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sœur Joséfa Menéndez
[1]
(1890-1923)
Un appel à l’Amour
Le Message du Cœur de Jésus au Monde
Le salut des âmes et du
monde
Si une âme s’abandonne au
Sacré-Cœur de Jésus,
elle peut être sûre qu’Il la comblera de grâces
et fera d’elle un ciel pour y fixer sa demeure
Tout ce qui est rapporté ci-dessous a été rédigé en s’inspirant du livre “Un
appel à l’Amour – Le Message du Cœur de Jésus au Monde”, ouvrage élaboré à
partir des notes de Josefa Menéndez, religieuse coadjutrice de la société du
Sacré-Cœur de Jésus, fondée par Madeleine-Sophie Barrat. Ce livre est publié par
l’Œuvre du Sacré-Cœur, 9 rue des Feuillants - 86000 Poitiers.
Josefa Menéndez naquit à
Madrid le 4 février 1890, de Leonardo Menéndez et de
Lucia del Moral.
Deux enfants moururent en bas âge de telle sorte que le foyer familial
ne compta plus que quatre filles, dont Josefa, l’aînée qui fut confirmée
dès l’âge de cinq ans. Josefa fit sa première confession à l’âge de sept
ans et sa première communion à onze ans. C’est le jour de sa première
communion que Josefa promit à Jésus de demeurer vierge. Sa petite
enfance, entourée de parents bons et pieux et relativement aisés fut
heureuse. Son père s’étant cassé un bras en tombant d’un échafaudage, en
présence du jeune roi Alphonse XIII, c’est ce dernier qui voulut se
charger de l’éducation de ses petites filles.
En 1907, une des petites
sœurs mourut. Quelques mois après la maladie entrait au foyer, et avec
elle la pauvreté. Josefa dut alors faire vivre sa famille en exerçant
son métier de couturière. Elle voulait être religieuse, mais, compte
tenu de ses charges familiales, elle ne put entrer dans la société du
Sacré-Cœur de Jésus qu’en 1919: Josefa avait vingt-neuf ans. Elle dut
quitter sa patrie pour aller au noviciat de Poitiers où l’on avait
besoin d’elle. Josefa commençait une vie humble et cachée. Mais le Cœur
de Jésus l’avait choisie pour une mission particulière dont aucune de
ses sœurs ne connut le secret, sinon ses mères supérieures.
La facette du Cœur de
Jésus plus spécialement révélée à Josefa semble incontestablement être le souci
du salut des âmes.
Cela se fit
souvent de manière extraordinaire, au milieu des tentations les plus terribles,
mais toujours à l’insu de ses compagnes. Le Seigneur ayant imposé à Josefa
d’écrire tout ce qu’Il lui dirait, nous avons la chance de connaître le Cœur de
Jésus comme présenté par Lui-même.
Voici ce que
Josefa écrit, en juin 1920, dès le début de ses relations intimes avec le Cœur
de Jésus: “La plus grande peine du Sacré-Cœur est de ne pas trouver de
correspondance à son Amour, et si une âme s’abandonne à Lui, elle peut être sûre
qu’Il la comblera de grâces et fera d’elle un ciel pour y fixer sa demeure...”
Jésus lui dit, le 24 juin de la même année: “De même que Je M’immole en
Victime d’Amour, de même Je veux que tu sois victime: l’Amour ne refuse rien.”
En même temps Jésus lui donnait une soif qui était d’ailleurs la sienne
propre: que toutes les âmes L’aiment et soient sauvées.
Josefa fit sa
profession religieuse le 12 décembre 1923, in articulo mortis. Elle était
prête à paraître devant Dieu et Lui rendit son âme le 23 décembre suivant: elle
avait trente trois ans.
Toute la vie de Josefa Menéndez fut une préparation pour recevoir le Message que
Jésus destinait au monde: un Appel d’Amour et de Miséricorde.
Jésus
parle : “Tu ne sais pas quelle est mon œuvre: elle est d’amour. Je veux Me
servir de toi pour découvrir plus encore la Miséricorde et l’Amour de mon Cœur.
Mes paroles... exciteront le zèle de beaucoup d’âmes et empêcheront la perte de
beaucoup d’autres, et on connaîtra toujours davantage que la Miséricorde de mon
Cœur est inépuisable.” Par cette nouvelle effusion de son Cœur, Jésus veut
obtenir non seulement la réciprocité de l’amour, mais la réponse de confiance,
plus précieuse encore. Jésus veut refaire les âmes dans cette foi en la
miséricordieuse Bonté que le monde ne comprend pas assez.
Jésus veut aussi ranimer les âmes choisies dans une expérience plus approfondie
de son Cœur Sacré. Il veut que cet Appel, ce brûlant Appel à l’Amour, Œuvre
Rédemptrice de son Sacré-Cœur, réveille les âmes endormies, relève les âmes
tombées, apaise les âmes affamées, et cela jusqu’aux extrémités de la terre.
Car, ce que Jésus aime le plus, ce sont les âmes, qui sont le prix de son sang.
Jésus adresse son Appel à tous les hommes, aux âmes consacrées et
à celles du monde, aux justes et aux pécheurs, aux savants comme aux ignorants,
à ceux qui commandent et à ceux qui obéissent. A tous Il vient dire: “Je suis
le bonheur, Je suis la richesse infinie, Je suis la Paix, la Miséricorde et
l’Amour. Je veux être le Roi.”
Au moment de délivrer son Message à Josefa, après une longue et douloureuse
préparation, Jésus Lui dit: “... après ta mort, je désire que mes paroles
soient connues. Quant à toi tu vivras dans l’obscurité la plus complète et la
plus profonde, mais parce que tu es la victime choisie par Moi, tu souffriras
et, abîmée dans la souffrance, tu mourras! Ne cherche ni repos, ni soulagement:
tu n’en trouveras pas, car c’est Moi qui en disposerai ainsi. Mais mon Amour te
soutiendra et Je ne te manquerai jamais...”
