

Vincent Pallotti
prêtre,
fondateur, saint
1795-1850
Paulette Leblanc
Vincenzo Pallotti, prêtre
romain, fonda la Société de l’Apostolat Catholique. Après une brève période
comme professeur de théologie, il se voua au travail pastoral à Rome et
fonda
la Congrégation des Pallotins. En 1836, il créa une semaine de prière en faveur
de l’unité des Églises orientales, dans l’octave de l’Épiphanie. Il s’intéressa
également à l’union avec la Communion anglicane. Il fut canonisé en janvier
1963.
Vincent Pallotti est né à Rome le
21 avril 1795. Il y vécut, sans interruption, jusqu’à sa mort le 22 janvier
1850. Sa famille qui appartenait à la bourgeoisie de Rome fut, pour lui,
l’endroit où il expérimenta les richesses de l’amour. Il reçut une excellente
formation intellectuelle et religieuse. Jeune homme calme et réfléchi, Vincent
s’unissait de plus en plus profondément à Dieu dont il découvrait l’Amour et la
Miséricorde infinis. Il entra au séminaire pour devenir prêtre diocésain à l’âge
de seize ans, et fut ordonné le 16 mai 1818: il avait 23 ans.
C’est vers cette époque qu’il
écrivit ce qui devait caractériser toute sa vie: “J’implore Dieu qu’Il daigne
faire de moi un ouvrier infatigable.” Il désirait “être nourriture pour
rassasier les affamés, vêtement pour revêtir ceux qui sont nus, boisson pour
rafraîchir les assoiffés, remède pour fortifier l’estomac de ceux qui sont
faibles, soin pour soulager les souffrances des malades, des estropiés, des
muets et des sourds, lumière pour éclairer ceux qui sont aveugles physiquement
et spirituellement, vie pour ressusciter les morts par la grâce de Dieu.”
Autant que l’on puisse en juger, il
fut pleinement exaucé, et l’énoncé de ce qu’il a pu réaliser au cours de ses 32
ans d’activité pastorale, à une époque très tourmentée, est absolument
incroyable.
Le cœur de Vincent brûlait d’amour
pour Dieu et du désir de ranimer la foi et l’amour dans le peuple de Dieu. Ce
fut le but de l’Union de l’Apostolat Catholique qu’il créa en 1835.
“Souvenons-nous, écrit-il que de toutes les œuvres divines, la plus
sainte, la plus noble, la plus auguste et la plus divine, est l’œuvre de
coopération au dessein miséricordieux, aux souhaits de Dieu pour le salut du
monde.” Par l’Apostolat Catholique, l’engagement des chrétiens devait
devenir universel. L’Union de l’Apostolat Catholique fut le point de départ d’un
nouvel Ordre religieux: les Pallotins.
Les divisions dans l’Église du
Christ brisaient le cœur de Vincent. C’est lui qui institua les premières
semaines de l’unité, durant l’octave de la fête de l’Épiphanie.
Sur le plan personnel il
s’engageait pleinement sur le chemin de la sainteté, tout en ayant conscience de
son état de pécheur. Il regrettait que les vies de saints ne parlent jamais de
leurs faiblesses, et à ce propos il écrivit: “Remarquez que dans les
biographies des saints, on ne trouve aucun chapitre sur leurs fautes. Si on
ajoutait cependant ce chapitre, il serait certainement le plus long.”
Étonnant homme d’action, et
mystique authentique que Vincent Pallotti, professeur et répétiteur
d’université, confesseur recherché, aumônier de séminaire et prédicateur,
défenseur des ouvriers et des paysans sans défense, prédicateur apprécié, auteur
de nombreux livres et d’articles, promoteur de missions et fondateur de
communautés religieuses.
Il convient d‘insister ici sur le
fait que Vincent Pallotti se consacra à la confession durant toute sa vie, car
la confession est une réponse à l’Amour et à la Miséricorde de Dieu. Que de gens
vinrent à lui, même des cardinaux ou des papes, car il était devenu un grand
maître dans ce service tellement difficile.
L’œuvre de Vincent Pallotti fut
immense et ses idées, révolutionnaires à l’époque, sont plus que jamais
actuelles. Comme la plupart des grands saints en firent l’expérience, l’œuvre
de Vincent fut souvent critiquée, jalousée, et soumise à de sourdes
oppositions. Vincent lui-même eut à subir de nombreuses tracasseries et des
calomnies... On alla jusqu’à amener le pape à dissoudre son œuvre.
Vincent Palloti souffrit beaucoup
de l’incompréhension d’une partie de l’Église romaine à son égard. C’est
seulement en priant longuement devant la représentation du Calvaire qu’il avait
établie chez lui, dans sa chambre, qu’il trouvait un peu de force et de
réconfort: “Le Chemin le plus sûr est celui de la souffrance. Notre Sauveur,
sa Mère et tous les saints ont emprunté ce chemin.”
On peut dire que Vincent Pallotti
fut un martyre de la confession, puisque c’est en confessant un pauvre sur les
épaules duquel il avait mit son manteau, qu’il contracta la pleurésie dont il
mourut le 22 janvier 1850, âgé d’à peine 54 ans.
En 1950, cent ans après sa mort,
Vincent Pallotti fut béatifié par le pape Pie XII. Le pape Jean XXIII le
canonisa en 1963, pendant le Concile, consacrant, en quelque sorte, les idées de
ce précurseur.
Il est clair, dans l’esprit de
Vincent Pallotti, qu’il est urgent de”ranimer la foi et de raviver la charité
parmi les catholiques”. Cette expression reviendra souvent sous la plume de
Vincent Pallotti, comme un leitmotiv. C’est pour répondre à cet appel profond et
insistant que Vincent Pallotti s’appliquera, pendant des années, à la
réalisation de son œuvre essentielle: la fondation de la Société de
l’Apostolat Catholique.
La Société de
l’Apostolat Catholique
1-1-Qu’est-ce que la
Société de l’Apostolat Catholique?
C’est le 21 septembre 1816 que
Vincenzo commence la rédaction de son journal spirituel appelé plus tard
Illuminations.
