|
DEUXIÈME SECTION
LA PROFESSION DE LA FOI CHRÉTIENNE
La foi se définit d’après
Hb 11,1 comme « une ferme assurance des choses qu'on espère, une
démonstration de celles qu'on ne voit pas ». En professant notre foi,
nous manifestons nos convictions religieuses. Cependant, le Credo est
avant tout une prière car dit du bout des lèvres, il n’a aucune valeur.
Nous allons donc commencer par commenter le Credo de
Nicée-Constantinople qui est plus complet que le Symbole des apôtres.
Credo de Nicée-Constantinople
Je
crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de
la terre, de l'univers visible et invisible.
Notre Dieu est unique et
c’est cette unicité qui nous démarque des religions polythéistes, et
cela dès l'origine des temps, Yahvé lui-même mettra les points sur les i
dans le décalogue en proclamant « Tu n’auras pas d’autres dieux que
moi » Ex 20,3. Moïse le redira sous cette forme : « écoute Israël, Yahvé
notre Dieu est le seul Yahvé », ce qui deviendra le début de la prière
juive dite Shema.
Notre Dieu est le Créateur de toute chose visible, un créateur qui
aime sa création comme un père et qui pour veiller sur elle fera l’homme
Ministre de l’environnement en quelque sorte : « Tu l’établis sur les
œuvres de tes mains » Ps 8,6. Nous nous opposons ainsi aux théories du
Big Bang et du Darwinisme. Dieu a aussi créé le monde que nous ne
percevons pas avec nos sens c’est-à-dire celui des esprits (bons comme
mauvais). En croyant en l’existence de ce monde, nous croyons ainsi à
une vie après la mort, à l’existence de l’âme.
Je
crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu,
Seul Jésus le sauveur a
droit de vie ou de mort sur notre personne. Nous croyons ainsi en la
mission de salut qu’il est venu accomplir sur la terre en nous rachetant
de la mort et en « nous donnant pouvoir de devenir enfants de Dieu » Jn
1,12. Dieu est parfait dans ce qu’il fait, voilà pourquoi Il n’a eu
qu’un seul Fils, car Il n’a pas eu besoin d’envoyer la multitude pour
nous sauver. Un seul Fils, une seule vie donnée, et toutes les vies
rachetées : « Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi
par un homme qu'est venue la résurrection des morts. Et comme tous
meurent en Adam de même aussi tous revivront en Christ » 1Cor 15,21-22.
né du
Père avant tous les siècles: Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née
de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé,
de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.
Avant que la notion de
temps n’existe, (du temps terrestre particulièrement) avant la création
de la terre, Jésus existait car lui-même dit : « Je suis l’Alpha et
l’Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin » Ap. 22,13.
Jésus est engendré : « Tu es mon fils, aujourd’hui, je t’ai engendré »
Hb 1,5. En tant que Verbe, il est Dieu, Lumière et tout fut par lui et
sans lui rien ne fut (Cf. Jn 1,1-5).
Pour
nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par
l'Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait
homme.
Le mystère de l’Incarnation est celui qui fait la particularité du
Christianisme par rapport aux autres grandes religions. Pour la plupart
ce n’est pas possible que Dieu puisse se faire homme, que le tout
puissant puisse se transformer en le plus faible, que le potier puisse
devenir le pot : « Et le verbe s’est fait chair » Jn 1,14. Dans aucune
religion, nous ne verrons rien de tel; et pour les autres,
sûrement Jésus n’est qu’un grand prophète. Réjouissons-nous de
bénéficier d’une telle grâce et bénissons la Vierge Marie, la nouvelle
Ève, celle dont le Fiat (Oui) a rendu possible ce mystère. Nous pouvons
utiliser ici, une certaine compréhension de la parole de St Augustin qui
dit « Dieu qui nous a créés sans nous ne peut pas nous sauver
sans nous » : sans l’humain qu’est Marie, Dieu ne peut pas sauver
l’humanité. Et si Marie avait dit non ! Pensons combien c’est difficile
pour nous de dire oui et pour cela vénérons Marie, elle le mérite !
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa Passion et fut
mis au tombeau.
La Croix est le summum de
la révélation divine et l’accomplissement parfait de la mission de la
rédemption. En elle réside le fondement total de notre foi car c’est là
que s’est fait le sacrifice qui nous réconcilie avec Dieu : le sacrifice
éternel par lequel Dieu veut racheter tous ses fils perdus. En rappelant
cette Passion du Christ sauveur et en la professant comme notre
foi nous affirmons notre adhésion au Christ et à la rédemption qu’il
propose. Nous affirmons la défaite de l’ennemi, le malin qui a voulu
faire échouer le plan de Dieu pour nous les Hommes. Enfin nous affirmons
d’une manière collégiale et ecclésiastique notre libération du péché et
l’espoir de notre résurrection prochaine avec le Christ pour la vie
éternelle. Nous acceptons, en tant que disciples à sa succession,
les souffrances de cette vie, cette mort physique, croyant fort
qu’elle n’est rien pour nous si ce n’est une nouvelle naissance pour la
vie éternelle. Nous nous rappelons le Christ et la souffrance
qu'il a endurée pour nous et nous implorons par là même sa miséricorde
pour nos péchés, et pour nos maladresses; car la Croix est tellement
transcendante à nos péchés et hautement plus importante que l’Homme en
nous, car la gloire de Dieu, c’est l’Homme debout.