Puis Il lui redit : “Tout mon désir: embraser les âmes,... embraser le
monde...”
Plusieurs fois Jésus découvrit à Josefa son Cœur embrasé et lui dit :
“Regarde mon Cœur: c’est le Livre où tu dois méditer. Il t’enseignera toutes
les vertus et surtout le zèle pour ma gloire et le salut des âmes. Regarde bien
mon Cœur: Il est l’Asile des misérables. Regarde au plus profond de mon Cœur:
Il est le Creuset où les cœurs les plus souillés sont purifiés puis enflammés
d’amour; viens, approche-toi de ce Foyer, laisse ici tes misères et tes péchés.
Aie confiance et croie en Moi qui suis ton sauveur. Regarde encore mon Cœur: Il
est la Source d’Eau Vive. Jette-toi en Lui et bois jusqu’à apaiser ta soif. Je
désire et Je veux que toutes les âmes viennent à cette Source pour y trouver
leur rafraîchissement.”
Comme Josefa un jour, demandait qu’il y ait beaucoup d’âmes saintes, consacrées
ou dans le monde, pour consoler Jésus, et s’inquiétait de son impuissance, Jésus
la réconforta : “... Ne t’inquiète pas. Je suppléerai à tout ce que vous (les
âmes) n’avez pas, à tout ce que vous ne pouvez pas. A vous il suffit de Me
donner votre liberté. A Moi, il Me suffit d’avoir votre volonté.”
Ce qui suit est un peu long. Il y a de nombreuses redites. En fait, c’est à tout
un travail de formation d’une âme que Jésus se livre. C’est une pédagogie
longuement mise en œuvre en faveur d’une âme simple, pour la conduire
rapidement à une haute sainteté et lui délivrer un message d’Amour destiné à
tous les hommes. C’est peut-être aussi une pédagogie et un enseignement qui nous
sont destinés, à nous, hommes du XXIe siècle. Il aurait été dommage
de ne pas profiter d’un tel enseignement, si riche d’Amour, de Miséricorde et
d’Espérance.
L’Enseignement de Jésus
Jésus est Dieu, mais Dieu
d’amour
Le Cœur de Jésus est un abîme de Miséricorde
Parfois Jésus se confie à
Josefa. Voici, entre autres, ce qu’Il dit de Lui-même: “Je suis Dieu,
mais Dieu d’Amour! Je suis Père, mais un Père qui aime avec tendresse et
non avec sévérité. Mon Cœur est infiniment saint, mais aussi infiniment
sage et, connaissant la misère et la fragilité humaines, Il s’incline
vers les pauvres pécheurs avec une Miséricorde infinie... Mon cœur
n’est pas seulement un Abîme d’Amour, Il est aussi Abîme de Miséricorde.
Je ne me lasse pas des âmes et mon Cœur attend sans cesse qu’elles
viennent se réfugier en Lui, et cela d’autant plus qu’elles sont plus
misérables... Dans mes plaies sacrées les pécheurs puiseront le pardon
et la vie... Mon Sang lavera et effacera toutes leurs souillures... Mon
Cœur est le trône de la Miséricorde où les plus misérables sont les
mieux reçus, pourvu qu’Ils viennent se perdre en cet abîme d’Amour!”
“Je veux pardonner aux âmes
et aux nations... Je suis la Sagesse et le Bonheur, Je suis l’Amour et
la Miséricorde, Je suis la Paix...”
Jésus dit aussi : “Je suis le
Soleil qui te découvre ta misère.”
Un jour, la
Vierge Marie, parlant de son Fils dira aussi de Lui:
“Son Cœur est un abîme de Miséricorde qui ne s’épuise jamais en pardonnant. Il
est aussi un abîme de richesses qui ne s’épuise jamais en donnant.”
“Je suis l’Amour ! Mon Cœur ne peut contenir la Flamme qui Me dévore. J’aime à
tel point les âmes que J’ai donné ma vie pour elles. Je suis tout Amour, mon
Cœur est un abîme d’Amour, et Je ne désire que l’Amour... Je suis l’Amour des
amours! et Je ne puis Me reposer qu’en pardonnant... Je suis ce Jésus qui aime
les âmes avec tendresse. Voilà ce Cœur qui ne cesse de les appeler, de les
garder, de prendre soin d’elles !.. Voilà ce Cœur embrasé du désir d’être aimé
des âmes, mais surtout des âmes choisies.”
A l’aube du Jeudi Saint 1923, Jésus se confie à Josefa : “Voici le jour où Je
Me livre aux âmes afin d’être pour elles ce qu’elles voudront que Je leur sois:
Je serai leur Père si elles Me veulent pour Père... leur Époux si elles me
veulent comme Époux... je me ferai leur Force si elles ont besoin de force et,
si elles aspirent à Me consoler, Je Me laisserai consoler... Je t’ai dit que
l’Amour se donne aux siens et c’est vrai : l’Amour se livre aux siens en
nourriture et cette nourriture est la substance qui leur donne la Vie et les
soutient.
L’Amour s’humilie devant les siens, et c’est ainsi qu’Il les élève à la plus
haute dignité. L’Amour se donne tout entier avec profusion et sans réserve. Il
se sacrifie, Il s’immole, Il se livre avec ardeur, avec véhémence à ceux qu’Il
aime... Oh! quelle folie d’Amour est l’Eucharistie!...”