Le vendredi 9 janvier 1835, après
la célébration eucharistique: Vincent Pallotti prend conscience, d’une manière
irrévocable, du projet général de ce qu’il veut faire. Sa Société comprendra:
– Une œuvre
missionnaire universelle.
– Un mouvement de
renouveau religieux et moral pour le peuple chrétien.
– Une œuvre universelle
d’amour.
Entre le 14 et le 17 juillet et le
26 mars 1840, cette illumination, ou inspiration, se fait décisive. Cette
Société sera d’abord nommée L’Union. Plus tard, elle s’appellera La Société de
l’Apostolat Catholique. Son but principal sera de ”ranimer la foi et raviver
la charité parmi les catholiques, en vue de les propager dans toutes les
parties du monde... afin qu’il n’y ait plus qu’un seul troupeau et un seul
pasteur.”
Comme tous les fondateurs d’œuvres
qui viennent de Dieu, Vincent Pallotti eut à subir de nombreuses contradictions,
même de la part de ceux qui auraient dû le soutenir. Nous en parlerons plus
loin.
À l’origine, il y a le désir d’un
prêtre romain (Vincenzo Pallotti), de faire imprimer, en langue arabe, le livre
de Saint Alphonse de Liguori sur “Les Vérités chrétiennes”. Ce prêtre romain
encouragea vivement un laïc pieux à se procurer, par des aumônes, l’argent
nécessaire pour couvrir les frais d’impression. Afin de poursuivre l’œuvre
commencée, et de faire face aux multiples besoins de l’Église, tout en évitant
les malveillances qui déjà se faisaient jour, il convenait d’instituer une
société religieuse qui aurait la “tâche de multiplier les moyens spirituels
et matériels nécessaires et appropriés pour ranimer la foi parmi les
catholiques, ranimer l’amour et répandre l’un et l’autre dans le monde entier.”
Et cela, d’une part en s’efforçant d’unir les clergés séculier et régulier,
et, d’autre part, en incitant les laïcs de toutes conditions à collaborer à
l’œuvre commune. C’est la Congrégation des Prêtres et des Frères qui aura pour
tâche de diriger et répandre la Société de l’Apostolat Catholique.
En effet, constate Vincent Pallotti,
des personnes dispersées perdent facilement leur persévérance, leur énergie et
leur zèle dans les œuvres de charité. D’où la nécessité de créer une association
de prêtres et de frères réunis dans un état de vie commune. Les prêtres ne
seront pas appelés des clercs réguliers: “ils devront tout simplement
s’appeler prêtres de la Congrégation de l’Apostolat Catholique.” Marie sera
leur modèle, car ”bien que Marie n’ait pas été prêtre ni apôtre, elle s’est
vouée à ces œuvres avec une telle perfection et une telle plénitude, qu’elle
s’est mérité, dans le ciel, une gloire plus grande que celle des apôtres.”
La Congrégation de
prêtres et de frères
de l’Apostolat Catholique
[1]
Après bien des vicissitudes, des
contradictions, des oppositions, Vincent Pallotti put enfin réaliser, dans son
intégralité, ce qui sera son œuvre: la Société de l’Apostolat catholique, dont
la base reposera essentiellement sur la Congrégation des Prêtres et des frères
qui sera “en quelque sorte l’âme et la partie animatrice de toute la Société,
et en même temps une sorte de trait d’union ou de membre médiateur entre le
clergé séculier et le clergé régulier.”
Les prêtres et les frères de la
Congrégation sont liés par un contrat et non par des vœux. L’acte essentiel de
celui qui s’engage dans la Congrégation, est la consécration à Dieu: “Après
leur noviciat, les membres posent l’acte formel de leur consécration qu’ils font
d’eux-mêmes à Dieu, non en se liant par un vœu, mais par le lien d’un contrat,
se faisant ainsi un devoir de demeurer dans la Congrégation jusqu’à la mort...
Dès lors ils s’obligent à vivre jusqu’à leur mort dans la Congrégation, dans
l’obéissance, la pauvreté, la chasteté et l’observance des saintes Règles pour
coopérer à tous les saints objectifs de cette Congrégation de la Société.”
Il convient de préciser ici que la
règle fondamentale de la Société est l’Esprit de l’Amour. La charité, en effet,
résume tout l’esprit de la Société de l’Apostolat Catholique.
2-2-L’agrégation à la
Congrégation des prêtres et des frères de l’Apostolat catholique
L’agrégation des personnes
individuelles constitue trois groupes:
– Le premier groupe
comprend les fidèles désireux de collaborer dans l’apostolat.
– Le deuxième groupe
comprend les clercs, les religieux et les laïcs coopérant dans une communauté de
vie, avec la Congrégation, de façon durable ou occasionnelle: ce sont les
missionnaires de la société.
– Le troisième groupe
comprend ceux qui sont désireux de mener une vie religieuse dans le monde.
Outre les personnes individuelles,
des corps constitués peuvent également être agrégés à la Congrégation. Pour
réunir dans un même esprit tous les membres des corps agrégés, des Procures
assureront la direction de la société.
Le mémoire Pratique quotidien,
c’est le moyen donné par Pallotti aux membres de sa Société pour que leur vie
devienne une imitation constante de la vie de Jésus, spécialement de sa vie à
Nazareth, au sein de la Sainte Famille. C’est aussi la spiritualité de Vincent
Pallotti qui s’y exprime. “...En mangeant, en buvant, dans l’usage des
vêtements et dans toute autre chose créée et nécessaire à la vie, nous devons
considérer comment il (Jésus) se laisserait guider par sa pureté d’intention et
sa modération... En un mot, il nous faut en toute chose nous imaginer voir
Notre-Seigneur Jésus-Christ... devenu notre exemple et modèle et la règle
pratique de toute notre vie intérieure.”
Parmi les opérations intérieures
principales conseillées par le fondateur de la Société de l’Apostolat
Catholique, nous pouvons retenir: l’esprit de sacrifice, l’humilité et la
mansuétude du cœur, l’esprit de l’oraison continuelle et de l’union à Dieu.
