1 - Le milieu vital
(suite)

1-6-Le malheur du monde

1-6-1-Le Malheur du monde

Nous vivons au XXIe siècle. Le XXe siècle fut le siècle des martyrs, et le début du XXIe siècle semble prendre un chemin comparable. Certains fanatiques prêchent la haine et la guerre sainte, et notre pape vient de nous dire qu’aucune guerre n’était sainte. Le malheur est partout, et dans la course à l’argent, au pouvoir, au confort, etc., ceux qui ont conservé un véritable idéal évangélique sont méprisés; on apprend même de plus en plus souvent, que des prêtres, des religieux ou des évêques ont été massacrés. Comme dans l’antique Église, il ne fait pas bon, humainement, de manifester sa foi. Il ne fait pas bon de montrer qu’on aime son prochain par amour du Christ: les exemples sont innombrables...

Nous, pauvres gens du XXIe siècle, notre seul but, que nous appartenions aux sociétés occidentales ou au Tiers-monde, notre unique motif d’agir, c’est la recherche des biens matériels. Ceux qui ont déjà beaucoup en veulent toujours plus. Ceux qui ont le nécessaire, voudraient le superflu. Ceux qui ont à peine le nécessaire ou qui sont de véritables pauvres matériellement sont obsédés par la recherche du pain quotidien, ce qui est d’ailleurs bien compréhensible. Mais une chose est sûre: tous les hommes du XXIe siècle sont malheureux.

Les vrais pauvres sont malheureux quand ils ont trop faim: cela est normal. Jésus d’ailleurs nous avaient prévenus: “Des pauvres, vous en aurez toujours parmi vous; mais Moi, vous ne M’aurez pas toujours.” De son vivant sur la terre, Jésus donna l’exemple en secourant ceux qui avaient faim et ceux qui souffraient. Il nous invita à L’imiter, et quand nous voyons un sourire sur le visage de ceux que nous secourons, nous sommes tellement heureux. Mais ce bonheur est fugitif, car vite, nous découvrons nos limites, et nous constatons que beaucoup des misères que nous côtoyons ont pour origine l’absence de Dieu. En effet, la plus grande pauvreté c’est l’égoïsme et le refus de Dieu.

Nos sociétés occidentales, qui ont déserté leur milieu vital, ne savent plus aimer; alors, quand survient la moindre gêne, on se révolte, on hurle à la haine, on divorce, sans se préoccuper des conséquences sur les enfants. Ou bien on se suicide... Notre monde contemporain sait conquérir l’espace, mais il ne sait plus aimer. Notre monde contemporain peut posséder tout ce qu’il désire, mais il est toujours malheureux car dans son cœur il n’y a plus que lui seul. La haine, l’envie, la révolte, la matière inerte qui comble les désirs charnels, l’égoïsme exacerbé, ne rendent pas heureux car il n’y a plus d’amour. Notre atmosphère est viciée, et nous mourons.

1-6-2-La science, une espérance?

Seigneur, il y a tant de guerres dans notre monde, des guerres qui ne disent pas toujours leur nom, mais qui sèment le malheur. Et pendant ce temps, de vrais savants découvrent Dieu à travers la science. S’ils ne découvrent pas Dieu d’une manière explicite, ce qu’ils découvrent les trouble tellement qu’ils sont comme obligés, ou de se poser des questions essentielles, ou d’avouer leur ignorance, leur incapacité d’expliquer le pourquoi de certains des phénomènes qu’ils découvrent. Cela nous réjouit et nous rapproche de Dieu, tout en nous laissant quelque peu perplexe: qui est vraiment Dieu? Peut-on, ou pourrons-nous bientôt, l’appréhender au moins un peu? Et qui sont ces hommes qui, par leur intelligence, sont comme partie prenante de l’intelligence divine?

Nous retrouvons l’équilibre instable entre deux infinis: le grand et le petit. Et nous devinons que Dieu, qui maîtrise ces deux infinis, puisqu’Il en est leur Créateur, nous devinons que Dieu ne nous maintient dans cet équilibre instable qu’en nous gardant dans notre milieu vital qui est Lui-même. Et pour rester en équilibre, nous devons, coûte que coûte, rester dans ce milieu divin, vital pour nous. Si nous restons dans l’Amour, nous sommes heureux, pleinement heureux malgré les aléas de notre condition humaine qui dans son ensemble a perdu son équilibre par le péché, c’est-à-dire en s’éloignant de son milieu vital.

