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Mystères Joyeux —
Mystères Lumineux — Mystères Douloureux
Mystères Glorieux
Mystères du Rosaire
Jésus Tu es là !
Jésus, Tu es là !
Tu es là,
tout près de moi.
Je viens Te rencontrer,
je viens Te prier.
Je viens Te
prier en priant Marie...
En priant les mystères du Rosaire...
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Premier mystère joyeux :
L’Annonciation
Depuis
des siècles Dieu est connu, Dieu est aimé. Dieu aime son peuple tendrement,
comme une Mère aime son enfant et jamais Dieu n’abandonne ses enfants. Dieu
s’est même fait connaître directement à son peuple, notamment dans la nuée, lors
de la traversée de la Mer Rouge. Plusieurs fois Il s’est aussi manifesté
ouvertement à quelques hommes choisis, et plus particulièrement :
– à Adam et à Ève, quand Il
s’entretenait familièrement avec eux dans le jardin d’Éden, et se promenait avec
eux.
– à Abraham, lorsque les
trois Hommes vinrent lui annoncer que, malgré son grand âge, il serait le père
d’un peuple innombrable.
– à Moïse, quand Dieu se
manifesta à lui dans le buisson ardent et avec qui Il parlait face à face, à
cause de l’humilité de son serviteur.
– à Élie, quand Dieu passa
devant son prophète, dans la brise légère. Dieu passa devant Élie, mais
seulement après avoir mis Sa Main sur sa face, car Élie, comme tous les autres
hommes, n’aurait pu voir Dieu sans mourir.
– à Samuel, aussi, qui
apprit à répondre quand Dieu appelait: “Parle, Seigneur, ton serviteur
écoute.”
Dans toute la Bible Dieu est là,
mais Il ne se manifeste généralement d’une manière sensible qu’à peu de
personnes, et d’une manière tout à fait discrète. Dieu est là, près de nous,
mais Il nous semble souvent lointain, inaccessible. C’est probablement une des
raisons pour lesquelles le peuple hébreu se tourna tant de fois vers des idoles
visibles. Dieu était là, mais insaisissable. Pourtant le peuple attendait quand
même le Messie, et il l’attendait de plus en plus impatiemment.
Marie aussi attendait le Messie.
Elle l’attendait de tout son coeur, de toutes ses forces, et elle aurait
tellement voulu devenir la servante de celle qui serait la Choisie, la Mère du
Messie. Marie priait avec grande ferveur, Marie attendait, Marie espérait... Et
voici, soudain, l’Ange qui lui dit : “Je te salue, Marie, le Seigneur EST
avec toi.” Pour la première fois au monde, Jésus est LÀ, Jésus est avec
nous.
Tu es là, Jésus, mais Marie est
encore la seule à le savoir. Pendant neuf mois, Marie sera le tabernacle vivant
de Jésus... Elle pourra L’adorer, L’aimer, Le contempler avec les yeux de son
cœur, Le sentir grandir en elle... Jésus est là, en Marie, et déjà parmi nous.
Jésus est là et Marie le sait, Marie le sent vivre en elle. Tu es là aussi,
Jésus, dans nos tabernacles : nous aussi nous T’adorons et nous T’aimons, et
nous Te prions. |
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Deuxième mystère joyeux :
La Visitation
“Comment
m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne à moi?” dira Élisabeth à
Marie venue la visiter. Jésus est là, amené par Marie, et Élisabeth, sanctifiée
avec son fils, a reconnu le Sauveur. Jésus est là.
Le petit Jean, celui qui deviendra
le Baptiste, le précurseur, le petit Jean qui n’est pas encore né, le petit Jean
a reconnu Celui dont il devra préparer le chemin. Et ce petit enfant tressaille
de joie...
Le petit Jean tressaille de joie,
et Élisabeth, sa mère prophétise : “Tu es bénie entre toutes les femmes.
Bienheureuse celle qui a cru...” dit-elle à Marie.
Jésus, Tu es là, Tu as tes premiers
adorateurs. Des coeurs purs, des coeurs ouverts, des coeurs qui T’attendaient.
Jésus, Tu es vraiment là, dans le
secret, mais Tu es réellement là, et déjà trois personnes T’ont reconnu. Quatre,
en comptant Joseph qui, bientôt, lui aussi, recevra la visite d’un ange. Et
peut-être Zacharie, qui sait ? Mais comme il est muet...
Tu es là, Jésus, vraiment là. Avec
Marie, avec Élisabeth, dans la foi, nous T’adorons et nous Te prions.
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Troisième mystère joyeux :
La Nativité
Méditons
tout d’abord sur l’annonciation à Joseph. Joseph est dans le désarroi : il ne
comprend pas ce qui se passe en son épouse bien-aimée. Il ne sait pas ce qu’il
doit faire. Joseph est dans la peine, on dirait aujourd’hui dans la détresse:
alors il vaut mieux qu’il parte... Oui, Joseph va partir, il ne peut plus
continuer à vivre avec celle qui est peut-être la toute sainte... Joseph va
partir. Mais voici qu’un ange vient le rassurer : “Joseph, fils de David, ne
crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse; car ce qui a été engendré en
elle vient de l’Esprit Saint... Tu lui donneras le nom de Jésus... Il sera
appelé Fils de Dieu. Car la Vierge qui devait enfanter, c’est ton épouse. La
Vierge a conçu et va bientôt enfanter un fils auquel tu donneras le nom de
Jésus, ce qui veut dire Sauveur.” L’Emmanuel attendu, Dieu avec nous, est
déjà là.”
Maintenant, Joseph sait que Jésus
est là, parmi nous. C’est encore dans le secret, mais Joseph sait, et il peut
commencer à préparer tout ce qui sera nécessaire pour la Nativité.
Les événements se précipitent, les
prophéties se réalisent. À cause d’un Édit de César, Joseph doit se rendre,
immédiatement, à Bethléem : Jésus pourra naître à Bethléem, ainsi que l’ont
annoncé les prophètes : “Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es nullement
le moindre des clans de Juda, car de toi sortira un chef qui sera le pasteur de
mon peuple Israël.”
Jésus est né, à Bethléem... Jésus
est là, Dieu est présent parmi nous, visible pour Marie et Joseph, et bientôt
pour le monde. Pour nous tous. Jésus est là !
Les anges réveillent les bergers
qui viennent contempler et adorer leur Dieu, leur Sauveur, leur Messie, présent
dans ce petit enfant. Les bergers sont heureux, ils adorent le Libérateur
d’Israël. Leur Messie tant attendu est enfin là! Première Épiphanie !
Jésus, Tu es là ! Jésus,
Dieu-Emmanuel, Dieu tout petit enfant est là, au milieu des hommes qui font ses
délices. Jésus-Dieu est là.
Jésus est là pour nous, les hommes.
Le Dieu Unique, invisible, s’est rendu visible, Dieu a visité son peuple. Les
mages peuvent venir: Jésus est là pour eux aussi, pour tous les hommes de toutes
les nations, pour tous les hommes de la terre, pour tous les hommes de bonne
volonté, les hommes qui croient et qui aiment Dieu. Les hommes au coeur pur, les
hommes au coeur simple, les hommes au coeur humble.
Les mages sont heureux: ils ont vu
Dieu, car Dieu est là, avec eux, avec nous... Deuxième Épiphanie !