En 1840, Pallotti est gravement
malade. C’est alors que, secouru par de grandes grâces, il donna ses derniers
conseils à ses collaborateurs, conseils que l’on peut considérer comme son
Testament spirituel bien qui ait encore près de dix ans à vivre. On peut lire,
entre autres: “Pères et Frères bien-aimés en Notre seigneur Jésus-Christ, je
dois maintenant et toujours le confesser devant vous et toutes les créatures: je
suis intimement convaincu... que la fondation et l’expansion de la Société
répondent bien à la volonté divine... En outre, Notre Seigneur Jésus-Christ a
daigné révéler à une de ses âmes bien-aimées, que c’est lui-même qui avait
inspiré tout ce qui a été écrit sur la Société et que je la verrais suffisamment
instituée et répandue; l’œuvre contribuera à sa plus grande gloire.”
Vincent Pallotti rappelle aussi la
vocation de la Société: “La fin principale et spécifique, particulière aux
circonstances actuelles est la formation d’un clergé séculier et régulier
édifiant, rempli de zèle pour la gloire de Dieu au profit des âmes... Que Dieu
demeure glorifié comme il mérite d’être glorifié; que les âmes soient
sanctifiées dans le monde entier comme elles peuvent être sanctifiées par la
puissance infinie des mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Que soit répandu
le culte de la très Sainte Vierge Marie, des Anges et des saints, comme Dieu
mérite d’être glorifié dans sa très Sainte Mère, sa Fille et son Épouse.”
La Congrégation
féminine de l’Apostolat Catholique
Les nombreuses missions de Vincent
Pallotti lui montrèrent la détresse des jeunes filles en péril et l’urgente
nécessité d’y apporter remède. Un premier foyer éducatif fut ouvert en 1838.
Avec lui naissait la Congrégation des Sœurs de l’Apostolat Catholique. Le but de
la Congrégation féminine, sa spiritualité et sa Règle, sont comparables à celles
de la Congrégation des Prêtres et des Frères.
Les points qui suivent montrent, à
travers les différentes étapes de la fondation, l’évolution de la pensée de
Vincent Pallotti.
Le 4 avril 1835 sera la date
officielle de la Fondation de la Société de l’Apostolat Catholique. Puis, à
travers trois requêtes adressées aux autorités ecclésiastiques, puis au pape,
les buts de la société sont clairement exposés:
“Nous avons entrepris de nous
rassembler par le lien d’une charité chrétienne d’émulation pour chercher à
accroître les moyens spirituels et matériels en vue de répandre la foi sacrée...
et hâter le temps désiré par tous les hommes de bien, et prédit par
Jésus-Christ, où il n’y aura plus qu’un seul troupeau et un seul pasteur.”
“Quelques prêtres ainsi que de
pieux laïcs, les requérants très dévoués de votre révérendissime excellence, ont
examiné avec soin le fait que personne ne s’aime soi-même, s’il ne pense pas
selon ses possibilités à son salut éternel. L’idée s’est alors imposée à eux que
personne n’observe le commandement divin d’aimer notre prochain comme
nous-mêmes, s’il n’œuvre pas selon ses possibilités autant au salut éternel de
son prochain qu’au sien propre.”
“En l’honneur, et sous la
protection de la Reine des Apôtres, la Vierge Mère très sainte et immaculée, une
association religieuse a été fondée à Rome, qui porte le nom d’Apostolat
Catholique. Elle a pour but d’augmenter les moyens spirituels et temporels
nécessaires et adéquats pour ranimer la foi et raviver l’amour parmi le
catholiques en vue de les répandre partout dans le monde afin de constituer le
plus vite possible sur toute la terre un troupeau et un seul pasteur suprême.
5-2-La première
Assemblée générale de la nouvelle fondation eut lieu le 14 juillet 1835
Voici quelques-uns des principaux
points du programme fixé par l’Assemblée du 14 juillet 1835:
“1° Qui considère la situation
actuelle du monde relative à la religion, ressent nettement que malgré les
scandales de toutes sortes dont notre temps de malheur a été et est encore le
témoin, se manifeste partout un besoin religieux intense pour les questions de
la foi, et que même des peuples non chrétiens révèlent une aptitude
particulièrement favorable pour l’adoption de la religion catholique.
2°Aussi peut-on même dire que
les champs de moisson blanchissent et attendent avec impatience la main qui en
assurera la moisson. Mais malheureusement on doit dire aussi: plus la moisson
est abondante et mûre, d’autant moindre est le nombre d’ouvriers qui doivent
engranger.
3°Les professions
ecclésiastiques sont peu nombreuses et deviennent de plus en plus rares. Les
ordres religieux qui pourtant témoignent activement du zèle pour les âmes, sont
tombés, à la suite des événements passés dans un état de grande détresse...
4°Cependant, pour recruter des
ouvriers compétents pour la vigne du Seigneur, Jésus-Christ nous recommande
lui-même, dans son saint Évangile, deux moyens: à savoir une prière intense et
des dons volontaires...
5°Ces réflexions ont inspiré à
quelques personnes pieuses, l’idée de se réunir et d’inviter le plus grand
nombre possible de fidèles à s’associer, afin de demander ensemble au Père du
Ciel d’envoyer un grand nombre d’ouvriers à sa vigne et, en outre, pour
contribuer à leur formation par des dons volontaires... Ainsi en est-on venu à
décider... que cette grande foule de chrétiens se rassemble pour former une
société religieuse.
6°Telle est donc l’idée et le
but de cette association qui se présente ici sous le nom d’Action Catholique,
pour le progrès et l’expansion de la foi catholique...
8°Le Sauveur considère la
conversion des âmes comme l’œuvre de Dieu par excellence, l’objectif de son bon
vouloir.
9°Cette œuvre doit être en outre
particulièrement agréable à la Mère de Dieu...
11°Puisque la divine Providence
nous fait un devoir de secourir notre frère dans sa détresse temporelle, à
combien plus forte raison nous faut-il le secourir dans sa détresse
spirituelle...