Dieu nous a placés dans son Amour, milieu vital pour l’homme. Pécher, c’est refuser l’Amour, c’est s’éloigner de l’Amour, c’est perdre le bonheur auquel nous étions destinés, auquel nous sommes toujours destinés si nous restons dans l’Amour de Dieu que Jésus nous a rendu par sa venue sur terre et sa mort sur la Croix. Si au contraire nous acceptons de vivre en Dieu, notre milieu vital, nous conservons notre équilibre dans un monde instable. Si nous aimons, vraiment, totalement, Dieu notre Créateur et Père, nous aimons nos frères; nous vivons dans l’Amour, et dans cette plénitude d’amour qui seule peut nous rendre heureux, le bonheur de l’homme, étant la plénitude de l’Amour, donc de l’amour.

Soyons heureux dans la plénitude d’Amour de notre Seigneur... Mais pensons aussi au bonheur de Dieu qui, pleinement heureux dans son Être et sa nature trinitaire, souffre cependant en Jésus quand les hommes refusent son amour. Quel mystère!

1-6-3-Milieu vital et milieu ambiant pollué

Notre milieu vital, c’est clair et net, c’est Dieu. Dieu est  le milieu vital de tous les hommes sans exception. Impossible de vivre hors de Dieu et sans Lui... Dans notre milieu vital nous sommes heureux. Tout est pur en Dieu, tout est bon, tout est joie, tout est bonheur et tout est paix. Et surtout, tout est amour, car Dieu-Trinité ou Amour, c’est la même chose. Dieu est Amour, et l’Amour est le milieu vital de tous les hommes.

Il n’y a aucun manque en Dieu, aucune limite, aucune contrainte. Dieu s’infiltre partout et notre âme est obligatoirement imprégnée de Dieu qui est vital pour elle. En nous donnant la vie, Dieu nous pénètre entièrement car Il est la Vie, et tout ce que nous avons, nous le recevons de Lui. Plus qu’une éponge, plus qu’une méduse qui ne sont pratiquement que de l’eau, leur milieu vital, nous sommes comme “faits” de la substance divine, tant nous en sommes imprégnés, imbibés. La méduse -au moins 95% d’eau, peut-être plus- ne peut vivre que dans l’eau. C’est vital pour elle. L’éponge hors de l’eau n’est plus qu’un amas de fibres dures sans intérêt.

La substance de notre être spirituel, c’est Dieu, et notre milieu vital, c’est Dieu. Tout ceci, c’est très simple, et tout devrait être pur en nous et autour de nous. Malheureusement il y a le mal et le péché qui nous souillent et nous détournent de Dieu. Comment est-ce possible? Notre milieu vital, c’est Dieu, nous ne pouvons pas vivre sans Dieu, et pourtant nous nous détournons de Dieu, et ce faisant, nous flirtons avec la mort, c’est-à-dire la non-existence. C’est un grand mystère que le mal dont le but unique est notre mort totale alors que Dieu nous a créés pour la vie. Dieu nous emplit de sa vie pour que nous vivions, et nous préférons la mort, la mort définitive... Comment cela peut-il se faire?

Seigneur, nous sommes bien dans notre milieu vital qui est Vous, Dieu trois en UN, et nous ne désirons rien d’autre. Mais notre être humain, corps et âme, est aussi placé dans son milieu ambiant. Et c’est là que réside la solution. Être charnel vivant, nous avons absolument besoin d’air, mais l’air est affronté à des forces extérieures: le vent, l’humidité, la chaleur, le froid et autres forces agressives. Quand l’air est trop froid, l’homme n’est pas bien; il n’est pas mieux quand il est trop chaud... Un juste équilibre est nécessaire pour qu’il se sente en bonne santé et en forme.

