§ 1. La pénitence en
général.
Qu’est-ce que le sacrement de Pénitence ?
La Pénitence, appelée aussi
Confession, est le sacrement institué par Jésus-Christ pour remettre les
péchés commis après le Baptême.
Pourquoi donne-t-on à ce sacrement le nom de Pénitence ?
On donne à ce sacrement le
nom de Pénitence, parce que, pour obtenir le pardon des péchés, il est
nécessaire de les détester avec repentir, et parce que celui qui a
commis une faute doit se soumettre à la peine que le prêtre impose.
Pourquoi ce sacrement est-il aussi appelé Confession ?
Ce sacrement est aussi
appelé Confession parce que, pour obtenir le pardon des péchés, il ne
suffit pas de les détester, mais il est nécessaire de les accuser au
prêtre, c’est-à-dire d’en faire la confession.
Quand est-ce que Jésus-Christ a institué le sacrement de Pénitence ?
Jésus-Christ a institué le
sacrement de Pénitence le jour de sa Résurrection, quand, entré dans le
cénacle, il donna solennellement à ses Apôtres le pouvoir de remettre
les péchés.
Comment Jésus-Christ donna-t-il à ses Apôtres le pouvoir de remettre les
péchés ?
Jésus-Christ donna à ses
Apôtres le pouvoir de remettre les péchés en soufflant sur eux et en
leur disant : " Recevez le Saint-Esprit : les péchés de ceux à qui vous
les remettrez seront remis et les péchés de ceux à qui vous les
retiendrez, seront retenus ".
Quelle est la matière du sacrement de Pénitence ?
On distingue pour le
sacrement de Pénitence la matière éloignée et la matière prochaine.
La matière éloignée est constituée par les péchés que le pénitent a
commis après le Baptême.
La matière prochaine, ce
sont les actes du pénitent, c’est-à-dire la contrition, l’accusation et
la satisfaction.
Quelle est la forme du sacrement de Pénitence ?
La forme du sacrement de
Pénitence est celle-ci : " Je t’absous de tes péchés ".
Quel est le ministre du sacrement de Pénitence ?
Le ministre du sacrement de
Pénitence est le prêtre approuvé par l’Évêque pour entendre les
confessions.
Pourquoi avez-vous dit que le prêtre doit être approuvé par l’Évêque ?
Le prêtre doit être
approuvé et autorisé par l’Évêque pour entendre les confessions parce
que, pour administrer validement ce sacrement, il ne suffit pas d’avoir
le pouvoir d’ordre, mais il est nécessaire d’avoir aussi le pouvoir de
juridiction, c’est-à-dire la puissance de juger, qui doit être donnée
par l’Évêque.
Combien y a-t-il de parties dans le sacrement de Pénitence ?
Les parties du sacrement de
Pénitence sont : la contrition, la confession et la satisfaction du
pénitent, et l’absolution du prêtre.
Qu’est-ce que la contrition ou douleur des péchés ?
La contrition on douleur
des péchés est un déplaisir de l’âme, par lequel on déteste les péchés
commis et on se propose de n’en plus commettre à l’avenir.
Que veut dire le mot contrition ?
Le mot contrition veut dire
broiement, brisement, comme quand une pierre est écrasée et réduite en
poussière.
Pourquoi donne-t-on le nom de contrition à la douleur des péchés ?
On donne le nom de
contrition à la douleur des péchés pour signifier que le coeur endurci
du pécheur est en quel que sorte broyé par la douleur d’avoir offensé
Dieu.
En quoi consiste la confession des péchés ?
La confession consiste en
une accusation distincte de nos péchés, faite au confesseur pour en
recevoir l’absolution et la pénitence.
Pourquoi dit-on que la confession est une accusation ?
On dit que la confession
est une accusation parce qu’elle ne doit pas être un récit indifférent,
mais la manifestation vraie et douloureuse de nos péchés.
Qu’est-ce que la satisfaction ou pénitence ?
La satisfaction ou
pénitence est une prière au une autre bonne oeuvre que le confesseur
impose au pénitent en expiation de ses péchés.
Qu’est-ce que l’absolution ?
L’absolution est la
sentence que le prêtre prononce au nom de Jésus-Christ pour remettre les
péchés au pénitent.
Des parties du sacrement de Pénitence, quelle est la plus nécessaire ?
Des parties du sacrement de
Pénitence, la plus nécessaire est la contrition, parce que sans elle on
ne peut jamais obtenir le pardon des péchés, et avec elle seule, quand
elle est parfaite, on peut obtenir le pardon pourvu qu’elle soit unie au
désir, au moins implicite, de se confesser.
§ 2. Les effets et la
nécessité du sacrement de Pénitence et les dispositions pour le bien
recevoir.