Écoutons-Le parler de l’Amour : “Le véritable amour est humble, généreux,
désintéressé... Si donc tu veux que Je t’apprenne à M’aimer, commence par
t’oublier toi-même. Ne t’arrête pas aux sacrifices. Ne regarde pas ce qui te
coûte... ne tiens pas compte de tes goûts. Fais tout par amour.”
Un jour Jésus dévoila comment l’Amour créa l’homme et agit envers lui, et
comment c’est toujours l’Amour qui inspira toute sa vie et tous ses actes:
– “C’est l’Amour qui créa l’homme et tout ce qui existe pour le
mettre à son service.
– C’est l’Amour qui inclina le Père à donner son Fils pour le salut
de l’homme perdu par sa faute.
– C’est l’Amour qui fit qu’une Vierge très pure... consentit à
devenir la Mère de Dieu et accepta toutes les souffrances que la Maternité
divine devait lui imposer.
– C’est l’Amour qui Me fit naître... dépourvu de tout.
– C’est l’Amour qui Me cacha trente ans dans la plus totale
obscurité et les plus humbles travaux.
– C’est l’Amour qui Me fit choisir la solitude et le silence: vivre
inconnu de tous et volontairement soumis aux ordres de ma Mère et de mon père
adoptif.
Car l’Amour voyait, dans la suite des temps, beaucoup d’âmes Me suivre et mettre
leurs délices à conformer leur vie à la Mienne!
– C’est l’Amour qui Me fit embrasser toutes les misères de la nature
humaine.
Car l’Amour de mon Cœur voyait encore plus loin. Il savait combien d’âmes en
péril, aidées par les sacrifices de beaucoup d’autres, retrouveraient la vie.
– C’est l’Amour qui Me fit souffrir les mépris les plus ignominieux
et les tourments les plus horribles... répandre mon Sang et mourir sur la Croix
pour sauver l’homme et racheter le genre humain.
“Regarde mes plaies... Sais-tu qui Me les a faites ? C’est l’Amour. Sais-tu qui
m’a enfoncé cette couronne ? C’est l’Amour. Sais-tu qui a ouvert mon Cœur ?
C’est l’Amour.
Et l’Amour voyait aussi dans l’avenir, combien d’âmes s’unir à mes douleurs et
empourprer de mon Sang leurs souffrances et leurs actions, même les plus
ordinaires, pour Me donner un grand nombre d’âmes.”
“Oui, l’Amour transforme et divinise tout, et la Miséricorde pardonne tout.”
“Je suis l’Amour ! Mon Cœur ne peut plus contenir la Flamme qui le dévore...
Pour l’amour des âmes, J’ai voulu rester emprisonné dans les tabernacles. Depuis
vingt siècles Je demeure là, nuit et jour, voilé sous les apparences du pain et
caché dans l’Hostie, supportant par Amour l’oubli, la solitude, les mépris, les
blasphèmes, les outrages, les sacrilèges.
Pour l’Amour des âmes, J’ai voulu leur laisser le Sacrement de Pénitence, afin
de leur pardonner, non pas une fois ou deux, mais aussi souvent qu’elles auront
besoin de retrouver la grâce. Je les attends, Je désire qu’elles viennent se
laver de leurs fautes, non avec de l’eau, mais dans mon propre Sang. Je désire
que les âmes croient en ma Miséricorde, qu’elles attendent tout de ma Bonté,
qu’elles ne doutent jamais de mon Pardon.”
Les désirs de Jésus et sa soif des âmes
Le désir le plus ardent de mon
Cœur est que les âmes se sauvent,
Un
jour, Jésus priant avec Josefa s’adressa au Père: “Père, voyez ma soif de Vous
donner des âmes... O mon Père, ne permettez pas que ces âmes se perdent... Mais
sauvez-les, afin qu’elles Vous glorifient éternellement.”
Un peu plus tard, à Josefa inquiète, Jésus dit: “Il y a une âme que nous devons
arracher au démon et cette heure est pour elle celle du péril! Mais, par la
souffrance nous pourrons la sauver. Il y a tant d’âmes exposées au danger de se
perdre... Je veux que ces âmes reviennent à Moi. Prie sans cesse afin qu’elles
se laissent pénétrer par la grâce.”
Ou encore : “Le monde court à sa perte. Je cherche des âmes qui réparent tant
d’offenses faites à la Majesté divine et mon Cœur se consume du désir de
pardonner à ces fils chéris pour lesquels j’ai versé tout mon Sang... Pauvres
âmes, combien se perdent... Combien se précipitent en enfer!... Il y a tant
d’âmes qui ne savent pas la Bonté de mon Cœur... et c’est mon unique désir que
ces âmes que J’aime se jettent et se perdent dans l’abîme sans fond de mon cœur.”
Et aussi : “Le désir le plus ardent de mon Cœur est que les âmes se sauvent, et
Je veux que mes épouses, et très spécialement celles de mon Cœur, sachent avec
quelle facilité elles peuvent Me donner des âmes... Pour cela il faut qu’elles
approfondissent les deux mots: Sauveur et Époux.”
Par dessus tout, Jésus veut l’amour: “Je veux que tu M’aimes car J’ai faim
d’amour... Mon désir ardent est d’être aimé. Si les âmes savaient l’excès de mon
Amour, pourraient-elles ne pas y répondre ?... C’est l’amour que Je cherche.
J’aime les âmes et J’attends la réponse de leur amour... Oui, Je suis tout Amour
et Je ne désire que l’amour... Ce que Je désire, ce qui me console, c’est
l’Amour qui fait agir, oui, l’Amour seul.”
Jésus aime toutes les âmes et veut être connu d’elles : “Le désir qui Me
consume est toujours le même : c’est que les âmes connaissent de plus en plus
mon Cœur... Si Je vous demande votre amour, ne Me le refusez pas: il est si
facile d’aimer Celui qui est l’Amour même.”