Tu es là, Jésus, Tu es là pour
sauver tous les hommes de toutes les nations. Avec Marie et Joseph, avec les
bergers, avec les mages, Jésus nous T’adorons et nous Te prions. Et nous
T’aimons Jésus, Dieu avec nous, Jésus, Emmanuel. |
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Quatrième mystère joyeux :
La Présentation de Jésus au Temple
Depuis
la première Pâque, celle qui protégea les hébreux de la dernière plaie d’Égypte,
celle qui permit au peuple hébreu de quitter l’Égypte, la terre d’esclavage,
Dieu avait ordonné que tout premier-né mâle lui fût consacré. En effet l’Ange
exterminateur avait épargné tous les premiers-nés des hébreux qui, le soir de
cette Pâque, avaient badigeonné le linteau de leurs maisons avec le sang de
l’agneau du sacrifice, un agneau mâle, sans défaut.
Et depuis ce jour, ce jour de la
première Pâque, les juifs devaient toujours “racheter” leur garçon premier-né,
lequel appartenait d’office à Dieu. Marie et Joseph se soumirent à cette Loi et
se rendirent au Temple de Jérusalem pour y présenter l’Enfant Jésus et le
“racheter” en offrant un couple de tourterelles.
Marie vient “racheter” son Fils.
C’est Dieu, visible mais caché, encore inconnu qu’elle présente au prêtre. C’est
Dieu qui est là, mais les prêtres ne le reconnaîtront pas. Seuls les coeurs
purs, les coeurs humbles, les cœurs qui aiment Dieu et qui sont ouverts à sa
Parole, seuls ces coeurs bienheureux verront l’Emmanuel: Jésus qui est là.
Jésus est là, et seuls Anne et
Syméon reconnaîtront leur Seigneur. Dieu est là : ils peuvent partir en paix.
Syméon, en présence de Jésus, qui
est là, comprend soudain les Écritures, ces Écritures qui prédisaient un Messie
souffrant, prédictions que les juifs ne comprenaient pas et refusaient
d’emblée : le Messie, leur Messie, ne pouvait pas mourir comme un malfaiteur!
Soudain le voile se déchire et Syméon comprend : cet Enfant, c’est le Messie
souffrant annoncé, et le cœur de sa Mère sera transpercé d’un glaive de
douleur...
Jésus, Tu es là... Syméon et Anne
T’ont reconnu. Troisième Épiphanie ! |
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Cinquième mystère joyeux :
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Jésus,
c’est bien connu, Tu aimes la vie cachée, la vie humble, sans éclat. Un peu trop
peut-être, pour nous, pauvres hommes, lents à comprendre, car sans
intelligence... Pendant les douze ans de ton enfance, Tu es resté caché. Seuls
deux privilégiés Te connaissaient. Aujourd’hui, Tu es grand, dirions-nous
maintenant, Tu es adulte, Tu as brillamment réussi tes examens de passage... et
Tu veux Te manifester enfin, aux tiens, aux docteurs de la Loi. Sa présence, ta
science, ton intelligence les éblouit...
On a dit que les deux grands
docteurs de l’époque, Hillel et Gamaliel T’avaient reconnu... Et bien plus tard,
Gamaliel, demeuré prudent durant toute ta vie publique, refusera cependant de
prendre part à la décision du Sanhédrin, celle de Te condamner à la mort, à la
Croix.
Aujourd’hui, Jésus, tout jeune
adulte, Tu es là, parmi les docteurs. Marie et Joseph Te cherchent. Ils
tâtonneront dans l’angoisse, durant trois jours, avant de Te retrouver, trois
jours de douleur intense, car privés de Toi... Trois jours de nuit obscure,
présage peut-être, des trois jours que Tu passeras dans le tombeau après ta
Passion... Ceux qui T’aiment, Jésus, ne peuvent pas vivre quand Tu n’es pas là.
Mais maintenant, c’est la joie:
Marie et Joseph T’ont retrouvé : ils ne comprennent pas ce qui s’est passé :
pourquoi devais-Tu être chez “Ton Père” ? Ton père n’est-il pas Joseph ? Ils ne
comprennent pas du tout, mais ils gardent ces choses dans leur coeur, ils
méditent ces choses et les gardent, et les méditent... Ils ne comprennent pas,
mais maintenant Tu es là, avec eux, cela seul compte... Tu es là, ils peuvent
retourner à Nazareth, Tu leur seras soumis !...
Jésus, nous connaissons tous ces
périodes affreuses où, comme Marie et Joseph, nous Te cherchons dans
l’angoisse... Mais un jour nous Te retrouvons, un jour, Tu es là, enfin... Nous
pouvons retourner dans nos Nazareth, Tu seras avec nous. Tu nous seras soumis
quand, à l’appel d’un prêtre, Tu viendras, Tu reviendras chez nous, dans ton
Eucharistie. Nous pourrons T’appeler, T’aimer, T’adorer dans l’Hostie sainte.
Car Jésus, dans tous nos
tabernacles, Tu es là, présent, vivant. Tu es là et Tu nous aimes. Tu es là, et
ton Cœur brûlant d’Amour, de l’Amour même de Dieu, ton Coeur nous attend. Jésus,
quel bonheur! Tu es là ! Tu es là Jésus, et nous T’aimons.

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Mystères lumineux
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Premier mystère lumineux :
Le Baptême de Jésus
Depuis
des mois, déjà, Jean, le Baptiste, baptise dans le Jourdain... Les foules
accourent à lui. Les foules viennent l’écouter... Pourtant Jean n’est pas un
tendre, et ses discours n’appellent qu’à la pénitence : “Race de vipères !
Vous devez changer de vie ! Dieu n’aime pas vos mœurs dépravées, Dieu n’aime pas
la haine que vous couvez en vous. Dieu n’aime pas votre méchanceté, votre façon
d’exploiter ceux qui vous servent... Vous méprisez vos serviteurs, vous méprisez
vos femmes, vous n’enseignez plus à vos enfants la Loi sainte de l’amour de Dieu
et du prochain ! Reconnaissez vos torts, repentez-vous, changez de vie,
faites pénitence... Et venez jusqu’à moi, dans l’eau vive du Jourdain,
plongez-vous dans l’eau purifiante qui lavera vos cœurs et, de cœurs de boucs
qu’ils sont, les transformera en tendre cœurs d’agneau. Venez vous plonger dans
l’eau qui lave et purifie.”
Et les gens venaient, en foules.
Tous les juifs des alentours venaient se faire baptiser dans l’eau de la
pénitence. Tout le peuple venait avouer ses péchés. Tous venaient à Jean
recevoir le baptême de pénitence. Il y avait des pauvres, il y avait des riches,
il y avait des savants et des ignorants; il y avait des pharisiens et des
sadducéens. Il y avait ceux des villes et ceux des campagnes. Il y avait aussi
les soldats romains qui devaient surveiller les foules : çà peut devenir
dangereux, une foule! Mais ils étaient vite rassurés, et parfois l’un d’eux, en
cachette, venait rencontrer Jean et se faire baptiser.
Tous venaient à Jean : les sages et
les fous, les justes et les chenapans, les humbles et les orgueilleux: tous
venaient reconnaître leurs torts... Car, sans oser le dire, ils voulaient être
purs pour accueillir leur Messie, qui ne devait plus tarder...