Quels sont les effets du sacrement de Pénitence ?
Le sacrement de Pénitence
confère la grâce sanctifiante par laquelle sont remis les péchés mortels
et aussi les péchés véniels qu’on a confessés et dont on a le repentir ;
il change la peine éternelle en peine temporelle dont une partie, plus
ou moins grande selon les dispositions, est même remise; il rend les
mérites des bonnes oeuvres faites avant de commettre le péché mortel ;
il donne à l’âme des secours opportuns pour ne pas retomber dans le
péché et remet la conscience en paix.
Le sacrement de Pénitence est-il nécessaire à tous pour être sauvés ?
Le sacrement de Pénitence
est nécessaire pour être sauvés à tous ceux qui, après le Baptême, ont
commis quelque péché mortel.
Est-il bon de se confesser souvent ?
Il est très bon de se
confesser souvent parce que le sacrement de Pénitence non seulement
efface les péchés, mais encore donne les grâces nécessaires pour les
éviter à l’avenir.
Le sacrement de Pénitence a-t-il la vertu de remettre tous les péchés,
si nombreux et si grands qu’ils soient ?
Le sacrement de Pénitence a
la vertu de remettre tous les péchés, si nombreux et si grands qu’ils
soient, pourvu qu’on le reçoive avec les dispositions requises.
Combien faut-il de choses pour faire une bonne confession ?
Pour faire une bonne
confession, il faut cinq choses :
1 l’examen de conscience ;
2 la douleur d’avoir
offensé Dieu ;
3 la résolution de ne plus
pécher ;
4 l’accusation de ses
péchés ;
5 la satisfaction ou
pénitence.
Que devons-nous faire avant tout pour nous bien confesser ?
Pour nous bien confesser,
nous devons, avant tout, prier de tout coeur le Seigneur de nous donner
la lumière pour connaître tous nos péchés et la force de les détester.
§ 3. L’examen.
Qu’est-ce que l’examen de conscience ?
L’examen de conscience est
une recherche attentive des péchés qu’on a commis depuis la dernière
confession bien faite.
Comment se fait l’examen de conscience ?
L’examen de conscience se
fait en cherchant soigneusement à se rappeler devant Dieu tous les
péchés non encore confessés et qu’on a commis en pensées, paroles,
actions et omissions, contre les commandements de Dieu et de l’Église et
contre les obligations de son état.
Sur quelles autres choses devons-nous nous examiner ?
Nous devons encore nous
examiner sur les mauvaises habitudes et les occasions de péché.
Dans l’examen devons-nous rechercher aussi le nombre des péchés ?
Dans l’examen, nous devons
aussi rechercher le nombre des péchés mortels.
Que faut-il pour qu’un Péché soit mortel ?
Pour qu’un péché soit
mortel, il faut trois choses : matière grave, pleine advertance et
parfait consentement de la volonté.
Quand est-ce qu’il y a matière grave ?
Il y a matière grave quand
il s’agit d’une chose notablement contraire à la loi de Dieu et de
l’Église.
Quand est-ce qu’il y a, en péchant, pleine advertance ou connaissance ?
Il y a, en péchant, pleine
advertance ou connaissance, quand on connaît parfaitement qu’on fait un
mal grave.
Quand est-ce que, dans le péché, il y a parfait consentement de la
volonté ?
Il y a, dans le péché,
parfait consentement de la volonté quand on veut délibérément faire une
chose, bien qu’on sache qu’elle est coupable.
Quel soin faut-il apporter à l’examen de conscience ?
Il faut apporter à l’examen
de conscience le soin qu’on apporterait à une affaire de grande
importance.
Combien de temps doit-on employer à l’examen ?
On doit employer à l’examen
de conscience plus ou moins de temps selon le besoin, c’est-à-dire selon
le nombre et la qualité des péchés qui chargent la conscience et selon
le temps écoulé depuis la dernière confession bien faite.
Comment peut-on rendre plus facile l’examen pour la confession ?
On rend plus facile
l’examen pour la confession en faisant chaque soir l’examen de
conscience sur les actions de la journée.
§ 4. La douleur.
Qu’est-ce que la douleur des péchés ?
La douleur des péchés
consiste en un déplaisir et une sincère détestation de l’offense faite à
Dieu.
Combien y a-t-il de sortes de douleur ?
Il y a deux sortes de
douleur :
la douleur parfaite ou de
contrition ;
la douleur imparfaite ou
d’attrition.
Qu’est-ce que la douleur parfaite ou de contrition ?
La douleur parfaite est le
déplaisir d’avoir offensé Dieu parce qu’il est infiniment bon et digne
par lui-même d’être aimé.
Pourquoi appelez-vous parfaite la douleur de contrition ?
