaud, et une pelisse d’agneau pour couvrir le
bébé. Voici de l’amitié, de la chaleur humaine.
Comme vous, et avec vous,
bienheureuse Marie, bienheureux Joseph, les pauvres bergers au cœur de pauvres
contemplent, ravis, émerveillés, le Messie qui vient de naître, l’Emmanuel, Dieu
parmi nous. Leur bonheur est si grand qu’ils oublient leurs misères.
Marie, nous contemplons cette scène
d’un bonheur qui n’est pas de la terre. Avec vous et avec Joseph, avec les
anges, avec les bergers extasiés, nous contemplons un bonheur qui vient du ciel,
et nous chantons avec les anges : ”Heureux ceux qui ont un coeur de pauvre,
car le Royaume des cieux est à eux.” |
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Bienheureux les coeurs obéissants,
ceux qui font la volonté de Dieu : ils deviendront les instruments du salut du
monde, ils seront associés à l’œuvre de la Rédemption.
Cette béatitude n’est pas écrite
dans les Évangiles. Non, Jésus, elle n’est pas écrite, mais c’est elle
certainement qui qualifie le mieux votre vie et celle de vos proches.
Cette Béatitude qualifie votre vie,
Jésus, car en venant sur la terre, “Vous vous êtes fait obéissant jusqu’à la
mort, et la mort sur une Croix.” Elle qualifie la vie de Marie, de Marie qui
ne fut que soumission à la volonté de Dieu, de Marie qui avait répondu à l’Ange,
quelques mois plus tôt : “Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait
selon votre parole.” Cette béatitude qualifie aussi la vie de Joseph, de
Joseph qui obéissait d’abord à Dieu, même dans les pires conditions, et qui
comprenait ensuite.
Bienheureux les coeurs obéissants!
Marie et Joseph, ces êtres d’exception, obéissaient à Dieu et à sa Loi, dans la
joie. La Loi juive exigeait que le premier garçon né dans une famille fût
présenté à Dieu, et racheté. Jésus-Dieu, n’avait pas à être racheté. Mais Marie
et Joseph, obéissant à la Loi de Moïse, vont quand même le présenter au Temple,
et le racheter en offrant un couple de petites tourterelles. Ce rite était
l’occasion d’une grande fête familiale, et la Sainte famille avait des parents à
Jérusalem: Zacharie et Élisabeth. Alors, tout le monde était dans la joie.
Bienheureux les coeurs obéissants
qui font la volonté de Dieu !...
Tout le monde était dans la joie,
sauf Marie et Joseph, dont la joie fut bientôt assombrie de souffrance, car tout
est paradoxal dans la vie de ceux qui aiment Dieu et qui font sa volonté.
Pourquoi la venue du vieux Syméon ?
Pourquoi sa sinistre prédiction ? Pourquoi jeter une ombre terrifiante sur le
bonheur de ce jeune couple? Pourquoi prédire à la petite maman qu’un glaive de
douleur lui transpercerait le cœur ? Pourquoi rappeler à de jeunes parents
heureux les textes des Écritures s’appliquant à un serviteur souffrant, textes
que les juifs s’efforçaient d’oublier, mais que Marie et Joseph connaissaient
trop bien, et qu’ils redoutaient, car ils étaient les seuls à savoir qui était
vraiment Jésus ?
Maintenant le vieux Syméon peut
s’en aller en paix : il a accompli sa tâche. Il peut s’en aller en paix car ses
yeux ont vu le salut promis à toutes les peuples et la lumière qui doit éclairer
les nations. Marie et Joseph peuvent aussi s’en aller en paix avec l’Enfant. Ils
n’ont probablement pas tout compris des paroles de Syméon, mais ils savent
qu’ils font la volonté de Dieu, et cela seul compte pour eux. Et cela seul est
leur vrai bonheur. “Bienheureux les cœurs obéissants qui font la volonté de
Dieu, ils seront associés à l’œuvre de la Rédemption.” |
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“Bienheureux ceux qui pleurent,
ils seront consolés.”
Jésus vient de passer brillamment,
très brillamment, les épreuves de sa majorité. Joseph a été chaudement félicité
par le jury pour la remarquable éducation qu’il a donnée à son fils.
Marie n’a pu assister à la joie de
Jésus et de Joseph car, femme, elle ne pouvait pas aller partout dans le Temple.
Elle devait rester à l’extérieur, sur le parvis des femmes. Mais qu’importe.
Voici maintenant Jésus et Joseph qui arrivent et qui lui racontent tout. On
déjeune rapidement en famille et avec des amis, puis on retourne au Temple prier
un dernier psaume. Et l’on se prépare à partir...
Il faut partir maintenant: il y a
un long chemin à parcourir jusqu’à la venue de la nuit. Les hommes se retrouvent
entre eux et les femmes entre elles : durant les pèlerinages, les sexes ne se
mélangent pas sur les routes. De leur côté les jeunes forment des groupes plus
bruyants qui chantent à tue-tête : ils rejoindront leur famille quand la nuit
sera tombée, pour le repas du soir.
Les familles se sont reconstituées,
mais Marie et Joseph se retrouvent seuls : Jésus n’est pas là. Ils font le tour
de tous les groupes familiaux : Jésus reste introuvable. Alors, tout en larmes,
dans l’angoisse, Marie et Joseph retournent à Jérusalem. Ils chercheront Jésus
pendant trois jours...
Marie et Joseph ne retrouveront
Jésus que trois jours plus tard, au milieu des docteurs, les interrogeant ou
répondant à leurs questions. Marie, rassurée mais surprise, ne peut s’empêcher
de se plaindre à Jésus : “Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Ton père
et moi nous te cherchions tout affligés ?” Jésus ne s’excuse pas, Jésus
répond par une autre question : “Ne saviez-vous pas que je dois être avec mon
Père ?”
Quel coup terrible pour Joseph!
N’est-ce pas moi, pensait-il, n’est-ce pas moi le père de Jésus ? Mais voyons
Joseph, aurais-tu oublié qui est le vrai Père de Jésus ? Ne fallait-il pas que
Jésus te fasse souvenir de ses jeunes années ? Et toi, Marie, tu dois aussi te
rappeler que ton Fils est d’abord le Fils du Père. Tu dois aussi, il en est
temps, pressentir que, dans dix-huit ans, Jésus sera absent, pendant trois
jours, et qu’il te laissera dans une angoisse bien plus grande que celle-ci.
