Au cours des célébrations
eucharistiques, plusieurs symboles sont utilisés pour exprimer quelque
chose, pour faire passer un message. Mais la masse des chrétiens ne sait
pas ce que signifie ces symboles ; par exemple, que veut-on exprimer par
l’encensement des offrandes, du prêtre et de l’assemblée ? Que signifie
le feu de la vigile de Pâques ? Les bougies, quel est leur sens ?
Les vêtements liturgiques
Ils doivent être le
signe de la fonction de chaque ministre mais aussi contribuer à la
beauté de l’action liturgique. Ils marquent donc une investiture et
une volonté de beauté festive.
L’aube :
(du latin albus : blanc) est une longue robe portée par les membres du
clergé pendant la messe.
L’étole :
c’est une longue bande d’étoffe qui est l’insigne de ceux qui ont reçu
le sacrément de l’ordre. Évêques et prêtres la portent au cou, les
diacres en bandoulière.
La chasuble :
est un vêtement qui revêt tout le corps et réservé à l’évêque et au
prêtre.
La dalmatique :
est le vêtement du diacre.
Les couleurs
Le blanc :
est la couleur pour les temps de Pâques et de Noël
Le rouge :
est réservé pour les temps rappelant le sang du Christ et des martyrs,
ainsi que le feu de l’Esprit.
Le vert : est
utilisé dans le temps dit ordinaire, c’est à dire ces 32 semaines
dans lesquelles on ne célèbre pas un mystère concret du Christ, mais
l’ensemble de l’Histoire du salut et surtout le mystère du Dimanche
comme le Jour du Seigneur. Le vert couleur de paix, de sérénité, de
l’espérance désigne le temps des fruits que le Mystère pascal du Christ
exige de sa communauté chrétienne.
Le violet : est pour
les temps de pénitence (Avent et carême), pour la liturgie des défunts.
Dans ce dernier cas, on peut aussi utiliser le noir.
Le rose : douceur
d’une demi-teinte, pour le 3è dimanche de l’Avent (dimanche
de la joie) et le 4è dimanche de carême où l’on interrompt la
pénitence pour une jubilation tempérée.
Après avoir ainsi parcouru
les vêtements liturgiques et leurs couleurs, nous allons parler de la
signification des symboles suivants dans la liturgie : l’eau, la
lumière, l’encens, le baiser.
L’Eau
C’est un signe polyvalent.
Nous connaissons tous l’importance que cette eau a sur notre planète.
Elle est le bien le plus important et le plus apprécié par tous sans
exception. Elle étanche la soif, nettoie, purifie, est source de vie
mais aussi de force hydraulique.
Dans la liturgie, l’eau est
utilisée, accompagnée des paroles adéquates pour faire de ceux qui le
désirent des baptisés, enfants de Dieu. Elle est également utilisée
pour :
― l’aspersion
au commencement de la messe dominicale,
― l’aspersion
dans la vigile de pâques,
― l’eau
bénite à l’entrée de l’église veut rappeler à tous ceux qui y rentrent
pour la prière personnelle ou communautaire qu’ils sont membres de la
famille des croyants en Jésus-Christ.
Se laver les mains :
le lavement des mains du prêtre exprime le désir de purification
intérieure, non pas celui de se laver les mains à cause de l’accueil des
dons.
L’eau et le vin dans le
calice : ce mélange de l’eau et du vin symbolise l’union du peuple
avec le Christ.
St Cyprien, vers la moitié
du IIIè siècle, a écrit une lettre contre les acuariens,
ceux qui célébraient seulement avec de l’eau dans le calice, défendant
que le vin est l’élément est l’élément principal ensemble avec le pain
pour l’Eucharistie. Et il donne à l’eau qui se mélange avec le vin une
interprétation symbolique qui sera accueilli par tous: « l’eau
représente le peuple et le vin manifeste le sang du Christ. Et quand
dans le calice se mélangent l’eau et le vin, le peuple s’unit au Christ.
L’eau et le vin sont mélangés à tel point qu’on ne peut pas les
séparer ; ainsi de même le Christ et le peuple ne peuvent pas se
séparer. Si on offre seulement le vin, le sang du Christ commence à être
sans le Christ. Mais quand l’un et l’autre se mélangent entre eux, avec
l’union qui les fusionne, alors le sacrement spirituel est complet. »
St Ambroise, quant à lui, a
vu dans ce mélange l’eau et le sang qui jaillirent du coté de Jésus (cf.
Jn 19,34).
La
lumière
Dans notre année
liturgique, il y a une célébration dont le commencement est un véritable
jeu symbolique de lumière : la vigile de Pâques au cours de laquelle
naît le feu nouveau. En effet, cette nuit, tout est nouveau. Du vêtement
liturgique (qui devient blanc après le violet du Carême et rouge de la
Semaine Sainte) à l’hostie qui est nouvelle aussi ce soir-là (car
l’Église demande de « manger tout le Seigneur » le Vendredi Saint)..
Le peuple, réuni dans
l’obscurité, voit comment naît ce feu nouveau et de lui on allume le
cierge pascal, symbole du Christ. Et derrière lui marche la communauté,
« celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres », en chantant par
trois fois un cri joyeux: « Lumière du Christ », et chaque fois on
allume plus de petits cierges: les chrétiens sont contaminés par la
Lumière du Christ, personnalisant ce symbolisme.
