Méditations
préalables
A
La Rencontre avec Dieu
Ce qui se passe
dans notre monde contemporain, lequel a voulu se passer de
Dieu, ou au moins de sa morale, est consternant et si
triste. Et nous avons envie de crier: "Seigneur, vite
chassez Satan, et envoyez-nous de vrais formateurs, des
prêtres et des laïcs qui vous aiment vraiment et qui n'aient
pas peur de prêcher votre vérité." Prêcher la vérité! Voici
qu'il nous semble mettre le doigt sur la cause de toutes les
détresses qui inondent notre monde et le rendent si
malheureux.
Il y a une
centaine d'années, les chrétiens lisaient encore
"L'Imitation de Jésus-Christ". Puis, ce livre a été
oublié... À partir des années 1970, on a imposé silence aux
chrétiens, et on a mis la morale chrétienne au pilori.
Aujourd'hui il n'y a plus aucune morale, chacun peut faire
comme il veut, l'égoïsme règne d'une manière terrifiante, et
les médias distillent et conseillent en permanence, tout ce
que l'Église interdisait il n'y a pas encore si longtemps...
Ce que l'Église interdisait subsiste toujours, il est
important de le dire, dans le Décalogue.
Ce qui précède,
un vrai cri de détresse, n'est pas sans fondement. Les
exemples que l'on pourrait citer sont de plus en plus
nombreux, de plus en plus douloureux. Les gens qui dépriment
sont des multitudes, et l'on s'aperçoit vite, lorsqu'on les
laisse parler, que ces pauvres gens n'ont qu'un horizon,
qu'un unique but: eux-mêmes, eux seuls, toujours eux. Et
rapidement la jalousie les envahit, l'amertume les mord au
plus profond d'eux-mêmes. Ils se croient les hommes les plus
malheureux de la création, alors qu'en réalité ce sont
souvent eux qui sont invivables; mais bien sûrs, c'est
toujours la faute des voisins...
Ceci est un
constat réel, mais un peu global. Ne conviendrait-il pas que
chacun de nous se penche sur sa propre réalité? Au fond, si
on en arrivé à de telles aberrations, il y a une raison:
avons-nous, ai-je personnellement été fidèle à la loi de
Dieu et aux enseignements du Christ? Que de chrétiens, que
de religieux ne vont plus se confesser parce qu'ils ne
savent plus quoi dire. C'est sûr, on ne tue pas tous les
jours; tous les hommes ne commettent pas d'adultère,
quoique... n'est-ce pas, il y en a tellement qui le font:
certains exemples récents ont révélé bien des choses
inavouables. Le vol, sous ses différentes formes, est devenu
monnaie courante: mais tout le monde le fait... alors...
Quant au mensonge, il semble régner en maître partout dans
notre monde contemporain, car de plus en plus transmis par
les médias sans scrupule.
Reprenons le
"Je confesse à Dieu" qui nous fait dire: "j'ai
beaucoup péché en pensées, en paroles, par actions et par
omissions." Les péchés par actions se découvrent
rapidement, à condition toutefois que le confesseur sache
guider les personnes peu formées, surtout les jeunes. Les
péchés en paroles existent de moins en moins, car traiter
son prochain de tous les noms, les plus vulgaires,
mensongers, voire calomniateurs, ce n'est pas un péché,
n'est-ce pas, c'est la vérité... Quant aux péchés en pensées
ou par omissions qui y pense encore? N'y a-t-il pas là un
domaine à explorer et à mettre en relation avec la
conscience.
Qui aujourd'hui
s'accuse d'avoir péché par omission? Sauf si nous sommes
directement mis en cause, est-ce que nous nous rendons
encore compte d'avoir péché par omission? En quoi et comment
pouvons-nous pécher par omission? En omettant de faire
l'aumône? En oubliant de rendre service? En évitant de
parler à telle personne qui agace? Peut-être. La liste
serait certainement très longue à dresser, et elle nous
étonnerait bien. Mais, globalement il semble que les péchés
par omission doivent être surtout des manquements à la
charité: on ne voit plus la détresse des autres, détresse
matérielle ou morale de ses proches. Peut-être faudrait-il
revenir sur toutes ces omissions.