Il y a encore autre chose: des corps extérieurs peuvent toucher l’air, le rendre différent et même altérer sa pureté. Parfois le vent apporte des parfums agréables; mais l’air peut aussi être pollué par des odeurs putrides ou dangereuses. Les pollutions peuvent être multiples et devenir mortelles. Alors notre milieu ambiant, dévastateur, influe sur le milieu vital qui peut devenir comme inexistant. Le milieu vital est toujours là, mais il manque de l’oxygène indispensable à la respiration.

Notre milieu vital, c’est Dieu, l’unique Dieu tout-puissant, éternel et Créateur. Mais nous sommes sur la terre, et obligatoirement placés dans le milieu ambiant. Ce milieu ambiant, le Prince de ce monde s’en est saisi, et il n’a de cesse de le rendre mortel. C’est alors que nous sommes en manque de Dieu. Il peut sembler au lecteur que nous nous répétons beaucoup, mais notre Dieu, toujours nouveau, sait que nous avons besoin qu’on nous répète souvent les mêmes enseignements pour les comprendre et les retenir. Ainsi ce que Dieu  nous fait comprendre un jour, Il le redit plusieurs fois, mais sur des tonalités différentes, de telle sorte que notre milieu vital qui est toujours le même: Dieu Lui-même, soit toujours renouvelé, toujours original, varié à l’infini... Oui, notre milieu vital, c’est le Seigneur, et Il est infini.

Nous devrions être toujours et pleinement satisfaits dans le milieu vital qui est notre vie, car il est Vie, car il est Dieu. Notre milieu vital est infini car c’est l’infini de Dieu. Et pourtant nous sommes si souvent en manque, en manque de Dieu. Nous sommes en manque de Dieu, car le milieu ambiant dans lequel nous nous trouvons, le monde du XXIe siècle, est tellement pollué qu’il a comme pris la place de notre milieu vital, et cela devient irrespirable. On ne respire plus Dieu dans notre monde contaminé, mais des miasmes souvent mortels. L’Oxygène qu’est Dieu a été presque chassé du milieu ambiant de notre XXIe siècle, et nous étouffons, nous sommes mal, nous sommes en manque...

Il ne se passe pas de jour où quelqu’un ne vienne nous donner une mauvaise nouvelle, confirmant ce qui vient d’être écrit: ainsi, il y a quelques années, nous avons appris que la cathédrale de Nicosie, dans l’ile de Chypre, venait d’être transformée en mosquée. Pauvres chrétiens de Chypre que nous avons abandonnés aux Turcs musulmans et sans pitié! Pensons aussi aux millions d’Arméniens massacrés par les turcs durant le premier tiers du XXe siècle. Que vont-ils devenir ces chrétiens de Chypre qui n’intéressent pas notre occident athée?

Nous sommes tristes. Nous sommes sur la terre, et le milieu ambiant a trop pollué notre milieu vital. Nous respirons quand nous sommes avec Dieu, quand nous pensons à Dieu et quand nous prions, mais nous étouffons quand nous pensons à tous nos frères que l’on pervertit ou que l’on martyrise. Nous cherchons un peu d’air frais, mais il y en a de moins en moins... Nous voudrions pouvoir parler souvent de Dieu,  mais nous n’osons pas, nous sommes souvent trop seuls, et ceux que nous rencontrons ne sont pas toujours prêts à revenir à leur milieu vital tant ils sont accoutumés à l’ambiance polluée du milieu qui est le leur. Comment ouvrir leur cœurs?

Prière

Seigneur, nous suffoquons car nous sommes en manque. Et le monde qui nous entoure est en manque de Toi. Si Tu ne fais pas quelque chose, Seigneur, et vite, nous allons tous mourir. Tu vois, c’est urgent; d’ailleurs, Seigneur, Tu remarqueras que cette prière Te concerne tout autant que nous. Pourquoi sembles-Tu tellement dormir? Viens vite assainir ce que nous avons pollué! Viens vite, nous étouffons, nous sommes tous en manque, et en manque mortel.

1-7-La foi

Qu’est-ce que la foi, qu’est-ce que la création, qu’est-ce que l’homme? Qui est Dieu?...

