Santina Cimatti naît le
6 juin 1861 à Celle di Faenza dans la province de Ravenne en Italie
au sein d'une
humble famille. Elle assiste sa mère dans ses vieux
jours après l’avoir aidée dans son veuvage pour l’éducation de ses
petits frères. C’est alors seulement qu’elle peut entrer chez les
Sœurs Hospitalières de la Miséricorde1 , à Rome. Elle a 28 ans.
En 1890, elle reçoit le
nom de Sœur Maria Raffaella et prononce ses vœux de religion
auxquels elle ajoute le vœu ‘d’hospitalité’ propre à sa
Congrégation. Elle se dévoue au service des pauvres et des malades.
Dans l'esprit
des temps modernes, cette sœur a effectué avec intelligence et
sérénité un service héroïque en faveur des affligés et des malades.
“Quand elle n'était pas affectée au service des malades, elle
allait s’agenouiller devant le Saint-Sacrement, et elle priait.
Quand ses mains n’étaient pas occupées au service du prochain, elles
égrainaient les grains du Rosaire.”
En 1921, elle est
supérieure à Frosinone et en 1928 à Alatri. Partout elle fait de
l’hôpital un lieu où peuvent s’exercer les vertus naturelles et
surnaturelles les plus élevées.
En 1940 elle renonce à
sa charge de supérieure tout en restant à Alatri. Elle consacre une
grande partie de son temps à la prière et à l’adoration du
Saint-Sacrement ; mais quoique octogénaire, elle continue à se
dévouer au service des autres avec une telle sollicitude qu’on
l’appelle l’ “Ange des malades”. Voici un témoignage qui le
confirme:
Sœur Raffaella vit
chaque jour la présence de Dieu dans ceux qui souffrent: elle
n’oublie jamais qu'un homme n’a besoin que d'amour, même dans les
petits événements quotidiens. L’une de ses patientes raconte :
« J'étais encore bien jeune, mais je souffrais déjà de divers
troubles. Un peu plus tard, j'ai dû être hospitalisée pour être
opérée de l'appendicite. J'étais inquiète et je ressentais l'absence
de ma mère qui était loin… Je pleurais beaucoup, comme jamais
auparavant, à cause de cette situation. La servante de Dieu a vu ma
profonde prostration morale et m'a demandé: “Pourquoi
pleurez-vous ?”. Et j'ai dit : « Je me sens mal et je n’ai pas ma
mère...”. D’un ton qui exprimait toute sa compréhension, elle m’a
dit : “Ne suis-je pas votre mère ? Pourquoi suis-je ici ? Chaque
sœur hospitalière doit être la mère de ceux qui souffrent”. »
Elle meurt le 23 juin
1945, jour où elle est commémorée au Martyrologe.
Lors de la
béatification, qui a eu lieu le 12 mai 1996 à Rome, Jean Paul II
relevait que pour notre époque individualiste et trop souvent
égoïste, “cette humble religieuse constitue un lumineux exemple
de féminité pleinement réalisée dans le don de soi”. |