12°... Finalement beaucoup
d’ermites austères, de timides vierges et de zélés gens du monde se verront à
leur étonnement et à leur stupéfaction honorés et récompensés dans le ciel comme
les médiateurs de la foi de beaucoup d’âmes. Car, quand sur la terre ils
portaient témoignage en leur faveur, sans même annoncer l’Évangile, ils ont
pourtant préparé leur conversion qu’ils ont obtenue par la profondeur de leurs
prières et la présentation de leurs sacrifices...”
“La société qui a pour tâche
principale la propagation de la foi en Jésus-Christ, doit prendre en
considération le fait qu’il faut accroître le nombre d’ouvriers de l’Évangile...
Prions donc et sans relâche faisons prier autant qu’il est possible, avec
humilité, confiance et constance...
... Celui qui, faute de disposer
d’autres moyens, fait autant de prières qu’il peut pour raviver la foi et
ranimer l’amour parmi les catholiques en vue de les propager dans le monde
entier, pourra alors acquérir le mérite de l’apostolat.”
Toutes les personnes qui le
souhaitent peuvent être associées à la Société de l’Action Catholique et
participer à ses œuvres. Les associés peuvent être des prêtres, des
séminaristes, des laïcs ou des religieux, et même des malades dont les prières
sont très précieuses.
Comme la plupart des fondateurs,
Vincent Pallotti rencontra des oppositions et des incompréhensions. En
particulier son association avait été soupçonnée, bien à tort, de vouloir
concurrencer une association lyonnaise : l’Œuvre de la Propagation de la Foi,
fondée en 1822 par Pauline Jaricot. Aussi Vincent Pallotti fut-il, à plusieurs
reprises, obligé de défendre sa fondation et de préciser ses intentions et ses
objectifs :
– imiter et suivre le
Christ dans son œuvre de Rédemption : – allumer et entretenir les foyers de feu
et d’amour.“C’est l’embrasement du feu divin.”
– pour la plus grande
gloire de Dieu et le salut du genre humain
Par quels moyens ?
Pour allumer encore davantage le
feu divin là où il se trouve, et pour le répandre là où il n’existe pas encore,
“les moyens sont la prière, les œuvres du ministère évangélique qui mènent au
but indiqué, ainsi que les moyens matériels nécessaires et appropriés aux œuvres
énumérées.”
Sous quel nom ?
“La Société se nomme “de
l’Apostolat Catholique” non pas parce qu’elle prétendrait posséder l’apostolat
catholique ou la mission générale de la véritable Église de Jésus-Christ, mais
parce qu’elle vénère cet apostolat, le considère, l’aime et le désire vivement,
pour qu’il soit soutenu par tous.”
Pallotti donne quelques
précisions :
Apôtre signifie : envoyé ;
Apostolat signifie : mission.
Toute mission de la véritable
église de Jésus-Christ est catholique. Comme tout vrai chrétien se nomme
catholique et l’est également... on nomme aussi toute mission de la vraie Église
de Jésus-Christ un Apostolat Catholique,” c’est à dire universel.
En 1839 Pallotti écrit “Notre
Seigneur Jésus-Christ a mis dans mon esprit la véritable idée de la nature et
des œuvres de la Société ayant pour visée générale le progrès, la défense et
l’expansion de la piété et de la foi catholique.”
Pourtant, même après que toute
menace de dissolution de la fondation ait été écartée, son nom fut modifié pour
devenir Pieuse Société Missionnaire. Ce n’est que le 9 juin 1947 que le
pape Pie XII rétablit le nom d’origine: Société de l’Apostolat Catholique.
Vincent Pallotti revient
constamment sur le but de la Société qu’il est en train de créer. Ainsi, d’une
manière ou d’une autre, il revient constamment sur les mêmes idées: La foi,
l’amour et l’unité de l’Église.
“La Société en question devrait
être fondée en vue d’augmenter les moyens spirituels et matériels, nécessaires
et obligatoires, afin de raviver la foi parmi les catholiques et de raviver leur
amour, et de les faire répandre l’un et l’autre parmi les hérétiques et les
infidèles... afin de hâter le jour où il n’y aura plus qu’un seul troupeau
dirigé dans le monde entier par un unique pasteur.”
Les premiers documents de la
Société de l’Action catholique insistent beaucoup sur le but de cette fondation.
Ainsi, on peut lire:
“Cette société
constitue un corps dont le but est l’expansion et le maintien de la foi ainsi
que la conversion et le salut des âmes...” (Appel du 6 mai 1835)
“Le but de cette
association est donc exclusivement la sanctification de ses membres et
l’expansion de la foi catholique dans le monde.” (Statuts de l’Apostolat
Catholique pour le progrès, la défense de la foi catholique ― Chapitre
I ― Paragraphe 2)
“Dans ce but, elle
se consacre à la pratique de toutes les activités qu’exige le ministère de
l’Église, ainsi qu’aux tâches multiples de la charité chrétienne de nature à
susciter dans les pays catholiques l’esprit de la foi, du zèle et de la vertu
chrétienne.” (Statuts de l’Apostolat Catholique pour le progrès, la défense
de la foi catholique ― Chapitre I ― Paragraphe
3)
“L’objectif de
l’Apostolat Catholique est exclusivement l’honneur de Dieu par la conversion et
le salut des âmes. L’unique motif qui doit animer les ouvriers doit être le zèle
et le bonheur spirituel. (Statuts de l’Apostolat Catholique pour le progrès,
la défense de la foi catholique ― Chapitre 2 ― Paragraphe
6)
Les buts de
la Société de l’Action Catholique
”La Société de l’Apostolat
Catholique qui milite sous la protection de la très Sainte Vierge Marie, la
Reine des Apôtres, a été fondée à Rome, en vue d’accroître les moyens spirituels
et temporels aptes à ranimer la foi et raviver l’amour parmi les
catholiques et à étendre le Royaume de Dieu dans toutes les parties du monde ,
afin qu’il n’y ait qu’un seul troupeau et un seul pasteur selon la
promesse du divin Rédempteur... Que chacun songe -qu’il soit juste ou pécheur-
que le souci du salut des âmes est l’œuvre la plus précieuse et par là aussi la
plus assurée de la miséricorde pour obtenir miséricorde et atteindre sa propre
sanctification.