Ils venaient tous à Jean pour se
faire baptiser. Un jour, il y eut Jésus... Jean Le reconnut. Jésus était là près
de Lui. Jean voulut se faire baptiser par Celui qu’il considérait comme son
Seigneur, mais Jésus lui fit comprendre qu’il fallait accomplir toute
justice. Jésus se plongea dans le Jourdain, Jean Le baptisa, et le Ciel
s’ouvrit : Dieu était là ! Le Fils Bien-Aimé du Père était là et Dieu Le
présenta aux hommes. |
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Deuxième mystère lumineux :
Les Noces de Cana
“En ce
temps-là il y eut des noces à Cana, et la Mère de Jésus y était. Jésus aussi fut
invité à la noce ainsi que ses disciples... Ce fut le premier des miracles de
Jésus. Il manifesta sa Gloire, et ses disciples crurent en Lui.” (Jean 2,
1-11)
Jésus, il n’y a que peu de temps
que Tu as quitté Nazareth. Seule Marie sait pourquoi Tu es parti. Toutes les
autres personnes de ton village ainsi que ta parenté, ignorent où Tu es allé et
ce que Tu fais. D’ailleurs les critiques vont bon train : comment se fait-Il
qu’à l’âge de trente ans Il ne soit pas encore marié ? Et puis, a-t-on jamais vu
un bon fils abandonner ainsi sa Mère ? Et pour aller où? Pour faire quoi ?...
Tous ces braves gens critiquent Jésus, mais ils essaient surtout de cacher leur
peine, car, en réalité, Il leur manque terriblement... Alors, dans l’espoir non
avoué de retrouver Celui que leur cœur aime, ils ont discrètement demandé aux
gens de Cana d’inviter Marie et son Fils. Elle doit bien savoir, elle, où Il est
parti...
Oui, Marie sait, en gros, pourquoi
est parti son Fils, son Jésus. Elle sait qu’Il est le Rédempteur du monde et que
sa mission doit commencer... Elle n’en sait pas davantage, mais par
l’intermédiaire des foules qui se pressent autour de Jean le Baptiste, elle a pu
faire parvenir l’invitation aux noces de Cana.
Jésus a commencé sa mission. Il a
terminé la longue retraite préparatoire à sa vie publique. Il a rencontré Jean
et, pour que le Père Le présente publiquement, Il a voulu recevoir le Baptême de
Jean; puis quelques futurs disciples sont venus à Lui et commencent à le suivre.
Aujourd’hui, Jésus les emmène avec Lui à Cana. Cela n’a rien d’extraordinaire ;
certains même faisaient peut-être partie de la famille: des cousins éloignés,
des frères, disait-on à l’époque.
Il y a beaucoup de monde autour des
jeunes mariés. Probablement beaucoup plus que prévu et ils n’ont plus de vin!
Grand émoi chez les parents des jeunes gens. Marie a vu, Marie a compris, et le
cœur de Marie s’est ému : “Ils n’ont plus de vin!” chuchote-t-elle à
Jésus, qui est là, tout près d’elle. “Femme, qu’est-ce que Tu veux que j’y
fasse ! Je dois attendre mon Heure ?”
Marie plonge intensément son regard
dans celui de Jésus. Que Lui a-t-elle dit dans le secret de son cœur ? Jésus
attendait-Il cette demande de Marie ? Jésus est là, avec sa Mère, au milieu d’un
monde en fête, Lui qui n’est pas du monde. Ses premiers disciples sont là, avec
Lui, mais ils Le connaissent encore si peu... Est-ce l’Heure de leur révéler
qu’Il est le Messie de Dieu, le Messie qu’ils attendent? Jésus sourit à Marie
dont le cœur implore toujours. Oui il est temps maintenant, l’heure est venue.
Jésus se lève et Marie s’en va trouver les serviteurs : “Faites tout ce qu’Il
vous dira !”
“Faites tout ce qu’Il vous dira...
Jésus est là, debout, majestueux, étonnamment majestueux. “Remplissez d’eau
les jarres, et portez-en au maître de maison.” Les serviteurs s’étonnent,
mais subjugués par une autorité inconnue, souveraine et cependant bienveillante,
ils obéissent...
Quelle merveille ce vin ?
D’ordinaire on sert d’abord le bon vin, puis le moins bon quand les gens ont
bien bu. Pourquoi avoir réservé ce vin exceptionnel pour la fin ? Jésus est là,
comme grandi. Tous Le regardent, étonnés. Les disciples contemplent Celui qu’ils
suivent et dont ils découvrent la Gloire.
À Cana, Jésus est là. Il manifesta
sa Gloire, et ses disciples crurent en Lui. |
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Troisième mystère lumineux :
L’enseignement de Jésus
La vie
de Jésus a été un constant enseignement : un enseignement de pureté, de bonté,
de patience, de douceur, d’humilité. La vie de Jésus parlait d’elle-même, mais
parfois les disciples avaient besoin d’explications, car les attitudes ou les
paroles de Jésus étaient tellement évidentes et lumineuses, qu’elles aveuglaient
les intelligences bornées des hommes, même de bonne volonté mais trop attachés à
leurs lois, ou à leurs petits jugements ou à leurs us et coutumes... Aussi,
Jésus s’arrêtait-Il dès qu’Il s’apercevait que le trouble envahissait l’âme de
ses auditeurs.
Jésus, Tu es là, assis sur le bord
du chemin. Tu es là, et les disciples se sont arrêtés, eux aussi. Ils Te
regardent, interrogateurs, mais ils n’osent pas Te questionner. Tu es là, Jésus.
Tu attends un peu, puis Tu Te mets à raconter une parabole :
― Le Royaume
des cieux est semblable à un promeneur qui s’arrête pour contempler la nature.
Tout est paix, calme et silence autour de lui. Le soleil couchant darde ses
rayons écarlates sur la campagne qui s’embrase d’un feu féerique, chaud et doux
à la fois, violent tout en étant plein de paix et d’amour, consumant sans
détruire. La campagne, baignée comme dans un brasier insaisissable, n’est plus
que lumière, repos, bonheur.
Le promeneur demeure immobile,
comme en extase. Jamais il n’avait assisté à un tel spectacle, jamais il n’avait
ressenti une telle communion entre la nature et lui : vraiment Dieu est présent,
Dieu est là vivant, proche, si proche. Dieu est là, qui attend son enfant, Dieu
est là, qui partage son amour à l’homme bien-aimé. Le promeneur comprend soudain
que Dieu est toujours avec lui; il comprend que Dieu l’aime et l’accompagne sur
tous ses chemins, sur toutes ses routes, Dieu est toujours là, près de lui, mais
il ne le savait pas.”
Jésus s’arrête et sourit à ses
amis :
― Avez-vous
compris que jamais Dieu n’abandonne ses enfants ? Avez-vous compris que le Père
est toujours là, comme Je suis près de vous, en ce moment ?
Soudain Jean s’exclame :
― Jésus, Tu
es là, et quand Tu es avec nous, tout est lumière en nous, tout est feu dans mon
cœur, tout est amour aussi. Est-ce cela, le Royaume de Dieu: la présence
éternelle de l’Amour, de ton amour ? Est-ce cela ton Royaume, le bonheur
éternel: rester avec Toi, toujours, dans l’amour que Tu es avec le Père ?
Jésus, Tu es là. Les apôtres et
tous les autres disciples se taisent. Tu es là, avec eux, et ils sont heureux...
car Tu es là ! Tu es là ! Ils sont avec Toi, et ils sont avec Dieu.
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Quatrième mystère lumineux :
La transfiguration
Nous
sommes au pied du mont Thabor. Jésus est là, Il semble absorbé dans ses pensées.
La matinée a été éprouvante: il y avait toutes ces foules qui se pressaient
autour de Lui, et les apôtres avaient eu bien du mal à les canaliser, ces gens
qui se bousculaient, criaient, voulaient voir, ou sollicitaient une guérison ou
une grâce. Et tous ces gosses qui paillaient, se disputaient, ces gosses que
Jésus voulait qu’on laisse venir à Lui !... Maintenant tout est plus calme.
Jésus a renvoyé la foule et a conduit ses apôtres dans un endroit tranquille et
ombragé.