“La foi, ça ne m’étonne pas, dit Dieu, j’éclate tellement dans ma création!!...” (Charles Péguy)

Lorsque nous regardons des films concernant l’ascension de hautes montagnes nous sommes souvent stupéfiés devant les spectacles indescriptibles de beauté, de grandeur, d’immensité, de splendeurs... Nous n’avons pas de mot pour exprimer ce que nous ressentons, et souvent, devant l’effort de certains hommes: savants ou passionnés, pour tenter de découvrir les merveilles de la nature, nous ne pouvons nous empêcher de dire: “Oui, comme Dieu doit les aimer, ces hommes courageux!” Et nous découvrons un peu la grandeur de l’homme baigné dans l’amour de Dieu.

Parmi les innombrables images qui, dans ces films documentaires, défilent devant nos yeux, certaines, plus parlantes, restent inscrites dans nos mémoires, comme ces minuscules petits hommes, alpinistes chevronnés, qui grimpent des pentes quasi verticales, pour atteindre un sommet encore vierge. Comme ils semblent petits, des riens du tout, moins que des fourmis! Comme la montagne est immense à côté d’eux! Que sont ces petites fourmis humaines dans l’immensité de la terre, et surtout dans les infinis des univers? Et ces images suscitent souvent en nous, et simultanément, plusieurs échelles de mesure, situation très inconfortable.

Face à ces minuscules hommes, notre imagination peut nous transporter à l’échelle de Dieu. Dieu crée et Dieu regarde sa création. Dieu regarde la terre: “vraiment, c’est bien peu de chose. Pauvre petite planète perdue dans mon Cosmos, mon Cosmos que je tiens dans ma main!” Dieu regarde la terre et contemple sa surface presque plane, presque lisse. Et Dieu “voit” les milliards de petits hommes, totalement insignifiants, si petits, si inutiles, si... Seigneur, quel vertige, car chacun d’entre nous est une unité au milieu de tous ces petits hommes, et nous nous disons: “Que suis-je, est-ce que j’existe? Dieu me voit-Il? Est-ce vrai qu’Il m‘aime, moi, individuellement?

Et voilà que nous nous retrouvons à l’échelle humaine, avec les autres hommes, avec leurs petits soucis, leurs petits problèmes, et toutes leurs petitesses mais aussi leurs qualités, leur bonté, leur gentillesse... Il y a aussi le péché, et les guerres, et les persécutions, et les tortures... Nous essayons de comprendre comment Dieu peut nous voir, nous entendre, nous aimer... Pourtant, sur cette terre à notre échelle, nous nous sentons bien, nous aimons vivre, nous aimons ce qui nous entoure, nous aimons ce qui est beau, ce qui est bon. Nous pleurons aussi à cause de ce qui se fait de mauvais, parce que Dieu n’est pas aimé... Et comment, Lui, si grand, a-t-Il pu s’incarner? Comment a-t-Il pu accepter de revêtir une nature humaine? Nous nous perdons... L’échelle de Dieu n’est pas la nôtre et nous ne saisissons pas comment l’infini a pu “cristalliser” un des “atomes” de sa nature, de son Être divin dans un corps d’homme? La foi, c’est cela: saisir l’infini de Dieu, parfait et créateur, dans nos mains d’hommes finis, créés et devenus pécheurs.

1-8-La rosée de vie : le Cœur de Jésus

Prière

Jésus, noie-nous dans une goutte, une microgoutte de ta rosée divine. Noie-nous, Jésus dans ta rosée d’amour, dans ta rosée de vie, notre milieu vital...

Jésus, dans ta rosée de vie, laisse-nous Te voir, laisse-nous Te regarder: car ta rosée de vie, c’est Toi, Toi tout entier comme Tu es tout entier dans chaque hostie de ton Eucharistie.

Dans ta rosée de vie, Jésus, laisse-nous Te regarder, laisse-nous comprendre ton regard... Que ton regard pénètre jusqu’au plus profond de notre être pour que nous vivions de Toi et de ton amour. Dans ta rosée de vie, Jésus, laisse-nous Te boire, T’aimer, Te voir aussi, un peu... et répondre à tes volontés...