Jésus dit : “Peu m’importent les misères, ce que je veux c’est l’Amour. Peu
m’importent les faiblesses, ce que Je veux, c’est la confiance... Je veux que
les âmes viennent à Moi avec amour et confiance.”
Et à Josefa : “Je n’ai pas besoin de tes forces, mais de ton abandon. La
véritable force, elle est dans mon Cœur... N’oublie pas que Je te veux aussi
abandonnée et toujours heureuse parce que mon Cœur prend soin de toi avec
tendresse.”
Jésus est
la Miséricorde et désire pardonner
Jésus parle : “Je veux pardonner. Je veux pardonner aux âmes et aux nations...”
Parlant de la France, Jésus dit: “Je répandrai un torrent de miséricorde. Pour
réparer ses offenses, Je prendrai des victimes qui obtiendront le pardon... Pour
régner, Je commencerai par faire miséricorde, car mon Règne est de Paix et
d’Amour.”
Plus tard Jésus s’adresse à tous les hommes: “Je sais que vous ne Me connaissez
pas... Cependant, Moi, Je vous aime d’un Amour infini. Je veux vous faire
connaître cet héritage auquel vous avez droit et le peu que vous avez à faire
pour l’acquérir:
Croyez en mon Amour et en ma Miséricorde :
– Vous M’avez offensé: Je vous pardonne.
– Vous M’avez persécuté : Je vous aime.
– Vous M’avez blessé par vos paroles et par vos
œuvres: Je veux
vous faire du bien et vous ouvrir mes trésors !
– Je sais que vous avez méprisé mes grâces, peut-être même profané
mes sacrements, mais Je vous pardonne !...
Je ferai connaître que la mesure de mon Amour et de ma Miséricorde envers les
âmes tombées n’a pas de limites. Je désire pardonner. Je me repose en
pardonnant... Tu ne peux savoir combien mon Cœur se plaît à pardonner les fautes
qui ne sont que de fragilité. Je suis toujours là, attendant avec amour que les
âmes viennent à moi. Qu’elles ne se découragent pas ! Qu’elles viennent!
Qu’elles se jettent dans mes bras ! Qu’elles ne craignent rien, Je suis leur
Père.”
Jésus dit aussi : “Mon Cœur trouve sa consolation à pardonner. Je n’ai pas de
plus grand désir, ni de plus grande joie que de pardonner... Ce n’est pas le
péché qui blesse le plus mon Cœur... Ce qui le déchire, c’est que les âmes ne
viennent pas se réfugier en Moi après l’avoir commis... Oui, Je désire pardonner
et Je veux que mes âmes choisies fassent connaître au monde comment mon Cœur,
débordant d’Amour et de Miséricorde, attend les pécheurs... Mon unique désir est
de révéler aux âmes l’Amour, la Miséricorde et le Pardon de mon Cœur... Oui,
J’aime toutes les âmes, mais avec quelle prédilection, celles qui sont plus
faibles et plus petites!”
Mais à Josefa Il précise : “Ce que Je te demande, c’est d’être toujours prête à
consoler mon Cœur chaque fois que J’ai besoin de toi. La consolation que Me
donne une âme fidèle compense l’amertume dont Me comblent tant d’âmes froides et
indifférentes.”
Cependant Jésus a aussi des exigences
Jésus
veut que nous devenions tous des saints, et pour cela il faut d’abord être
humble. De Josefa, il exige : “Je te veux sainte, très sainte, et tu ne le seras
que par le chemin de l’humilité et de l’obéissance... Je te veux très petite et
très humble, et toujours souriante. Oui, je veux que tu vives dans la joie... Ne
regarde que ma Volonté en tout ce que tu fais et accomplis-la avec grande
soumission. Humilie-toi profondément, en joignant toujours à l’humilité la
confiance et l’amour...”
Marie, un jour, ajoute : “Ce qui plaît le plus à mon Fils, c’est l’amour et
l’humilité... À Josefa elle dit : “Humilie-toi dans ta petitesse et ta
misère...” Et à toutes les âmes: “Consolez mon Fils par votre humilité, car là
où il y a l’humilité, tout va bien; mais là où l’humilité manque, tout va de
travers.”
Car l’humilité est ce que le démon redoute le plus. Jésus explique : “L’humilité
ne consiste pas précisément en paroles ni en actes extérieurs, mais elle est
dans la fidélité de l’âme, mue par la grâce, à en suivre toutes les inspirations
sans se laisser entraîner par les suggestions de l’amour-propre.”
Madeleine-Sophie Barrat, fondatrice de la Congré-gation, vint un jour rencontrer
Josefa et lui dit: “La base fondamentale de l’amour, c’est l’humilité ; car il
est souvent nécessaire, pour prouver notre amour, de soumettre et de sacrifier
notre attrait personnel, notre bien-être, notre amour-propre... et cet acte de
soumission n’est autre qu’un acte d’humilité.” Jésus ajoute “Fais tout par
amour, sans perdre de vue ce que J’ai souffert pour les âmes... J’aime
l’humilité... et combien s’éloignent de Moi par orgueil!... Je vois le fond des
âmes, leur désir de Me plaire, de Me consoler, de Me glorifier... et l’acte
d’humilité qu’elles sont obligées de faire en se voyant si faibles est
précisément ce qui console et glorifie mon Cœur.”
Car Jésus supplée à toutes nos misères qu’Il utilise pour le bien des âmes :
“L’âme qui se voit environnée de misères, ne s’attribue rien de bon et ces
misères mêmes l’obligent à se revêtir d’une certaine humilité qu’elle n’aurait
pas si elle se trouvait moins imparfaite.”