L’affaire la plus importante du
monde est le salut d’une âme: d’où l’importance de la diffusion de la foi, car
il s’agit là du salut de millions d’âmes. Pour répandre la foi dans toutes les
parties du monde, il faut savoir utiliser tous les talents. “Mais la moisson
est abondante et les ouvriers peu nombreux... Et comme ils sont rares ces
ouvriers, ces messagers de l’Évangile pleins d’esprit apostolique!... Il suffit
de regarder les circonstances présentes. Elles nous montrent des communautés
religieuses dont le rétablissement ne s’est pas encore partout effectué... et un
clergé en baisse... Qui ne voit la haute et pressante nécessité de prier le
maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour engranger la moisson?“
[2]
En résumé :
Pour entrer dans l’œuvre de
l’Apostolat Catholique, il faut “s’engager à participer au renouveau de la
foi et de la piété dans les pays où elles sont déjà répandues, et pour leur
expansion dans les régions les plus éloignées des deux hémisphères, afin que là
le sang précieux de Jésus-Christ soit fécond, et que l’on augmente les fruits de
la Rédemption et que l’on connaisse son saint Nom.”
Remarque :
“L’Apostolat Catholique n’est
pas un ordre religieux, mais une société séculière de fidèles qui, sans aucune
obligation particulière, coopèrent, animés de l’esprit de charité, d’émulation
avec tous les moyens dont ils disposent au maintien de la piété et à la
propagation de la foi catholique.
Le but de cette Société n’est
donc pas seulement la sanctification de ses membres et des autres fidèles, mais
aussi la propagation de la foi catholique dans le monde entier.”
[3]
Cette Société L”Apostolat
Catholique est en dépendance directe du Pape. Vincenzo Pallotti écrit en
1838 dans un texte destiné à préciser les fondements spirituels de la Société de
l’Apostolat Catholique : “Un esprit ferme et véritable de profond respect, de
prompte obéissance et de vénération religieuse vis-à-vis du pape doit briller
dans la Société. Celui-ci est constitué par Jésus-Christ le responsable suprême
de la société... car il a seul reçu de Dieu le pouvoir d’envoyer des
missionnaires dans tous les pays du monde pour faire entrer les brebis...”
– Toutes les activités du
ministère apostolique,
– La rédaction et la diffusion
de livres et d’articles pour éclairer, défendre et maintenir la religion,
– L’intériorisation,
l’encouragement, le maintien et la diffusion de toutes sortes d’exercices de
piété et de coutumes religieuses, en mesure d’animer la foi, d’exciter la piété
et de corriger les mœurs mauvaises dans toutes les couches de la société...”
(Statuts de l’Apostolat Catholique pour le progrès, la défense de la foi
catholique ― Chapitre 2 ―
Paragraphe 4)
En 1838, dans un compte-rendu des
activités de sa Société de l’Apostolat catholique, au pape Grégoire XVI, Vincent
Pallotti note : “Depuis sa fondation, la Société n’a cessé de fournir aux
missionnaires dont elle recevait des nouvelles... des vêtements ecclésiastiques,
des calices, des ciboires, ... des rosaires, des revues, des scapulaires, des
médailles,, des crucifix, etc.,...
Les missionnaires... ont presque
tous été autorisés à agréger des membres... Cette agrégation s’étend aux Indes,
en Amérique, en Corée, au Tibet, en Perse, en Chaldée,... en Pologne, en Suisse,
en Allemagne, en France, etc. ...”
La société a aidé de nombreux
pauvres pendant l’épidémie de choléra à Rome. Elle promeut les œuvres de
charité, spirituelles et matérielles, dans les hôpitaux où elle envoie des
prêtres et de pieux laïcs. Elle assure la direction des écoles du soir,
accueille les jeunes filles en danger, ouvre des écoles gratuites pour les
pauvres, fait imprimer et diffuser des livres religieux, des revues, des
rosaires, des médailles, etc. ...
À côté des personnes chargées du
ministère, Vincent Pallotti prévoit, dans son œuvre, la présence de membres
extérieurs, laïcs, spécialement chargés de prier pour les frères: ce sont les
associés spirituels. Dans ce groupe, des femmes peuvent être admises. À ce
propos un constat s’impose: Vincent Pallotti, ― est-ce
son milieu ou son époque? ― a une curieuse opinion des
femmes et des lourdes tâches familiales qui sont souvent les leurs. Il écrit:
“D’ordinaire, le sexe féminin a même plus de penchant et de temps libre!!! pour
la prière, et par ailleurs, pour les femmes, la prière est l’unique moyen de
s’associer aux progrès du ministère de l’Église. Aussi, à cette classe (les
associés spirituels) les femmes vraiment chrétiennes sont admises à devenir
membres et, d’une façon particulière, les Vierges consacrées qui sont dans les
couvents ou dans d’autres instituts religieux.”
[4]
À tous les membres associés,
Vincent Pallotti recommande la confession et la communion fréquentes.
Comme pour résumer sa pensée sur
l’apostolat, Vincent Palloti écrit : “Puisse donc tout catholique vivant dans
l’Église du Christ être rassuré. Car que l’on soit prêtre ou laïc, que, avec ses
talents, son influence, ses relations, dans sa profession, par ses paroles, ses
possessions et ses biens matériels, et, quand on manque d’autres moyens, au
moins par ses prières, l’on fait tout ce que l’on peut en vue de répandre la foi
en Jésus-Christ, on pourra obtenir le mérite de l’apostolat.”
Un autre texte, relativement long,
présentant la Société, développe les raisons qui justifient l’existence de
l’Union.[5]
Le fonctionnement d’une telle
société nécessite une organisation très structurée. Le monde entier sera donc
réparti en douze territoires. Chaque procure est mise sous la protection
spéciale des douze apôtres et de l’apôtre Saint Paul. Une treizième procure, la
Procure Générale, sera établie à Rome, en dépendance du Pape. “La Procure
Générale se compose du Directeur et de treize procureurs principaux... Le
Directeur exerce sa fonction sous la protection des très saints Cœurs de Jésus
et de Marie.”
