Mardi et mercredi 3 et 4 avril 2012, mardi
et mercredi saint.
Mon cœur pleure
et pourtant je veux parler du bonheur. Je veux parler du
bonheur d'être en conformité avec
la
Loi de Dieu. Alors, c'est la paix des consciences, la paix
entre les hommes, le respect de la nature malgré ses
soubresauts car la terre est vivante; c'est aussi le respect
de l'autre, des parents, des supérieurs et c'est surtout
l'amour. Car les deux premiers commandements de Dieu sont
des commandements d'amour : Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu… Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Comment l'amour
se manifeste-t-il ? L'amour nous nourrit, nous soigne, nous
respecte, et surtout nous éduque. Là j'aborde un point
fondamental, car pour aimer il faut connaître et pour
connaître il faut apprendre, donc avoir des éducateurs. Et
dès qu'on connaît Dieu, on est heureux, heureux en Dieu
notre Père et notre Tout. C'est difficile à expliquer, aussi
vais-je parler un peu de ce que j'ai vécu personnellement et
de ce que je vis encore, aujourd'hui.
Aujourd'hui,
après bien des années de travail, des années très
intéressantes professionnellement, quoique spirituellement
très difficiles, enténébrées à cause des mauvaises
interprétations du concile, je dois reconnaître que je ne
m'en suis sortie ayant encore la foi, que parce que
l'Eucharistie fut toujours ma force quotidienne. Je n'ai
jamais voulu me passer de l'Eucharistie, car c'est Jésus qui
est ma vie. Et j'ai pu traverser ces ténèbres grâce à elle,
l'Eucharistie. Connaissons-nous bien la valeur immense de
l'Eucharistie, présence de Dieu et de son Amour vivant?
C'est Dieu avec nous, pour nous, près de nous; c'est Dieu
qui nous aime malgré nos misères, nos péchés ; c'est
Dieu-Miséricorde qui nous demande seulement de reconnaître
nos fautes, de Lui demander pardon et de nous convertir,
donc de changer de vie.
Et qu'est-ce
que changer de vie ? Changer de vie, c'est revenir à la
prière, à la lumière, à la vérité, c'est quitter ses
habitudes pécheresses, c'est accepter les sacrifices et les
souffrances, et c'est surtout, accepter de revenir à la
nécessité de l'éducation de tous, des jeunes et des moins
jeunes. Pour moi, l'éducation c'est la première et la plus
grande des charités, car elle prépare à la vie, elle permet
à l'homme de se redresser, elle redonne la dignité.
L'éducation, c'est aussi l'ouverture sur la liberté. C'est
seulement quand je connais que je peux choisir, sinon je me
laisse manipuler par ceux qui me veulent du mal et aussi par
ceux qui ne sont que des ignorants ou qui ont été eux-mêmes
manipulés et qui croient bien faire... L'éducation, c'est la
plus grande preuve d'amour que l'on puisse donner à ses
enfants, à ses jeunes, à ses amis, à son prochain.
Mercredi
saint ! Je peux contempler Jésus. Il est à Jérusalem depuis
le jour des Rameaux. La foule s'étonne : on le laisse parler
librement ? Personne ne l'arrête ? Aurait-on reconnu qu'il
est vraiment le Messie ? Depuis la Résurrection de Lazare,
tout le monde court à Lui. Les gens sont heureux. Ils
écoutent ses enseignements, car les gens sont avides de
connaître Dieu… mais cela gêne Satan. Et Satan agit, très
discrètement, perfidement comme toujours, afin de détruire
l'œuvre de Dieu. Et nous avons la preuve, aujourd'hui, de la
perfidie de Satan, avec la perte de la culture chrétienne
que l'on ne veut plus enseigner, et que l'on a même mise
sous le boisseau.
Mais revenons à
notre mercredi saint. Satan voit Jésus, et il a pris la
décision de Le détruire, de Le faire crucifier. Il a
instillé dans les cœurs des autorités religieuses le poison
qui tue. Oui Jésus mourra, oui ses disciples
L'abandonneront… mais Il ressuscitera. Et après avoir reçu
l'Esprit-Saint, le jour de la Pentecôte, les apôtres
comprendront enfin tous les enseignements de Jésus, et ils
auront le courage de les enseigner à leur tour ; ils
donneront même leur vie, et ils seront heureux d'être des
martyrs.
Et nous,
aujourd'hui ? À cause du mauvais usage que l’on a fait du
concile, on a cherché à tuer la foi dans le cœur de nos
contemporains, et on en a fait des ignorants. Et voilà que,
contre toute attente, de plus en plus de gens, aujourd'hui,
“rencontrent” Dieu. Et cela se fait par des appels
véhéments : Dieu appelle ses enfants, et les hommes
appellent confusément “quelqu'un”, quelqu'un qui leur
répondra. Et cela se fera souvent grâce à la science et aux
progrès techniques. La science, aujourd'hui, aboutit presque
toujours à une impasse. Tous les calculs sont bons, mais il
y a quelque chose, au-delà, que nous ne pouvons pas saisir…
Il y a une impasse, et derrière le mur, il y a Quelqu'un que
l'on ne sait pas encore nommer. Il y a aussi peut-être Dieu
dont nos vrais savants approchent de plus en plus mais
qu'ils n'osent pas reconnaître... Pourquoi ?