L’Église, comme un épouse
pleine de joie, sort à la rencontre de son Époux dans cette nuit-là,
comme une communauté de « vierges sensées » avec leurs lampes allumées,
après la longue attente du Carême..
Au long de l’année
liturgique, nous avons aussi des moments où nous utilisons la lumière
pour exprimer et célébrer le Mystère de Christ : la fête de Noel et de
l’Épiphanie chante l’apparition du Christ comme Lumière.
Aussi, lors de la
présentation du Seigneur au Temple, le 2 Février, la fête populaire de
« chandeleur », voit dans les bougies allumées un symbolisme évident, le
dernier écho de Noël, avec une claire allusion aux paroles prophétiques
de Siméon, qui a affirmé que cet enfant allait être « lumière pour
éclairer les nations ».
Les bougies dans l’eucharistie
Quand nous célébrons
l’eucharistie, nous mettons sur l’autel ou à côté, deux ou plusieurs
bougies allumées: une coutume qui a commencé vers le XIe
siècle et qui vite s’est généralisée. Peut être cela vient-il d’une
autre coutume plus vieille encore : accompagner l’entrée de l’évêque ou
du président de la célébration dans la procession initiale avec les
chandeliers allumés comme signe de respect.
Les bougies allumées sur
l’autel veulent nous rappeler ce qui est en train de se passer: tout le
mystère entre le Christ présent réellement au milieu de nous dès le
commencement et une communauté qui croit en lui et l’accueille avec
attention et amour.
L’encens
Son usage dans l’offertoire
a un intérêt spécial. Il est déjà nommé au XIè siècle.
L’autel et les offrandes de pain et de vin sur l’autel sont encensés
pour signifier que l’oblation de l’Église et sa prière montent vers Dieu
comme l’encens.
Aussi le prêtre et
l’assemblée sont-ils encensés. Avec le pain et le vin offerts sur
l’autel, le président de la célébration (le prêtre) s’offre lui-même et
avec lui toute la communauté. Ainsi, non seulement le pain et le vin
sont offrande et sacrifice, mais eux aussi, unis et incorporés au
sacrifice du Christ.
Si l’encensement n’était
rien qu’un honneur, l’assemblée resterait assise. Mais, elle se met
debout pour indiquer une attitude positive, engagée, d’union spirituelle
avec les offrandes eucharistiques. Sonnera ensuite
l’invitation: « élevons notre cœur », auquel l’assemblée répondra avec
vérité: « nous le tournons vers le Seigneur ».
L’encens indique l’attitude
de prière et d’élévation de l’esprit vers Dieu. Déjà le Ps140 nous fait
dire: »que monte ma prière, en encens devant ta face ». Il est aussi et
surtout symbole de l’attitude d’offrande et de sacrifice des croyants
devant Dieu. Comme les graines aromatiques se brûlent dans le feu pour
exhaler un agréable parfum, ainsi la vie entière des croyants veut se
consumer en honneur de Dieu.
Les personnes sont le
véritable encens qui se brûle en sacrifice: « car nous sommes bien, pour
Dieu, la bonne odeur du Christ » (2 Co 2,15). A quoi sert le geste
extérieur, le plus agréable et symbolique qu’il soit, s’il n’est pas de
l’offrande personnelle? Pourrait se répéter la plainte du prophète:
« Que m’importent l’encens importé de Sheba, le roseau odorant qui vient
d’un lointain pays? Vos holocaustes ne me plaisent pas, vos sacrifices
ne m’agréent pas » (Jr 6,20).
Le parfum agréable à Dieu,
dont l’encens est seulement un signe extérieur, est de la part du
Christ, son sacrifice total et de la part des fidèles leur foi, leur
amour, leur don de soi avec le Christ à Dieu.
Le
Baiser
C’est en vérité un des
gestes universels le plus utilisé dans notre vie, seules des personnes
s’embrassent. Le sportif embrasse la coupe. Jean-Paul II embrassait le
sol des diverses nations qu’il visitait ou les enfants qu’il
rencontrait.
Dans la liturgie, presque
tous les sacrements connaissent le baiser des personnes comme signe de
ce qu’ils veulent communiquer efficacement. En ce qui concerne le baiser
aux objets sacrés dans la liturgie, ce sont la croix, l’autel et le
livre des Évangiles qui reçoivent le plus expressément ce symbole.
Le baiser de l’autel :
c’est un symbole de vénération très ancien. Il remonte au IVe
siècle. Il est une salutation symbolique faite de foi et de respect au
commencement de la célébration. Il exprime l’estime que l'on a pour la
« table du Seigneur », au Christ.
Le baiser de
l’Évangile : c’est un acte de foi en présence du Christ qui se
communique comme Parole véritable. C’est un geste qui se prolonge de la
part de l’assemblée par l’acclamation à la parole proclamée.
Le baiser de paix :
il est un des signes les plus anciens du christianisme. Il s’appelait
ainsi dans les premiers siècles et est plus qu’une simple salutation
d’amitié.
C’est un désir d’unité, une
prière, un acte de foi en la présence du Christ et en la communion qu’il
construit, un engagement de fraternité avant d’aller à la communion du
Seigneur.
Magali Lawson
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