Marie et Joseph ne pleurent plus,
ils ont retrouvé Jésus. Ils n’ont pas bien compris ce que Jésus a voulu leur
dire, mais il repart avec eux. Et voici “qu’il leur était soumis.” Jésus,
le Fils de Dieu est de nouveau soumis à ses parents de la terre. Jésus va de
nouveau vivre avec eux, comme tous les jeunes de son âge et de son époque. Il
apprend un métier, et il prie avec ses parents, et à l’occasion, sans les
humilier, il les enseigne.
Marie et Joseph sont heureux, d’un
bonheur simple mais total : ils sont pleinement consolés, mais ils méditent
souvent les paroles de Dieu. Marie et Joseph ne pleurent plus car Jésus est avec
eux.
“Bienheureux ceux qui pleurent:
ils seront consolés !”

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Mystères lumineux |
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“Bienheureux ceux qui ont cru !”
Jean le Baptiste vient de baptiser
Jésus. Le Ciel s’est ouvert et une voix a tonné : “Celui-ci est mon Fils
Bien-Aimé qui a toute ma complaisance ; écoutez-Le !” Jean a vu l’Esprit se
manifester. La foule s’est tu, soudain apeurée. Qu’a-t-elle compris de ces
événements? Pas grand’chose certainement... Les quelques personnes importantes
qui étaient là se sont écriées : “Bah ! Ce n’était qu’un fort coup de
tonnerre... Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. On a déjà connu çà : ainsi, il y a
déjà vingt ans, à peu près, près du lac, un jour... Les souvenirs vont bon
train. Non il n’y a pas de quoi s’inquiéter, ce n’était qu’un phénomène
naturel... Peu à peu la foule se disperse.
La foule se disperse, mais quelques
pauvres sans grande instruction, des humbles ou des jeunes, peu considérés en
Israël, entourent encore le Baptiste. Ils n’osent pas l’interroger : il est trop
grand, trop solennel, c’est un prophète, et eux ne sont que des pauvres ou des
gamins... Mais ils regardent intensément celui qui est leur Maître, et leurs
yeux l’interrogent...
Jésus marche lentement le long du
Jourdain où Jean baptise encore. Jésus marche lentement, comme s’Il attendait
quelqu’un. Les jeunes continuent à contempler le Baptiste qui s’est absorbé dans
une étrange prière, comme une extase... Mais bientôt il se redresse, et
s’adressant aux disciples encore présents il déclare, désignant Jésus qui
s’éloigne : “Voici l’Agneau de Dieu ; voici Celui qui enlève les péchés du
monde !”
André et Jean se regardent et
quittent le petit groupe. Comme attirés par un aimant, ils se mettent à suivre
Jésus, d’un peu loin. Jésus ralentit, puis s’arrête. André et Jean sont
maintenant tout près de Jésus, et ils sont très intimidés. Pourtant il faut bien
justifier leur présence derrière Celui qu’ils ne connaissent pas encore, mais
qui excite en eux un attrait irrésistible :
— Agneau de Dieu, risque Jean, le
plus jeune des deux.
Jésus se retourne et sourit :
— Qui cherchez-vous ?
— Où habites-Tu ? bredouille le
pauvre petit Jean qui ne sait plus quelle attitude prendre...
— Venez, et voyez.
Jean et André sont allés avec
Jésus. Ils ont vu où Il habitait? Ils sont restés toute la journée avec Lui.
Jésus ne leur a pas dit explicitement qui Il était, mais, curieusement, ils ont
cru. Ils ont cru que Jésus était le Messie, et pleins de joie, ils ont couru
annoncer la nouvelle à Pierre :
— Viens voir, nous avons trouvé le
Messie.
Marie, la douce Vierge, avait cru
ce qui lui avait été annoncé par l’Ange, et Élisabeth l’avait déclarée
Bienheureuse parce qu’elle avait cru. “Bienheureux ceux qui croient sans
voir” dira Jésus plus tard. Bienheureux êtes-vous, André et Jean, qui avez
cru Jésus, simplement sur sa parole. |
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“Bienheureux ceux qui font
confiance !”
Il fait chaud, ce soir, à Cana.
Ceux qui ont été invités à la noce sont très nombreux ; ils ont d’abord
chaudement félicité les jeunes mariés, puis ils se sont installés autour des
nombreuses tables que le maître de maison avait fait placer tout autour de la
table d’honneur. Ils ont largement apprécié les premiers mets qui leur ont été
offerts, et maintenant de nombreux groupes se lèvent et vont chanter et danser
leur joie, et la joie de leurs amis qui, aujourd’hui, entrent dans une nouvelle,
la vie qui donnera la vie.
C’est la joie... On danse autant
qu’on le peut... mais on boit beaucoup: il fait si chaud et le vin qu’ont offert
les époux est vraiment délicieux : léger, mais fruité à souhait. On boit
beaucoup, car il fait chaud... On boit même beaucoup trop, et quelques
personnes sont déjà un peu éméchées : mais c’est permis, aujourd’hui, un jour de
noces...
Il fait très chaud, ce soir à Cana.
La jeunesse danse et chante. Les adultes sont tout réjouis, et Jésus, heureux
près de sa Mère, et près des jeunes époux, parle avec beaucoup de sérieux, comme
s’Il enseignait déjà. Tout est joie et bonheur... Et l’insouciance semble de
mise ce soir...
L’insouciance semble de mise,
pourtant voici que, soudain, un des serviteurs attaché aux cuisines semble
inquiet et fait signe à Marie qu’il connaît bien et qui est presque de la
famille. Marie se lève, et le suit. Bientôt elle revient, s’assied de nouveau
près de Jésus, et, au bout de quelques instants, elle se penche vers Lui et dit
doucement :
— Ils n’ont plus de vin.
Jésus fait un geste évasif et
murmure :
— Femme! Je n’y peux rien, ce n’est
pas le moment...
Marie ne répond pas ; elle se lève
discrètement et va trouver les serviteurs, qui s’agitent, et leur dit, en
désignant Jésus qui s’est approché :
— Faites tout ce qu’Il vous dira.
— Remplissez d’eau ces jarres.