Le déjeuner fut rapidement pris. Il
fait chaud. Les apôtres, fatigués, se sont allongés, et plusieurs dorment
déjà... Jésus est là, un peu en retrait : Il prie. Bientôt Il se tourne vers
Pierre qui s’était réfugié près de son Maître, et Il lui fait signe d’appeler
Jean et son frère Jacques :
― Venez avec
Moi, tous les trois, venez prier avec Moi. Et J’ai quelque chose à vous montrer.
Le petit groupe monte le chemin qui
conduit au sommet de la colline. Ils suivent Jésus en silence, s’arrêtant de
temps à autre pour souffler un peu tout en admirant le paysage. Arrivé au
sommet, Jésus se retourne et dit :
― Restez
ici, et priez comme Je vous ai appris.
Les trois apôtres s’assoyent tandis
que Jésus s’éloigne de quelques pas. Les apôtres regardent Jésus, intensément,
et l’amour qu’ils lui portent brille dans leurs yeux. Les apôtres regardent
Jésus qui prie. Jésus est là, près de ses trois amis. Jésus est là, tout près
d’eux, mais voici que Jésus semble s’éloigner un peu. Il est devenu lumineux,
comme une transparence d’où émane une lumière éblouissante. Les apôtres ferment
les yeux, puis les rouvrent. Que se passe-t-il ? Jésus n’est plus seul ! D’où
viennent ces deux personnages baignés de gloire céleste qui parlent avec Jésus ?
Ne dirait-on pas Moïse et Élie ?
Pierre se lève et s’avance ; oui,
Jésus est bien là, c’est bien Lui qui parle de choses mystérieuses. Jésus est
là, mais Il parle de son départ : de quel départ veut-Il parler ? Pierre
s’avance et s’exclame :
― Seigneur
comme il fait bon, ici ! Nous pourrions rester avec Toi et ces hommes
bienveillants. Trois tentes suffiraient...
Pierre ne put poursuivre
davantage : une nuée, sombre et lumineuse à la fois, recouvrit tout le groupe,
et une voix puissante, venue du Ciel s’écria :
― Celui-ci
est mon Fils Bien-Aimé, mon Élu, écoutez-Le !
Pierre, Jacques et Jean, paralysés
de peur, se prosternèrent. Jésus les releva et les rassura. Tout était redevenu
normal. Seul Jésus était là, souriant et tellement plein d’amour...
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Cinquième mystère lumineux :
L’Eucharistie
Jésus,
Tu es là ; tes apôtres sont là aussi, autour de la table que Tu présides. Le
repas de fête s’achève, la joie règne dans les cœurs de tes amis. Les derniers
jours ont été très éprouvants, mais maintenant, en ce soir de fête, tout est
paix, bonheur, amour. Tes apôtres semblent ne faire plus qu’un avec Toi tant
leurs regards convergent vers ton Regard. Il est parfois, dans la vie, des
moments du temps, tellement intenses, qu’ils sont comme des moments
d’éternité...
Jésus, Tu es là ; un bonheur
extraordinaire, presque palpable, enveloppe la salle du Cénacle. Tu es là,
Jésus, et tes apôtres ne demandent rien d’autre que cette extase d’amour qui les
unit à Dieu, à Toi. Jésus, Tu es là, et cela leur suffit.
Jésus, Tu es là. Toi aussi Tu
regardes, Tu sondes le cœur de tes amis. Tous, ils donneront leur vie pour Toi,
plus tard, tous, sauf Judas qui est déjà parti vers son destin. Tous tes
disciples présents donneront leur vie pour Toi, plus tard, quand, nourris par le
Pain que Tu vas leur donner, ils auront acquis toutes les forces et la science
nécessaires à la sublime tâche à laquelle Tu les prépares depuis trois ans. Oui,
ils seront forts, car Tu seras toujours avec eux...
Jésus, en ce soir de fête, Tu es là
et cela suffit. Mais bientôt Tu romps le silence béni que Tu avais fait naître :
― Mes amis,
Je dois partir, mais Je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous enverrai mon
Esprit, plus tard, après ma résurrection, quand Je serai remonté vers le Père.
Car, ce soir, Je dois être livré aux mains des Juifs qui feront de Moi tout ce
qu’ils voudront. Et ils Me crucifieront, et vous serez dispersés, et vous
M’abandonnerez... Tous les apôtres se récrient, indignés :
― Oh ! moi,
s’exclame Pierre, je ne T’abandonnerai jamais, je saurais Te défendre si on Te
faisait du mal, je donnerais ma vie pour Toi.
Jésus regarde Pierre, soupire, mais
ne dit rien. Il ne faut pas troubler cette Heure bénie de l’Action de Grâce
éternelle.
Jésus, Tu es là. Tu prends le pain
et Tu approches la coupe de vin. Jésus, Tu rends grâce au Père :
― Père,
glorifie ton Fils. C’est l’instant de l’Alliance Nouvelle que Tu vas sceller
avec ton Peuple. Père, glorifie ton Fils qui s’en va faire ta Volonté qui est
aussi la sienne...
Jésus, Tu es là, soudain solennel.
Les apôtres sont subjugués. Le silence est total, mais voici que Tu bénis le
pain, Tu le partages et Tu le tends à tes apôtres :
― Prenez, et
mangez-en tous. Ceci est mon Corps qui va être livré pour vous, dans quelques
instants. Ceci est mon Corps offert en Sacrifice d’Action de Grâce éternelle.
Prenez et mangez le Corps de l’Agneau de Dieu, livré pour le pardon des péchés.
Les disciples mangent le Pain,
comme écrasés par le Mystère trop grand pour eux.
Jésus, Tu es là. Tu dois aller
jusqu’au bout du Sacrifice. Tu prends la Coupe :
― Buvez,
ceci est mon Sang.

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Mystères douloureux
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Premier mystère douloureux :
L’Agonie de Jésus à Gethsémani
Jésus,
Tu avais désiré, d’un grand désir, manger cette Pâque avec tes disciples. Ton
Heure, celle pour laquelle Tu étais venu, cette Heure terrible, mais tant
attendue, ton Heure est venue. Tu vas quitter tes apôtres, tes disciples, les
hommes que Tu as tant aimés sur la terre, Tu vas quitter ceux que Tu aimes, mais
Tu ne les laisseras pas orphelins: Tu connais leurs faiblesses et leurs misères,
et Tu sais qu’ils ne peuvent vivre sans Toi. Alors, avant de Te livrer à la
mort, Tu leur partages le Pain de la vie, le Pain sacré devenu ton Corps. Tu
seras éternellement avec eux, avec nous, dans ce Sacrement de vie...
Mais pour l’instant, Tu es encore
avec tes disciples, pour quelques heures avec ton Corps d’homme, semblable au
nôtre, ton Corps capable de souffrir autant qu’il aime. Jésus, Tu es là, et Tu
arrives au Jardin des Oliviers, ce jardin où Tu aimais Te reposer avec les tiens
et les enseigner dans la paix. Jésus Tu es là, avec tes apôtres, mais
aujourd’hui, c’est ton Heure, et ils ne le comprennent pas : ils ne peuvent pas
comprendre, c’est trop dur pour eux.
Jésus, Tu es là. Tu sais que Tu
seras avec eux jusqu’à la fin du monde, mais eux, tes apôtres, ne le savent pas
encore... Ils ne savent pas qu’ils vivent les derniers instants de ta vie
terrestre. Alors, ils Te laissent seul. Ce n’est pas par méchanceté ni par
indifférence, non, ils ne savent pas. Car il fallait que Toi aussi, Jésus, Tu
fasses l’expérience de la solitude, de la détresse horrible quand Dieu semble se
taire, quand Dieu est absent, ou pire, quand Dieu semble nous abandonner. Tu es
là, Jésus, tes disciples dorment, et le Père T’abandonne.
