Il y a quelque
temps, au cours d'une émission sur KTO consacrée au
Saint-Esprit, interrogé par le speaker qui lui demandait
comment il avait rencontré les groupes charismatiques, l'un
des deux prêtres présents: un jésuite, répondit que c'était
après une brutale "rencontre" avec Dieu, alors qu'il se
croyait incroyant. Que de gens, sains d'esprit, il faut le
préciser, mais souvent incroyants ou très tièdes,
"rencontrent" Dieu aujourd'hui! Mais comment cela se
passe-t-il dans la réalité? Voilà ce que les bénéficiaires
de ces rencontres ont souvent du mal à expliquer. En ce qui
concerne les chrétiens fervents issus de familles déjà
chrétiennes, on peut affirmer qu'ils ont tellement
l'habitude de vivre avec Dieu que souvent ils n'y
font plus attention. Ils "baignent" en Dieu, s'agitent en
Dieu, vivent en Dieu, mais sans s'en apercevoir. C'est
probablement pour cela qu'ils ont du mal à "sentir" certains
mystères. Il faut ajouter une certaine pudeur: il y a des
choses dont on n'aime pas parler. Par ailleurs, notre monde
est tellement méfiant pour tout ce qui concerne les
manifestations mystiques, qu'il est quasiment impossible de
parler de certaines expériences sans subir quelques
moqueries.
Il y a quelques
années, une radio chrétienne présenta un jeune prêtre qui
venait tout juste d'être ordonné. Il se présenta, parla un
peu de son ordination et de sa première messe, et
curieusement, comme s'il avait peur de quelque chose, il
dit: "Rassurez-vous, je n'ai rien senti du tout..." Le
présentateur fut assez étonné; comment, en effet, imaginer
qu'un prêtre qui dit sa première messe n'ait pas été
profondément ému lorsque, pour la première fois, il consacra
le pain et le vin, en disant: "Ceci est mon corps... Ceci
est mon sang..." Cela n'est tout simplement pas
possible. Il ne s'agit pas, bien sûr, de grandes envolées,
très exceptionnelles et pas forcément souhaitables, mais de
la Rencontre du jeune prêtre avec l'Amour qui se donne pour
le salut de tous les hommes, l'amour de Dieu pour son jeune
prêtre.
"Sentir"
Dieu... Cette expression ne paraît pas correcte parce que,
dans ce cas, on confond les sensations charnelles avec ce
que le cœur humain peut découvrir quand il prend conscience
de la présence de Dieu. J'écris "découvrir" pour éviter le
mot "sentir", mais je dois avouer que le vrai mot, celui qui
conviendrait, n'existe pas. Donc, parfois, dans certaines
circonstances particulières, Dieu peut se manifester
violemment à nous, pour nous faire prendre conscience de sa
réalité, de sa présence, de son amour, ou tout simplement de
son existence. Dès lors, il n'est plus possible de nier
l'existence de Dieu. Et la vie des personnes qui ont
"rencontré" Dieu, change inévitablement. Pour résumer, on
peut dire que "rencontrer" Dieu c'est surtout "prendre
conscience de sa présence", c'est, soudain, être sûr: oui,
on sait, on est absolument certain que Dieu existe et qu'Il
nous aime.
"Rencontrer"
Dieu devient plus clair. Ainsi chacun peut se dire: "Hier,
je vivais n'importe comment, je ne croyais pas en Dieu et je
me moquais souvent des gens qui y croyaient. Pour moi, ces
gens-là n'étaient que des minus, de pauvres types. Mais
soudain, brusquement, Dieu est là, je le sais, je le "sens",
je le "rencontre" et voici que je crois en Lui. Cela ne
s'explique pas, cela se vit tout simplement. Donc, Dieu, je
peux Le rencontrer. Mais ensuite? Est-ce que je Le
"sentirai" ?
"Sentir" Dieu,
est-ce possible pour chaque homme, chaque individu, chaque
personne? Et comment Dieu peut-Il se manifester à moi,
pauvre gars, pauvre femme du monde ordinaire? Je
réfléchis... Tiens! Il me vient une idée.
De nos jours on
ne parle plus beaucoup de la "voix de sa conscience".
Pourtant les tout petits enfants l'entendent encore, car ils
savent parfaitement ce qu'ils font, contrairement à ce
qu'affirment certains 'psy', surtout lorsqu'ils ont
volontairement désobéi à papa ou à maman, ou lorsqu'ils ont
fait quelque chose de mal, comme un mensonge, par exemple...
