Saint
Trivier
naquit
en
Neustrie,
d'une
famille
romaine,
originaire
du
pays
des
Cadurces
(Cahors).
Son
goût
pour
la
solitude
et
la
vie
contemplative
lui
ht
chercher
un
asile
au
sein
d'un
monastère,
situé
dans
un
des
faubourgs
de
Thérouanne;
il
y
fut
accueilli
aux
vives
sollicitations
de
tous
les
moines,
dont
les
prières
réunies
obtinrent
le
suffrage
de
l'abbé
Ce
fut
là,
qu'après
les
témoignages
bon
équivoques
d'une
grande
piété
et
d'une
obéissance
éprouvée,
il
fut,
à
l'âge
de
quarante
ans,
élevé
à
la
dignité
de
clerc
et
compté
au
nombre
des
cénobites.
A
cette
époque
(540),
Théodebert,
roi
d'Austrasie,
avait
franchi
les
Alpes
et
faisait
la
guerre
en
Italie
après
plusieurs
alternatives
de
succès
et
de
revers,
il
regagna
l’Austrasie
avec ses
troupes,
en
ravageant
les
terres
de
Bourgogne,
tramèrent
à
leur
suite
une
foule
de
prisonniers.
Au
nombre
de
ces
derniers
se
trouvaient
deux
jeunes
nobles,
Radignèse
et
Salsufur,
enlevés
dans
la
principauté
des
Dombes,
sur
les
bords
de
la
Saône,
où
ils
jouissaient
d'une
grande
fortune.
Ces
deux
captifs
furent
conduits
en
Neustrie,
dans
les
environs
de
Thérouanne.
L'abbé
du
monastère
que
possédait
cette
ville,
instruit
du
fait
et
touché
du
sort
des
jeunes
prisonniers,
essaie
auprès
de
leurs
gardiens
quelques
tentatives
de
rachat;
on
accepte
ses
propositions,
et
Kadignèse
et
Salsufur
lui
sont
remis.
Saint
Trivier,
dont
on
s'était
servi
dans
cette
négociation,
ayant
demandé
à
ces
jeunes
gens
si
le
souvenir
de
leur
patrie
nourrissait
en
eux
le
désir
de
la
revoir,
ces
paroles
furent
accueillies
par
des
larmes
abondantes
qui
témoignaient
du
désir
de
leur
cœur,
et
dans
un
élan
généreux,
ils
promettent
à
notre
saint
le
tiers
de
leur
patrimoine
pour
prix
d'un
tel
bienfait.
Ravi
de
pouvoir
achever
son
œuvre
de
charité,
l'abbé
consent
à
les
renvoyer.
Après
trois
ans
d'absence,
munis
de
vêtements
et
de
vivres,
ils
reprennent,
sous
la
conduite
de
saint
Trivier
même,
le
chemin
de
leur
patrie.
Le
voyage
fut
long
et
difficile
arrivés
près
d'une
vaste
forêt
qu'ils
avaient
à
traverser,
ils
y
errent
pendant
trois
jours
sans
itinéraire
et
sans
guide.
Effrayé
de
cette
solitude,
et
craignant
l'attaque
de
quelques
bêtes
féroces,
notre
saint
implore
à
genoux
le
secours
de
la
Providence:
la
Légende
rapporte
que
sa
prière
était
à
peine
achevée,
qu'ils
virent,
à
leur
grande
surprise,
deux
loups
s'approcher
d'eux
avec
toutes
les
marques
de
deux
bêtes
apprivoisées-le
mouvement
de
leur
queue
témoignait
de
leur
humeur
pacifique;
ils
précèdent
nos
voyageurs
qui
retrouvent
à
la
faveur
de
ces
guides
le
chemin
qu'ils
avaient
perdu,
et
arrivent
enfin
sur
les
terres
du
diocèse
de
Lyon,
puis
en
Dombes,
dans
le
bourg des
deux
jeunes
prisonniers,
qui
fut
appelé
plus
tard
du
nom
du
saint
solitaire
et
de
celui
de
la
petite
rivière
du
Moignens qui
arrose
ce
bourg, à
six
milles de
Saint-Didier-sur-Chalaronne).
Rendus
à
leurs foyers,
Radignèse
et
Salsufur se
hâtent
de
remplir leur
promesse
ils
déposent aux
pieds
de
saint Trivier
le
tribut de
leur
générosité
mais
le
pieux cénobite,
redoutant
pour
lui
l'attrait des
richesses,
ne
sollicite de
leur
munificence
qu'une
cellule
et
un petit
jardin
ils
s'empressent
de
satisfaire à
ses
vœux en
lui
confiant, sur
sa
demande, la
garde
de
leurs troupeaux.
Cette
résolution
de
fixer sa
demeure
dans
une
solitude et
loin
du
monastère qui
l'avait
reçu,
fut
déterminée par
les
difficultés d'y
retourner
et
par la
crainte
de
rencontrer parmi
ses
frères le
poids
d'une
dignité
qui
l'effrayait.
Priant et chantant
des
hymnes et
des
psaumes, les
jeunes
les
veilles et
les
macérations, marquèrent
désormais
toutes
les
heures de
son
existence
il
visitait souvent
les
églises voisines,
et
particulièrement celle
où
il allait
entendre
la
messe les
dimanches
et
les fêtes.
Ce
fut autel
de
cette dernière
qu'il
déposa,
quelques
jours
avant
sa
mort, psautier
dont
il
se servait
il
mourut le
17
des calendes
de
février, vers
558.
Le
bruit
de
sa mort
eut
bientôt réuni
toute
la
population des
environs
on
creusa sa
tombe
au
lieu même
qui
lui servait
d'oratoire,
comme
cela
se faisait
alors
à
l'égard des
solitaires
son
corps y
fut
déposé sans
cercueil.
Paul Guérin, Les petits
Bollandistes : vies des saints. T. I. |