Les serviteurs se regardent,
regardent Jésus qui a suivi Marie, et sans mot dire, remplissent les jarres
jusqu’au col. Sans rien dire, sans même savoir pourquoi, ils font confiance à
Jésus. Les serviteurs remplissent les jarres, mais leurs visages ne peuvent
masquer leur étonnement, leur interrogation.
— Maintenant, dit Jésus, puisez et
portez au maître d’hôtel.
L’homme goûte, et d’un air étonné,
s’adresse au marié :
— Tout le monde sert d’abord le bon
vin, puis quand les gens sont ivres, on sert le moins bon. Mais toi, tu as
réservé le bon vin pour la fin ?
Les serviteurs qui attendaient la
réaction du maître d’hôtel sont bien soulagés, et, après quelques minutes de
stupéfaction, ils explosent de joie, et révèlent l’origine de ce si bon vin. Ce
jour-là, Jésus manifesta sa gloire, et les disciples, qui crurent en Lui,
comprirent tout heureux, qu’ils sont bienheureux, ceux qui savent faire
confiance ! |
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“Bienheureux ceux qui écoutent
la Parole de Jésus !”
Jésus vient de délivrer un homme
possédé du démon. Dans la synagogue où le miracle vient de se produire, “tous
furent saisis d’une grande frayeur, et ils se demandaient entre eux qui était
cet homme qui enseignait avec autorité et commandait aux esprits impurs.”
Jésus est dans la synagogue de
Capharnaüm, et Il enseigne avec conviction. On L’écoute, avec crainte, car on ne
sait pas d’où Lui viennent son pouvoir et ses paroles dites avec une autorité et
une certitude inhabituelles.
Après l’office, Jésus sortit avec
ses disciples. Le peuple se retira plein d’admiration et de joie, mais personne
n’osa L’interroger. Jésus s’en alla jusque dans la maison de Simon et
d’André, avec Jacques et Jean. Il fallait bien se restaurer un peu, mais la
belle-mère de Simon était au lit, malade. Qu’importe : Jésus s’approcha
d’elle, la fièvre la quitta : elle put les servir. Puis, Jésus guérit tous
les malades qu’on Lui amena : il y en eut beaucoup, car la présence d’un
guérisseur, dans une petite ville, çà se sait rapidement...
Puis Jésus se retira pour prier. Le
matin suivant, tout le monde Le cherchait pour Le retenir, mais Jésus dit :
“Allons ailleurs, dans les villages voisins, pour que j’y prêche aussi, car
c’est pour cela que je suis sorti.”
Jésus s’en alla prêcher dans tous
les villages voisins. Jésus enseignait la Bonne Nouvelle avec autorité... Les
gens écoutaient en silence. Ils écoutaient avec une attention nouvelle,
comme subjugués. Ils écoutaient la parole de Jésus, et leurs cœurs, bizarrement,
se gonflaient d’amour. Les gens écoutaient Jésus, et beaucoup découvrirent la
Parole de Dieu, une Parole vivante, une Parole qui portait l’amour, une Parole
qui semait le bonheur.
Jésus parlait de Dieu, Jésus
parlait d’Amour, Jésus parlait de paix : “Jamais homme n’avait encore parlé
comme cet homme !” Jésus parlait de bonheur, même aux plus malheureux, aux
plus délaissés. Jésus parlait de bonheur même à ceux dont le cœur était déchiré
et triste à en mourir. C’était comme si la parole de Jésus redonnait la vie,
redonnait courage, redonnait l’espoir...
Jésus enseignait tous ses
contemporains, et tous ceux qui accueillaient sa parole, soudain, se trouvaient
heureux. Jésus parlait, et sa parole était Bonne Nouvelle, et les gens étaient
heureux ! |
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Bienheureux ceux qui suivent
Jésus, ils verront l’invisible !
La matinée a été fatigante : les
gens arrivaient en foule et Jésus accueillait tout le monde, et les apôtres n’en
pouvaient plus. Mais maintenant, chacun est rentré chez soi et les apôtres,
après avoir grignoté quelques olives avec du pain, se reposent à l’ombre d’une
accueillante futaie, au pied du Mont Tabor. Jésus qui s’était éloigné quelque
peu, revient et demande à Pierre, à Jacques et à Jean, les trois à qui Il avait
l’habitude de confier des tâches plus délicates, de Le suivre, car Il a quelque
chose d’important à faire...
Pierre, Jacques et Jean se sont
levés et suivent Jésus. On commence à grimper le sentier qui monte au sommet du
Mont Tabor. Il fait chaud et les trois compagnons de Jésus ont du mal à imiter
son pas rapide :
— Pourquoi va-t-Il si vite? grogne
Jacques.
— Moi, je n’en peux plus, ajoute
Pierre. Il n’a pourtant pas de rendez-vous... Où nous mène-t-Il si vite ? Il n’y
a personne sur le sommet...
Jean ne dit rien, son cœur est déjà
tellement dans le Cœur de Jésus que l’Amour efface sa fatigue. Jésus se
retourne :
— Allons, les enfants, encore un
effort ! Nous sommes bientôt arrivés. En effet, le sommet dénudé est là, baigné
de soleil. Pierre et Jacques s’assoyent sur un monticule herbeux, et commencent
à s’éponger leur front baigné de sueur... mais voici qu’ils se lèvent, étonnés,
et rejoignent Jean qui avait rattrapé son Seigneur.
Les trois apôtres se sont tus ;
leurs regards sont devenus fixes, mais leurs visages expriment un bonheur qui
n’est plus de la terre: ils sont comme en extase. Les trois apôtres regardent
Jésus qui s’est comme transformé en lumière. Oui, Jésus est lumineux, et
tellement beau ! Qu’il fait bon contempler Jésus !
Les trois apôtres, si bavards
tout-à-l’heure, ne disent plus rien. Pourtant le ciel aussi s’est rempli de
lumière, une lumière plus puissante que le soleil, une lumière inhabituelle, une
lumière qui baigne tout le Tabor, une lumière éblouissante qui pourtant ne fait
pas mal aux yeux. Jésus est dans cette lumière, Jésus est devenu lumière...
Les trois apôtres se tiennent la
main, comme pour se convaincre qu’ils sont encore bien vivants sur la terre des
hommes. Justement voici deux hommes qui se dirigent vers Jésus ; qui sont-ils ?
Eux aussi sont comme de la lumière.