Et parmi les adultes, beaucoup se souviennent encore de la
gêne qu'ils ressentaient, et que certains ressentent encore,
lorsqu'ils n'ont pas correctement rempli la tâche qui leur
était confiée? Quelque chose en nous, dit "que ce n'est pas
bien", mais immédiatement nous faisons taire cette voix
gênante en nous trouvant des milliers d'excuses. Jusqu'au
jour où cette voix, à force d'avoir été étouffée,
disparaît... La voix de notre conscience ne serait-elle pas,
en réalité, la voix de Dieu qui nous parle? Cette voix que
tous les peuples entendent, quelles que soient leurs
croyances, car elle est inscrite profondément dans chaque
homme. Encore faut-il que des éducateurs la fassent
découvrir et apprennent à l'entendre! Encore faut-il que
nous acceptions de l'écouter...
Rencontrer
Dieu... Contacter Dieu... Oui, mais quel Dieu? Nous vivons
dans un monde où l'on n'hésite pas à déclarer que toutes les
religions se valent, et que partout c'est le même Dieu que
l'on honore. Et puis, qui nous dit que les chrétiens
détiennent vraiment la vérité? Que ferions-nous si nous
avions été éduqués par des bouddhistes, ou dans une autre
religion? Il est presque certain que nous ne nous
convertirions pas au christianisme, ne voulant pas renier
notre religion. Partout, les renégats sont méprisés. Alors,
comment comprendre certaines conversions spectaculaires ?
Tournons-nous
vers le Seigneur, Celui que nous avons l'habitude de
"rencontrer". Oui, parmi tous les dieux honorés dans le
monde, le Dieu des chrétiens est le seul qui prêche l'amour,
qui insiste sur la nécessité de venir en aide à son prochain
et à vivre selon une morale, exigeante peut-être, mais qui
est toujours une source d'équilibre et de bonheur, morale
résumée dans ce que l'on appelle couramment les
commandements de Dieu. Et cette morale nous demande d'aimer
tous les hommes, tous, sans exception, car ils sont tous les
enfants de Dieu.
Tout cela,
c'est très bien, mais ne prouve pas que le Dieu que j'aime
soit le seul vrai Dieu. Alors, pourquoi ne pas me retourner
vers les dieux de l'indouisme? Non, ils sont trop nombreux,
ces dieux et la plupart ne sont que des animaux. Non! Le
polythéisme n'est pas pour moi... Alors? Le Dieu des juifs,
ou celui des musulmans? Non! Car le Dieu des juifs est
encore "incomplet", le messie promis est toujours attendu...
Quant au dieu des musulmans, je n'en veux pas, car ce n'est
pas l'amour...
Je suis
perplexe, j'hésite... Et voilà que soudain une pensée me
traverse l'esprit. Mais oui, je suis dans la vérité, car
seuls les chrétiens ont vu Dieu prendre chair dans un homme
véritable; et cet homme, Jésus-Christ, rejeté par trop
d'hommes, car demandant la justice et l'amour, a été
crucifié et il est mort... Mais Il est ressuscité !
Le Christ est
ressuscité! C'est ma foi! Et voici que je chante ma foi: mon
Dieu est un Dieu qui aime, un Dieu qui crée et qui aime sa
création. Mon Dieu est un Dieu qui aime tellement que,
"constatant" que les pauvres hommes, ses créatures chéries,
mais si petites, ne sont pas capables de Le comprendre,
s'incarne dans une chair humaine, Jésus-Christ.
Et Jésus vécut
avec nous, au milieu de nous. Il connut nos difficultés et
nos problèmes. Mais on ne Le comprit pas: Il était trop
saint. Alors on Le fit mourir sur une croix... Mais le
troisième jour, Il ressuscita. Il monta au ciel, Il s'assit
à la droite du Père... Car Jésus devait nous quitter pour
nous envoyer l'Esprit, son Esprit, l'Esprit du Père et du
Fils. Jésus ressuscité devait cependant retourner au ciel:
quel malheur pour nous! Ainsi nous ne pourrions plus Le
voir, et cela jusqu'à la fin du monde...
Mais Jésus,
nous connaissant très bien, comprit qu'Il devait rester avec
nous, et Il nous donna son Eucharistie. Ainsi, Dieu serait
toujours avec nous. Mais comment faire pour Le "voir", Le
rencontrer ?