Pourquoi ?
Parce que, lorsque on a “rencontré” Dieu, il faut changer de
vie avant de retrouver le bonheur ; il faut obligatoirement
faire des efforts pour répondre à Dieu qui seul rend
heureux. Il faut faire des efforts pour écouter Dieu, Le
comprendre, Lui répondre et changer de vie. Il faut aussi
témoigner et aimer, car Dieu est Amour. Il faut prendre
conscience de ses péchés, de sa misère, de ce que l'on est
vraiment. Il faut découvrir son infinie petitesse et sa
totale impuissance. Alors on pleure, et on comprend qu'il
faut revenir à la découverte de Dieu, donc à ses
enseignements et à ses commandements. Il faut revenir à la
morale chrétienne. Étrange ! Plus personne, même nos
évêques, n'ose plus utiliser ce mot qu'ils ont transformé en
“éthique”, mot que peu de gens comprennent vraiment.
Mais comment
faire ? Comment revenir à la vérité que l'on a tellement
niée, surtout depuis cinquante ans ? Nous, pauvres chrétiens
tellement moqués, nous ne pouvons agir que par la prière.
Oui, nous devons prier beaucoup, car seul le Seigneur pourra
réparer les dégâts commis. Et les dégâts sont tellement
gigantesques que même les saints ne pourraient seuls les
réparer. Il faut la main de Dieu.
Jeudi 5
avril 2012 – Jeudi-Saint
Quels sont donc
les dégâts commis par notre civilisation moderne pour que
seul Dieu puisse faire quelque chose ? Ce sont les dégâts
qui manifestent la perte de Dieu. On a chassé Dieu, il ne
fallait plus Le "sentir" et les résultats sont dramatiques.
De trop nombreuses personnes tombent malades : dépressions
se manifestant par des paniques violentes, pouvant aller
jusqu'à des crises voisines de la folie ou au suicide. Et
quand des gens privés de Dieu ou ne L'ayant jamais connu, Le
découvrent, ils disent presque tout : “Dieu, je L'ai
rencontré.” Ils ont rencontré Dieu, mais comment faut-il
faire ensuite pour vivre avec ? Nous devons d'abord faire
des efforts, car seul l'effort rend heureux et rapproche de
Dieu. Mais quels efforts ?
Quels efforts?
C'est tout simple et ce n'est pas forcément douloureux, bien
au contraire. Il faut faire des efforts pour écouter, pour
comprendre, pour répondre. Écouter Dieu et Lui répondre,
mais comment? En changeant de vie, en se convertissant, en
priant, en aimant son prochain, en oubliant ses égoïsmes, et
surtout en témoignant. Il nous faut faire des efforts pour
bien prendre conscience de ses péchés, de sa misère, de ce
que l'on est vraiment, de son extrême petitesse et de son
impuissance totale. Alors, voyant sa propre vérité, on
pleure et pourtant, commençant à découvrir Dieu que l'on a
rencontré, on cherche à Le mieux connaître. On revient ainsi
à la nécessité de l'enseignement.
Tous les hommes
doivent apprendre pour connaître, car connaître est
indispensable pour aimer Dieu, vivre dans la joie de ses
commandements et de sa volonté si pleine de sa miséricorde;
alors on découvre le bonheur de Dieu, bonheur qu'Il nous
donne à flots, en même temps que sa vie. Certes, vivre avec
Dieu ne supprime pas la souffrance, ni les incompréhensions,
ni les épreuves; mais aucune douleur ne peut nous ôter la
joie que Dieu nous donne, joie que tous les martyrs de tous
les temps, ont tellement manifestée.
Aujourd'hui, un
phénomène nouveau semble se manifester: l'apparition d'une
nouvelle mystique. Autrefois, les saints venaient le plus
souvent des familles chrétiennes: dès leur plus jeune âge,
ils connaissaient Dieu. Aujourd'hui les familles sont athées
ou indifférentes, l'enseignement est faussé, les sectes,
œuvres de Satan, se multiplient, l'hédonisme, le pouvoir et
l'argent règnent en maître. Et soudain, pour quelques
personnes, c'est comme si le ciel s'ouvrait. Comment
expliquer cela ?
Imaginons que
nous sommes emprisonnés dans une grande pièce toute noire.
Nous ne voyons rien et nous sommes très tristes, déprimés…
Et soudain les fenêtres s'ouvrent; la lumière pénètre à
flots: elle n'aveugle pas car cette Lumière vient de Dieu.
Nous sommes en Dieu, heureux et nous voudrions que tout le
monde reçoive cette lumière: que faire? Tout simplement
témoigner, témoigner, et encore témoigner, tout en
fortifiant sa foi, donc en apprenant, c'est-à-dire en
recevant des enseignements. Pour donner Dieu, il faut
découvrir Dieu, mais quel Dieu ?