J’appelle parfaite la
douleur de contrition pour deux raisons :
1 parce qu’elle regarde
exclusivement la bonté de Dieu et non pas notre avantage ou notre
détriment ;
2 parce qu’elle nous fait
obtenir immédiatement le pardon des péchés, tout en nous laissant
l’obligation de nous confesser.
La douleur parfaite nous obtient donc le pardon des péchés
indépendamment de la confession ?
La douleur parfaite ne nous
obtient pas le pardon des péchés indépendamment de la confession, parce
qu’elle implique toujours la volonté de se confesser.
Pourquoi la douleur parfaite ou contrition produit-elle cet effet de
nous remettre en état de grâce ?
La douleur parfaite ou
contrition, produit cet effet, parce qu’elle naît de la charité qui ne
peut se trouver dans l’âme en même temps que le péché mortel.
Qu’est-ce que la douleur imparfaite ou d’attrition ?
La douleur imparfaite ou
d’attrition est celle par laquelle nous nous repentons d’avoir offensé
Dieu comme notre souverain Juge, c’est-à-dire par crainte des châtiments
mérités en cette vie ou en l’autre, ou à cause de la laideur même du
péché.
Quelles qualités doit avoir la douleur pour être bonne ?
La douleur, pour être
bonne, doit avoir quatre qualités : elle doit être intérieure,
surnaturelle, souveraine et universelle.
Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être intérieure ?
J’entends qu’elle doit être
dans le coeur et dans la volonté, et non pas seulement dans les paroles.
Pourquoi la douleur doit-elle être intérieure ?
La douleur doit être
intérieure parce que la volonté qui s’est éloignée de Dieu par le péché
doit revenir à Dieu en détestant le péché commis.
Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être surnaturelle ?
J’entends qu’elle doit être
excitée en nous par la grâce de Dieu et conçue pour des motifs de foi.
Pourquoi la douleur doit-elle être surnaturelle ?
La douleur doit être
surnaturelle parce qu’elle tend vers un but surnaturel, c’est-à-dire le
pardon de Dieu, l’acquisition de la grâce sanctifiante et le droit à la
gloire éternelle.
Expliquez mieux la différence entre la douleur surnaturelle et la
douleur naturelle ?
Celui qui se repent parce
qu’il a offensé un Dieu infiniment bon et digne par lui-même d’être
aimé, parce qu’il a perdu le paradis et mérité l’enfer, ou à cause de la
malice intrinsèque du péché, a une douleur surnaturelle, parce que ce
sont là des motifs de foi.
Celui, au contraire, qui se
repentirait seulement à cause du déshonneur ou des châtiments qu’il
s’est attirés de la part des hommes, ou à cause de quelque préjudice
purement temporel, aurait une douleur naturelle, parce qu’il se
repentirait seulement pour des motifs humains.
Pourquoi la douleur doit-elle être souveraine ?
La douleur doit être
souveraine parce que nous devons regarder et haïr le péché comme le plus
grand de tous les maux, puisqu’il offense Dieu, le souverain Bien.
Il est peut-être nécessaire que la douleur des péchés se manifeste par
des pleurs comme on le fait dans les malheurs de cette vie ?
Non, il n’est pas
nécessaire que matériellement on manifeste par des pleurs sa douleur des
péchés, mais il suffit qu’en son coeur on fasse plus de cas d’avoir
offensé Dieu que de tout autre malheur.
Qu’entendez-vous en disant que la douleur doit être universelle ?
Je veux dire qu’elle doit
s’étendre à tous les péchés mortels commis.
Pourquoi la douleur doit-elle s’étendre à tous les péchés mortels commis
?
Parce que celui qui garde
même un seul péché mortel sans s’en repentir reste l’ennemi de Dieu.
Que devons-nous faire pour avoir la douleur de nos péchés ?
Pour avoir la douleur de
nos péchés, nous devons la demander à Dieu du fond du coeur et l’exciter
en nous par la considération du grand mal que nous avons fait en
péchant.
Comment ferez-vous pour vous exciter à détester vos péchés ?
Pour m’exciter à détester
mes péchés :
1 je considérerai la
rigueur de la justice infinie de Dieu, et la laideur du péché qui a
souillé mon âme et m’a rendu digne des peines éternelles de l’enfer ;
2 je considérerai que j’ai
perdu la grâce et l’amitié divine, mon titre d’enfant de Dieu et le
droit au céleste héritage ;
3 que j’ai offensé mon
Rédempteur mort pour moi et que mes péchés ont été la cause de sa mort ;
4 que j’ai méprisé mon
Créateur, mon Dieu ; que je me suis détourné de Lui, mon Souverain Bien,
digne d’être aimé par dessus tout et servi fidèlement.