Comment une
personne tout à fait ordinaire, peut-elle rencontrer Dieu,
comment peut-elle Le voir? Jésus nous dit que "nous ne Le
chercherions pas si nous ne L'avions déjà trouvé"; cette
réponse ne nous satisfait absolument pas, surtout lorsque
nous sommes dans les ténèbres ou les difficultés. Les
personnes qui communient souvent rencontrent Jésus tous les
jours; elles savent qu'Il est là, en chacun de nous, qu'Il
vit avec nous. Elles le savent, elles en sont sûres, mais
elles ne savent pas l'expliquer. Lorsque nous rencontrons
Jésus tous les jours, apparemment cela ne nous fait rien,
mais, lorsqu'un jour nous ne pouvons pas aller à la messe,
quelqu'Un nous manque. Prions le Seigneur de faire en sorte
que jamais nous ne soyons privés de Lui. Car nous avons tous
besoin de Lui bien que nous ne Le voyions pas, que nos sens
ne Le sentent pas...
Nous avons
absolument besoin de Dieu qui est notre vie et que nous
essayons d'aimer autant qu'Il nous le demande. Prenons un
exemple vécu. Une personne surchargée de travail se demande
un jour si elle a rencontré Dieu; elle ne sait pas; elle
court sans cesse, et n'a plus le temps de s'arrêter. Ces
difficultés étant liées à son devoir d'état, cette personne
se dit qu'il s'agit probablement de la volonté de Dieu:
alors, elle se calme un peu, mais elle avoue ce n'est pas
facile à vivre... Et voici qu'ouvrant son ordinateur, elle
lit une phrase étonnante: "Agir dans la foi, c'est
accepter d'agir sans connaître les résultats. Si nous
connaissions d'avance les résultats, nous n'agirions plus
dans la foi pure, ce que le Seigneur attend souvent de
nous." Cette personne, sans le savoir, vient de
rencontrer Dieu.
L'Eucharistie,
c'est l'Eau vive, c'est Dieu avec nous, tout près de nous,
c'est Jésus toujours vivant car ressuscité, c'est Jésus qui
nous envoie son Esprit depuis sa Résurrection et la
Pentecôte. Ainsi, quand on reçoit Jésus-Eucharistie, on
reçoit aussi son Esprit-Saint qui nous apprend l'amour et
ouvre nos esprits à la connaissance de Dieu. Car
l'Esprit-Saint, c'est le Feu de l'Amour, c'est la Lumière
qui nous éclaire, c'est l'Eau vive qui nous rafraîchit.
L'Eucharistie c'est aussi notre nourriture, notre force et
notre rencontre avec Dieu. En effet, en recevant et en
glorifiant Jésus-Eucharistie, on glorifie le Père et
l'Esprit. La Trinité UNE est avec nous; nous sommes en Elle,
nous vivons en Dieu que nous voyons, bien que nous ne
puissions pas le voir... "Je veux voir Dieu" disait
Thérèse d'Avila enfant. Dans l'Eucharistie nous "voyons"
Dieu sans pourtant Le voir, nous L'aimons et notre cœur ne
désire que Dieu, ne veut que Dieu.
Incroyable
miracle que l'Eucharistie! Nous voulons servir Dieu, Le
faire aimer, Le faire connaître pour qu'Il soit aimé. La
Lumière est là, dans nos cœurs, dans nos vies, et nous
désirons la sainteté, fruit de l'Esprit d'amour. L'homme
n'est rien dans l'univers et quand nous essayons de nous
situer par rapport à l'ensemble de la Création et à plus
forte raison par rapport à Dieu, nous sommes pris d'un
vertige incroyable, effroyable... Mais, heureusement, nous
savons que nous sommes les enfants de Dieu... Mais comment
le sommes-nous, pratiquement ?
Dans notre
monde qui s'est séparé de Dieu, beaucoup de personnes ont
été obligées, pas par leur faute, mais par la faute des
éducateurs qui ont refusé de leur faire connaître Dieu,
beaucoup de personnes ont dû vivre dans un monde sans
contrainte, sans morale, sans respect des autres, sans
amour, sans espérance, donc sans foi. La plupart de ces
personnes, et c'est le cas de beaucoup de nos jeunes
d'aujourd'hui, ont mené des vies de débauche et sont
rapidement tombées dans des dépendances douloureuses: tabac,
drogue, alcool, sexe, etc. L'enfer dans lequel elles
vivaient les a conduites dans la déprime et souvent au bord
du suicide. Mais Dieu qui est toute miséricorde n'abandonne
jamais ses enfants, surtout s'ils ne sont pas réellement
coupables. Aussi leur suscite-t-il soudain, à un moment
imprévisible, une rencontre, une espérance, une découverte.
