Mon Seigneur, je me
tourne vers Toi... Nous pourrions être tous si heureux sur la terre,
si les hommes
s'aimaient...
Et pour que les hommes s'aiment, c'est bien facile, il suffit
d'aimer Dieu… Mais de plus en plus on oublie Dieu, on s'éloigne de
Dieu, et les malheurs se font de plus en plus nombreux et pressants.
Mais pourquoi, Seigneur ? Pourquoi les hommes se détournent-ils de
Dieu ? Je pose des questions idiotes, car je connais bien les
réponses; pourtant si je les pose encore aujourd'hui, c'est qu'hier
soir j'ai regardé une émission remarquable sur KTO, une émission qui
a présenté la science et les hommes comme de grandes choses, mais
redoutables cependant.
L'homme invente-t-il
l'homme ? C'était le titre de l'émission. Les questions éthiques
sont de plus en plus liées à la science, car, pour un certain nombre
de savants, il semblerait que la science moderne, cette merveille
qui si souvent me rapproche de Dieu, devienne, entre les mains de
certains, l'outil qui leur permettrait de prendre la place de Dieu.
Grâce aux nanotechnologies, à la biologie nouvelle et à ses
interventions pour modifier la chaîne constitutive de l'ADN, au
développement des moyens de commu-nication et à d'autres
technologies, l'homme peut transformer l'homme et en faire un être
nouveau. Il devient possible d'arrêter le vieillissement, et de ne
plus mourir... À une époque où l'on estime qu'il y a déjà trop de
monde sur la terre, où l'avortement est devenu une thérapie, et ou
l'euthanasie se répand, penser à faire mourir la mort peut sembler
absurde. Pourtant, certains êtres pleins d'arrogance sont sur le
point d'affirmer : je peux tout ; je peux modifier l'homme et les
autres créatures. Je suis le nouveau créateur, je me prends pour
Dieu, je suis Dieu et j'agis...
Jamais encore je
n'avais entendu de telles choses venant de la part des hommes. Ces
sciences nouvelles, je les connais très peu, car elles sont trop
récentes pour moi. Mais je sais que, déjà, de grands savants
honnêtes et humbles commencent à avoir peur des nanotechnologies...
car ils ne savent pas où elles vont nous conduire. Alors, si l'homme
se prend pour Dieu, s'il prend la place de Dieu, de nouveau nous
touchons le premier péché : non pas celui que l'on appelle originel,
mais le péché de Lucifer lui-même, le péché que j'appellerai absolu.
Jésus, j'ai peur !... Ainsi, au-delà de nos sociétés communistes ou
socialistes qui ont chassé Dieu de nos vies pour le remplacer par
quelques tyrans, au-delà de la vie mortelle, celle que nous
connaissons, notre vie humaine, certains savants envisagent déjà des
vies humaines sans fin, assez puissantes grâces aux sciences, pour
créer de nouveaux hommes, bien modelés et façonnés en fonction de ce
que l'on désirerait d'eux. Des hommes-robots apparemment libres mais
véritables esclaves car conçus pour une tâche délibérément prévue à
l'avance ; le clonage est bien dépassé...
Mon Seigneur, je suis
atterrée : voici que l'homme imite ou prend la place de Lucifer et
se prend pour Dieu... Nous avons oublié le vrai Dieu, et déjà
certains hommes se mettent à sa place... Et pendant ce temps, face à
l'inertie de certains et à l'incurie des autres, une religion
“moderne” qui veut évoluer en fonction des idées du monde, une
religion nouvelle basée sur les philosophies marxistes, communistes,
socialistes, etc., que l'on sait pourtant dépassées, une religion
qui ne veut pas voir ses erreurs et refuse la vérité, une religion
qui peu à peu n'a plus besoin de Dieu, cette religion-là arrange
bien Lucifer. Cette nouvelle religion s'infiltre partout et nous
retire peu à peu toute liberté. Je dois dire, que nous l'avons un
peu mérité... Je regarde tout cela, je me tourne vers Toi, Seigneur,
et je Te prie : “Reviens, Seigneur Jésus, viens nous sauver.”
Je Te prie, Seigneur :
la méchanceté règne et s'étale partout... On bafoue ceux qui
T'aiment ; on détruit, ou l'on cherche à détruire les chrétiens.