Vendredi
6 avril 2012 – Vendredi-Saint
Il est un autre
point de la nouvelle mystique que les “vieux” chrétiens ont
du mal à comprendre. Les nouveaux convertis, utilisant leur
langage courant, parlent généralement de “sensations”, “de
ressenti”. Ils ont un impérieux besoin de “sentir” Dieu,
qu'ils aiment vraiment. Ils feraient, disent-ils, n'importe
quoi pour continuer à “sentir” Dieu, mais bientôt surgissent
des difficultés imprévues. Il faut obligatoirement sortir
des plaisirs, de son confort, de ses péchés, mais aussi de
son égoïsme, du sexe, de toutes ces choses mortelles que
l'on enseigne dans nos écoles comme étant les nouvelles et
vraies valeurs.
À partir d'ici,
il est difficile de poursuivre cette réflexion sans juger
ceux qui ont participé à la dégradation dramatique de notre
civilisation. Nos contemporains “anciens”, ou bien ont tout
perdu de leur foi chrétienne,
ou bien, ils ne comprennent plus rien à ce qui s'est passé
et continue de se passer : alors, quelle souffrance !
Pourtant il faut revenir à Dieu. Mais que donner à nos
jeunes foyers qui reviennent un peu à l'Église avec leurs
jeunes enfants ? Comment donner Dieu aux hommes qui Le
cherchent ? À travers les moyens techniques modernes ?
Certainement, mais nous avons pris tellement de retard par
rapport aux actions de Satan : la télé est infestée, la
radio ? Elle est peu écoutée, et son niveau n'est pas très
élevé. Internet ? Mais Internet est déjà terriblement
infecté. D'où un sévère constat.
Revenons
quarante ans en arrière. Que de responsables religieux
disaient que les fidèles devaient, pour mieux évangéliser…
suivre la mode, au moins un peu, pour être dans le monde,
sans être du monde. En fait la mode s'arrêtait aux
vêtements, au superficiel, et l'essentiel a été oublié :
l'enseignement a été négligé ; le concile a été “tordu” ;
les moyens techniques, méprisés. Ce fut partout une
véritable invasion diabolique, "pour une durée de 1000
ans", conformément aux prédictions de l'Apocalypse
(chapitre 20). Alors, aujourd'hui, comment l'Église
peut-elle retrouver son unité, réinvestir les médias,
rééduquer les peuples ? La tâche est immense et Dieu seul
peut la réaliser. Et nous, nous devons prier, espérer. Oui,
espérer, mais pas en demeurant inerte ; il faut espérer,
mais en témoignant, en aimant, en servant, en priant. Que
tous ceux qui le peuvent témoignent, se convertissent et
fassent pénitence, selon les conseils de la Sainte Vierge
Marie dans toutes ses nombreuses apparitions.
Et puis, il
faut recommencer à enseigner, dans les familles, dans les
écoles, et par l'intermédiaire des moyens modernes de
communication : télé, radio, internet. Que de travail ! Les
chrétiens doivent aussi retrouver leur unité et soutenir les
communautés nouvelles, les seules qui aient des vocations.
Ils doivent aussi convertir les prêtres ; non, je n'exagère
pas. Presque tous nos prêtres sont âgés : plus de 70 ans,
voire 75 dans de nombreux diocèses. Ces pauvres prêtres qui
ont dû traverser tant d'épreuves, surtout depuis 1968. Oh !
Ils ne sont pas méchants, nos prêtres de paroisses, mais
ont-ils encore la foi? Quelques jeunes prêtres arrivent,
pleins de joie et de foi. Nous les aimons beaucoup, mais
souvent leur manque de formation nous étonne. Les quelques
séminaires où ils ont été préparés, ont-ils été infestés,
eux aussi ? Comment faire retrouver Dieu et Le faire aimer ?
Satan a tellement tout envahi… et en plus, il y a maintenant
l'islamisme… Et comme notre Église, en France, a oublié
d'enseigner le catéchisme depuis plus de 50 ans, nos enfants
et nos adolescents qui cherchent Dieu se convertissent à
l'islam, même les filles, ce qui est tout de même
surprenant ! Mais quand on cherche Dieu, on va là où l'on
peut Le trouver.
Seigneur,
hâtez-vous de revenir ! Apprenez-nous à enseigner la foi,
Dieu et la morale, ce pauvre mot que l'on a banni et
remplacé par l'éthique… Seigneur, redonnez la foi à tous nos
contemporains. Faites qu'ils vous connaissent et qu'ils vous
aiment ! Faites que nous nous convertissions tous, et que
nous vous aimions vraiment : alors seulement nous aimerons
notre prochain. Car il faut d'abord aimer et servir Dieu
avant d'aimer et de servir notre prochain. Et surtout,
Seigneur, apprenez-nous à vous chercher, à vous rencontrer,
à vivre avec vous, pour mieux vous connaître, mieux vivre
vos commandements d'amour, et être vraiment heureux.
Paulette
Leblanc
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