A Josefa qui s’inquiétait de ne pouvoir, à cause de ses tâches ou de la
nécessité de dormir, rester constamment unie à Dieu, Jésus lui répondit :
“Quand
les âmes n’ont pas la possibilité... de rester de longues heures en ma Présence,
parce qu’elles sont obligées de se reposer ou de vaquer à des occupations qui
absorbent leurs facultés, rien ne les empêche de faire avec moi une convention
où l’Amour s’ingénie et se prouve plus encore... Il suffit d’un instant pour Me
dire: “Seigneur! Je vais dormir” ou: ”Je vais travailler, mais mon âme vous
tient compagnie... C’est son activité qui se reposera, ou qui s’emploiera durant
le travail... et mon Cœur vous gardera son Amour le plus constant et le plus
tendre.”
Jésus a une prédilection spéciale pour les âmes qu’Il s’est choisies : “Il y a
un grand nombre d’âmes qui sont mes préférées. Je les ai choisies pour trouver
en elles ma consolation et pour les combler de mes prédilections... Je veux
qu’elles comprennent la prédilection de mon Cœur pour elles. Peu M’importent
leurs misères... Ce que Je veux leur faire savoir, c’est que je les aime avec
plus de tendresse encore si, après leurs faiblesses et leurs chutes, elles se
jettent humblement dans mon Cœur : alors Je leur pardonne... et Je les aime
toujours !... Peu M’importent la misère et la faiblesse, ce que Je demande à mes
Âmes, c’est l’amour !”
Un conseil d’humilité au passage : “Qu’elles n’oublient jamais que Je les ai
préférées à tant d’autres, non à cause de leur perfection, mais de leur
misère... Je suis tout Amour et le feu qui M’embrase consume toutes leurs
faiblesses.”
“Mes
âmes fidèles sont pour mon Cœur ce que sont les remparts pour une cité : elles
Me défendent et Me consolent.”
Pourtant Jésus a des exigences particulières pour ses âmes choisies :
“Lorsqu’une âme est assez généreuse pour Me donner tout ce que Je lui demande,
elle amasse des trésors pour elle et pour les âmes, et les arrache en grand
nombre au chemin de la perdition. C’est par leurs sacrifices et leur amour que
les âmes choisies de mon Cœur sont chargées de répandre mes grâces sur le
monde... Aux âmes qui Me sont consacrées... Je demande qu’elles Me donnent leur
amour et ne doutent pas du Mien, mais surtout qu’elles Me donnent leur confiance
et ne doutent pas de ma Miséricorde! Il est si facile d’attendre tout de mon
Cœur !”
Jésus va plus loin encore : Il désire leur perfection : “Je veux qu’elles
sachent combien le désir de leur perfection Me consume, et combien leur
perfection consiste à faire leurs actions communes et ordinaires en intime union
avec Moi.”
A celles qui s’inquiètent à cause de leur passé, Jésus dit aussi: “Écoutez ma
voix vous dire ce que vous devez faire: dès que la grâce vous touche et avant
même que la lutte ne soit engagée, accourez à mon Cœur; demandez-lui de verser
sur votre âme une goutte de son Sang. Oui, venez à Moi!... et ne craignez rien
pour le passé: mon Cœur l’a submergé dans l’abîme de sa Miséricorde et mon
Amour vous prépare de nouvelles grâces. Le souvenir de votre vie passée ne
sera plus qu’une raison de vous humilier et d’accroître vos mérites, et si
vous voulez Me donner la plus grande preuve d’amour, comptez sur mon Pardon et
croyez que vos péchés n’arriveront jamais à dépasser ma Miséricorde, car elle
est infinie!”
Ce sont les
âmes choisies fidèles et généreuses qui consoleront Jésus et, avec Lui,
sauveront les âmes
“Mon Cœur cherche des victimes pour conduire le monde à l’Amour... Si les
infidélités des âmes choisies Me blessent profondément, leur amour console et
ravit mon Cœur à tel point qu’Il oublie, pour ainsi dire, les offenses de
beaucoup d’âmes... Je veux faire comprendre à mes âmes choisies la prédilection
de mon Cœur qui veut se servir d’elles pour sauver les pécheurs et tant d’âmes
exposées aux périls du monde... Je veux que les âmes s’unissent à Moi et que
cette union soit constante et intime comme est l’union de ceux qui s’aiment et
qui vivent près l’un de l’autre.”
Pour les âmes choisies la souffrance est une preuve d’amour. Jésus montre à
Josefa ses blessures et lui dit: “Regarde mes plaies, adore-les, baise-les. ce
ne sont pas les âmes qui Me les ont faites, c’est l’Amour... Oui, c’est l’Amour
que j’ai pour mes âmes, l’Amour de compassion que j’ai pour les pécheurs...”
Puis Il poursuit: “La plus grande récompense que Je puisse donner à une âme,
c’est de la faire victime de mon Amour et de ma Miséricorde, en la rendant
semblable à Moi qui suis la Victime divine pour les pécheurs... Les âmes qui
M’aiment, s’immolent et se consument comme victimes de réparation, attirent la
Miséricorde de Dieu, et voilà qui sauve le monde.”
A l’attention de Josefa Jésus avait dit quelques jours plus tôt : “N’oublie pas
que Je te veux victime de mon Amour.”
Jésus
est Dieu, la deuxième Personne de la sainte
Trinité, le Verbe de Dieu. Dieu, Il
ne peut pas souffrir, mais Il est aussi l’Amour, et comme tel son Cœur souffre,
car l’Amour souffre toujours lorsque l’être aimé ne répond pas à l’Amour. Et que
d’hommes, tant aimés de Dieu refusent son Amour! “Comme les âmes M’offensent !...
mais ce qui déchire le plus mon Cœur, c’est de les voir elles-mêmes se
précipiter aveuglément dans leur perdition !... Comprends-tu ce que Je souffre,
Josefa, en voyant la perte de tant d’âmes qui M’ont coûté la vie ? Voilà ma
douleur: mon Sang est inutile pour elles !...Ces âmes qui M’ont coûté si cher,
non seulement M’oublient, mais elles vont jusqu’à faire de Moi l’objet de leurs
moqueries et de leur mépris.”