Tu es là, Jésus, dans l’angoisse
mortelle de l’absence de Dieu, du silence de Dieu. Tu es là, Jésus, seul face à
Satan qui semble triompher, et il n’y a pas de souffrance plus grande en ce
monde et dans l’autre. Tu es là, Jésus, seul, et Tu sues ton sang, ton sang que
Tu viens de donner à tes apôtres qui n’avaient pas compris de quoi il
s’agissait. Tu es là, Jésus, seul pour porter le poids terrible de nos péchés,
de nos misères, de nos refus de Dieu. Comme nous avons refusé Dieu, le Père se
refuse à Toi. Et Toi, Jésus, Tu es là, seul !...
Jésus, Tu es là, et nous nous
faisons tout petits pour T’approcher, pour Te contempler. Nous non plus nous ne
comprenons pas très bien l’intensité de ce mystère d’Amour, mais nous Te
contemplons et nous ne pouvons nous résoudre à nous en aller, car Tu es là,
Jésus, et nous T’aimons, et nous pleurons avec Toi. Tu es là, Jésus, dans ton
Agonie, et nous Te prions de nous pardonner, de rester avec nous qui resterons
avec Toi. Nous restons avec Toi, Jésus, et nous prions Marie de nous aider, de
nous pardonner, de nous soutenir. Nous prions Marie de nous aider à prier avec
Toi, car Tu es là Jésus, et nous T’aimons. |
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Deuxième mystère douloureux :
La Flagellation
Tu es
là, Jésus, au pied de la colonne. Les soldats T’ont solidement attaché... Comme
si Tu avais l’intention de Te sauver !... Ils T’ont solidement attaché, très
inconfortablement attaché pour que Tu souffres un peu plus, tout simplement:
c’est tellement drôle de voir quelqu’un souffrir!... Ces pauvres êtres ne savent
pas ce qu’ils font, eux non plus. Mais nous, nous savons...
Nous savons, Jésus, que lorsque
nous faisons souffrir notre prochain, lorsque nous le battons, lorsque nous le
torturons, c’est Toi que nous flagellons. Nous, nous savons, Jésus... Nous
savons, Jésus, que lorsque nous manquons à l’Amour, lorsque nous écorchons ton
Amour par l’intermédiaire d’un prochain que nous n’aimons pas, que nous ne
voulons pas aimer, que nous voulons faire souffrir, comme çà, presque pour le
plaisir, parce que, ce prochain-là, nous ne le comprenons pas, ou bien nous
avons mal compris ce qu’il disait ou ce qu’il faisait, nous savons, nous, que
c’est Toi que nous flagellons. Et, sans chercher à comprendre davantage, nous
blessons ce prochain que nous n’aimons pas; pourtant, nous, Jésus, nous savons
que c’est Toi que nous blessons, nous savons que c’est Toi que nous
flagellons...
Jésus, Tu es là, au pied de la
colonne, Tu es là, pour nous et Tu reçois tous les coups des fouets pour nous, à
notre place. Tu souffres pour nous, Toi l’Innocent, à cause de nous, pécheurs, à
cause de nous qui les mériterions, ces coups... et Tu ne dis rien, Tu Te tais,
Tu pries, et Tu pardonnes. Et Tu demandes au Père de nous pardonner aussi...
Tu es là, Jésus. Ton corps est
broyé, brisé, ton sang coule, tes chairs sont arrachées. Tu es là, Jésus, et
nous venons vers Toi. Nous aussi, nous sommes là ; nous contemplons tes plaies
et nous nous taisons, Jésus, nous nous taisons comme Toi, mais pas pour les
mêmes raisons: nous nous taisons de confusion et de repentir. Nous nous taisons
et tout bas, nous demandons pardon. |
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Troisième mystère douloureux :
Le Couronnement d’épines
Jésus,
Tu es là, toujours. Les soldats s’amusent bien. On leur a dit que Tu étais Roi,
ils ne savent pas de quoi, ils ne savent pas de qui... Ils ne savent pas non
plus pourquoi on a jeté un roi entre leurs mains terribles de bourreaux
assoiffés de la souffrance des condamnés. C’est curieux! Ces pauvres soldats,
quand ils rentreront chez eux, demain, ils embrasseront leurs enfants, ils
seront doux avec leurs femmes, ils seront pleins de gentillesse envers leurs
amis. Ils seront doux aussi avec leurs animaux...
Mais maintenant, après avoir
flagellé cruellement le condamné reconnu innocent par Pilate, ils s’amusent,
tout aussi cruellement, à parfaire leur travail: d’ailleurs, ils s’ennuient, ils
n’ont plus rien à faire, et ce condamné qui ne se plaint jamais, qui ne crie
pas, qui ne les injurie pas, ce condamné trop parfait, il faut bien essayer de
lui faire sortir une plainte, de lui tirer des cris de douleur.
Jésus, Tu es là... Ils vont Te
couronner avec des épines, et Te saluer, ô Roi des juifs, Roi du monde, ils vont
Te saluer sans savoir qu’en Te saluant, Jésus, ils saluent aussi leur Roi. Car
Tu es déjà leur Roi, comme Tu es notre Roi, le Roi de toutes les nations.
Jésus, Tu es là... De nouveau ton
sang coule. Tu es là, Jésus, et Tu les regardes, tes bourreaux, avec amour, avec
un Amour qu’ils ne comprennent pas, qu’ils ne peuvent pas comprendre, car on ne
leur a jamais appris l’Amour : on ne leur a appris que la haine et la
violence... Jésus, Tu es là...
Tu es là, Jésus, et nous aussi nous
sommes là, et nous aussi nous Te regardons. Et Tu nous regardes, Jésus, d’un
regard tellement rempli d’Amour que nous ne pouvons le soutenir. Nous essayons
de Te regarder, Jésus, mais maintenant nous ne pouvons que pleurer. Nous ne
pouvons que pleurer de repentir car nous commençons à comprendre combien Tu nous
a aimés, combien Tu nous aimes. Jésus, Tu es là. Nous sommes avec Toi, tout
petits, tout humbles. Nous essayons de Te rendre un peu de cet Amour immense que
Tu nous as donné. Mais Tu vois Jésus, nous ne savons pas très bien faire...
Alors nous prions, en silence, avec Marie, ta sainte Maman si douloureuse
aussi... |
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Quatrième mystère douloureux :
Jésus est condamné à mort et chargé de la Croix.
Jésus,
Tu es là! Pilate a dit que Tu étais innocent... Mais les chefs de ton peuple
veulent ta mort. D’ailleurs c’était écrit, et les Écritures ne peuvent mentir.
Et Toi, Tu savais que Tu devais mourir, aujourd’hui, sur la Croix. Il faut que
cela se fasse, Tu es venu dans notre monde pour cela, pour mourir sur une croix.
Jésus, Tu es là, et Tu attends ta
Croix. Tu es là et Tu prends ta Croix. Tu es là, Jésus et Tu commences ton
chemin de Croix. Tu avances, Jésus, sur ce chemin de Croix, le chemin de notre
salut, le chemin de notre Rédemption...
Tu es là, Jésus, et les hommes de
tous les siècles Te contemplent et espèrent leur salut... Surtout, Jésus,
avance, surtout ne faiblis pas, Tu es venu pour nous sauver: il faut que Tu
ailles jusqu’au bout de ta tâche.