Dans l’amour de Jésus il n’y a ni cœur de femme, ni cœur d’homme, il y a le cœur de l’Homme qu’Il créa homme et femme. Homme et femme Dieu fit l’Homme qu’Il aime. Et son amour remplit les cœurs des hommes et des femmes, et les mots pour dire cet amour: l’amour de Dieu, l’amour qu’Il nous donne, qui emplit tous les cœurs humains sont toujours les mêmes: “ô Jésus, Bien-Aimé! Bien-Aimé Jésus... nous T’aimons!... Oui, Bien-aimé Jésus, merci de nous donner ton Cœur pour aimer le Père, dans la tendresse et dans la joie de ton Esprit. Ainsi nous rappelons toute la Trinité, et dans sa tendresse, qui fait de nous des frères et des sœurs, nous découvrons l’Église. Merveilles!

Ces choses sont grandes, saurons-nous les garder? Ces choses sont trop grandes pour nous, et c’est seulement dans une grande humilité et en priant beaucoup, que nous pouvons les conserver.

Prière

Bien-Aimé Jésus, fais-nous humbles, nous T’en prions, humbles pour ta gloire, humbles pour ne pas cacher ton amour, mais au contraire le partager à tous nos frères. Bien-Aimé Jésus, dans ton Cœur nous trouvons le Cœur du Père, nous trouvons son Amour, nous trouvons sa tendresse, nous trouvons sa sollicitude. Dans ton Cœur, Jésus, UN avec le Cœur du Père, nous découvrons l’Amour, cette “chose” inexplicable avec nos mots humains, cette “chose” qui emplit le monde, qui submerge la terre, qui déborde des cœurs car c’est l’Amour de Dieu, sa Puissance amoureuse qui nous crée et nous donne son Amour...

Bien-Aimé Jésus, fais-nous saints pour accueillir comme Tu veux la tendresse et la joie de ton Esprit. Jésus, Tu nous fais découvrir la tendresse et la joie de la Trinité sainte. Tu nous fais pénétrer au profond de l’Amour incréé qui aime les cœurs créés. Nous Te cherchons, Jésus, nous ne pouvons pas Te voir, ni T’entendre... pourtant notre cœur est plein de Toi. Et dans ton Cœur, ô Bien-Aimé Jésus, il y a le Cœur de la Trinité sainte. Et nous sommes dans ton Cœur...

Réfléchissons un peu. Dieu avait donné à l’Homme un Commandement fondamental et unique que Jésus reprendra: “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.”

Dieu ne retira jamais cette Loi d’amour qu’Il avait donnée à l’Homme, même après son péché. Mais l’Homme pécheur et profondément meurtri, avait perdu beaucoup de sa clairvoyance. Son intelligence n’arrivait plus à rejoindre le vrai et unique Dieu que difficilement, et son cœur, pas complètement endurci, continuait à L’aimer, mais imparfaitement, et souvent dans la douleur. Oui, l’homme était un peu malheureux car il ne pouvait pas montrer l’amour qu’il avait pour Dieu. Il y avait comme un manque en lui, et il ne savait pas comment faire pour prouver à Dieu son amour... Alors Jésus mit les hommes dans son Cœur et leur donna sa rosée de vie: le bonheur.

Contemplation

Regardons Jésus... Pendant qu’Il habitait parmi nous, Il aurait pu avoir tout pour être heureux. Mais, ayant choisi la condition des hommes, Il vécut une longue agonie tout au long de sa vie, parce qu’Il ne pouvait pas ne pas constater que les hommes refuseraient son message, et qu’agissant ainsi ils se condamneraient à ne jamais être pleinement heureux sur terre. Jésus savait aussi, dans son Cœur, que ceux qui auraient dû L’accueillir, Le crucifieraient... Pourtant, à Nazareth Il était heureux. Avec ses apôtres et ses disciples, Il fut souvent heureux. Dans son Eucharistie, Sacrement ineffable de son Amour pour nous, Il est immensément heureux... et pourtant son Cœur cherche des consolateurs, parce que son bonheur est encore douloureux...

Contemplons Jésus. Dans ton Eucharistie, comme ce fut durant toute sa vie terrestre, son bonheur est toujours douloureux. Comment cela peut-il se faire?