“Beaucoup de moyens spirituels
et temporels sont nécessaires pour raviver la foi et ranimer l’amour
parmi les catholiques et répandre l’un et l’autre dans le monde entier; aussi
l’Union entend-elle se préoccuper des moyens spirituels et matériels nécessaires
et appropriés à un tel objectif.
Par rapport à une entreprise
aussi nécessaire qu’obligatoire du seul fait du précepte de l’amour, laquelle
n’est d’aucune manière à la portée des forces humaines, assaillie de tant de
difficultés et d’obstacles inimaginables, cette Société se voit obligée de
prendre en compte la prière que le divin Sauveur nous a donnée comme moyen
infaillible qui nous permet d’obtenir tout ce qui sert l’honneur de Dieu et le
bien des âmes. Sans doute à la condition qu’on le fasse avec confiance et
persévérance. Aussi la Société considérera-t-elle comme tâche fondamentale et
assurée d’efficacité, l’encouragement le plus grand possible à effectuer des
prières humbles, confiantes et constantes, partout, dans toutes les couches du
peuple et dans toutes les parties du monde et ce, dans le but d’obtenir tout don
et tout moyen nécessaire et requis pour qu’il y ait au plus tôt un seul troupeau
et un seul pasteur.”
“De façon évidente, ceux qui
peuvent acquérir le mérite de l’apostolat de Jésus-Christ sont les confesseurs,
lesquels peuvent développer chez leurs jeunes pénitents des germes de vocation
pour les missions étrangères: ces germes se trouvent souvent déjà chez les
enfants dès leur tendre jeunesse. Cela vaut aussi pour tous ceux qui sont
chargés de la direction, ― fut-elle externe ― de
la jeunesse catholique dans les écoles, les collèges, les oratoires et les
associations, s’ils s’efforcent dans la formation littéraire et religieuse des
jeunes gens qui leur sont confiés, le plus possible avec tout le soin dont ils
sont capables, par la paroles et la lecture de livres convenables, d’accroître
de plus en plus le nombre des ouvriers de l’Évangile, nécessaires à la
propagation de la foi.”
Pallotti écrit, en 1838, dans les
Fondements Spirituels de la Société : “Seul celui qui est vraiment humble
peut agir avec efficacité... Surtout, qu’on veuille bien se souvenir que dans
une âme où manque la vraie humilité, il n’y a pas non plus d’amour vrai, car
l’amour est d’autant plus parfait qu’il est humble. Oui, il serait le premier
des orgueilleux celui qui croirait avoir pratiqué l’amour de façon héroïque...
La charité exercée comme le décrit l’apôtre Paul, constitue l’élément
fondamental de la Société.”
La Spiritualité de
la Société de
l’Apostolat Catholique
“Voyez, frères, notre chère mère
Marie. Sans prêcher, non seulement elle partage le mérite qui lui est commun
avec les apôtres, mais elle est elle-même la Reine des Apôtres. C’est ainsi que
l’Église de Jésus-Christ la salue comme Reine des Apôtres (car selon ses forces
elle a contribué à répandre la foi sans prêcher, mais pour autant que cela a été
possible à sa position et à sa situation). Comme elle s’y est adonnée avec une
telle perfection qu’elle a, de loin, dépassé les Apôtres, Dieu qui lit dans les
cœurs les intentions profondes de ses créatures, a élevé Marie à la dignité de
Reine des Apôtres, parce qu’elle en était digne.
... La Société est fondée en
l’honneur et sous la protection spéciale de la Reine des Apôtres, parce qu’elle
doit être particulièrement bienvenue à notre commune Mère Marie et davantage
encore, pour ressentir ainsi les effets de sa puissante protection...”
Vicenzo Pallotti imagine les
conseils que la Sainte Vierge pourrait donner à ses apôtres. Nous n’en
retiendrons ici que quelques-uns. C’est Marie qui parle:
“Le Tout-Puissant m’a élevée à
la dignité de Reine des Apôtres parce qu’avec sa grâce je me suis dépensée pour
propager la foi.
Considérez, mes enfants, si les
saints du ciel pouvaient revenir sur la terre, enflammés d’amour, ils
travailleraient inlassablement au prix d’innombrables souffrances, à propager la
foi dans le monde entier, dans l’intention d’annoncer au monde entier l’amour
infini de Dieu pour les âmes, et avant tout, mon Fils Jésus...
Ô mes enfants, est-il possible
que vous puissiez être insensibles devant le spectacle de tant d’âmes perdues
pour l’éternité?... Faites tout ce que vous pouvez, maintenant et toujours, pour
obtenir la diffusion de la foi dans le monde entier, afin de hâter le jour où il
n’y aura plus qu’un seul pasteur et un seul troupeau...
Vous avez mon propre exemple.
J’ai plus souffert pour les âmes que les martyrs...
Rien ne se fait dans les œuvres de
Dieu sans une profonde humilité. Vincent Pallotti, le premier, a donné à ses
frères l’exemple d’une profonde humilité. Et il faut, en toutes choses, faire
confiance en la miséricorde de Dieu.
Vincent Pallotti écrit, concernant
la grâce du 9 janvier 1835 :“Vous voyez, mon Dieu, mon ingratitude, ma
négligence à en tirer parti (de la miséricorde de Dieu) mes péchés, mes
crimes et mes infamies. Vous voyez comment, à un point tel que vous seul
connaissez, je suis chaque jour davantage coupable et la cause de toutes les
fautes passées, présentes et à venir jusqu’à la fin du monde... Mais vous
déployez votre miséricorde sans borne en faisant connaître à toute créature, à
jamais et à tout instant, ma méchanceté et votre miséricorde. Que cela soit pour
moi une humiliation permanente et pour votre infinie miséricorde une
glorification permanente.