Un jour Saint Jean vint faire connaître à Josefa quelques-uns des sentiments du
Cœur de Jésus instituant l’Eucharistie : “C’est l’Amour qui Lui fit inventer le
sacrement de l’Eucharistie... Mais comme sa Passion se prolongerait dans les
cœurs souillés !... Le Cœur de Jésus s’épuisait d’amour. Mais comme le peu de
correspondance des âmes qu’Il aime tant, plongeait cet Amour même dans la plus
profonde amertume!... et que dire de l’ingratitude et de la froideur de tant
d’âmes choisies !”
“Ce grand clou, c’est la froideur de mes épouses... Les offenses des hommes Me
blessent profondément, mais rien ne M’afflige autant que celles de mes épouses.
Si les âmes choisies savaient combien Je les aime et comme elles Me blessent par
leur froideur ou leur tiédeur !...”
Jésus alors donne un exemple : celui d’une âme choisie encore trop orgueilleuse:
“Cette épine, c’est une âme religieuse... Je l’ai comblée de talents, elle se
les approprie, son orgueil la perd!” Ou encore, à propos d’une autre âme :
“Celle-ci est une âme consacrée, un prêtre, un religieux, une âme que J’aime...
Elle-même ouvre l’abîme où elle tombera si elle s’obstine !”
Et plus tard: “Ce qui déchire mon Cœur... ce sont mes âmes choisies... c’est
cette âme qui M’offense... Je l’aime et elle Me méprise. Ma soumission doit
aller jusqu’à descendre sur l’autel à sa voix, à Me laisser toucher par ses
doigts souillés... Ah! quelle douleur pour mon Cœur de recevoir tant d’outrages
d’une âme que J’ai choisie avec tant d’amour !... Que ce soient mes âmes
choisies qui Me traitent ainsi: voilà ma Douleur !”
Jésus montre son Cœur blessé à Josefa et lui dit: “Regarde en quel état des âmes
infidèles mettent mon Cœur. Elles ne savent pas l’amour que J’ai pour elles.
C’est pourquoi elles M’abandonnent. Toi au moins, console-Moi et répare tant
d’ingratitudes. Combien souffre mon Cœur en voyant que tout ce que J’ai fait
est inutile pour tant d’âmes ! Partage cette souffrance.” Ou encore :
“Ah ! Si
l’on connaissait mon Cœur !... Les hommes ne savent pas sa Miséricorde et sa
Bonté : voilà ma plus grande douleur !”
Parlant de l’amertume dont Il fut abreuvé au moment de l’institution de
l’Eucharistie, et après avoir évoqué sa joie à la pensée des âmes dont Il se
faisait l’aliment et le compagnon, Jésus ajoute : “Ma tristesse ne fut pas
moindre à la vue de tant d’autres qui Me délaisseraient ou ne croiraient même
pas à ma Présence réelle... En combien de cœurs souillés par le péché ne
devrais-Je pas entrer... et que de fois ma Chair et mon Sang profanés ne
serviraient qu’à la condamnation de tant d’âmes !...”
La Croix
La Croix. Valeur réparatrice de la souffrance
La souffrance n’est pas quelque chose de stérile qu’il faut à tout prix rejeter.
Jésus prend la peine d’expliquer à Josefa la valeur de la souffrance : “Tu ne
peux mesurer, Josefa, la valeur réparatrice de la souffrance... Car c’est Moi
qui permet la souffrance des âmes que J’aime. Elle est nécessaire à toutes, mais
combien plus à mes âmes choisies ! Elle les purifie et Je peux me servir d’elles
pour arracher beaucoup d’âmes à l’enfer... J’ai besoin d’âmes qui continuent ma
Passion pour retenir la Colère divine.”
“Si
tu Me rencontres, tu rencontreras la Croix, et quand tu trouves ma Croix,
c’est Moi que tu trouves... Personne ne possédera la vie éternelle sans
aimer la Croix et sans l’embrasser volontiers pour mon Amour. Le chemin de la
vertu et de la sainteté est fait d’abnégation et de souffrance. L’âme qui
accepte et embrasse généreusement la Croix marche dans la vraie lumière... Ma
Croix est la porte de la véritable vie... et l’âme qui a su l’accepter et
l’aimer telle que Je la lui ai donnée entrera par elle dans les splendeurs de la
vie éternelle.... Vois comme Je l’ai portée pour ton amour. Toi, porte-la pour
mon Amour.”
Car la souffrance est souvent réparatrice : “... Je viens chercher quelque
soulagement près des âmes qui ne vivent que pour Me consoler... Les âmes qui
M’aiment, s’immolent et se consument comme victimes de réparation, attirent la
Miséricorde de Dieu, et voilà ce qui sauve le monde.”
Jésus pour se faire mieux comprendre, se fait parfois douloureusement concret.
Josefa raconte comment, soudain, elle vit devant elle une grande croix de bois,
toute lumineuse. Au centre rayonnait le Cœur transpercé de Jésus, et entouré
d’épines. De sa blessure jaillissait une vive flamme et elle entendit la Voix de
Jésus qui disait: “Voilà ce Cœur qui donne la vie au monde. Mais Il la donne du
haut de la Croix. De même, les âmes choisies comme victimes pour M’aider à
répandre lumière et vie sur le monde, doivent-elles, avec grande soumission, se
laisser fixer sur la Croix à la vue et à l’exemple de leur Maître et de leur
Sauveur... J’ai besoin de victimes qui Me consolent et réparent.”