Contemplons Jésus dans la Très Sainte Trinité. Le Père et Lui sont infiniment heureux parce qu’Ils baignent dans l’Amour, qui est, si on peut s’exprimer ainsi, leur milieu vital; en fait Ils sont Eux-mêmes leur milieu vital. Père et Fils, UN dans l’Amour, sont infiniment heureux parce que rien ne peut venir troubler l’Amour qui les unit, l’Amour qu’Ils sont, Dieu Trinité. Oui, le Père aime le Fils qui aime le Père, infiniment, éternellement, sans aucune faille, sans aucun manque, sans rien qui puisse venir troubler leur Béatitude dans l’Amour.

L’Amour du Père et du Fils dans la Trinité est infinie Béatitude. L’Amour qui unit le Père et le Fils ne sera jamais douleur: cela ne se peut pas. La Béatitude de Dieu ne peut donc jamais être touchée par la douleur car cette Béatitude reste éternellement dans son milieu vital, l’Amour.

Mais il n’en est pas de même pour nous, les hommes. Notre bonheur à nous qui aimons Dieu, notre bonheur qui est Dieu, notre bonheur sur la terre ne peut pas demeurer en permanence dans son milieu vital, car nous vivons dans le monde, et quand nous aimons Dieu vraiment, nous ne sommes plus du monde. Notre milieu vital, l’amour dont Dieu nous aime, est pollué, et nous voyons le malheur de tous ceux qui ne connaissent pas Dieu ou pire, qui ne veulent pas de Dieu; et cela blesse cruellement notre cœur. Notre bonheur en Dieu devient douloureux...

Pourtant les hommes continuent à rechercher le bonheur. Mais refusant Dieu, volontairement ou par ignorance, ils cherchent à avoir davantage, à posséder toujours plus... Ils ne savent pas qu’”avoir”: “avoir” des choses, ce n’est pas “être”. Ils ne savent pas que le seul “avoir” sans l’”être”, ne donne pas le bonheur.

Le bonheur de Dieu c'est d'être aimé par des créatures libres et conscientes, faites pour aimer librement l'Amour qui les crée à chaque instant. Le bonheur de Dieu c'est que ses créatures soient heureuses, et elles ne peuvent être heureuses que dans l'Amour que Dieu leur donne. Le Cœur de Dieu, c'est un miracle d'Amour éternel et infini. Le Cœur de Dieu, c'est aussi le Cœur de Jésus qui, pour mieux nous faire comprendre l'amour dont Dieu nous aime, nous révéla le mystère de son Cœur, de son Sacré Cœur, en nous donnant l'Eucharistie.

Litanie trinitaire

Nous avons compris que notre milieu vital c’était Dieu dans sa très sainte Trinité. Maintenant nous allons tenter d’exprimer, et de louer, l’inexprimable: notre ineffable milieu vital.

Esprit que Jésus nous envoya à la Pentecôte, Esprit d’Amour du Père et du Fils, Lien de la Trinité, Esprit-Saint, emplis-nous de ton Feu, emplis-nous de ton Amour. Esprit de Feu, partage-nous la Pauvreté de Dieu, de Dieu Trine, qui n’a rien puisqu’Il a tout et que Lui seul EST. Esprit de Feu, fais-nous entrer dans les Béatitudes de Dieu que Jésus nous a promises.

Bienheureuse Pauvreté de Dieu, Richesse infinie de l’Amour et du Don! Bienheureuse Pauvreté de Dieu qui ne se garde rien pour Lui, mais qui, dans l’étreinte infinie de l’Amour, fait que le Père se donne tout entier au Fils, lequel, dans le même mouvement d’amour rend tout au Père! Bienheureuse Pauvreté de Dieu, née de l’Amour infini du Père et du Fils, Pauvreté de Dieu: Esprit d’Amour et de Sainteté, Don Éternel, Jaillissement de Vie, Brasier Ardent d’Amour, emplit-nous de tes richesses!

Esprit-Saint, Amour du Père et du Fils, Pauvreté infiniment riche, emplis-nous de ta Paix, la Paix merveilleuse du Cœur de la Trinité Sainte, la Paix du Cœur de Dieu, Père, Fils et Esprit. Esprit-Saint, merveilleuse Pauvreté divine partage-nous l’Humilité de Dieu, l’étrange Humilité de Dieu qui contemple son ineffable Pauvreté, joyau de richesses infinies, les richesses de l’Amour qui répandent la Paix, l’immense Paix de l’amour!

