Ce prince tint en
main le sceptre dans des temps difficiles. Sa vie est racontée
dans la Chronique de Saint-Brieuc (Chronicon Briocense)
rédigée probablement avant les années 1010-1040.
Né
entre 810 et 820, il serait fils d’un certain Riwallon, comte du
Poher et frère ou beau-frère de Nominoe. Il était le cousin d'Erispoë
qui dans un acte de 856 le nomme Salomon fils de Rivallon,
consobrino meo, d’après la même chronique. Il semble
également qu'il ait été élevé par Nominoë car dans une donation
il précise pour l’âme de Nominoë qui fut mon nourricier.
On sait également,
selon d’autres chroniques que devenu roi, il reçut, “en 852
un tiers de la Bretagne de l'empereur aux dépens d'Erispoë après
s'être fait le fidèle du roi Charles le Chauve”.
Puis, un peu plus
tard, en 852, il fut “couronné roi de Bretagne en 857, après
avoir assassiné son cousin Erispoë, dont il n'approuvait pas le
rapprochement avec la Francie occidentale qui risquait de lui
faire perdre des terres au profit de celui-ci”.
Puis il se fit le
défenseur de la religion, voila pourquoi il écrivit une lettre
au pape Nicolas touchant les évêques de Bretagne chassés de
leurs sièges sans raison et sans la participation du saint
Siège. Le pape lui fit une réponse fort obligeante. Salomon
rétablit, en conséquence de cette réponse, quelques évêques
bretons, et s'occupa avec soin des affaires de la religion. Il
fit bâtir un monastère à Plélan pour y retirer les moines de
Redon, dont les Normands avaient saccagé la demeure paisible. Il
voulut même s'y retirer.
Il se distingua au
siège d'Angers, ville occupée par les Normands. Cependant ses
sujets formèrent une conspiration contre lui, et se saisirent
d'abord de son fils Vignon. Salomon se sauva dans l'église d'un
monastère où il fut pris et traité avec une barbarie inouïe. On
lui arracha les yeux avec tant de violence, qu'il en mourut
pendant la nuit : on voulut reconnaître dans cet acte, de
brutalité une vengeance, parce que Salomon avait tué jusque sur
l'autel son seigneur Erispoi, fils de Nomenoi, qui avait obligé
Charles le Chauve à lui céder plusieurs places. Mais Salomon
avait expié cette faute : on assure même qu'il n'avait soulevé
contre lui ses sujets, que parce qu'il avait fait des efforts
pour mettre un terme au schisme qui désolait alors la Bretagne.
À la fin de son
règne, il se retira dans le monastère, de La Martyre, pour y
expier le meurtre d'Erispoë. Ce fut là que son gendre Pascweten
et le gendre d'Erispoë, Gurvant ainsi que son neveu Wigon fils
de Rivelin, le livrèrent aux Francs « Fulcoald et d'autres » qui
après avoir capturé et sans doute exécuté son fils Wigon,
“arrachèrent les yeux du roi avec une extrême violence” et
l'assassinèrent le lendemain, 25 juin 874.
Son corps fut
inhumé dans le monastère de Plélan ou dans celui de Saint-Maixent,
conformément aux désirs qu'il avait exprimé de reposer aux côtes
de son épouse, la reine Wenbrit. Plus tard, son corps fut
enlevé, probablement lors d'une des invasions normandes et
transporté jusqu'à Pithiviers, où une partie de ses reliques
reposent dans l'église Saint-Salomon et Saint-Grégoire.
Cependant une autre partie de ses reliques resta ou revint en
Bretagne ; l'église Saint-Salomon de Vannes, détruite en 1793
pendant la Révolution française, possédait quelques ossements du
saint.
On l'honore en
Bretagne comme martyr.
Sources diverses. |