Devons-nous avoir grand soin, quand nous allons nous confesser, d’avoir
une vraie douleur de nos péchés ?
Quand nous allons nous
confesser, nous devons certainement avoir grand soin d’avoir une vraie
douleur de nos péchés, parce que c’est la chose la plus importante de
toutes, et que, si la douleur manque, la confession est nulle.
Celui qui ne confesse que des péchés véniels doit-il avoir la douleur de
tous ?
Quand on ne confesse que
des péchés véniels, pour que la confession soit valide, il suffit qu’on
ait le repentir de quelques uns ; mais pour obtenir le pardon de tous,
il est nécessaire qu’on se repente de tous ceux qu’on reconnaît avoir
commis.
Celui qui, ne confessant que des péchés véniels, ne se repent pas même
d’un seul, fait-il une bonne confession ?
Celui qui, ne confessant
que des péchés véniels, ne se repent pas même d’un seul, fait une
confession nulle ; de plus, cette confession est sacrilège, si c’est
avec advertance qu’il manque de douleur.
Que convient-il de faire pour rendre plus sûre une confession où on
n’accuse que des péchés véniels ?
Pour rendre plus sûre une
confession où on n’accuse que des péchés véniels, il est prudent
d’accuser en outre, avec une vraie douleur, quelque péché plus grave de
la vie passée, bien qu’il ait été déjà accusé d’autres fois.
Est-il bon de faire souvent l’acte de contrition ?
Il est bon et très utile de
faire souvent l’acte de contrition, surtout avant de se coucher et quand
on s’aperçoit qu’on est tombé dans un péché mortel ou qu’on en a un
doute, afin de se remettre au plus vite en état de grâce. C’est surtout
utile pour obtenir plus facilement de Dieu la grâce de faire le même
acte quand on en aura le plus de besoin, c’est-à-dire quand on sera en
danger de mort.
§ 5. Le bon propos.
En quoi consiste le bon propos ?
Le bon propos consiste en
une volonté résolue de ne jamais plus commettre le péché et d’employer
tous les moyens nécessaires pour le fuir.
Quelles qualités doit avoir cette résolution pour être un bon propos ?
Pour être un bon propos,
cette résolution doit avoir principalement trois qualités ; elle doit
être absolue, universelle et efficace.
Qu’entendez-vous en disant : le bon propos doit être absolu ?
J’entends que le bon propos
doit être sans aucune condition de temps, de lieu ou de personne.
Qu’entendez-vous en disant : le bon propos doit être universel ?
En disant : le bon propos
doit être universel, j’entends que nous devons avoir la volonté de fuir
tous les péchés mortels, autant ceux que nous avons déjà commis que tous
les autres que nous pourrions commettre.
Qu’entendez-vous en disant : le bon propos doit être efficace ?
En disant : le bon propos
doit être efficace, j’entends qu’il faut avoir une volonté résolue à
perdre tout plutôt que de commettre un nouveau péché, à fuir les
occasions dangereuses de pécher, à détruire les mauvaises habitudes, et
à accomplir toutes les obligations contractées en conséquence de nos
péchés.
Qu’entend-on par mauvaise habitude ?
Par mauvaise habitude, on
entend la disposition acquise à tomber facilement dans les péchés
auxquels nous nous sommes accoutumés.
Que doit-on faire pour corriger les mauvaises habitudes ?
Pour corriger les mauvaises
habitudes, nous devons veiller sur nous, prier beaucoup, nous confesser
fréquemment, avoir un bon directeur, n’en pas changer, et mettre en
pratique les conseils et les remèdes qu’il nous propose.
Qu’entend-on par occasions dangereuses de pécher ?
Par occasions dangereuses
de pécher on entend toutes les circonstances de temps, de lieu, de
personnes ou de choses qui, de leur nature ou à cause de notre
fragilité, nous portent à commettre le péché.
Sommes-nous gravement obligés de fuir toutes les occasions dangereuses ?
Nous sommes gravement
obligés de fuir les occasions dangereuses qui, ordinairement, nous
portent à commettre le péché mortel et qu’on appelle les occasions
prochaines du péché.
Que doit faire celui qui ne peut pas fuir quelque occasion de péché ?
Celui qui ne peut pas fuir
quelque occasion de péché doit le dire à son confesseur et s’en tenir à
ses conseils.
Quelles considérations aident à nous porter au bon propos ?
Ce seront les mêmes
considérations qui nous aident à nous exciter à la douleur, c’est-à-dire
la crainte de la justice de Dieu et l’amour de son infinie bonté.
§ 6. L’accusation des
péchés au confesseur.
Après vous être bien disposé à la confession par l’examen, la douleur et
le bon propos, que ferez-vous ?