Il est assez remarquable que, dans
les textes de Vincent Pallotti, les expressions “ranimer la foi et raviver
l’amour” reviennent constamment. C’est que Vincent Pallotti avait deux
grands soucis: le salut de toutes les âmes et l’unité de l’Église. Ainsi on peut
lire, parmi beaucoup d’autres, des phrases comme celles qui suivent:
– Concernant l’amour
Qui ignore que nul n’obtient le
salut éternel s’il n’observe pas les commandements de l’amour du prochain.
Cette société devra avoir pour
fondement le commandement de l’amour, la reine de toutes les vertus et
poursuivre le but de propager sur la terre entière le règne de l’Amour...
L’union ainsi conçue a pour
unique objectif l’observation du commandement de l’amour.
L’acte le plus précieux de la
miséricorde réside, en effet, dans le souci du salut des âmes.
Il faut que l’homme soit parfait
dans l’amour de son prochain.
Dieu confie à chacun le souci
de son prochain.
– La prière
Pour l’Union, on considérera
comme tâche fondamentale et assurée du succès, l’encouragement le plus vif
possible à faire des prières humbles, confiantes et constantes, en vue de ranimer
la foi parmi les catholiques et de raviver l’amour.
Prions, oui, prions sans
relâche... pour que des missionnaires innombrables... s’en aillent répandre la
foi sur toute la terre...
Priez le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers à sa moisson.
– La foi
Pour ranimer la foi et
raviver l’amour, l’Union... cherchera à promouvoir les œuvres de la charité
chrétienne...
Qui jette un regard religieux
même furtif et rapide sur le monde de notre siècle, ne peut s’empêcher de
reconnaître l’importance indicible de ranimer la foi et de raviver l’amour
parmi les catholiques...
Vincent Pallotti fut fasciné par
Dieu, son Amour, sa présence parmi nous, particulièrement dans l’Eucharistie.
L’adoration était devenue sa vie. On a dit de lui qu’“il respirait Dieu,
toujours en paix, et le regard plongé en Dieu qui est présent partout.” Il
n’hésitait pas à écrire à ses correspondants : “Cherchez Dieu, et vous Le
trouverez. Cherchez-Le dans toutes choses et vous Le trouverez partout.
Cherchez-Le à chaque moment, et vous Le trouverez toujours.”
Mystique habité par Dieu, Vincenzo,
toujours dans le monde, prenait de plus en plus ses distances par rapport au
monde. Souvent il répétait: “Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du
monde.” Les nombreuses prières qu’il rédigea le prouvent. En voici
quelques-unes.
Dégagé des considérations humaines,
il écrivit, dans un grand élan de détachement et d’humilité:
Mon Dieu ! Non pas
l’intelligence, mais Dieu.
Non pas la volonté, mais Dieu. Non pas l’âme, mais Dieu.
Non pas la vision. mais Dieu. Non pas l’ouïe, mais Dieu.
Non pas l’odeur, mais Dieu. Non pas le goût ni la parole, mais Dieu.
Non pas la respiration, mais Dieu. Non pas la sensation, mais Dieu.
Non pas le cœur, mais Dieu. Non pas le corps, mais Dieu.
Non pas l’air, mais Dieu.
Non pas la nourriture ni la boisson, mais Dieu.
Non pas le vêtement, mais Dieu.
Non pas les choses temporelles, mais Dieu.
Non pas la richesse, mais Dieu. Non pas les honneurs, mais Dieu.
Non pas les distinctions temporelles, mais Dieu.
Non pas les dignités, mais Dieu. Non pas les promotions, mais Dieu.
Dieu en tout et toujours.”
Jésus Christ était toujours au
centre de la vie de Vincent : “Je Te donne mon âme, mes pensées, mes yeux,
mes mains et ma langue. Que ma vie soit détruite, et que la vie de Jésus-Christ
devienne ma vie. Que ma parole soit Sa parole. Que mon amour soit Son Amour.”
“Mon Dieu, vous êtes l’amour
infini et la miséricorde infinie, vous me pardonnerez si j’ose utiliser un mot
hardi: vous êtes pour moi le fou de l’Amour et de la Miséricorde. Car à tout
instant et toujours, de toute éternité, vous pensez à moi et vous répandez en
moi des fleuves infinis de grâces, de faveurs, de dons et de miséricordes, ainsi
que de tous vos attributs infinis qui sont tous divins, ô infinie miséricorde;
Vous ne cessez de me nourrir Père, Fils et Esprit Saint et vous m’accueillez
avec tout mon être, mon essence, avec votre propriété, avec votre action divine
et tous vos attributs infinis.
Et vous me détruisez de plus en
plus, vous m’annihilez en mon être pour me transformer en vous à chaque heure.
En moi, jour et nuit, vous
accomplissez tous les gestes de votre amour et de votre miséricorde, que je
veille ou que je dorme, que je mange ou que je boive, que je pense à vous ou que
je vous oublie.
Même si je ne pense pas à vous,
vous vous offrez pour moi, ô Jésus, sur tous les autels du monde, et sur tous
les autels où vous demeurez dans le Saint Sacrement, vous m’attendez toujours,
vous vous consumez au feu infini de l’amour pour vous donner à moi et toujours
dans une plénitude infinie.
Ô mon Dieu, que dois-je faire
pour répondre à votre amour ineffable et à votre miséricorde infinie?
Mon Dieu, je ne puis rien
faire... Mais je vous offre toute la vie très sainte de Jésus-christ, celle de
tous les anges et de tous les saints. Et louez-vous et bénissez-vous vous-même
et rendez-vous grâces à vous-même!
Ô Trinité bienheureuse et très
sainte, je vous offre votre propre vie éternelle, la vie de la très sainte
Vierge Marie, celle de tous les anges et des saints. Pour combler mon manque,
glorifiez-vous vous-même infiniment, à cause de l’amour de Jésus, de Marie, des
anges et de tous les saints, et louez-vous et bénissez-vous vous même, et
rendez-vous grâces à vous-même!
Et que sais-je? Vous, mon Dieu,
vous êtes tout, tout, tout. Moi-même je ne suis rien, rien, rien...
Mon Dieu, miséricorde infinie,
j’ai le ferme espoir que, par votre miséricorde, c’est bien votre volonté de
m’amener à une conversion vraie, généreuse, perpétuelle et de plus en plus
parfaite.