Jésus, Tu es là. Nous aussi nous
sommes là, car tous les hommes sont dans ton Cœur. Par l’Eucharistie c’est ton
sang qui circule dans leurs veines, c’est ta chair qui les nourrit, c’est ta vie
qui les vivifie, c’est ton Amour, l’Amour infini qui lie le Père et le Fils,
c’est ton Amour qui les inonde, les submerge, et les transforme en Toi. Jésus,
Tu es là, sur le Chemin de notre Rédemption, vers ta mort qui nous donne ta Vie.
Jésus, Tu es là, Tu avances à
grand’peine sur le chemin de ta Croix. Tu es là, Jésus, et nous sommes avec Toi,
en Toi. Nous sommes en Toi, Jésus, bien cachés dans ton Cœur, blottis dans ton
Coeur, jamais rassasiés de ton Amour. Nous sommes en Toi, Jésus, et nous n’avons
plus peur. Nous montons ton chemin de Croix, avec Toi, mais protégés par Toi, à
l’abri des méchants et du mal. Nous sommes en Toi, Jésus, nous pouvons suivre
ton Chemin de Croix : nous n’avons plus peur car c’est Toi qui souffres pour
nous. Nous, nous nous contentons de nous accrocher à ton Coeur, nous nous
blottissons dans ton Coeur, bien à l’abri. Bien sûr, nous ressentons un peu tes
souffrances, mais elles sont à notre taille, et nous pouvons les porter.
Jésus, Tu es là : nous sommes
arrivés au Calvaire. Marie est là, Jésus, avec Toi ; Marie est avec Toi, Jésus,
avec Toi, co-rédemptrice avec Toi. |
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Cinquième mystère douloureux :
Jésus meurt sur la Croix
Jésus,
Tu es là. Tu es maintenant sur la Croix. On ne sait pas comment Tu peux ne pas
crier, ne pas hurler ta souffrance infinie, ta souffrance inexprimable. Ton
Corps n’est que souffrance, ton Coeur n’est que souffrance, ton âme n’est que
souffrance. Ton âme n’est que souffrance car le Père T’a abandonné, car le Père
ne veut plus de Toi: souffrance infinie du Fils que le Père semble rejeter...
Jésus, Tu es là, sur la Croix, et
Tu vas mourir. Tout est consommé, tout est accompli. Rien ne manque à ton
oeuvre. Tu as fait toute la volonté du Père, Tu as été obéissant jusqu’à la
mort, et la mort sur une Croix, la Tienne.
Jésus, Tu vas mourir, Tu meurs...
Jésus, nous T’en prions, fais
encore un effort, en notre faveur : “Père, pardonne-leur car ils ne savent
pas ce qu’ils font.”
Jésus, Tu es là. Tu vas mourir, Tu
meurs, mais Tu as encore la force de nous donner une Mère et de supplier le Père
de nous pardonner. Jésus, Tu es là et Tu meurs. Et Tu as soif de nous...
Jésus, nous ne Te voyons pas car
nous sommes dans ton Cœur. Notre cœur s’alimente aux dernières gouttes de ton
sang. Notre vie terrestre s’en va avec la tienne, notre amour défaille dans ton
Amour. Jésus, nous ne savons plus rien, sinon que nous T’aimons. Nous ne savons
plus rien, plus rien que ton Amour, ton Amour qui ne meurt pas... car Jésus, Tu
es là.

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Mystère glorieux
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Premier mystère glorieux :
La Résurrection
Jésus,
Tu es là !... En ce premier dimanche de notre ère chrétienne, Tu es ressuscité,
et Tu es là. Tu es là pour Marie, la Sainte Maman qui T’a accompagné tout au
long de ton Chemin de Croix. Tu es là pour Marie-Madeleine, la passionnée,
l’amoureuse, tellement éperdue d’amour et de peine, qu’elle ne Te reconnaît pas
tout d’abord. Tu es là pour Jean l’apôtre chéri de ton Coeur...
Tu es là pour les saintes femmes,
ces pauvres femmes sans culture, un peu méprisées comme toutes les femmes en
Israël... Tu es là pour ces pauvres femmes simples mais tellement dévouées.
D’ailleurs, servir, elles ne savent faire que cela, servir et aimer. Et Jésus
les aime, ces femmes, ces mères qui L’aiment.
Jésus, Tu es là, soudain, au milieu
des apôtres. Ils ne savent pas par où Tu es passé et ils n’osent pas Te
reconnaître: d’ailleurs, ces pauvres apôtres, ils sont bien déphasés depuis
quelques jours. Il s’est passé tant de choses inouïes depuis ces trois jours
qui leur ont paru des siècles. Tu es mort, et bien mort, cela avait été dûment
constaté... Joseph d’Arimathie et Nicodème le leur ont certainement dit, eux qui
avaient eu le courage, et quel courage ! d’être là pour recueillir le Corps de
Jésus et le porter au tombeau, malgré les grands prêtres, malgré Pilate, malgré
les docteurs de la Loi, malgré le peuple, malgré tous ceux qui avaient participé
à la condamnation de Jésus.
Jésus Tu es là, avec les disciples
d’Émmaüs. Jésus Tu es là, au bord du lac, préparant du poisson pour ceux qui ont
travaillé toute la nuit.
Jésus, Tu es là, vivant, au milieu
de nous, toujours vivant aujourd’hui, même après plus de vingt siècles.
Jésus, Tu es là ! Ta Résurrection
est pour nous le mystère essentiel, le mystère fondamental, le mystère sans
lequel vaine serait notre foi, et sans lequel nous serions les plus malheureux
de tous les hommes. Tout notre christianisme, toute notre vie chrétienne
reposent sur cette vérité fondamentale : Jésus, Tu es ressuscité d’entre les
morts. Jésus ressuscité, Tu es toujours là, vivant, près de nous.
Jésus, Tu es là, vivant, et voilà
que tout le mystère de ton Eucharistie s’éclaire. Car c’est parce que Tu es
ressuscité que ton Eucharistie est valable, qu’elle est vraie. C’est parce que
Tu es ressuscité que Tu es là, avec nous, aujourd’hui encore, toujours parmi
nous, présent dans la sainte Hostie, dans le pain consacré.
Jésus ressuscité, Tu es présent
dans ton Eucharistie, vivant au milieu de nous, présent pour nous, éternellement
présent, éternellement vivant.
Jésus, Tu es là, vivant au milieu
de nous...
Et nous Te contemplons Jésus, et
nous sommes toujours dans ton Coeur, et nous T’aimons, Jésus. Oui, nous
T’aimons, Jésus, malgré toutes nos misères, et tout en restant à l’abri dans ton
Coeur nous contemplons ton Eucharistie. Jésus, nous ne sommes plus orphelins,
nous ne sommes plus seuls, car Tu es avec nous, Tu restes avec nous, pour nous,
et pour toujours.
Nous Te contemplons, Jésus, et nous
nous tournons vers Marie pour la remercier de T’avoir donné à nous.
Nous nous tournons vers Marie, mais
elle nous dit : “Regardez Jésus, aimez-Le.”
Nous Te contemplons, Jésus
ressuscité, Jésus Eucharistie, Jésus Action de grâce dans la gloire du Père.
Nous Te contemplons Jésus dans ton Eucharistie, dans la gloire du Père, présent
avec Toi car le Père est en Toi, nous Te contemplons, Jésus-Eucharistie, qui es
là, pour nous.