Après m’être bien disposé à
la confession par l’examen, la douleur et le bon propos, j’irai faire au
confesseur l’accusation de mes péchés pour en avoir l’absolution.
De quels péchés sommes-nous obligés de nous confesser ?
Nous sommes obligés de nous
confesser de tous les péchés mortels, mais il est bon de confesser aussi
les véniels.
Quelles qualités doit avoir l’accusation des péchés ou confession ?
Les principales qualités
que doit avoir l’accusation des péchés sont au nombre de cinq : elle
doit être humble, entière, sincère, prudente et brève.
Que signifient ces mots : l’accusation doit être humble ?
Ils signifient que le
pénitent doit s’accuser devant son confesseur sans arrogance dans
l’esprit ou les paroles, mais avec le sentiment d’un coupable qui
reconnaît sa faute et comparaît devant le juge.
Que signifient ces mots : l’accusation doit être entière ?
Ils signifient qu’on doit
manifester, avec leurs circonstances et leur nombre, tous les péchés
mortels commis depuis la dernière confession bien faite, et dont on a
conscience.
Quelles circonstances doit-on manifester pour que l’accusation soit
entière ?
Pour que l’accusation soit
entière, on doit manifester les circonstances qui changent l’espèce du
péché.
Quelles sont les circonstances qui changent l’espèce du péché ?
Les circonstances qui
changent l’espèce du péché sont :
1 celles par lesquelles une
action coupable de vénielle devient mortelle ;
2 celles par lesquelles une
action coupable contient la malice de deux ou plusieurs péchés mortels.
Donnez-moi un exemple d’une circonstance qui fasse devenir mortel un
péché véniel ?
Celui qui, pour s’excuser,
ferait un mensonge d’où résulterait un grave dommage pour le prochain
devrait manifester cette circonstance qui, d’officieux rend le mensonge
gravement pernicieux.
Donnez-moi maintenant un exemple d’une circonstance par laquelle une
même action coupable contient la malice de deux ou plusieurs péchés ?
Celui qui aurait dérobé une
chose sacrée devrait accuser cette circonstance qui ajoute au vol la
malice du sacrilège.
Si on n’était pas certain d’avoir commis un péché, devrait-on s’en
accuser ?
Si on n’était pas certain
d’avoir commis un péché, on ne serait pas obligé de s’en confesser : et
si on voulait l’accuser, on devrait ajouter que l’on n’est pas certain
de l’avoir commis.
Que doit faire celui qui ne se rappelle pas exactement le nombre de ses
péchés ?
Celui qui ne se rappelle
pas exactement le nombre de ses péchés, doit en accuser le nombre
approximatif.
Celui qui, par oubli, a tu un péché mortel ou une circonstance
nécessaire, a-t-il fait une bonne confession ?
Celui qui, par pur oubli, a
tu un péché mortel ou une circonstance nécessaire, a fait une bonne
confession, pourvu qu’il ait apporté à s’en rappeler tout le soin qu’il
devait.
Si un péché mortel oublié en confession revient ensuite à l’esprit,
sommes-nous obligés de nous en accuser dans une autre confession ?
Si un péché mortel oublié
en confession revient ensuite à l’esprit, nous sommes certainement
obligés de l’accuser la première fois que nous allons nous confesser.
Quelle faute commet celui qui, par honte ou par quelque autre motif
coupable, cache volontairement un péché mortel en confession ?
Celui qui, par honte ou
pour quelque autre motif coupable, cache volontairement un péché mortel
en confession, profane le sacrement et se rend par suite coupable d’un
très grave sacrilège.
Que doit faire, pour mettre ordre à sa conscience, celui qui a caché
volontairement quelque péché mortel en confession ?
Celui qui a caché
volontairement quelque péché mortel en confession, doit faire connaître
au confesseur le péché qu’il a caché, dire dans combien de confessions
il l’a caché et refaire toutes les confessions depuis la dernière qui
fut bien faite.
Quelles considérations doit faire celui qui serait tenté de cacher
quelque péché en confession ?
Celui qui serait tenté de
cacher quelque péché grave en confession doit considérer :
1 qu’il n’a pas eu honte de
pécher en présence de Dieu qui voit tout ;
2 qu’il vaut mieux
manifester ses péchés en secret à un confesseur que de vivre toujours
inquiet, dans le péché, de faire une mort malheureuse et d’être couvert
de confusion devant tout le monde au jugement général ;
3 que le confesseur est
obligé au secret sacramentel, qu’il ne peut violer sans commettre un
très grave péché et sans s’exposer aux peines temporelles et éternelles
les plus sévères.
Que signifient ces mots : l’accusation doit être sincère ?
