Olive Danzé
Sœur Marie du Christ-Roi
(27 mars 1906-2 mai 1968)

POSTE-FACE

Alphonse Rocha

 

Je n’ai pas l’habitude de commenter les textes qui me sont fournis pour le site de la “Nouvelle Évangélisation”, et encore moins ceux écrits par Paulette Leblanc, qui sont toujours bien documentés et très bien écrits.

Si je fais une entorse à cette habitude ― et je pense que cela ne fera pas jurisprudence ! ― c’est que le texte concernant Sœur Marie du Christ-Roi risque de soulever des polémiques parmi les adversaires “officiels” ― et ils sont encore nombreux ! ― de cette âme extraordinaire que fut Olive Danzé.

Paulette Leblanc, en terminant son texte dit que « pour l'instant, elle ― sœur Olive ― est toujours inconnue. La conspiration du silence est toujours presque totale », ce qui est vrai. Puis elle pose la question essentielle : « Pourquoi ? »

Je n’ai pas connu sœur Olive, mais je possède d’elle plusieurs écrits originaux, donc écrits de sa main et je possède également un entretien enregistré sur bande magnétique, avec sœur Marie Cécile, la joviale et sempiternelle jeune compagne de sœur Olive, que j’ai eu le privilège de connaître et la joie d’interroger longuement.

J’ai pu également entrer en relations avec une autre de ses compagnes, décédée à Versailles il y a quelques années, qui m’a donné par écrit, une grande quantité de renseignements sur Olive Danzé, envers laquelle elle gardait toujours un grand amour et une vénération sans faille.

Il est vrai que le cas de sœur Marie du Christ-Roi est des plus intéressants à étudier et, à une certaine époque je m’y suis consacré avec un grand intérêt.

Pourquoi ai-je alors arrêté mes recherches ?

Tout simplement parce que de tous côtés on me “fermait la porte”, comme si je demandais des renseignements sur une pestiférée, sur une intruse, pour ne pas dire une criminelle…

Ayant écrit à deux monastères où j’aurais pu avoir des renseignements sur cette belle âme, je n’ai jamais reçu de réponse, alors, prenant la décision d’aller plus loin, j’ai téléphoné et, dès que mes interlocutrices ont entendu le nom de la Sœur, la réponse fut rapide et péremptoire :

― « Mademoiselle Danzé ― et non pas Sœur Marie du Christ-Roi ! ― n’était qu’une illuminée, elle n’a jamais eu de révélations et son cas ne nous intéresse pas ; au revoir Monsieur ! »

Ceci répond en partie à la question de Paulette : “Pourquoi reste-t-elle inconnue ?”

Il m’arrive souvent de dire qu’“il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ou de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…” Ici encore cette maxime est une vérité irréfutable.

Des intérêts “supérieurs” ont fait de sœur Olive un “bouc-émissaire”, voilà pourquoi un voile opaque et presque infranchissable est tombé sur elle et plus particulièrement sur le résultat de ses locutions et de ses visions.

Dans son exposé Paulette écrit : « l'État réclamant une forte somme d'argent que les religieuses ne pouvaient pas payer, il avait été décidé qu'elles vendraient une partie du monastère ».

Faut-il voir ici l’une des causes de cette chape de plomb qui couvre cette belle âme ? Car, si l’État a reçu la somme qui lui était due, ce même État avait peut-être des vues sur cet endroit de la capitale, pour y faire d’autres choses qu’une église ou un couvent.

Je ne suis pas en train d’accuser l’État : je ne pose qu’une question qui sera suivie d’autres, comme celle-ci, par exemple :

Les acheteurs d’avant ― ceux qui devaient acheter lors de l’arrivée de sœur Olive au couvent ― sont-ils les mêmes qu’après ?

Quel fut le rôle de l’archevêché de Paris ― qui avait pourtant cautionné la construction de la Chapelle ― à une certaine époque et, pour quelle raison il n’a pas obtempéré aux ordres du Vatican qui leva la sanction qui frappait la “petite bretonne” ?

Là encore, je n’accuse pas l’archevêché ― j’ai trop de respect pour l’Église pour me permettre une telle accusation ! ― mais j’aimerais savoir pourquoi le Cardinal Suhard, pourtant un grand homme d’Église, n’a pas suivi les traces de ses prédécesseurs qui avaient protégé sœur Olive ?

Sœur Maria Cécile, lorsque je l’ai interrogée, n’a pas voulu me le dire, tout en me faisant comprendre qu’elle connaissait en partie la raison : “l’influence d’une certaine société qui ne pense qu’à détruire l’Église”.

Quand on lit le journal de sœur Olive, les comptes-rendus qu’elle et ses compagnes ont écrit pour expliquer leur cheminement et qu'on lit aussi tout ce qu’à pu écrire la “demoiselle de Versailles”, on ne peut pas rester indifférent, on ne peut pas ne pas prendre parti. J’ai pris le mien : je crois sincèrement que sœur Olive n’a jamais été ni une manipulatrice ni une “illuminée” ; elle a eu des locutions intérieures et probablement des visions : c’est mon intime conviction.

Mon “credo” sur cette “Petite sœur” n’engage que moi et, comme humble fils de l’Église, je me soumettrai sans réserve à son jugement, chose qu’elle n’a pas encore fait jusqu’ici.

Savez-vous que l’un des plus grands “bienfaiteurs” lors de la construction de la chapelle du Christ-Roi à Paris fut le président de l’Irlande, Monsieur Valera ?

Pensez-vous sincèrement qu’un homme comme lui se serait intéressé à une pauvre petite sœur obscure qu’il ne connaissait même pas, s’il ne s’était pas renseigné auparavant à son sujet ?

Le cas de sœur Marie du Christ-Roi fera encore couler beaucoup d’encre, car beaucoup de questions légitimes restent encore et toujours sans réponse. Mais, le Seigneur ne dort pas et pour Lui seul le présent existe… Alors, faisons-Lui confiance et disons-nous que le moment venu, Il lèvera le voile qui couvre sa “petite épouse” et la fera briller comme une immense étoile au firmament divin.

    

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