— Voici Moïse et Élie, murmure une
voix douce, au plus profond du cœur de chacun des apôtres. Ils viennent de la
part du Père s’entretenir de la Passion du Fils qui se réalisera bientôt.
Les trois se regardent: ils n’ont
pas compris... Ils n’ont pas compris, mais dans leur cœur brûle un feu d’Amour
qui les inonde d’un bonheur qu’ils ne connaissaient pas encore. Ce bonheur
infini baigne tout leur être :
Seigneur ! Comme nous sommes
heureux d’être ici... Comme nous sommes heureux de T’avoir suivi ! Oui,
Bienheureux ceux qui suivent Jésus, ils verront l’invisible !
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”Heureux les invités au festin
des noces de l’Agneau !”
Le silence a envahi la salle du
Cénacle. Jésus vient d’instituer l’Eucharistie ; ses amis ont communié à son
Corps et à son Sang. Ils n’ont pas bien compris ce qui vient de se passer, mais
leur être tout entier est inondé de joie, d’un bonheur inexprimable : ils
sentent combien ils sont unis à Jésus, combien ils ne font qu’un avec Lui et
entre eux, ils sentent la présence de Dieu au milieu d’eux, et ils comprennent
aussi que cette union qui les lie à Jésus, à Dieu, émane directement du Maître
adoré. L’instant est solennel, l’Amour est là.
Jésus vient de déclarer :“
Qu’ils soient Un, Père, comme Toi et Moi nous sommes UN !” et les apôtres
comprennent dans leur chair elle-même le puissant bonheur de l’union des cœurs;
et ils goûtent, ils savourent ce bonheur. Jean, de nouveau s’est laissé
retomber, nonchalamment sur la poitrine de Jésus. Jésus ne dit rien mais Il
caresse doucement les cheveux de Jean. Judas n’est plus là. Jean, qui sait
pourtant ce que fait Judas, se sent en sécurité, abandonné qu’il est sur le Cœur
de Jésus. Jean entend le Cœur de Jésus qui murmure des paroles d’Amour. Jean
plonge son regard dans le Regard de Jésus: instant ineffable de solennelle
béatitude !... Le silence est bonheur et personne ne voudrait le troubler: il
est des instants qui sont comme des moments d’éternité...
Saint Jean Chrysostome disait que
les consolations sensibles étaient indispensables: personne ne pourrait
affronter les épreuves de la vie spirituelle, les souffrances de la vie en Dieu,
si le Seigneur, de temps en temps, n’envoyait un encouragement, comme une preuve
de sa présence et de son Amour. Jésus le sait, mieux que quiconque, et avant de
partir vers sa Passion, avant d’affronter l’horreur de l’Agonie et de la Croix,
Il a voulu goûter le bonheur et la joie de l’union des cœurs unis à Dieu et
entre eux, dans un même Amour. Et il a voulu que ses apôtres fassent cette même
expérience avant d’être passés au crible par Satan.
Une immense paix emplit les cœurs
des apôtres. C’est leur première action de grâces et ils se laissent envahir de
félicité. Jésus sourit en les regardant : Il sait que le souvenir de ces
instants de profond bonheur les aidera, plus tard, à reconnaître leurs fautes et
leurs faiblesses, et à affronter leur propre Passion pour témoigner de l’Amour
de Dieu-Trinité.
“Heureux sont ceux qui ont goûté
au festin des noces de l’Agneau !”

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Mystères douloureux |
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“Bienheureux ceux qui pleurent:
ils seront consolés !”
Jésus est seul près d’un rocher,
dans le jardin des Oliviers. Il sait que son Heure est arrivée, l’Heure
redoutable pour laquelle Il est venu chez nous. Jésus sait tout ce qui va se
passer dans les heures qui viennent, dans les jours qui viennent, et surtout
dans les siècles à venir. Jésus sait. Il résiste aux tentations de Satan, mais
Il ne peut pas supporter la vue des innombrables âmes qui ne profiteront pas de
son sacrifice, qui ne voudront pas Le suivre, qui ne voudront pas se sauver, qui
refuseront l’Amour, son Amour.
La vision est effrayante et Jésus
ne peut plus la porter, et Jésus appelle le Père à son secours. Mais le Père se
tait !... Jésus a soif des âmes et Jésus pleure. Mais il n’y a pas de
consolateur pour Lui... Jésus cherche ses amis, mais ses apôtres dorment car
Jésus doit pleurer sans être consolé...
Jésus, pendant toute la durée de sa
Passion ne doit pas être consolé. Pourtant le Coeur de Jésus qui souffre sa
Passion ne peut oublier ses paroles de béatitude : “Bienheureux ceux qui
pleurent !”
Alors, pendant son Agonie, Jésus
pense à ceux qu’Il consolera bientôt, sur son chemin de Croix. Voici les femmes
de Jérusalem qui pleurent et à qui Il dit : “Femmes de Jérusalem, ne pleurez
pas sur Moi, mais sur vous et sur votre patrie.”
Voici Marie qu’Il rencontre alors
qu’Il ploie sous le fardeau de la Croix. Les regards du Fils et de la Mère se
croisent. Marie n’en peut plus de pleurer, et Jésus la console. Marie se
souvient que Jésus avait prévu ce qui arrive, que le vieillard Syméon avait
prophétisé sa douleur inexprimable. Marie se souvient aussi que dans trois
jours, son Fils ressuscitera. Et cela la console.
Jésus console Jean qui pleure au
pied de la Croix, en lui donnant sa Mère. Bientôt Il consolera Marie-Madeleine,
elle aussi au pied de la Croix, comme Il consolera tous les pécheurs qui se
repentiront et qui croiront en Lui et en sa Résurrection.
Car la Résurrection est toujours
présente au pied de la Croix. Jésus le sait, mais aujourd’hui le Père se tait et
il n’y a pas de consolation pour Jésus, sauf peut-être le Calice de consolation
apporté par l’Ange, ce Calice qui nous contenait tous, nous les pécheurs
convertis qui sommes la consolation de Jésus qui pleurait.
Jésus, Toi qui pleures notre perte,
Tu n’as pas d’autre consolation que notre conversion et notre fidélité. Tu
pleures, Jésus, sans consolation, mais même en ces instants terribles, Tu
consoles ceux qui pleurent. Et Tu es toujours notre consolation. Jésus, être
consolé par Toi, quelle merveille! C’est tellement merveilleux que lorsque nous
Te contemplons, nos larmes se transforment en joie, et qu’avec Toi nous pouvons
redire : “Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés,” consolés
par Jésus. |
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La
Flagellation
“Bienheureux les miséricordieux,
ils obtiendront miséricorde !”