Les péchés en
pensée existent-ils encore? Comment peut-on réellement
pécher lorsque notre pensée nous montre des faits réels,
souvent inavouables, commis par des gens mondialement
connus? À partir de là, on brode allègrement, mais en
silence; est-ce un péché? J'aperçois des personnes qui ont
de curieuses manières: aussitôt j'interprète ce qu'elles
cherchent à faire. Est-ce un péché? J'entends une parole
regrettable: aussitôt j'imagine des choses... Je juge ce qui
peut-être n'a jamais existé. Toutes ces pensées seraient de
vrais péchés si on les exprimait à haute voix, ou si on se
préparait à les mettre en pratique, mais si on se tait,
pêche-t-on vraiment?
"J'ai péché
en pensées..." Notre pensée peut aussi venir de
nous-mêmes, de notre inconscient, de nos désirs; elle peut
imaginer des scénarios étonnants mettant toujours en cause
le prochain. Sont-ce des péchés? En pensée on peut refuser
l'amour de Dieu; on peut blasphémer ou renier sa foi. Mais
sans jamais l'avouer. Est-ce péché ou combat? En pensée on
peut renoncer à toute loi morale sous prétexte que c'est
trop difficile...
En pensée on
peut tout renier de sa foi. Mais qu'est-ce que la foi? S'il
s'agit de quelque chose que l'on a reçu dès sa naissance,
dans sa famille, il est normal qu'un jeune adulte se pose
des questions ou cherche à conforter ce qui lui semble
insuffisamment fondé. Mais tôt ou tard, si l'homme est
honnête, vraiment honnête, devant l'éphémère de la vie, ou
après des épreuves difficiles à traverser, il reviendra à
Dieu avec une foi consolidée, car, "il aura rencontré Dieu".
Il y a ceux qui
sont venus au monde dans des milieux familiaux athées. Si un
jour ces gens trouvent la foi, ce sera une foi très solide à
condition qu'ils aient accepté toutes les contraintes
qu'impose la vraie foi. Et là se trouve, semble-t-il, le
nœud de bien des problèmes. Voici un exemple apparemment
abstrait, mais en fait très réel et qui n'est que la
synthèse d'expériences vécues, par des scientifiques
compétents, non seulement en astronomie, mais également dans
certaines branches des sciences physiques, biologiques,
chimiques... Mr X est un savant, qui a fait des expériences
étonnantes, lesquelles ont conduit son esprit dans une sorte
d'impasse. Il soupire: "Vraiment, on est au bout, et
'derrière', il y a quelque chose, cela est absolument
certain... Mais quoi?"
Parfois il est
impossible de répondre: "Dieu", car les choses sont encore
trop floues. Par contre il arrive que la réponse soit sans
ambiguïté: c'est Dieu. Mais si je reconnais que Dieu est là,
je dois mettre de l'ordre dans ma vie, car je sais, j'ai
appris que la morale existe, et que la morale vient de Dieu.
Alors je préfère me taire, faire comme si... Dès lors, je
dois continuer mes travaux scientifiques avec des pensées,
des réactions intérieures qui me rendent mal à l'aise. Mais
je n'arrive pas à dire la vérité, ni à moi-même, ni aux
autres: je suis trop connu comme agnostique...
Il est des
sciences qui "mettent" l'homme comme face à Dieu. En ce qui
me concerne, c'est en faisant des mathématiques que j'ai eu
l'évidence de l'existence de Dieu. J'avais environ 18 ou 19
ans. Depuis cette conviction ne m'a jamais quittée. Mais qui
"écoute" vraiment les mathématiques?
Il y a quelques
jours un mathématicien de renom a été invité par la chaîne
de télévision KTO. Cet homme remarquable, qui se dit
complètement agnostique, commença son intervention en
expliquant que nous sommes entourés d'ondes et de forces qui
s'agitent dans tous les sens en faisant un vacarme
assourdissant. Mais ces bruits, nous ne les entendons pas.
Étrange! Ces forces invisibles pour nos yeux et inaudibles
pour nos sens auditifs malgré le bruit qu'elles font,
existent vraiment. Le savant qui les détecte dans et par son
travail et ses instruments, est certain de leur existence.
Par contre, les autres personnes qui n'ont pas les mêmes
dons ni les mêmes compétences, ni les mêmes matériels, font
cependant confiance au savant qui leur explique ce qui se
passe réellement autour d'elles. Ces personnes croient en
l'existence de ces forces monstrueuses, elles ont la foi en
ces forces, en ces ondes... Elles croient les paroles du
savant.