Oui, il vous plaît de me voir
atteindre cette conversion en vérité. Quel que soit celui qui vous demande ma
conversion parfaite, décisive et déterminée, je suis assuré qu’il obtiendra de
vous toute grâce spirituelle et temporelle servant à votre plus grande gloire et
au bien des âmes...
Ô mon Dieu... en dépit de mon
inadmissible ingratitude, en dépit de toute une vie de résistance à vos grâces,
vous ne cessez de penser à moi dans votre amour infini, et de m’aimer...
En raison de vos attributs
infinis et de votre propriété et de votre être, vous répandez sur moi des signes
infinis et des manifestations de votre bienveillance...pour détruire en moi
toute mon ingratitude, et vous me transformez totalement en vous-même et en vos
attributs divins...
Ô Miséricorde, ô prodige de tous
les attributs infinis de Dieu... ô mon Dieu, je voudrais vous dire un mot... Mon
Dieu, laissez-moi prononcer cette parole: “Je voudrais répondre à votre amour
infini.”
Mon Jésus, par la sainteté et la
perfection de votre vie très sainte, détruisez toute déformation de ma vie.
Que votre vie très sainte soit
ma vie!
Que toute ma vie soit détruite,
et que la vie de mon Seigneur Jésus-Christ soit ma vie!
Jésus tout-puissant et
miséricordieux, détruisez toute ma vie!
Faites que toute votre vie et la
vie trinitaire soient ma vie, une vision éternelle, une communication éternelle
de l’Esprit-Saint!
Père éternel, nous vous prions,
nous vos créatures tout à fait indignes. Dans votre miséricorde infinie vous
avez daigné envoyer votre Fils unique pour racheter le genre humain... (Nous
vous prions, Père éternel) afin que, le plus tôt possible, il n’y ait qu’un
seul troupeau et un seul pasteur sur toute la terre, et que tous nous
puissions chanter vos miséricordes divines dans le ciel et pour l’éternité.
Assurément, pour conserver cette grâce que nous vous demandons, nous invitons
toute la cour céleste à vous louer dans l’éternité, disant:
Gloire au Père, au Fils, au
Saint-Esprit, maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen!
1°Par les très
saints mystères de la Rédemption des hommes, envoyez, Seigneur, des ouvriers à
votre moisson, et épargnez votre peuple.
2°Par les mérites et
l’intercession de votre très sainte Mère et de tous les anges et les saints,
envoyez, Seigneur, des ouvriers à votre moisson, et épargnez votre peuple.
3°Vous, Reine des
apôtres, et vous tous les anges et les saints, demandez au Maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers à sa moisson et qu’il épargne son peuple afin que tous
nous puissions éternellement nous réjouir avec Lui et le Père et le
Saint-Esprit. Amen!
Très aimable Vierge Marie, Mère
de Miséricorde, Reine de tous les Anges et de tous les saints, notre espérance,
notre intercesseur, fixez vos yeux miséricordieux sur notre communauté qui vous
a appartenu dès le commencement.
Développez, parachevez et
conservez-la dans l’avenir!
Qu’y règnent toujours la
pauvreté,la chasteté et l’obéissance, l’esprit de prière, de l’amour, du
renoncement et du sacrifice; Ô notre médiatrice, notre refuge, seul motif de
notre espérance, protégez-la de tout mal et surtout de toute tiédeur.
Obtenez-nous tout cela de votre Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et
règne avec le Père et le Saint-Esprit, d’éternité en éternité.
Seigneur Jésus-Christ, Toi qui fus
obéissant jusqu’à la mort pour le salut des âmes, Toi qui as dit à tes apôtres :
“Priez le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson,”
aide-nous, nous T’en supplions, à réciter cette prière avec les sentiments que
Tu avais quand Tu l’adressas à ton Père :
Christ, Sauveur des hommes
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, Espoir et salut de tous les
hommes
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, Seigneur et Maître de tous
les hommes
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, Voie et Vérité de tous les
hommes
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, Messager de l’Évangile au
monde entier
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, qui de tes apôtres, as fait
des pêcheurs d’hommes
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, qui as voulu que tes
disciples soient la lumière du monde
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, qui as envoyé dans tes
vignes les ouvriers de la onzième heure
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, qui envoyais tes disciples
où Tu devais Te rendre
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, qui les as envoyés annoncer
l’Évangile au monde entier
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, qui fis de ta Mère
Immaculée la Reine des Apôtres
Envoie des ouvriers
à ta moisson
Christ, par le mystère sacré de la
Rédemption du monde, et par l’intercession de la Vierge Marie et de tous les
saints, nous T’en supplions, donne le salut à tes serviteurs, et fais connaître
ton Nom dans le monde entier.
Amen!
1795
21 avril, naissance de Vincenzo
Pallotti à Rome
22 avril, Baptême
1804
Première communion
1811
Vincenzo reçoit les ordres mineurs
1816
Vincenzo commence la rédaction de
son journal spirituel, appelé plus tard Lumi ou Illuminations.
1818
Ordination sacerdotale
1820
Début de ses activités de
prédicateur
1827
Mort de sa mère
1827-1840
Vincenzo Pallotti assure la
direction spirituelle au Séminaire Romain.
1832
31 décembre, grâce des épousailles
spirituelles avec Marie.
1834-1837
Les débuts de la Société de
l’Apostolat Catholique. En 1837, mort de son père.
1838
Dissolution de la Société de
l’Apostolat Catholique, mais le pape Grégoire XVI autorise le maintien de la
fondation.
1839
Début de la rédaction des Règles
des saintes maisons
1843 à 1849
Vincent Pallotti est aumônier
militaire. Il le restera jusqu’au 23 janvier 1849, date où lui et ses compagnons
seront chassés de l’hôpital.
3 février 1849, proclamation de la
République, à Rome.
1850
22 janvier mort de Vincenzo
Pallotti atteint d’une pleurésie
1950
22 janvier, béatification par le
pape Pie XII
1963
20 janvier, canonisation par le
pape Jean XXIII


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