Jésus, nous sommes près de Toi,
nous Te contemplons encore, nous contemplons ta douleur. Ils T’ont
douloureusement attaché à la colonne. Et les fouets armés de crochets
redoutables s’acharnent, sans pitié, sur ton corps déjà meurtri de coups. Jésus,
ta souffrance est inexprimable et nous ne pouvons nous empêcher de penser que si
nous étions à ta place, nous hurlerions de douleur en prononçant d’affreuses
imprécations et des malédictions pleines de haine...
Mais Toi, Jésus, Tu Te tais, et Tu
pries. Tu pries pour tes bourreaux, Tu pries pour ceux qui Te condamnent. Tu
pries pour ton peuple, Tu pries pour nous, pour nous tous qui T’avons conduit
là, à ta Passion. Tu pries et Tu regardes tes bourreaux. Et ton regard leur dit
que Tu les aimes. Ton regard leur demande pourquoi ils ne T’aiment pas. Que leur
as-Tu fait ? N’as-Tu pas guéri les malades, sans distinction de races. Peut-être
même as-Tu guéri l’un d’eux, récemment, ou quelqu’un de sa famille... Ton regard
les interroge, ton regard va au fond de leurs coeurs et ils comprennent que Tu
leur pardonnes, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Jésus, tes bourreaux ne peuvent pas
soutenir ton regard : aussi Te couvrent-ils le visage avec un linge sale pour
mieux continuer leur besogne qui est de Te frapper. Ils sont mal à l’aise, mais
ils frappent puisque c’est leur métier. C’est même leur devoir aujourd’hui. Toi,
Jésus, Tu continues à Te taire, à prier, et à leur pardonner. Car Tu es la
Miséricorde, et Tu sais qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, parce que ce sont
des païens qui ne connaissent pas Dieu. Comment, d’ailleurs, connaîtraient-ils
le Dieu des juifs, puisque ce sont des païens ? Comment auraient-ils pitié de
Toi puisqu’on leur a dit que Tu étais un malfaiteur ?
Jésus, Tu continues à pardonner à
tes bourreaux, parce que Tu les aimes, et parce que Tu es la Miséricorde. Et que
Tu ne veux pas la mort du pécheur, mais Tu veux qu’il se repente, qu’il se
convertisse et qu’il vive. Jésus, Tu es la Miséricorde, et Tu sais tout. Jésus,
Tu vois que ces pauvres hommes, ces bourreaux insensés, ivres de ton sang, Tu
vois que ces malheureux seront peut-être, un jour, des chrétiens qui T’aimeront
et dont le coeur sera brisé de chagrin au souvenir de ce qu’ils font maintenant.
Et leur coeur suppliera ta Miséricorde. Et Toi, Jésus, Tu leur apprendras à
pardonner comme aujourd’hui Tu leur pardonnes.
Jésus, Tu apprendras à tes anciens
bourreaux que tous les hommes sont frères, que Tu les aimes tous : même eux. Tu
leur apprendras qu’ils doivent faire pour leurs frères comme Tu as fait pour
eux. Ils comprendront alors ta Miséricorde, et leur cœur s’ouvrira à l’Amour.
Ils sauront que Dieu les aime, et ils apprendront à aimer leurs frères et à
devenir miséricordieux. Ils comprendront qu’un coeur qui pardonne est un coeur
qui peu à peu découvre le bonheur.
Alors, quand le coeur de tes
bourreaux pardonné sera apaisé, quand ils auront eux-mêmes pardonné à tous ceux
qui les avaient conduits là où ils sont aujourd’hui, à Te flageller, Jésus,
alors ils se souviendront de cette béatitude : “Bienheureux les
miséricordieux, ils obtiendront miséricorde !” |
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“Bienheureux les doux, ils
posséderont la terre !”
Jésus, la rude tâche des bourreaux
est achevée. La flagellation est terminée. Les bourreaux T’ont laissé en vie car
ils le devaient: Tu dois être crucifié vivant. Ils n’ont plus rien à faire
maintenant et personne n’est venu les relever. Ils sont fatigués et ils
s’ennuient... Que faire, sinon s’amuser un peu ? Il n’y a aucun risque à
courir ; c’est même bien vu de tourmenter les condamnés, surtout quand le
condamné est un pauvre homme sans défense... Et Toi, Jésus, Tu n’es vraiment
qu’un pauvre homme, un pauvre illuminé, un pauvre fou qui ne sait même pas se
défendre... Hérode T’a bien considéré comme tel en Te revêtant du manteau des
fous avant de Te renvoyer à Pilate.
Jésus, tes bourreaux vont bien
s’amuser. Tu as dit que Tu étais Roi: tes bourreaux vont Te couronner; avec des
épines, bien sûr, çà tiendra mieux sur ta tête. Tu as dit aussi que Tu étais
prophète : alors on va Te mettre à l’épreuve : vite, un bandeau sur les
yeux, des coups violents sur tes plaies ouvertes : devine qui T’a frappé !
Jésus, Tu Te tais toujours : il n’y
a rien de plus agaçant que quelqu’un qui se tait alors qu’il devrait hurler de
douleur. Alors les bourreaux s’acharnent... Tu es trop doux, comme un agneau
qu’on conduit à l’abattoir. Qu’est-ce que çà T’apporte cette douceur, peux-Tu le
dire ?
Jésus, dans ta douleur Tu Te
souviens d’avoir dit à tes disciples que Tu étais doux et humble de Coeur. Tu
leur as dit aussi : “Bienheureux les doux, ils posséderont la terre !”
Entre nous, qu’est-ce qu’elle T’apporte cette douceur ?
Voici que nous pensons au Sanhédrin
qui ne veut plus de Toi : ils croient posséder un grand pouvoir, mais en réalité
ils ne sont que les esclaves de Satan puisque c’est son Heure. Nous pensons à
Hérode : il ne se maintient sur un semblant de trône qu’en multipliant les
compromissions. En fait, il ne possède rien. Nous pensons à Pilate : il croit
détenir un grand pouvoir, mais il est dans la main de César qui le dépossédera
bien vite après la conclusion de cette mauvaise affaire. Tous ces violents ne
possèdent rien mais ils sont tous possédés par une ambition démesurée qui les
aveugle complètement.