Ils signifient qu’il faut
déclarer ses péchés tels qu’ils sont, sans les excuser, les diminuer ou
les augmenter.
Que signifient ces mots : la confession doit être prudente ?
Ils signifient qu’en
confessant nos péchés nous devons employer les termes les plus modestes,
et que nous devons nous bien garder de découvrir les péchés des autres.
Que signifient ces mots : la confession doit être brève ?
Ils signifient que nous ne
devons dire au confesseur rien d’inutile.
N’est il pas pénible de devoir confesser ses péchés à un autre, surtout
si ces péchés sont très déshonorants ?
Bien qu’il puisse être
pénible de confesser ses péchés à un autre, il faut le faire, parce que
c’est de précepte divin et qu’on ne peut obtenir autrement le pardon des
péchés commis ; et de plus parce que la difficulté qu’on éprouve à se
confesser est compensée par de nombreux avantages et de grandes
consolations.
§ 7. La manière de se
confesser.
Comment vous présenterez-vous au confesseur ?
Je m’agenouillerai aux
pieds du confesseur et je dirai : " Bénissez-moi, mon Père, parce que
j’ai péché ".
Que ferez-vous pendant que le confesseur vous donnera la bénédiction ?
Je m’inclinerai humblement
pour la recevoir, et je ferai le signe de la Croix.
Quand on a fait le signe de la Croix, que doit-on dire ?
Quand on a fait le signe de
la Croix on doit dire : " Je me confesse à Dieu tout-puissant, à la
Bienheureuse Vierge Marie, à tous les Saints et à vous, mon Père
spirituel, parce que j’ai péché ".
Et ensuite, que faut-il dire ?
Ensuite il faut dire : " Je
me suis confessé depuis tant de temps ; par la grâce de Dieu j’ai reçu
l’absolution, j’ai fait la pénitence, et j’ai fait la sainte Communion
". Ensuite on accuse ses péchés.
Quand vous avez fini l’accusation de vos péchés, que ferez-vous ?
Quand j’aurai fini
l’accusation de mes péchés, je dirai : " Je m’accuse encore de tous les
péchés de la vie passée, spécialement contre telle ou telle vertu, (par
exemple contre la pureté, contre le quatrième commandement, etc.)".
Après cette accusation, que doit-on dire ?
On doit dire : " de tous
ces péchés et de tous ceux que j’ai oubliés, je demande pardon à Dieu de
tout mon coeur ; et à vous, mon Père spirituel, je demande la pénitence
et l’absolution ".
Quand on a ainsi terminé l’accusation des péchés, que reste-t-il à faire
?
Quand on a terminé
l’accusation des péchés, il faut écouter avec respect ce que dira le
confesseur; recevoir la pénitence avec une volonté sincère de
l’accomplir; et, pendant qu’il donnera l’absolution, renouveler dans son
coeur l’acte de contrition.
Une fois l’absolution reçue, que reste-t-il à faire ?
L’absolution reçue, il faut
remercier le Seigneur ; faire au plus tôt la pénitence ; et mettre en
pratique les avis du confesseur.
§ 8. L’absolution.
Les confesseurs doivent-ils toujours donner l’absolution à ceux qui se
confessent ?
Les confesseurs ne doivent
donner l’absolution qu’à ceux qu’ils jugent bien disposés à la recevoir.
Les confesseurs peuvent-ils quelquefois différer ou refuser l’absolution
?
Non seulement les
confesseurs peuvent, mais ils doivent différer ou refuser l’absolution
dans certains cas, pour ne pas profaner le sacrement.
Quels sont les pénitents qu’on doit considérer comme mal disposés et à
qui l’on doit ordinairement refuser ou différer l’absolution ?
Les pénitents qu’on doit
considérer comme mal disposés sont principalement :
1 ceux qui ne connaissent
pas les principaux mystères de la foi, ou qui négligent de s’instruire
des principaux points de la Doctrine chrétienne qu’ils sont obligés de
savoir selon leur état ;
2 ceux qui sont gravement
négligents à faire leur examen de conscience et qui ne donnent pas des
signes de douleur et de repentir.
3 ceux qui, le pouvant, ne
veulent pas restituer le bien d’autrui qu’ils ont pris ou rétablir la
réputation qu’ils ont enlevée ;
4 ceux qui ne pardonnent
pas du fond du coeur à leurs ennemis ;
5 ceux qui ne veulent pas
employer les moyens nécessaires pour se corriger de leurs mauvaises
habitudes ;
6 ceux qui ne veulent pas
fuir les occasions prochaines de péché.
N’y a-t-il pas trop de rigueur de la part du confesseur à différer
l’absolution au pénitent qu’il ne croit pas encore bien disposé ?