Le goût de vivre revient; la joie aussi. Mais pour aller
plus loin, il faut une vraie conversion, une longue
préparation pour découvrir la vraie foi, et enfin le baptême
et l'Eucharistie. Dans ces cas de plus en plus fréquents
dans notre monde, on peut vraiment affirmer que la foi naît
de l'espérance.
Résumons: tel
homme n'a rien reçu sur le plan spirituel. Il va vers les
drogues, joue avec les femmes, tombe dans l'alcoolisme et
tente de se suicider. Il est ramené à la vie in extremis. Il
rejoint un groupe de prière, d'adoration, ce que le Seigneur
lui destine. Et soudain c'est l'illumination, la rencontre
avec Dieu. Maintenant il doit changer de vie, et se préparer
pour recevoir les sacrements. Mais cela ne peut se faire que
si quelqu'un prend la peine de lui enseigner la doctrine
chrétienne et la vie de foi, d'amour et de bonheur qui
aurait dû être le sien; sinon, cette pauvre personne risque
de retomber dans ses errances. On voit ici toute
l'importance de l'enseignement. Et cela nous conduit à
mettre sur la table les révoltes nombreuses qui depuis
quarante ans ont été les leurs, face à de curieuses
attitudes émanant surtout de personnes consacrées.
Les dernières
paroles de Jésus sur notre terre ont été: "Allez!
Enseignez toutes les nations! Baptisez-les au Nom du Père et
du Fils et du Saint-Esprit." C'est clair: Jésus qui sait
tout de Dieu puisqu'Il est Dieu Lui-même au sein de la
sainte Trinité, Jésus nous demande de Le faire connaître, et
de faire connaître la sainte Trinité dont Il est. Et Jésus
nous demande d'être des missionnaires et d'aller par toutes
les nations. On ne peut pas ne pas comprendre. Alors
pourquoi, depuis près de quarante ans, entend-on tant de
prêtres, de religieux, ou d'autres personnes, affirmer que
Dieu étant UN, tous les peuples vénèrent le même Dieu, et
par conséquent nous devons respecter leur culture et leur
foi, rendant vaines les paroles de Jésus.
Dans notre
chapitre 4, nous avons rappelé certains faits douloureux
concernant des religieuses missionnaires qui, au
Moyen-Orient, recevaient dans leurs écoles destinées aux
pauvres, des enfants de toutes religions, surtout des
musulmans, mais qui n'enseignaient pas l'Évangile à ces
enfants. Avec fierté elles disaient: "Nous ne leur
enseignons pas la religion chrétienne: nous respectons leurs
croyances." Il nous arrive encore, même en France,
d'entendre la même réflexion venant de religieuses qui ne
donnent pas Dieu à leurs malades, car elles les respectent
trop!!! Nous ne comprenons plus rien... Pourtant elles sont
bien réelles les paroles de Jésus: "Allez, enseignez
toutes les nations..."
Écoutons les
enseignements de Jésus: "Allez, enseignez toutes les
nations... Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du
Saint-Esprit." On ne peut pas être plus clair. Alors,
pourquoi n'écoutons-nous plus Jésus? Prions beaucoup pour
que bientôt, malgré les apparences, nos peuples européens
ex-chrétiens reviennent au bon sens. Prions pour que nos
prêtres soient les éducateurs qui mettront en pratique les
paroles de Jésus, afin que tous nos petits découvrent la
foi, la foi de l'espérance, celle qui plaît à Dieu, celle
qui plaît à Jésus.
Connaître Dieu
et L'aimer, cela ne s'invente pas. Il n'y a pas de
génération spontanée en matière spirituelle, pas plus que
dans le monde matériel. Parfois des cas exceptionnels se
manifestent, des rencontres avec Dieu se font, mais dans
tous les cas les "révélations" reçues, pour devenir une
vraie foi, demanderont ensuite à être vérifiées,
construites, fortifiées. Et cela suppose un véritable
enseignement, nécessaire, obligatoire. Lorsque des personnes
choisies par Dieu ont l'impression "d'avoir tout
compris", comme le dira un jour Alphonse de Ratisbonne,
après sa soudaine conversion, généralement une longue
éducation est indispensable. Or toute éducation suppose,
après une conversion, enseignement, changement de vie et
expérience de la vie de foi.