Jésus, Toi, doux et humble, Tu
possèdes déjà la terre. Ne l’as-Tu pas annoncé plusieurs fois à tes
disciples incrédules ? “Quand J’aurai été élevé de terre, J’attirerai tout à
Moi.”
Jésus, Tu vois déjà les coeurs
venir à Toi. Il y en a bien peu ce soir: deux ou trois seulement. Mais demain,
ils seront dix, puis vingt, puis cent... Après ta Résurrection Tu apparaîtras à
tous tes disciples, et à plus de cinq cent frères à la fois. Rapidement les
chrétiens se multiplieront et rempliront la terre. Toutes les nations seront
baptisées “au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.” Ton Règne
s’étend partout. Tu attires tout à Toi, Jésus, doux et humble. Tu possèdes la
terre en héritage. Sois heureux Jésus : les hommes enfin T’aiment, les hommes
adoucissent leurs moeurs pour Te ressembler, la paix règne sur la terre.
“Bienheureux les doux, ils posséderont la terre !” |
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“Heureux ceux qui souffrent
persécution pour la justice, le Royaume des Cieux est à eux.”
Nous Te contemplons encore Jésus.
Plus personne ne veut de Toi, on va Te condamner à mort, ou plutôt on va rendre
effective une décision déjà prise et mûrie. Ceux qui veulent la justice sur
cette terre sont des gens insupportables, il faut s’en débarrasser. Pilate a
bien essayé de Te sauver, mais il n’était pas de taille, et il avait peur. Tout
le monde avait peur, Jésus, quand on T’a condamné à mort.
Tout le monde avait peur de Toi. On
avait bien essayé de Te tendre des pièges, de Te mettre à l’épreuve pour que Tu
Te contredises ou que Tu prononces des paroles qui Te condamneraient. Tu
déjouais tous les pièges. On cherchait à T’arrêter, mais tant que ton Heure
n’était pas venue, Tu T’échappais toujours.
Cette fois, Jésus, il n’y a plus
d’échappatoire pour Toi. On Te tient bien. D’ailleurs, même si tes partisans
venaient Te prendre par surprise, Tu ne vivrais pas longtemps, vu l’état où Tu
es. On sera bientôt débarrassé de Toi.
Pilate a dit : “Voici l’Homme !
Il est innocent, je vais le libérer”
— À mort ! À mort, hurle
foule.
— Crucifierai-je votre Roi ?
ajoute Pilate.
— Nous n’avons d’autre Roi que
César !”
Voilà ! tout est joué. Les chefs de
ton peuple T’ont persécuté autant qu’ils le pouvaient sans risque. Maintenant
ils gagnent, ils ont gagné. Que Te reste-t-il, Jésus ?
Jésus, Tu contemples ceux qui ont
reçu d’en haut le pouvoir de Te condamner. Toi, Tu fais la volonté du Père. Dans
quelques heures Tu seras de nouveau chez le Père qui T’attend pour T’accueillir
en vainqueur. Car dans toute cette histoire, c’est Toi le grand vainqueur. Tout
est encore douleur en Toi et pour Toi : le Père se tait toujours et Il semble
T’abandonner aux mains des maudits.
Le Père semble T’abandonner, mais
Toi Tu remets ton âme entre ses mains. Le Père attend son Fils vainqueur, ce
Fils tant aimé à qui Il va remettre la Royauté céleste et établir le Règne dans
le Royaume des Cieux. Jésus martyr, Tu reçois le Royaume. Jésus martyr, Tu
promets aussi ce Royaume, ton Royaume, à ceux qui sont persécutés à cause de ton
nom. “Qu’ils soient bienheureux et qu’ils exultent ceux qui sont persécutés à
cause de Jésus, qu’ils se réjouissent et soient bienheureux car le Royaume des
Cieux est à eux, et leur récompense est grande dans les Cieux.”
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“Il a sauvé les autres, Il ne
peut se sauver Lui-même !”
Jésus, ils T’ont placé sur ton
trône ; dans quelques instants Tu vas mourir. “Tu as sauvé les autres et Tu
ne peux Te sauver Toi-même !”
Maintenant Tu ne pourras plus rien
faire, et les autorités n’auront plus à redouter tes théories dangereuses... Que
signifieront alors les béatitudes ridicules que Tu énonçais avec tant de
sérieux ? Rien, bien sûr, et tout va enfin pouvoir rentrer dans l’ordre : le
jeune prophète est mort, et sa doctrine aussi.
Jésus, encore une fois nous Te
regardons. C’est vrai, Tu meurs. Tu es mis au rang des malfaiteurs comme les
prophètes l’avaient annoncé. Toi aussi Tu l’avais dit à tes disciples, mais
c’était tellement monstrueux que personne ne voulait, ne pouvait croire une
telle chose. Même Pierre Te fit des remontrances !
Et aujourd’hui, Jésus, Tu meurs,
sur la Croix, abandonné de tous, même du Père, entre deux bandits...
Ils T’ont élevé de terre! Ils
croient que tout est fini, mais tout commence. Ils T’ont élevé de terre comme
l’avaient annoncé les prophètes, et désormais tous les hommes viendront à Toi.
Tous les hommes que ta Croix a sauvés car la Rédemption est accomplie. Et dans
trois jours, Jésus, Tu ressusciteras...
Dans trois jours, Jésus, Tu
ressusciteras car la Résurrection est déjà présente au pied de la Croix. Elle
est tellement présente ta Résurrection qu’on va mettre des gardes autour de ton
tombeau...
C’est curieux ! Tandis que les
disciples se mettent à douter, les méchants, eux, croient à ta Résurrection, et
même ils la redoutent tant qu’ils cherchent, par avance, à s’en protéger. Tes
disciples doutent... mais un soldat romain Te reconnaît pour le Fils de Dieu.
La Résurrection est toujours
présente au pied de la Croix. Les Béatitudes sont toujours actuelles. “Bienheureux
ceux qui ont cru aux paroles de Dieu! Bienheureux ceux que l’on persécute à
cause de Jésus ! Bienheureux ceux que l’on martyrise parce qu’ils ne veulent pas
renier Jésus, bienheureux, bienheureux,... car le Royaume des Cieux est à eux.”