Non, il n’y a pas trop de
rigueur de la part du confesseur à différer l’absolution au pénitent
qu’il ne croit pas encore bien disposé ; c’est au contraire de la
charité : il agit comme un bon médecin qui essaie de tous les remèdes
même désagréables et douloureux, pour sauver la vie du malade.
Le pécheur à qui on diffère ou refuse l’absolution devra-t-il se
désespérer ou s’éloigner tout à fait de la confession ?
Le pécheur à qui on diffère
ou refuse l’absolution ne doit pas se désespérer ni s’éloigner tout à
fait de la confession ; mais il doit s’humilier, reconnaître son état
déplorable, profiter des bons conseils que lui donne le confesseur, et
ainsi se mettre le plus tôt possible en état de mériter l’absolution.
Que doit faire le pénitent par rapport au choix du confesseur ?
Un vrai pénitent doit se
recommander beaucoup à Dieu pour le choix d’un confesseur pieux,
instruit et prudent ; puis il doit se remettre entre ses mains et se
soumettre à lui comme à son juge et son médecin.
§ 9. La satisfaction
ou pénitence.
Qu’est-ce que la satisfaction ?
La satisfaction, qu’on
appelle aussi pénitence sacramentelle, est un des actes du pénitent par
lequel il donne une certaine compensation à la Justice divine pour les
péchés commis, en accomplissant les oeuvres que lui impose le
confesseur.
Le pénitent est-il obligé d’accepter la pénitence que lui impose le
confesseur ?
Le pénitent est obligé
d’accepter la pénitence que lui impose le confesseur, s’il peut la faire
; et s’il ne peut pas la faire, il doit le lui dire humblement et lui en
demander une autre.
Quand doit-on faire la pénitence ?
Si le confesseur n’a pas
prescrit un temps déterminé, on doit la faire au plus tôt et tâcher de
la faire en état de grâce.
Comment doit-on faire la pénitence ?
On doit faire la pénitence
en son entier et avec dévotion.
Pourquoi dans la confession impose-t-on une pénitence ?
on impose une pénitence
parce que, ordinairement, après l’absolution sacramentelle qui remet la
faute et la peine éternelle, il reste une peine temporelle à payer en ce
monde ou dans le purgatoire.
Pour quelle raison Notre Seigneur a-t-il voulu dans le sacrement de
Baptême remettre toute la peine due aux péchés, et non dans le Sacrement
de Pénitence ?
Notre Seigneur a voulu dans
le sacrement de Baptême remettre toute la peine due aux péchés et non
dans le sacrement de Pénitence, parce que les péchés après le Baptême
sont beaucoup plus graves, étant commis avec plus de connaissance et
d’ingratitude pour les bienfaits de Dieu ; et aussi afin que
l’obligation de satisfaire pour ces péchés soit un frein qui empêche d’y
retomber.
Pouvons-nous par nous-mêmes satisfaire à Dieu ?
Non, par nous-mêmes, nous
ne pouvons pas satisfaire à Dieu ; mais nous le pouvons en nous unissant
à Jésus-Christ qui, par le mérite de sa passion et de sa mort, donne de
la valeur à nos actes.
La pénitence que donne le confesseur suffit-elle toujours à effacer la
peine qui reste due pour les péchés ?
La pénitence que donne le
confesseur ne suffit pas ordinairement à payer toute la peine due pour
les péchés ; aussi il faut tâcher d’y suppléer par d’autres pénitences
volontaires.
Quelles sont les oeuvres de pénitence ?
Les oeuvres de pénitence
peuvent se réduire à trois espèces : la prière, le jeûne, l’aumône.
Qu’entendez-vous par prière ?
J’entends par prière toute
sorte d’exercices de piété.
Qu’entend-on par jeûne ?
On entend par jeûne toute
sorte de mortifications.
Qu’entend-on par aumône ?
On entend par aumône toute
oeuvre de miséricorde spirituelle et corporelle.
Quelle pénitence est la plus méritoire, celle que donne le confesseur ou
celle que nous nous imposons de nous-mêmes ?
La pénitence que nous donne
le confesseur est la plus méritoire, parce que, faisant partie du
sacrement, elle reçoit une plus grande efficacité des mérites de la
passion de Jésus-Christ.
Ceux qui meurent après avoir reçu l’absolution mais avant d’avoir
pleinement satisfait à la justice de Dieu, vont-ils tout droit en
paradis ?
Non, ils vont en purgatoire
pour y satisfaire à la justice de Dieu et se purifier entièrement.
Pouvons-nous soulager dans leurs peines les âmes en purgatoire ?
Oui, les âmes qui sont en
purgatoire peuvent être soulagées par les prières, les aumônes, toutes
les autres bonnes oeuvres, par les indulgences, et surtout par le saint
sacrifice de la Messe.
