La
bienheureuse Jeanne Jugan
sera canonisée cette année
Discours du pape au nouvel ambassadeur
de France
ROME, Lundi 26 janvier
2009 (ZENIT.org)
- La bienheureuse Jeanne Jugan sera canonisée cette année, a déclaré
Benoît XVI dans son discours au nouvel ambassadeur de France près le
Saint-Siège, M. Stanislas Lefebvre de Laboulaye, qui lui a présenté
ce matin ses lettres de créance.
« Je voudrais saisir
l'occasion de notre rencontre pour saluer chaleureusement, par votre
intermédiaire, les communautés de fidèles catholiques qui vivent en
France. Je sais que leur joie sera grande, cette année, de voir
canoniser la Bienheureuse Jeanne Jugan, fondatrice de la
Congrégation des Petites Sœurs des pauvres », a déclaré Benoît
XVI.
« Beaucoup de
Français sont en effet redevables du témoignage humble et solide de
charité livré par les religieuses qui ont suivi ses pas pour servir
en particulier les personnes pauvres et âgées », a souligné le
pape.
On reteindra cette
expression de Benoît XVI : la sainteté est un « baume sur les
plaies de l'humanité ».
Le pape a en effet
ajouté : « Cet événement manifestera, une nouvelle fois, combien
la foi vive est prodigue d'œuvres bonnes et combien la sainteté est
un baume bienfaisant sur les plaies de l'humanité ».
Six guérisons
extraordinaires authentifiées par les médecins ont été en effet
reconnues, le 7 décembre dernier, par Benoît XVI, après examens des
théologiens, comme des « miracles ». L'un d'entre eux, dû à
l'intercession de la bienheureuse Jeanne Jugan, fondatrice des
petites sœurs des Pauvres, ce qui permet sa prochaine canonisation.
Sur son tombeau, en
Bretagne, sont déposés de nombreux messages, provenant de partout
dans le monde pour demander son intercession ou remercier d'une
grâce obtenue.
C'est la guérison du Dr
Edward Gatz, aux Etats-Unis, qui a été retenue comme due à
l'intercession de Jeanne Jugan, pour son procès de canonisation. Le
médecin aurait été guéri d'un cancer de l'œsophage dans les années
quatre-vingt. C'est le second miracle officiellement attribué à la
prière de la bienheureuse française, après celui retenu pour sa
béatification.
La vocation de celle
qui a inventé le « vœu d'hospitalité » (un vœu qui n'a rien perdu de
son actualité), s'est épanouie vers l'âge de 50 ans, et elle a une
fécondité spirituelle ininterrompue.
La bienheureuse Marie
de la Croix Jugan (au siècle, Jeanne), vierge, est née en France, à
Petites-Croix le 25 octobre 1792 et elle est morte à La Tour
Saint-Joseph, le 2 9 août 1879. Elle a été béatifiée par Jean-Paul
II le 3 octobre 1982.
« Soyez petites, bien
petites, disait-elle à ses sœurs. Gardez l'esprit d'humilité et de
simplicité ! Si nous venions à nous croire quelque chose, nous
tomberions... C'est si beau de tout attendre du Bon Dieu ». Et son
nom de religion, sœur Marie de la Croix, exprime sa volonté de
demeurer plongée dans le mystère du Christ Rédempteur.
Née en Ille-et-Villaine,
au hameau des Petites-Croix, près de Cancale, dans une famille de
pêcheurs, elle a connu la pauvreté dès son enfance. A six ans, elle
perd don père. Bientôt, elle devra se placer comme servante à
Saint-Servan. Mais lorsqu'elle est en âge de se marier, elle refuse
: « Le Bon Dieu me veut pour quelque chose », dit-elle, déjà
bouleversée par la misère qui sévit.
A l'âge de 50 ans, elle
commence à accueillir dans sa mansarde une pauvre femme, puis
d'autres vieillards, animée d'une intuition prophétique des besoins
et des aspirations profondes des personnes âgées. Pour eux, elle
mendie, et bientôt, elle fonde les Petites Sœurs des pauvres qui
s'occuperont de centaines de vieillards, et fait inclure dans leur
règle le vœu d'hospitalité.
Or, quatre ans plus
tard, elle est évincée, dépouillée de sa charge de supérieure.
Désormais simple religieuse, elle rayonne silencieusement sur sa
congrégation, achevant de lui imprimer son esprit. Elle laisse, à sa
mort, deux mille quatre cents Petites sœurs, dans dix pays.
Anita S. Bourdin |