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Mystères glorieux |
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La
Résurrection de Jésus
“Bienheureux ceux qui n’ont pas
vu et qui ont cru !”
Cher Thomas ! La Béatitude de ceux
qui ne voient pas mais qui croient n’est peut-être pas la tienne, mais quel
service tu nous a rendu et nous rend tous les jours! Remarque que les autres
apôtres ne croyaient pas plus que toi avant de voir : ils ont simplement eu la
chance de se trouver là au bon moment... Et il fallut encore que le Seigneur
leur montrât ses mains et ses pieds, et qu’Il mangeât avec eux pour leur prouver
qu’Il n’était pas un fantôme. Quant à nous nous disons que c’est certainement le
Seigneur qui a voulu qu’il en fût ainsi pour faire taire nos manques de foi.
Thomas, tu as voulu voir, tu as
voulu entendre, tu as voulu toucher. Jésus t’a parlé : “Viens ici Thomas.
Avance ton doigt ici et regarde mes mains, et mets-la dans mon côté. Ne sois
plus incrédule, mais croyant.”
Thomas, parce que tu as vu, tu as
cru. Et tu as reconnu le Seigneur ton Dieu. Grâce à toi, Thomas, nous savons
avec certitude que Jésus, le Christ ressuscité est bien le Fils du Dieu vivant,
le Fils du Très-Haut. Il n’y a aucun doute possible. Heureux es-tu, Thomas, de
conforter notre foi! Heureux es-tu de venir au secours de nos manques de foi, de
nos doutes, de nos raisonnements spécieux.
Thomas, au pied de la Croix, seule
Marie croyait. Marie et un soldat romain... Car bien que la Résurrection fût
déjà présente au pied de la Croix, hormis ces deux croyants : la toute sainte et
le païen, personne ne croyait. Et après, il fallut que le Seigneur donnât bien
des preuves de sa Résurrection et de sa réalité humaine pour que les hommes
crussent en Lui et en sa divinité. Et de nos jours, tant de gens refusent la foi
au nom d’une raison dépassée !
Thomas, tu as voulu voir, tu as
voulu entendre, tu as voulu toucher Jésus ressuscité, Jésus le vivant. Et Jésus
t’a parlé, tu as touché Jésus, tu as reconnu Dieu. Bienheureux es-tu Thomas pour
le secours que tu apportes à notre foi quand elle est défaillante !
“Bienheureux ceux qui n’ont pas
vu et qui ont cru !” Mais bienheureux aussi ceux qui sont assez humbles pour
reconnaître la faiblesse de leur foi et accueillir le secours de Thomas.
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”Le Royaume des Cieux est
semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui le trouve le cache à
nouveau ; tout joyeux il s’en va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce
champ” (Mat XIII, 44)
Jésus Ressuscité, Tu parles avec
tes disciples. Les pauvres gens! Ils en sont encore à Te demander si c’est
maintenant que Tu vas rétablir la Royauté en Israël... Mais ce n’est pas à eux
de connaître les temps et les moments que le Père a fixés. (Act I, 6-9) Et puis,
les apôtres n’ont pas encore reçu l’Esprit-Saint et ils n’ont pas encore vendu
tout ce qu’ils possédaient pour acheter le champ qui renferme le trésor caché...
Le trésor caché, c’est le Royaume
de Dieu, ce Royaume que les apôtres désirent de toutes leurs forces. Mais c’est
un trésor caché que seuls les pauvres peuvent acheter, car on ne l’achète pas
avec de l’argent. Le trésor caché, on ne l’acquiert qu’en vendant tout ce que
l’on possède, c’est-à-dire toutes ses assurances terrestres, toutes ses attaches
matérielles, tous les acquis de sa mémoire et de son intelligence.
Le trésor caché est dans le champ
de Dieu, le champ que Dieu nous donnera gratuitement quand nous aurons purifié
notre âme et notre coeur de leurs vieilles habitudes, quand nous aurons vendu
joyeusement toutes nos vieilles certitudes et nos vieilles misères.
Jésus, par ses souffrances, par sa
Passion, nous a acquis le trésor caché. Aujourd’hui Il monte au Ciel préparer le
champ qui renferme ce trésor. Jésus monte au Ciel pour préparer nos places...
Les apôtres continuent à Lui parler, à étaler leurs pauvres ambitions.
Les apôtres Te regardent Jésus,
mais Tu T’éloignes, Tu montes, Tu vas vers le Père. Jésus, Tu disparais aux yeux
de tes disciples, Tu n’es plus de notre monde.
Les apôtres scrutent le Ciel et
voient deux hommes vêtus de blanc...
“Hommes de Galilée, pourquoi
restez-vous là à regarder le Ciel ?...”
Hommes de Galilée, allez donc
vendre tout ce que vous possédez, allez donc vendre ce qui ne vous sert plus, et
revenez dans la joie pour acheter le trésor précieux que Jésus a caché dans vos
coeurs. |
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La
Pentecôte
“Tu es le Christ, le Fils du
Dieu vivant !” vient de déclarer Simon-Pierre à la question de Jésus qui
demandait : “Et vous, qui dîtes-vous que Je suis ?”
Jésus regarde longuement son apôtre
et dit : “Heureux es-tu, Simon, car ce ne sont pas la chair et le sang qui
t’ont révélé cela, mais mon Père, qui est dans les Cieux.” (Mat XVI, 15-17)
Heureux es-tu, Simon ! Le Père, par
son Esprit, l’Esprit d’Amour du Père et du Fils vient de te révéler ce qui était
caché aux hommes depuis le commencement. Heureux es-tu Simon, toi qui as su
accueillir la Parole du Père! À partir de ce jour, Jésus t’appela Simon-Pierre,
et t’invita à vivre dans une étroite intimité avec Lui, le Fils du Dieu vivant.
Mais, Simon-Pierre, tu n’avais pas
encore reçu l’Esprit-Saint dans sa plénitude. Tu étais toujours timoré malgré
tes bravades, plein de confiance en toi, et si lent à comprendre. Simon-Pierre,
tu prétendais donner ta vie pour ton Maître, mais tu le renieras quand Il aura
besoin de toi! Et aujourd’hui, dix jours après la Résurrection, tu n’es guère
plus courageux. Tu te terres, tellement tu as peur des juifs, dans la petite
salle du Cénacle soigneusement fermée, avec Marie et les autres apôtres.