Ô Esprit du Père et du Fils, sois
loué d’être l’Amour du Père et du Fils, du Fils ressuscité que nous adorons dans
l’Eucharistie, que nous aimons et que nous contemplons dans l’Eucharistie. Car
Tu es là ! |
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Deuxième mystère glorieux :
L’Ascension
Jésus,
Tu vas partir. Tu es resté quarante jours sur la terre après ta Résurrection,
apparaissant de temps en temps à tes apôtres. Ils ne comprenaient pas toujours
très bien ce qui se passait, mais ils avaient pris l’habitude de T’attendre et
de Te voir arriver, comme çà, à l’improviste, soudain présent et visible au
milieu d’eux. En fait Tu étais toujours avec eux, mais eux ne s’en rendaient pas
compte. Tu aurais pu rester constamment visible pour eux, mais déjà Tu les
préparais à ne plus Te voir comme avant, à ne plus entendre ta douce et chaude
voix, à ne plus toucher tes mains, à ne plus sentir battre ton Cœur.
Jésus, aujourd’hui, Tu es là, au
milieu de tes amis. Tu dois partir, Tu dois rejoindre le Père. Tes amis sont un
peu inquiets : Tu leur as si souvent dit qu’il était bon pour eux que Tu T’en
ailles. Tu devais partir, mais Tu ne les laisserais pas orphelins. Tu devais
partir, pour leur envoyer l’Esprit Saint. Après vingt siècles de christianisme,
nous comprenons un peu mieux, mais pas encore beaucoup ; alors, tes amis étaient
très inquiets. Il faut dire à leur décharge, que cela n’a rien d’enthousiasmant
d’aimer quelqu’un à la folie, quelqu’un qui nous aime aussi à la folie mais sans
jamais se montrer, sans jamais se laisser voir ou entendre, ou toucher...
Jésus, Tu es là, au milieu de tes
amis, et Tu vas monter au ciel. La conversation est encore active: ils ont tant
de questions à Te poser. La conversation est encore inachevée que déjà Tu
commences à T’élever vers le ciel jusqu’à disparaître à leurs yeux. Et tes amis
restent là, bouche bée, à contempler le ciel qui a pris leur seul véritable Ami,
Jésus, le Seigneur ressuscité, leur Seigneur et leur Dieu.
Jésus, Tu n’es plus là, et pourtant
Tu es là. Deux anges viennent vers tes disciples pour les rassurer un peu. Ils
viennent leur dire qu’ils doivent retourner à Jérusalem pour commencer à
travailler, à prier surtout, en attendant la venue du Paraclet promis. Dociles,
ils descendent à Jérusalem, pas très enthousiastes, toujours inquiets, mais déjà
fidèles : l’expérience de la Passion les a rendus humbles. Ils ne comprennent
pas, mais ils obéissent... Ils savent confusément que Jésus ne les abandonnera
pas.
Jésus, Tu es là, au Cénacle, caché
pour tes disciples désemparés... Ils semblent désemparés, mais pourtant ils se
souviennent, probablement grâce à Marie qui est avec eux, pourtant ils se
souviennent que Tu avais rompu le pain avec eux, quelques instants avant de
partir sur la montagne. Tu avais rompu le pain, Tu avais béni le vin, et Tu
avais dit, avec tant d’amour : “Prenez, mangez, ceci EST mon Corps qui a été
livré pour vous ; prenez, buvez, ceci EST mon sang versé pour vous et pour la
multitude.”
Jésus, tes disciples se
souviennent; ils se souviennent aussi que, sur une desserte, dans la salle où
ils viennent de déjeuner avec Toi, il reste un peu de ce pain et un peu de ce
vin. Alors, avec beaucoup de respect ils contemplent pour la première fois les
Espèces consacrées. Pour la première fois ils T’adorent dans le pain et le vin.
Pour la première fois ils T’adorent dans ton Eucharistie; ils adorent ta
Présence réelle parmi eux: car Jésus Tu es là, pour eux, pour nous, caché mais
présent, et surtout vivant, éternellement vivant.
Jésus, après ton Ascension, Tu es
là... |
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Troisième mystère glorieux :
La Pentecôte
Jésus,
Tu n’es plus là... Tu es remonté au ciel, vers le Père.
Jésus, tu n’es plus là... Tes
disciples ne T’attendent plus, ils attendent l’Esprit, le Paraclet Consolateur.
Ils ne savent pas comment cela se fera. Toi, Fils de l’Homme, Fils de Dieu, Tu
T’étais fait homme, pleinement homme, totalement homme, pour sauver tous les
hommes. Tes disciples T’avaient vu, touché, entendu; ils T’avaient serré dans
leurs bras, et peut-être avaient-ils, parfois, pleuré sur ton épaule... Mais
l’Esprit ?... Comment se manifestera-t-il ?
Jésus, Tu n’es plus là et les
apôtres attendent... Ils sont là, au Cénacle, là où on leur a demandé de rester.
Ils sont là, avec Marie et ils essaient de prier. Ils se souviennent de la façon
dont Toi, Tu priais, et ils essaient de faire de même. Ils redisent le Notre
Père que Tu leur as appris, ce Notre Père qui existait déjà en partie dans les
prières juives de l’époque, mais que Tu as complété, parachevé, et comme
sublimé.
Les apôtres prient en attendant
l’Esprit... Et ils discutent aussi. Ils cherchent à se remémorer tes
enseignements. Ils revivent certaines de tes paraboles, notamment celles de la
Miséricorde. Ils savent qu’eux aussi, qui ne sont plus très sûrs d’eux depuis
leur reniement ou leur fuite, ils savent qu’eux aussi ont besoin de ta
Miséricorde infinie; ils ont besoin de ton pardon sans cesse renouvelé. Et ils
découvrent l’immense Amour du Père qui reçoit dans ses bras aimants et
compatissants son pauvre fils prodigue. Ils découvrent aussi qu’ils sont tous un
peu comme le fils aîné, bien gentil, fidèle, obéissant, travailleur, mais trop
rigide, trop dur dans ses jugements, et... un tantinet jaloux, et qui n’avait
rien compris de l’Amour du Père.
Les apôtres discutent entre eux :
ce sont les premiers partages d’Évangile auxquels ils s’essaient. Tout revient à
leur mémoire, et ils ne savent pas ce qui est le plus important. La parabole des
ouvriers de la dernière les choque encore un peu, mais, en réfléchissant bien,
ils s’aperçoivent qu’ils ont bien failli, eux aussi, devenir comme ces ouvriers
de la dernière heure. Pierre surtout, qui se compare au bon larron pardonné in
extremis. Si lui Pierre, était mort alors, juste après avoir reçu le pardon de
Jésus inscrit dans son regard, il aurait été lui aussi, un ouvrier de la
dernière heure, voire de la dernière minute.
Et puis, il y a encore les
béatitudes :
– Bienheureux les pauvres !
Vraiment, Jésus est bien difficile à comprendre...
– Bienheureux les cœurs
purs : çà, avec l’exemple de Marie, Marie si pure, si humble, ils peuvent
entrevoir un peu ce que Jésus voulait leur enseigner.
– Bienheureux les
miséricordieux. Oui, maintenant, ils savent combien ils ont besoin de la
Miséricorde de Dieu.
– Bienheureux ceux qui
pleurent, car ils seront consolés. Cela, çà n’est pas clair du tout. Pleurer,
c’est toujours triste, c’est toujours la manifestation d’une grande souffrance,
alors, la consolation, ce n’est pas forcément du bonheur.
Mais il y a pire. Jésus leur a dit
aussi : ”Heureux serez-vous quand on vous persécutera, qu’on dira toute sorte de
mal de vous à cause de moi...” Et encore : “Réjouissez-vous alors, et soyez dans
l’allégresse !!!...???...” Non ! C’est trop fort pour eux !