Enseigner,
c'est aussi montrer la Miséricorde de Dieu, c'est bâtir sur
le roc. Enseigner, c'est bâtir sur le roc, c'est asseoir la
foi des jeunes générations, c'est faire connaître, DONC
faire aimer Dieu, via Jésus, grâce à son Esprit. En effet,
connaître Dieu, cela ne s'invente pas. Enseigner, c'est
faire découvrir la miséricorde de Dieu et son amour. Pour
comprendre un tel mystère, vue notre infinie petitesse
comparée à l'infinie immensité de Dieu, des images humaines
nous sont indispensables. Alors, imaginons...
Imaginons Dieu
comme une sphère infinie dont le diamètre infini pourrait
mesurer des millions de milliards de milliards
d'années-lumière de nos mesures de longueurs terrestres, et
infiniment bien davantage. En Dieu, dans cette sphère
infinie, il y a comme un petit point qui, pour nous les
hommes, apparaît infini vu de notre terre, mais qui est bien
fini: ce point, c'est le cosmos, ce sont des créatures
matérielles très complexes qui forment le ou les univers,
mais insensibles et entièrement soumises à une sorte de
programme informatique rigoureux, dirions-nous aujourd'hui.
Pour Dieu, les univers ne sont d'infimes petites créatures.
Alors, comment imaginer, dans l'infini du cosmos, une
minuscule petite poussière: la terre. La terre tourne autour
de son soleil et, avec le soleil, dans sa propre galaxie,
elle s'en va vers un infini que nous ne connaissons pas.
Imaginer la
terre, perdue dans l'univers lui-même situé en Dieu est très
difficile, voire impossible quand le vertige mathématique
nous étreint. Et ce vertige s'accroît encore quand nous
pensons aux hommes qui vivent sur la terre et à chaque homme
en particulier, un sur six milliards d'hommes. Vraiment,
l'humanité ce n'est rien, et pourtant il semble qu'elle
préoccupe son Créateur. Étrange! L'homme, ce n'est rien, et
pourtant il a sur toute la création un avantage
exceptionnel: il pense, il réfléchit, il est sensible et il
aime. L'homme pense et aime car Dieu l'a fait à son image.
Dieu aime les hommes et Il veut que les hommes L'aiment.
L'homme, c'est l'une des plus petites créatures de Dieu,
mais c'est aussi l'une des plus grandes. L'Homme vit, pense,
aime, car il est à l'image de Dieu... L'homme est si parfait
que Dieu voulut s'incarner en prenant une chair humaine.
Étonnant! Et si nous poursuivons notre réflexion nous sommes
de plus en plus étonnés.
Dans notre
introduction nous avons rapidement évoqué quelques scènes de
la Genèse et de l'Exode. Il est temps d'approfondir ce
rappel des Écritures. Un jour, Dieu créa l'homme; à son
image, Il le fit... Et Dieu venait enseigner l'homme,
chaque soir, dans le Jardin d'Éden. On ne peut pas vivre
sans apprendre la vie ni comment s'en servir. Et l'homme
était tellement heureux dans l'Amour de Dieu! Chaque jour il
découvrait les merveilles de la création que Dieu lui
expliquait. À mesure qu'il grandissait, le couple, homme et
femme, découvrait la mission à laquelle Dieu le destinait:
la construction du Corps mystique du Fils de Dieu lorsque le
temps serait venu pour ce dernier, de s'incarner. Mais
Lucifer, l'ange rebelle, continuait à refuser ce désir de
Dieu; et comme Dieu semblait s'obstiner dans son dessein,
Lucifer, s'obstinait aussi dans son refus: il saurait bien
empêcher Dieu de s'incarner... Il lui suffirait, à lui,
Satan, de perdre les hommes.
Et Satan crut
avoir réussi en convainquant Ève, puis Adam, qu'ils
pourraient devenir comme Dieu, eux aussi. Et l'homme, on ne
sait pas comment, se laissa convaincre. Ayant refusé Dieu
pour se faire dieu, l'homme ne pouvait plus rester dans le
jardin d'Éden. Adam et Ève furent chassés par les anges...
Mais Dieu, toujours miséricordieux, et connaissant l'extrême
petitesse et la fragilité de l'homme, ainsi que son
intelligence à la fois si vive et si limitée, Dieu promit
la Femme qui écraserait la tête du serpent. La vie de
l'homme continua sur la terre, mais ses malheurs
commencèrent.