Simon-Pierre, tu repenses à toutes
ces choses qui se sont passées depuis trois ans: la prédication de Jésus, ses
miracles, sa Passion, sa Résurrection, et puis son Ascension. Comme le Seigneur
te l’avait demandé, tu as pris quelques initiatives, notamment le remplacement
de Judas par Mattias. Mais maintenant tu trouves le temps long malgré les
longues heures de prière et d’oraison que vous enseigne Marie, la douce Maman...
Avec les autres apôtres,
Simon-Pierre, tu fais encore un effort pour prier et rendre gloire à Dieu comme
tout juif pieux devait le faire. Et voilà que le plus inattendu des miracles
s’accomplit : l’Esprit est là, au milieu de vous, sur vous, en vous. Et la joie
renaît en vos cœurs. Et l’intelligence, et la mémoire, et le courage aussi.
Alors tu sors, Simon-Pierre, sans
crainte, pour annoncer les merveilles de Dieu, et la vie et la mort du Fils, et
sa Résurrection d’entre les morts. Tu te souviens de tout, de tous les
enseignements de Jésus. Brusquement tu comprends tout, et chacun te comprend
dans sa propre langue.
Heureux es-tu Simon-Pierre, heureux
vous tous les apôtres, heureux tous ceux qui reçoivent l’Esprit dans un coeur
ouvert, préparé et disponible.
Heureux ceux qui savent attendre et
rester avec la Vierge Marie pour prier avec elle en attendant la venue de
l’Esprit-Saint, l’Esprit du Père et du Fils. |
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“Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur...
Voici que toutes les générations
me diront bienheureuse... Car le Puissant s’est penché sur l’humilité de sa
servante, et Il a fait en moi de grandes choses... car sa Miséricorde s’étend
d’âge en âge sur ceux qui Le craignent...” (Luc I, 46-49)
Vierge Marie, toute ta vie a été un
long acquiescement à la volonté de Dieu. Durant toute ta vie tu as été unie à
Dieu par un Amour qui ne cessa jamais de croître, au fil des jours et des
années. L’Amour avait atteint en toi une telle plénitude que tu ne pouvais plus
le contenir... Ton être tout entier aspirait à rejoindre Dieu le Père et ton
Fils bien-aimé dans la gloire du Père. Ton âme inondée de l’Esprit Saint ne
pouvait plus rester dans ton corps. Il fallait que tu partes, car tu te mourais
d’amour.
Sainte Vierge Marie, tant d’années
étaient passées depuis le jour de la Pentecôte. Tu avais vu, avec joie, les
apôtres de ton Fils se disperser dans le monde entier pour porter la Bonne
Nouvelle du Salut. Oui, tu vivais chez le disciple bien-aimé, et de temps en
temps tu recevais Jésus des mains de Jean, lorsqu’il était là et qu’il célébrait
l’Eucharistie. Mais Jean n’était pas souvent là, car lui aussi devait
évangéliser.
Marie, tu ne cesses de prier pour
les apôtres dont certains vont bientôt mourir martyrs, comme Jésus. Tu es la
Mère de l’Église et de nombreux chrétiens viennent te trouver pour que tu les
conseilles. La jeune Église a toujours besoin de toi, mais toi tu sais que
l’heure de rejoindre ton Fils est arrivée. Tu mets en ordre quelques souvenirs,
tu mets ta plus jolie robe, tu t’allonges et... tu t’endors.
Tu t’endors, mais tu te réveilles
bien vite. Que se passe-t-il ? Jésus est là qui t’accueille et te prend dans ses
bras en murmurant :
“Maman ! Viens, entre dans la
joie de ton Fils, dans la joie de ton Seigneur.”
Tu es si heureuse Marie que tu ne
peux que répéter les phrases qui disaient déjà ta joie, la joie qui
t’envahissait quand tu reçus Dieu pour la première fois :
“Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur...
Voici que toutes les générations
me diront bienheureuse... Car le Puissant s’est penché sur l’humilité de sa
servante, et Il a fait en moi de grandes choses... car sa Miséricorde s’étend
d’âge en âge sur ceux qui Le craignent...”
Bienheureuse Marie, ton bonheur est
infini, il est inexprimable car il est de Dieu, il est en Dieu ; car il est
possession de Dieu et union à Dieu.
Vierge Marie, nous te prions, fais
qu’un jour, chacun d’entre nous puisse dire, avec toi : “Mon âme exalte le
Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur, car Dieu est ma joie, Dieu
est mon seul Amour... et mon bonheur, c’est de faire sa volonté.”
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Jésus enseignait la foule. Soudain,
une voix s’éleva : “Heureux le sein qui t’a porté, et les mamelles qui t’ont
allaité.” Mais Jésus répliqua : “Heureux plutôt ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la mettent en pratique.” (Luc XI, 27-28)
Vierge Marie, douce Maman de Jésus,
ta vie entière a été la réalisation parfaite de la volonté de Dieu. Les
événements, peu nombreux, hélas! que nous connaissons de ta vie en sont la
preuve éclatante. Pourtant les épreuves et les souffrances ne te furent pas
épargnées. Ta vie fut, à l’image de celle de Jésus, une lente agonie et une
douloureuse Passion. Et cependant, Marie, chaque fois que tu parles de toi,
c’est pour te dire bienheureuse, bienheureuse parce que tu fis toujours la
volonté de Dieu. Et Jésus confirma ton opinion en affirmant que tu étais
bienheureuse parce que tu avais toujours fait la volonté de Dieu.
“Heureux ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la mettent en pratique.” Faire la volonté de Dieu
conduit inéluctablement à l’ineffable bonheur de l’union à Dieu, couronnement de
toute vie. Et toi, Vierge Marie, tu fus tellement unie à Dieu dans toutes les
circonstances de ta vie que tu peux, à juste titre, être déclarée Reine. Reine
de tous ceux qui ont fait la volonté de Dieu et y ont trouvé leur joie, Reine de
tous ceux qui essaient de constamment conformer leur volonté à celle de Dieu,
Reine de tous les saints, Reine de tous les anges.
“Heureux ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la mettent en pratique.” Dès ici-bas, tu es leur
Reine, Marie, Mère de Jésus, Mère de l’Église, Reine des Cieux et Reine de la
terre. Heureux ceux qui t’ont pour Reine, Marie, douce Maman !

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