Jésus Tu n’es pas là, et tes
apôtres sont désemparés. Ils sont pleins de bonne volonté, mais ils ne voient
pas clair, et ils ne se voient pas en train d’enseigner tes enseignements à
toutes les nations. On les prendrait pour des fous... comme Toi. Et mourir sur
une croix, ils n’en ont pas du tout envie. Ils n’ont même pas du tout envie de
mourir.
Jésus, Tu n’es pas là. Tes apôtres
se sentent orphelins. Tu n’es plus là pour rompre le pain, pour bénir le vin, et
ils n’osent pas le faire sans Toi. Ils se sentent indignes de prononcer tes
paroles sacrées. Et puis, ils ne savent pas comment s’y prendre: il y a des
choses tellement grandes qu’on n’ose les approcher qu’avec beaucoup de
précautions, et encore !
Jésus, Tu n’es pas là. Tes apôtres
se sentent orphelins. Il y a bien Marie, la Maman. Ils l’aiment bien. Et ils se
sentent en sécurité avec elle. Ils n’hésitent pas à lui poser des questions, à
se renseigner auprès d’elle. Mais après tout, ce n’est qu’une femme... et pour
les juifs, une femme... que peut-on attendre d’une femme, même si cette femme
est la Mère de Celui qui n’est pas là. Les apôtres, perdus dans leurs préjugés
n’ont pas compris encore que la femme est l’égale de l’homme, et que Jésus,
doucement, sans heurter personne, a libéré la femme et lui a rendu sa dignité.
Jésus Tu n’es pas là, et... tes
apôtres trouvent le temps long. Voilà déjà neuf jours qu’ils attendent, qu’ils
T’attendent... mais maintenant, Tu ne viens plus au milieu d’eux. Non Tu ne
viens plus, pourtant ils espéraient un peu, que Tu viendrais quand même...
Jésus, Tu n’es pas là. C’est
aujourd’hui le premier jour de la semaine, et ils se souviennent du Jour de ta
Résurrection. Ce fut un jour plein d’imprévus, pleins d’évènements incroyables,
ce fut un jour d’une joie infinie... et aujourd’hui ils évoquent ce jour avec
nostalgie. Non ! ils ne sont pas très gais, tes apôtres, même avec la présence
de Marie. Ils ont même peur de l’avenir, de leur avenir qui paraît si bouché.
Comment vivre maintenant, et surtout comment vivre sans Toi ?
Jésus, Tu n’es pas là et tes
apôtres ont peur... Ils ont peur des juifs, des romains, du monde entier: en
fait, ils ont peur d’eux-mêmes et ils commencent à se décourager, à ne plus
avoir la foi... Jésus, Tu n’es plus là, et sans Toi, le monde est vide.
Jésus, Tu n’es pas là et tes
apôtres s’ennuient... Ils... mais voilà un étrange coup de vent, un souffle
lumineux plein de flammes qui les remplissent d’Amour. Ils ne comprennent pas...
Mais si... ils comprennent. Ils Te
comprennent, tout devient clair, ils n’ont plus peur, ils sortent, ils parlent,
ils annoncent ta Bonne Nouvelle. Ils peuvent même confirmer aux juifs ta
Résurrection, et... expliquer les Écritures. Eux, incultes, ils peuvent
expliquer les Écritures aux docteurs de la Loi !
Jésus, le Saint-Esprit est venu sur
tes apôtres. Tout s’éclaire pour eux.
Tout s’éclaire pour eux, et ils
savent maintenant que Tu es là, et que Tu seras là, avec eux, toujours jusqu’à
la consommation des siècles. |
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Quatrième mystère glorieux :
L’Assomption de la Très Sainte Vierge
Les
années ont passé. L’église a commencé à prendre corps. Tes apôtres, Jésus, se
sont dispersés pour prêcher ton Évangile et annoncer ta Bonne Nouvelle. De temps
en temps ils se retrouvent tous à Jérusalem pour partager leurs expériences,
confronter leurs points de vue, et envisager les mesures à prendre pour
combattre les premières hérésies, déjà présentes. Marie est toujours là,
véritablement Mère de l’Église comme Tu en fus le fondateur.
Jésus, Tu es là car tes apôtres
savent maintenant célébrer la fraction du pain. Les chrétiens s’organisent
malgré les persécutions naissantes. Jésus, Tu es là, et Marie Te retrouve dans
ton Eucharistie. Comme elle le fut à Nazareth, pendant sa grossesse, elle est
redevenue un tabernacle vivant.
Jésus, Tu es là, et Marie le sait
bien. Jésus, Tu es là, et Marie se meurt d’Amour. Marie se meurt d’Amour pour
Toi, son Fils, et pour le Père dont elle est la Fille très aimée, et pour le
Saint-Esprit dont elle fut l’Épouse bien-aimée.
Jésus, Tu es là, dans ton
Eucharistie, et Marie le sait bien, et Marie adorante est heureuse, mais d’un
bonheur un peu douloureux, le bonheur douloureux de la présence mystique qui
appelle la présence sensible de l’Enfant qui fut crucifié. Marie voudrait revoir
l’homme qui fut son Fils... Comme Marie est mortelle, comme nous, elle sait
qu’elle ne reverra son fils qu’après sa mort. Et Marie attend sa mort, une mort
qui sera pleine d’amour, car ce sera une mort dans l’Amour, une mort d’amour.
Marie meurt dans l’Amour. Et le
Fils reçoit son âme, et le Fils reçoit son coeur. Et la Mère et le Fils
s’étreignent dans une extase d’Amour infinie. Cette extase est si grande et
l’étreinte si forte que le corps de Marie est comme soulevé, comme enlevé de
terre... pour embrasser le Fils, pour rejoindre le Père, pour s’enivrer de
l’Esprit.
Le corps de Marie ne pouvait pas
rester sur la terre, son amour était trop fort, son amour était trop grand. Le
merveilleux Amour qui l’unissait à Dieu a accompli le miracle indicible,
inexprimable : Marie est au Ciel, vivante comme nous, avec son corps glorifié,
près de son Fils. Marie est au Ciel, près de son Fils et dans le sein de la
Trinité, dans le sein de l’Amour. |
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Cinquième mystère glorieux :
Le Couronnement de Marie
Jésus,
Tu es là. Tu es là, dans le Ciel, avec Marie ta Très Sainte Mère. Tu es là
Jésus, et Tu étreins Marie, et Tu la fais entrer dans ses nouveaux domaines. Et
Marie, qui ne peut s’empêcher de Te contempler, qui ne peut détacher de Toi, de
ton visage, son regard ébloui, Marie entre avec Toi dans le Paradis, dans le
Ciel de Dieu, dans le sein de Dieu, dans le Coeur de la Trinité qui est ton
Coeur aussi.
Et celui qui contemple ces choses
ne peut plus continuer. Il ne peut plus continuer car il est encore un mortel,
sur la terre, avec son corps de pécheur, avec son âme pas encore complètement
nettoyée. Celui qui contemple ces choses ne peut plus continuer. Tu couronnes ta
Mère, la Co-Rédemptrice. Tu couronnes Marie, Reine du Ciel, Reine des Anges,
Reine de l’univers, Reine de l’Église.
Jésus, Tu es là, près de Marie que
Tu couronnes. Mais nous qui sommes sur la terre, nous ne savons plus rien dire,
car, nous, nous ne voyons rien, nous n’entendons rien, et nous ne comprenons
rien. Mais Jésus, nous savons que Tu es là, c’est notre foi qui nous le dit, qui
nous l’affirme, et cela nous suffit.
Jésus, Tu es là. Le dessein de Dieu
est accompli. Le plan de Dieu est réalisé. Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes que Dieu aime, aux hommes que Tu aimes.

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