On se trouve
soudain devant un étonnant paradoxe. Des gens ordinaires
font confiance aux paroles d'un savant dont ils
reconnaissent la compétence; et pourtant ils ne voient ni
n'entendent rien. Alors, pourquoi, et surtout comment le
savant peut-il rester bloqué sur ses idées agnostiques: je
ne crois pas en Dieu que je ne vois pas, mais dont,
pourtant, je vois la création et sa complexité... Et en même
temps j'exige que l'on me fasse confiance lorsque je parle
de mes découvertes scientifiques, même si elles sont
incroyables.
"J'exige que
l'on me fasse confiance lorsque je parle de mes découvertes
scientifiques", dit le savant qui voit, grâce à ses
compétences et à ses outils perfectionnés, ce que les autres
ne voient pas. Beaucoup d'athées affirment qu'"ils ne
croient que ce qu'ils voient." Compte tenu de l'avancée
des sciences modernes, ils sont en pleine contradiction. Ils
croient, en effet, ce que quelques hommes leur affirment,
ils croient aux forces et aux ondes qui nous entourent et
font un bruit assourdissant... que nous n'entendons pas...,
mais ils ne croient pas en Dieu sans qui rien n'existerait.
Pourtant, si les hommes ne "voient" pas Dieu directement,
ils voient les conséquences de la force de Dieu créateur.
Les athées
croient ceux qui leur disent que l'électricité existe, parce
qu'ils en voient les conséquences. Et ils ne croient pas en
Dieu, le Créateur de tout, dont on voit pourtant les
conséquences de l'Acte créateur... Comment croire quelqu'un
qui affirme que tant de choses existent, que je ne vois pas,
comme les particules invisibles, constituantes des atomes,
et refuser la Cause de tout ce qui existe? Il faut avouer
que nous nous sentons parfois perdus dans un monde en plein
délire.
La plupart des
réactions de ceux qui croient en l'existence des choses
matérielles invisibles, mais qui refusent Dieu dont on voit
pourtant les effets et les résultats de l'Action créatrice,
proviennent de raisonnements intérieurs peu équilibrés parce
qu'ils rejettent un certain nombre de données qui les
perturbent; ce sont des raisonnements tronqués, mais ce sont
cependant des pensées. Hélas! ces pensées sont dévoyées
parce qu'elles ont délibérément chassé certaines données qui
sont gênantes. Est-ce aussi cela "pécher en pensée"?
Nous sommes de
plus en plus mal à l'aise. Nous comprenons de moins en moins
nos contemporains qui peuvent être si savants et pourtant
tellement limités dans leur intellect spirituel. Pourquoi ce
refus de Dieu? Pourquoi Dieu les gêne-t-ils tellement?
Certains de nos scientifiques sont sûrs de l'existence de
Dieu, mais ils ne veulent pas, (ou ne peuvent pas?)
l'affirmer publiquement: pourquoi? Incontestablement ils
redoutent quelque chose, mais quoi? Serait-ce parce qu'ils
ont été trompés sur l'existence du bonheur, sur sa nature,
de telle sorte qu'ils ne peuvent encore connaître le bonheur
que dans la satisfaction de leurs désirs matériels? Le péché
d'omission qui est certainement celui de trop nombreux
éducateurs depuis une cinquantaine d'années, semble
rejoindre ici le péché en pensée. À moins que beaucoup
d'entre nous aient trop peur des commandements de Dieu, que
pourtant nous ne connaissons plus.
Ainsi le péché
d'omission de certains qui n'osent pas parler de Dieu et de
ses commandements d'amour, conduit d'autres personnes à une
peur inexprimée qui obscurcit la vérité de Dieu et son
Amour, pour aboutir à une terrible crainte, elle aussi
inexprimée. Le péché en pensée conduit alors au péché en
paroles et aux actions liées aux réactions contre Dieu...
que l'on redoute. Car on redoute vraiment Dieu, jusqu'au
jour où Celui qui est tout Amour, qui est l'Amour même et
qui comprend la détresse de ses pauvres enfants à qui on a
refusé de Le faire connaître, soit par absence
d'enseignements, soit par des enseignements erronés,
jusqu'au jour où Dieu permettra la "Rencontre".
Un jour Dieu
vient rencontrer l'homme; mais quelle Rencontre? La
Rencontre que tant d'hommes vivent aujourd'hui, mais que
personne ne peut raconter pleinement, parce que les mots
manquent, la Rencontre qui ouvre l'homme à Dieu et
transforme la vie, la Rencontre qui donne la vie à ceux qui
ne croyaient plus en la vie, la Rencontre qui révèle l'Amour
de Dieu pour nous et nous fait trouver Dieu... |