Séverin de Cologne
Évêque, Saint
V siècle

Au quatrième siècle, la funeste hérésie d'Arius s'était répandue dans plusieurs pays ; mais à la même époque le Seigneur suscita un grand nombre de pasteurs zélés, qui s'appliquèrent à conserver et à faire revivre la vraie croyance, dans la divinité de Jésus-Christ. Au nombre de ces fidèles serviteurs de Dieu il faut placer aussi S. Séverin, qui naquit à Bordeaux d'une famille noble, et qui fut élevé sur le siège épiscopal de Cologne, peu d'années après le milieu du quatrième siècle. Euphratas, mort probablement vers l'an 350, avait été son prédécesseur. Séverin travailla avec un zèle apostolique à répandre la vraie foi dans son diocèse et dans les contrées voisines, et à faire fleurir partout la vertu et la sainteté évangélique.

S. Grégoire de Tours raconte que S. Séverin et son disciple S. Evergisle, alors diacre et depuis son successeur, étant occupés à prier ensemble, entendirent un cantique céleste par lequel la mort bienheureuse de S. Martin leur fut révélée. Ceci arriva en 400, année où, selon l'opinion la plus commune, l'illustre prélat de Tours fut réuni à son Créateur.

Le zélé serviteur de Dieu, après avoir éprouvé, durant le long cours de ses fonctions pastorales, beaucoup de maux de la part des ariens, se vit enfin forcé, probablement par les malheurs dont les temps étaient menacés, de quitter sa ville épiscopale, et de se rendre à Bordeaux, où l'évêque S. Arnaud le reçut comme un frère. Ce fut dans cette ville qu'il' reçut la récompense éternelle de ses œuvres, vers l'an 408. Trois années après, son corps fut transféré à Cologne par son successeur. S. Séverin avait bâti à Cologne une église en l'honneur de S. Corneille et de S. Cyprien, qui devint plus tard collégiale et porta son nom.

Tous les martyrologes marquent la fête de S. Séverin au 23 Octobre. Son culte est très-ancien dans le ci-devant comté de Namur ; du moins il fut honoré dès le septième siècle à Biesme, grand village entre la Sambre et la Meuse, qui portait autrefois le nom de Beverna et depuis celui de Bievène ; c'est ce qui ressors des actes de S. Dagobert. C'est peut-être à cause de ce culte, ou bien parce que le territoire du village de Biesme a appartenu longtemps à l'église de S. Géréon de Cologne, qu'on l'appela le village de Cologne.

SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.

 

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