Chaque jour on apprend de nouveaux assassinats de chrétiens, de
prêtres, de religieux et religieuses. Ceux qui font du bien sont
méprisés et persécutés. Par contre on trouve toujours les meilleures
excuses aux assassins... La justice française est devenue un modèle
d'injustice, et la tolérance est à sens unique... Jésus, viens vite
nous sauver!
Quand, depuis plus de
trente ans je parle de ces choses avec des amis, et souvent encore
quand j'essaie de montrer l'état du catholicisme en France, on me
répond généralement : “Il fut avoir confiance, l'Église en a vu
d'autres...” et ils continuent leurs petites affaires comme s'ils ne
comprenaient rien. Moi je reste avec Toi, Jésus, et je pleure avec
Toi... Et je tente, en vain, de voir clair. Pendant très longtemps,
depuis 1968, je suis restée inerte, car je ne savais pas quoi faire,
puisque l'Église avait “parlé”. Mais quelle Église ? J'ai essayé de
faire du bien dans ma vie professionnelle, mais aujourd'hui je
m'aperçois que cela n'a servi à rien, au moins dans le secteur
économique dans lequel je travaillais. “Vanité des vanités...”
Je reste avec Toi,
Jésus, et j'essaie de prier ; mais je n'y arrive plus vraiment. Mes
idées s'égarent, ne se fixent plus. Elles divaguent... Je Te regarde
Jésus, et je contemple les œuvres de Dieu. Comme elles sont belles !
Comme je T'aime ! Comme je voudrais que tous les hommes T'aiment et
qu'ils s'aiment ! Oui, quand Tu nous as dit : “Aimez-vous les uns
les autres comme Je vous ai aimés...” Tu savais que de cet amour
partagé gratuitement, jaillirait le vrai bonheur ; oui, mais à une
condition, essentielle, fondamentale : que nous commencions par
servir Dieu comme Il le désire.
Le fondateur de l'AED
(Aide à l'Église en Détresse), le Père Wérenfried, a écrit un livre
intitulé “Là où Dieu pleure”. Oui, Dieu pleure quand Il voit ses
enfants trop malheureux. Et quel plus grand malheur que celui qui
naît au cœur de l'homme qui a chassé Dieu ? Depuis le XVIIe
siècle, le Siècle des lumières... un certain nombre de personnes
influentes ont cherché, et cherchent toujours, à chasser Dieu du
pays qu'Il aime : la France. Beaucoup d'européens, suite à des
théories vraiment diaboliques, notamment le marxisme et le nazisme,
ont fait de même ; il en est résulté des guerres effroyables et
mondiales. Puis des campagnes de mensonges effarants ont conduit à
l'abandon des cultures chrétiennes et au mondialisme qui peut avoir
du bon à condition qu'il soit bâti sur Dieu, sinon c'est l'origine
de misères épouvantables. Aujourd'hui on continue dans ces
erreurs... mais comme on ne peut pas ne constater les effroyables
dégâts, au sein de l'Église, quelques personnes, surtout des laïcs,
quelques prêtres aussi, mais ils sont rares, commencent à faire
marche arrière : on revient à la prière, à l'adoration, à la louange
de Dieu, et certains pensent même qu'il faudrait redonner aux
enfants et aux jeunes une véritable éducation. Ceux-là,
malheureusement sont peu nombreux, et encore traités
d'intégristes...
Les hommes sont
malheureux, les hommes sont tristes et Dieu pleure... Dieu appelle
les hommes et leur dit et leur redit : “Mes enfants aimez-Moi !
Aimez-vous les uns les autres. Heureux serez-vous si vous faites la
paix ; heureux êtes-vous si vos cœurs sont purs. Soyez
miséricordieux comme je suis miséricordieux...” Dieu pleure, et des
hommes pleurent aussi avec Dieu : ce sont ceux qu'Il appelle à
partager l'agonie de son Fils au Jardin des Oliviers à Gethsémani !
Jésus avait pourtant dit : “Heureux ceux qui pleurent : ils
seront consolés !” Mais l'agonie de Jésus fut si lourde qu'Il
appela le Père pour qu'Il éloignât de Lui ce calice de douleur.
Cette douleur spirituelle, celle aussi de ceux qui pleurent avec
Jésus à Gethsémani, dépasse parfois leurs forces humaines, et ne
sachant pas toujours trouver l'espérance que Dieu leur apporte, ils
crient avec Jésus : “Père, éloigne de nous ce calice, chasse Satan,
délivre du mal et viens vite nous délivrer, nous sauver. Seigneur
fais vite: nous n'en pouvons plus.”
Paulette Leblanc |