Stanislawa
naquit en 1899 à Nawojowa en Petite Pologne dans le diocèse de
Tarnowo. Elle était la deuxième d'une famille de cinq enfants.
Ses parents étaient très pieux ; son père Michel était organiste
à l'église du
village.
La famille était très proche des religieuses du Tiers-Ordre
dominicain de Wielowski dont la mère Stanislawa Leniart avait
fondé le couvent du village. Elles tenaient une école, une
infirmerie et catéchisaient les enfants du secteur. Elles
donnaient aussi une éducation musicale de qualité ce qui
plaisait à la famille Rodzinski et aux hobereaux du village, la
famille Stadnicki, protectrice du couvent.
Elle devint
orpheline à l'âge de dix ans et fut recueillie avec sa petite
soeur Janine au couvent. Pendant l'occupation austro-allemande à
dix-sept ans, elle entra comme postulante au couvent de
Wielowski, puis fit sa profession sous le nom de sœur
Marie-Julie à Cracovie, partie de l'ancienne Pologne
autrichienne qui venait de se réunir à la nouvelle république
polonaise. Elle continua ses études pédagogiques à Poznan, dans
l'ancienne partie prussienne. La Pologne renaissait de ses
cendres, et les soeurs fondaient ou renforçaient les communautés
dominicaines du pays réunifié. Le pays était en guerre et après
avoir stabilisé ses frontières à l'Ouest se trouvait dans un
conflit avec les Soviétiques et les Lithuaniens à l'Est.
Beaucoup
d'enfants étaient orphelins ou dans des situations de détresse.
Les soeurs fondèrent un orphelinat à Wilno qui avait été au
centre de la guerre polono-lithuanienne, ainsi qu'à Rava Ruska
près de Lvov, l'ancienne Lemberg au centre d' un conflit contre
les nationalistes ukrainiens communistes. Elle prononça ses
voeux définitifs en 1924 et fut surnommée la mère des orphelins.
Elle
organisait des écoles et des colonies de vacances pour les
enfants défavorisés; et fut nommée dans différentes écoles de la
Congrégation.
Elle avait
une dévotion particulière pour le rosaire à la base de la
spiritualité dominicaine. A 27 ans elle avait suffisamment
d'expérience pour être déléguée au chapitre capitulaire général.
En 1934, elle était supérieure de la maison de Wilno. Elle
recueillait des enfants de différentes origines, et les
autorités de la ville lui furent reconnaissantes.
En septembre
1939, lorsque la Pologne fut envahie, Wilno (désormais Vilnius)
passa aux Soviétiques qui l'agrégèrent à la République
Socialiste Soviétique de Lithuanie. Elle dut fermer l'école et
continua en secret à donner des cours de religion, de polonais,
langue désormais interdite.
Lorsque les
Allemands prirent la région, elle continua ses activités
clandestines. Elle fut arrêtée par la Gestapo en août 1943 pour
activités nationalistes avec trois autres soeurs, torturée et
emprisonnée dans la sinistre prison de Lukiszki.
La prison
était réservée pour les nationalistes polonais. Elle fut soumise
à un régime d'isolement carcéral. Lorsque le front biélorusse se
rapprocha de Vilnius à l'été 1944, elle fut déportée avec
d'autres prisonniers politiques au camp de Stutthof près de
Dantzig (Gdansk aujourd' hui).
Elle
organisait dans son barraquement des prières, mais à l'automne
une épidémie de typhus se propagea dans le camp. Elle demanda à
être placée alors avec des femmes juives de Bohême qu'elle
réconfortait le peu qu'elle pouvait. Le camp était en plein
désordre à cause de l'avancée des Soviétiques. Elle contracta la
maladie. A l'hiver le camp fut évacué par les nazis qui
laissèrent derrière eux les mourants. Elle rendit l'âme le 20
février 1945 ayant fait volontairement le sacrifice de sa vie.
Elle fut
béatifiée en 1999 par Jean-Paul II.
http://ut-pupillam-oculi.over-blog.com/ |