Bienheureuse Paix de Dieu, éclat de l’Amour qu’est Dieu, tranquillité paisible de l’Être, du seul être qui SOIT! Bienheureuse Paix de Dieu qui contemple sa Création, l’Œuvre de son Amour, manifestation étonnante de la Pauvreté divine! Ô humble Pauvreté paisible de Dieu, nous T’adorons et nous T’aimons!

Bienheureuse Pureté du Cœur de Dieu, Pureté qui purifie, éclatante Transparence de la Pureté de Dieu, Tu nous émerveilles. Ô Esprit d’Amour, nous T’en prions, fais-nous comprendre la toute Pureté qu’est Dieu. Esprit d’Amour, fais jaillir dans nos cœurs les fontaines de joie, les fontaines de Feu, les fontaines  d’Amour. Que ces fontaines lumineuses, ces sources de fraîcheur et de Paix, nettoient les cœurs des hommes, les pauvres cœurs blessés, meurtris par le péché. Bienheureuse Pureté de Dieu lave nos cœurs souillés, rafraîchis-les dans l’eau et le Sang qui, un jour, ont jailli du Cœur pur de l’Agneau, du Cœur humble et pauvre de l’Agneau de Dieu. Et que nos cœurs brûlent d’amour. Jésus! Nous Te supplions, brûle nos vie pour ta consolation, brûle-nous au Feu de ton Amour.

Ô Vous les trois Personnes UNE de la Trinité Sainte, faites qu’avec votre grâce et baignés dans les flammes d’Amour de votre Buisson d’Amour Ardent, nous devenions étincelles d’amour pour la consolation du Fils. Et qu’avec Jésus et par Jésus, nous ne soyons plus qu’amour plongé dans votre Amour, brûlant dans votre Feu d’amour consumant, qui consume sans consumer, qui brûle sans détruire.

Jésus, notre doux Amour, fais que, perdus dans ton Amour, nous devenions feu et amour, avec Toi pour toujours dans ton éternité.

Ô Esprit-Saint, Esprit du Père et du Fils, nous essayons de Te comprendre. Ô Esprit d’Amour, de l’Amour du Père et du Fils, nous essayons de T’approcher. Et nous devinons, dans notre Cœur, comment le Père “regarde” le Fils et comment ce “regard” du Père est un regard d’Amour infini, enveloppant, géniteur générant le Fils de toute éternité. Quel mystère inexprimable! Nous “sentons” dans nos cœurs comment Toi, Jésus, Tu “regardes” le Père, et comment ton “regard” vers le Père est un jaillissement d’Amour, infini Lui aussi.

Jésus, nous contemplons tes “regards” d’Amour infini. De toute éternité le Père T’engendre, Te “regarde”, et T’aime; de toute éternité Tu regardes le Père et Tu L’aimes. L’Amour du Père “va” vers Toi, Jésus, et T’enveloppe; et ton Amour “va” vers le Père, se laisse envelopper par le Père. Et vos deux Amours n’en sont qu’UN et vos deux regards se conjuguent en Amour. Leur embrassement est tel qu’il devient un embrasement, un Feu d’Amour infini qui scelle vos deux amours pour n’en plus faire qu’Un, l’Esprit d’Amour du Père et du Fils, l’Amour unique, éternel du Père et du Fils. L’Amour du Dieu Unique en trois personnes, L’Amour infini, Dieu unique et trinitaire. Dieu Un et Trois dans l’unique Amour de la famille divine.

Jésus, il nous semble percevoir l’embrassement d’Amour trinitaire qui devient l’embrasement unique, le Feu de l’Amour divin. Jésus, dans notre cœur, nous “voyons” cet embrasement de l’Amour divin qui vient brûler nos cœurs. Ah! comme ce serait facile de retrouver l’unité dans l’Église de Jésus, l’Église Corps mystique du Christ, si l’on comprenait l’Amour, si l’on acceptait de voir l’Amour!” Si on avait assez d’humilité pour voir la vérité et la conserver. Si l’on savait rester dans son milieu vital, l’Amour de Dieu...

Jésus, conduis-nous vers le Père, ton Bien-Aimé, vers le Père que nous ne connaissons pas, conduis-nous vers le Père, pour apprendre à L’aimer dans l’Esprit.

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