Outre la pénitence, que doit encore faire le pénitent après la
confession ?
Le pénitent, après la
confession, outre la pénitence, s’il a injustement fait tort au prochain
dans ses biens ou son honneur, ou s’il lui a donné du scandale, doit au
plus tôt et autant qu’il est possible, lui restituer les biens, rétablir
son honneur et réparer le scandale.
Comment peut-on réparer le scandale qu’on a causé ?
On peut réparer le scandale
qu’on a causé en faisant cesser l’occasion, et en édifiant par ses
paroles et ses bons exemples ceux qu’on a scandalisés.
De quelle manière devra-t-on satisfaire au prochain si on l’a offensé ?
On devra satisfaire au
prochain qu’on a offensé, en lui demandant pardon on en lui faisant
quelque autre réparation convenable.
Quels fruits produit en nous une bonne confession ?
Une bonne confession :
1 nous remet les péchés
commis et nous donne la grâce de Dieu ;
2 nous rend la paix et le
repos de la conscience ;
3 nous rouvre les portes du
paradis et change la peine éternelle de l’enfer en peine temporelle ;
4 nous préserve des
rechutes et nous rend capables de gagner les indulgences.
§ 10. Les indulgences.
Qu’est-ce que l’indulgence ?
L’indulgence est la
rémission de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés quant à
la faute ; rémission que l’Église nous accorde en dehors du sacrement de
Pénitence.
De qui l’Église a-t-elle reçu le pouvoir d’accorder les indulgences ?
L’Église a reçu de
Jésus-Christ le pouvoir d’accorder les indulgences.
Comment l’Église nous remet-elle la peine temporelle par les indulgences
?
L’Église nous remet la
peine temporelle par les indulgences, en nous appliquant les
satisfactions surabondantes de Jésus-Christ de la très sainte Vierge et
des Saints qui forment ce qu’on appelle le trésor de l’Église.
Qui a le pouvoir d’accorder les indulgences ?
Le pouvoir d’accorder les
indulgences appartient au Pape seul pour toute l’Église, et à l’Évêque
dans son diocèse, dans la mesure où le Pape le lui a concédé.
Combien y a-t-il d’espèces d’indulgences ?.
Il y a deux espèces
d’indulgences : l’indulgence plénière et l’indulgence partielle.
Qu’est-ce que l’indulgence plénière ?
L’indulgence plénière est
celle qui remet toute la peine temporelle due pour nos péchés.
Si donc quelqu’un mourait
après avoir reçu cette indulgence, il irait tout droit au paradis,
échappant absolument aux peines du purgatoire.
Qu’est-ce que l’indulgence partielle ?
L’indulgence partielle est
celle qui ne remet qu’une partie de la peine temporelle due pour nos
péchés.
Qu’entend faire l’Église en accordant les indulgences ?
En accordant les
indulgences, l’Église entend venir en aide à notre incapacité d’expier
en ce monde toute la peine temporelle en nous faisant obtenir par des
oeuvres de piété et de charité chrétienne ce que, dans les premiers
siècles, elle faisait obtenir par la rigueur des canons pénitentiels.
Qu’entend-on par indulgence de quarante jours, de cent jours, de sept
ans, et autres expressions semblables ?
Par indulgence de quarante
jours, de cent jours, de sept ans et autres expressions semblables, on
entend la rémission de la peine temporelle qu’on aurait obtenue par
quarante jours, cent jours, sept ans, de la pénitence publique établie
anciennement dans l’Église.
Quel cas devons-nous faire des indulgences ?
Nous devons faire un très
grand cas des indulgences parce que, par elles, on satisfait à la
justice de Dieu et on obtient plus vite et plus facilement la possession
du ciel.
Quelles sont les conditions requises pour gagner les indulgences ?
Les conditions requises
pour gagner les indulgences sont :
1 l’état de grâce (au moins
dans la dernière des oeuvres qu’on accomplit) et l’exemption même des
péchés, véniels, dont on veut effacer la peine ;
2 l’accomplissement des
oeuvres que prescrit l’Église pour obtenir l’indulgence
3 l’intention de la gagner.
Les indulgences peuvent-elles aussi être appliquées aux âmes du
purgatoire ?
Oui, les indulgences
peuvent être appliquées aux âmes du purgatoire quand celui qui les
accorde déclare qu’on peut les leur appliquer.
Qu’est-ce que le Jubilé ?
Le Jubilé, concédé
ordinairement tous les vingt-cinq ans, est une indulgence plénière à
laquelle sont joints beaucoup de privilèges et de concessions
particulières, comme de pouvoir obtenir l’absolution de certains péchés
réservés et des censures, et la commutation de certains vœux.
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