Jésus a des accents étonnants quand Il parle de l’Eucharistie, le mystère le
plus grand de l’Amour... et de l’Amour pour les âmes choisies et consacrées :
Ainsi, le soir d’un Mercredi Saint, Jésus confia : “...Oui, demain, l’Amour
déborde !... Il se livre... Ah! comme ce souvenir Me console... et comme ce
désir Me dévore !... Me donner aux âmes... et que les âmes se donnent à moi !...
Toi, Josefa, livre-Moi tout ton cœur sans craindre ta petitesse. Laisse l’Amour
te posséder et te transformer.”
Ou encore : “Au moment d’instituer l’Eucharistie, J’ai vu toutes les âmes
privilégiées qui se nourriraient de mon Corps et de mon Sang, et y trouveraient,
les unes remède à leur faiblesse, les autres le feu pour consumer leur misère et
les enflammer d’amour... J’irais aux unes pour Me consoler; aux autres pour Me
cacher; près d’autres encore pour Me reposer...
Ce Dieu qui vous aime infiniment... vous a attirées d’une façon mystérieuse au
jardin de ses délices: ce Dieu qui est votre Rédempteur, s’est fait votre Époux.
Lui-même vous nourrit de son Corps très pur et Il vous désaltère de son Sang...
Ne vous éloignez pas de Lui car Il est la Vie, et lorsqu’Il vous demande de Le
consoler, ne Le blessez pas par un refus...”
Jésus dit aussi : “C’est par Amour pour les âmes que Je suis prisonnier dans
l’Eucharistie. Je reste là afin qu’elles puissent venir, en toutes leurs peines,
chercher leur consolation près du plus tendre des cœurs, du meilleur des pères
et de l’Ami qui ne les abandonne jamais. L’Eucharistie est l’invention de
l’Amour !... Et cet Amour qui s’épuise et se consume pour le bien des âmes ne
trouve pas de correspondance !...”
Jésus poursuit : “Écris ce que mon Cœur souffrit à cette heure où, ne pouvant
contenir le feu qui Me consumait, J’inventai cette merveille d’Amour qu’est
l’Eucharistie. Contemplant alors toutes les âmes qui se nourriraient de ce Pain
divin, Je vis en même temps les ingratitudes de tant d’âmes consacrées, de tant
de prêtres... et quelle souffrance pour mon Cœur !... Je vis ces âmes se
refroidir, s’abandonner à la routine, et plus qu’à la routine, à la lassitude, à
l’ennui, et peu à peu à la tiédeur...”
Jésus exprime son amertume et sa tristesse à la vue de tant d’âmes qui le
délaisseraient ou ne croiraient même pas à sa Présence réelle : “En combien de
cœurs souillés ne devrais-Je pas entrer... Que de fois ma Chair et mon Sang
profanés ne serviraient qu’à la condamnation de tant d’âmes !... Ah! comme Je
vis en ce moment les sacrilèges, les outrages et les abominations sans nom qui
se commettraient contre Moi... Combien d’heures... combien de nuits, Je
resterais seul au tabernacle!.. J’habite avec les pécheurs, afin d’être leur
salut et leur vie... et en échange, ils s’éloignent, M’outragent et Me
méprisent.”
Pourtant, au tabernacle, Jésus est toujours la Miséricorde. Écoutons Jésus
s’adressant à Josefa: “Je vous attends au tabernacle. Je ne vous reprocherai pas
vos crimes... Je ne les jetterai pas à votre face... Mais Je les laverai dans le
sang de mes plaies. Ne craignez pas... venez à moi... Si vous saviez combien Je
vous aime !... Ames chéries, pourquoi restez-vous froides et indifférentes à mon
Amour ? Je sais les besoins de votre famille... de votre maison... Ne vous
laissez pas entraîner par mille préoccupations inutiles et réservez un moment
pour visiter et recevoir le Prisonnier de l’Amour.”
Jésus a des accents particuliers à l’encontre des âmes choisies : “Dis-leur
(aux
âmes choisies) comment elles découvriront aussi, dans cette petite et blanche
Hostie, la parfaite image de leur vœu de chasteté. Là, sous les espèces du pain
et du vin, se cache la Présence réelle d’un Dieu. Là, sous ce voile, Je suis
tout entier, mon Corps, mon Sang, mon Âme et ma Divinité... Comprenez-le bien,
âmes qui formez la cour de l’Agneau Immaculé, la gloire que vous Me donnez ainsi
surpasse incomparablement celle que Me rendent les esprits angéliques, car ils
n’ont pas connu les faiblesses de la nature humaine et ils n’ont eu, pour rester
purs, ni à lutter, ni à vaincre.”
Car Jésus veut nous découvrir le Mystère le plus grand de l’Amour, et
spécialement de l’Amour pour les âmes choisies et consacrées. “Au moment
d’instituer l’Eucharistie, J’ai vu toutes les âmes privilégiées qui se
nourriraient de mon Corps et de mon Sang, et y trouveraient, les unes, remède à
leur faiblesse, les autres, le feu pour consumer leur misère et les enflammer
d’amour... Je réchaufferais celles qui ont besoin de chaleur et mon Corps sacré
serait le Soleil qui les ranimeraient... J’irais aux unes pour Me consoler...
aux autres pour Me cacher; près d’autres pour Me reposer...”
Le Cœur du Père, c’est ce qui anime Jésus, et parfois, à Josefa, Il laisse
entrevoir l’Amour qui unit le Père et le Fils : “Allons nous offrir comme
victimes à mon Père Éternel. Prosternons-nous avec un profond respect en sa
Présence... Adorons-Le... Présentons notre soif de sa Gloire... offre et répare
en union avec la divine Victime.”