Nous nous souvenons
également que notre vie sur cette terre est une passion vers le
Golgotha où crucifiés avec le Christ, nous mourons à nos péchés, mis à
son tombeau mais d’où nous ressusciterons pour revêtir l’aube blanche
pour les noces de l’Agneau. Que l’Esprit saint calme nos cœurs afin que
suivant les pas de notre Maître nous endurions patiemment les
douleurs de cette vie pour mieux plaire au Christ. Amen.
Il
ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il
monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.
Remarquons ici la forme
active du verbe « ressusciter » signifiant que Jésus s’est ressuscité
lui-même car Il a le pouvoir de donner sa vie comme celui de le
reprendre(voire Jn 10,17-18). Contrairement à Lazare qui fut ressuscité
et mourut quand même plus tard, Jésus ressuscita et ne mourut plus et ne
mourra pas. La formule « le troisième jour, conformément aux
écritures » apparue plusieurs fois dans la Bible (1 Cor 15,4 ; Mt
12,40…) fait écho à Jean 2,1 car comme Jonas qui passa trois jours dans
le ventre de la baleine, Jésus aussi a passé trois jours dans le ventre
de la Terre ou dans les entrailles de la mort. Il retourna au ciel, d’où
il est venu, pour y préparer de la place à ceux qui croient en
lui: « je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi » Jn
18,24. Il est assis à la droite du Père selon l’oracle de
Yahvé : «Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes
ennemis ton marchepied. »
Il
reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts ; et
son règne n'aura pas de fin.
Jésus a toujours parlé de
son retour comme un triomphe et une glorification (Mt 8,20) car il
descendra du ciel sur les nuées pour juger la Terre, aussi bien ceux qui
sont morts que ceux qui sont encore en vie. Jésus jugera les
morts car il est le co-créateur de l’univers invisible. Mais comme pour
rendre le jugement visible à tout le monde, il les ressuscitera. Paul
dira « les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous seront
transformés. » Après le jugement et la seconde mort, le règne de
l’Agneau et de ses serviteurs sera pour des siècles des siècles (voire
Ap 22,3-5).
Je
crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils; avec le Père et le Fils, il reçoit
même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes. Je
crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique. Je
reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la
résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.
La Sainte trinité est un
dogme que confesse l’Église catholique et est le fondement essentiel de
la doctrine catholique qu’elle confesse. Elle s’explique par le fait
qu’il y a 3 personnes dans l’unique Dieu que nous adorons mais qui sont
égales et se complètent. L’Église refuse cependant qu’on lui colle
l’adjectif de religion polythéiste car ce n’est pas 3 dieux que nous
adorons mais le même et unique Dieu qui se manifeste sous diverses
formes : Père, Fils et Esprit. L’Écriture sainte rapporte d’une manière
significative et justificative à ce propos certains dires du Messie
Lui-même : « Moi et le Père, nous sommes un. » Jn10, 30.Au début du
prologue de Jean, il y a une confession très intéressante à ce
propos : Au commencement était le Verbe….Dieu » .Jean ne fait que
confesser ici, et seulement ceci: que l’Esprit lui a dit à propos de
Jésus, qu'Il était Dieu et « de même nature que le Père, et par lui tout
a été fait » comme le confesse si chèrement l’Église dans le Credo.
L’Esprit saint, le Paraclet que le Christ a promis, est Dieu. Il a
assisté le Christ lors de son agonie sur cette terre, l'a aidé à faire
la volonté du Père. Jn14, 17, 18, 19, 20 : Le Consolateur, c’est le Père
car c’est lui qui ne nous laissera orphelins, (Les orphelins sont des
gens qui ont perdu un de leurs parents .) En plus le Christ affirme que
bientôt le monde ne le verra plus mais les apôtres eux le verront :et
comment en Esprit et c’est sous cette forme que nous adorerons désormais
notre Dieu.Jn4, 23, 24. : Mais l’heure et elle est déjà là où les vrais
adorateurs adoreront le Père en Esprit et Vérité, car c’est là les
adorateurs que le Père veut . » Ces manifestations divines ainsi
expliquées ne sont que l’œuvre d’un et unique Dieu : L’Éternel, le Dieu
d’Israël que le Christ a révélé et que l’Esprit a confirmé et si ce
n’est Lui-même qui s’évertue sous toutes ces diverses formes pour nous
rassurer et nous sauver : être plus proche de nous. Père éternel ,
notre âme Te désire tant, ne cesse jamais de te montrer à nous. Amen
|