C’est parfois aussi une prière douloureuse qu’Il adresse au Père : “Mon Dieu et
mon Père ! Que ma Solitude douloureuse Vous glorifie! Que ma patience et ma
soumission Vous apaisent ! Ne déchargez pas votre juste Colère sur les âmes!
mais regardez votre Fils... Voyez ses Mains liées par les chaînes dont le
chargèrent les bourreaux. Au nom de la patience admirable avec laquelle Il
supporta tant de supplices, pardonnez aux âmes, soutenez-les, ne les laissez pas
succomber sous le poids de leur faiblesse. Accompagnez-les dans leurs heures de
”prison”, et donnez-leur la force de supporter les peines et les misères de la
vie avec une entière soumission à votre sainte et adorable Volonté.”
Josefa fut, pendant des années, intimement unie à l’Amour du Cœur de Jésus, à sa
souffrance, à son Eucharistie. Pour conclure ce long enseignement de Jésus à
Josefa, enseignement consacré à l’Amour et à la Miséricorde de son Cœur,
essayons d’imaginer ce que pouvait être la prière de Josefa, contemplant Jésus
dans son Eucharistie, son action de grâces.
Jésus,
Tu es heureux ce soir du Jeudi Saint, au milieu de tes apôtres, dans la salle du
Cénacle. Jésus, Tu es heureux dans ton Cœur Eucharistique.
Jésus, je Te contemple instituant l’Eucharistie. C’est le soir du Jeudi-Saint,
c’est le soir de l’amitié intense, de l’union profonde de ton Cœur avec le cœur
de chacun de tes apôtres. Ils n’ont pas tout compris de ton enseignement, mais
ils T’aiment. Ils ne comprennent pas, ce soir, ce que Tu veux leur enseigner;
c’est trop fort pour eux. Mais Toi, Jésus, Tu sais que Tu es déjà glorifié, Tu
sais que le Père T’aime et que Tu fais toujours sa volonté.
Jésus, Tu es glorifié, et ton Cœur est action de grâces. Mais Tu dois partir, il
le faut. Cependant Tu as promis de ne pas nous laisser orphelins, d’être avec
nous jusqu’à la fin du monde... Mais comment cela se fera-t-il si Tu dois
retourner vers le Père, si Tu dois être torturé, crucifié, et mourir sur la
Croix ? Oui, comment cela se fera-t-il ? Comment pourras-Tu tenir tes
promesses ?
Jésus, Tu rends grâces au Père qui exauce toujours tes prières... Tu prends le
pain, ce pain, fruit du travail des hommes, le pain, nourriture quotidienne des
hommes affamés... Tu prends le vin, Jésus, le vin des bénédictions, le vin de la
joie, le vin qui réjouit le cœur de l’homme.
Jésus ! Tu prends le pain, Tu prends le vin, et Tu rends grâces : la Pâque que
Tu avais tellement désirée est arrivée. Le jour de ton triomphe, le jour de ta
glorification est là. Tu retournes au Père, mais Tu veux rester avec nous, Tu
veux être réellement présent près de nous, toujours parmi nous. Ta Présence
réelle et éternelle, Tu nous la confies, Jésus. Tu nous la confies quand Tu nous
dis : “Voici mon Corps, livré pour Vous: il est votre nourriture. Voici mon
sang, versé pour vous : il est votre breuvage. Mangez-moi, buvez-moi. Je suis
votre force, je suis votre Ami, je suis avec Vous jusqu’à la fin du monde,
éternellement avec vous.”
Jésus, Tu sais que ta Passion est imminente. Tu sais que les heures qui viennent
seront terribles. Mais ici, au Cénacle, au milieu de tes amis, Tu rends grâces
et Tu es heureux. Jésus, Tu viens de nous donner ton Eucharistie, Tu viens de
rendre grâces, Tu es glorifié. Bientôt, quand tes apôtres seront revenus de
leurs faiblesses, quand ils auront reçu ton Esprit-Saint, ils comprendront, et
comme Toi, ils sauront donner leur vie pour Toi et pour tes amis.
Ton Cœur, Jésus est plein de joie et d’amour. Ton Cœur est dans la paix, la paix
que Tu nous donnes aussi. Ton Cœur est amoureux des hommes, de tous les hommes
que Tu as rachetés, sauvés. Ton Cœur, Jésus est bienheureux. Tu repenses, Jésus
aux béatitudes que Tu as proposées à tes enfants et ton Cœur, ton Cœur de Dieu
et ton Cœur de Fils de l’Homme déborde d’affection et de tendresse...
Jésus, je regarde ton tabernacle. Je sais que Tu es là, présent, vivant, plein
de la tendresse de Dieu pour ses enfants. Ton action de grâces continue et monte
comme un encens devant Dieu et devant les hommes. Ton action de grâces est
infinie, plénitude de joie, plénitude d’Amour, plénitude de paix, plénitude de
miséricorde et de pardon. Jésus, émerveillée, je Te contemple encore...
Cœur Eucharistique de Jésus, Cœur du bonheur infini de Dieu qui se donne à nous
par son Fils, Cœur Eucharistique de Jésus, Tu es heureux. Jésus, je Te contemple
dans ton Eucharistie, et je T’aime.
[1] “Un
appel à l’Amour - Le Message du Cœur de Jésus au Monde”, ouvrage
élaboré à partir des notes de Josefa Menéndez - Œuvre du Sacré-Cœur à
Poitiers
[2] Cette
prière n’est qu’une méditation de l’auteur essayant de mieux pénétrer
l’Amour de Jésus.
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