Quand il vivait
au Paradis, l'Homme était si heureux; il avait tout en si
grande abondance; et chaque jour Dieu venait lui apprendre
tant de choses... Mais hors du Paradis, l'Homme découvrit
qu'il ne savait pas grand'chose. L'humanité devait continuer
à se construire, mais séparée de Dieu et affrontée aux
tentations du démon. Les malheurs fondirent sur l'humanité.
Partout sur la terre, ce ne furent que jalousies donc
guerres, passions et vices, misères et mort. Ici, on peut se
permettre une remarque intéressante. Dans toutes les
religions antiques, y compris dans la Bible (l'Ancien
Testament), les hommes (les mâles) se combattaient sans
arrêt, se liaient entre eux (Sodome) prenaient DES femmes.
Près d'eux, certains hommes, surtout des prêtres, étudiaient
et rendaient des cultes à leurs dieux, cultes
malheureusement souvent sanguinaires accompagnés de
sacrifices humains; mais ces hommes instruits étaient rares
et souvent privilégiés à cause de leurs relations avec les
dieux; les autres partaient lutter contre des tribus
voisines mais ennemies. Quand les hommes mâles
travaillaient-ils? Mystère! Les femmes, par contre, allaient
souvent loin pour chercher de l'eau, travaillaient dans les
champs, s'occupaient des animaux, élevaient les enfants, et
transmettaient les traditions et les rares valeurs qui
existaient. Cela continue encore de nos jours dans de
nombreux pays. Dures civilisations, dures cultures ...
Mais Dieu, qui
surveillait ses petits enfants, car Il voulait toujours
avoir besoin des hommes pour réaliser la construction du
Corps du Christ, Dieu allait susciter des événements qui
permettraient des prises de conscience collectives
indispensables: inondations, cataclysmes de toutes sortes.
Cependant Dieu prenait soin d'épargner ceux qui n'étaient
pas coupables (par exemple Noé et le déluge, ou Loth à
Sodome). Puis Dieu choisit des hommes de caractère: Abraham,
Moïse et les prophètes. À ces hommes et à leurs descendants
Il confiera des guides de vie: ses commandements. Et peu à
peu on assistera à des retours à Dieu, malgré les
tentations, les chutes, les regards en arrière... Enfin, ce
sera l'Heure de Jésus, le Verbe incarné pour qui l'humanité
avait été créée.
Et voilà que
Jésus, Dieu et homme, voilà que Jésus, Miséricorde, Lumière,
Amour, Science... va apporter un changement radical à la
vie sociale des hommes. Mais cela nécessitera de longs
enseignements, et souvent des persécutions. Les hommes
reviendront au vrai mariage: un homme, une femme, unis pour
la vie. Le mensonge devra être exclu, le pardon sera
institué et l'amour du prochain généralisé. Mais surtout
Jésus fera comprendre aux hommes que Dieu doit passer avant
tout, car Dieu est la vie de l'homme. Sans Dieu l'homme
meurt de faim et de soif... La doctrine de Jésus a été bien
enseignée et bien comprise pendant des siècles. Oh! tout
n'était pas parfait et trop souvent les hommes étaient
pécheurs, mais ils savaient que Dieu pardonnerait leurs
fautes s'ils les reconnaissaient et surtout s'ils les
regrettaient. Mais cela ne pouvait pas durer car Satan
veillait...
Satan
s'arrangea pour que de nombreux peuples, surtout asiatiques
et africains, ne soient pas évangélisés. Puis, furieux, il
revint chez les peuples chrétiens et chercha à détruire tout
ce qui concernait le Christ. Il multiplia les fausses
philosophies, puis grâce à des révolutions et à des régimes
dictatoriaux, il chercha à les imposer. Aujourd'hui il
semble avoir réussi et l'on assiste à d'incroyables retours
à l'immoralité, au mensonge et à l'égoïsme, à la corruption,
à l'ignorance, et même à la sauvagerie au nom d'un dieu (le
plus souvent l'argent) qui n'est pas Dieu. Il y a encore
pire: certaines idéologies vont jusqu'à idéaliser le néant
en tuant Dieu dans le cœur des hommes. Le danger est immense
et nous sommes bien obligés de le constater. Que
pouvons-nous faire pour sauver nos jeunes et nos enfants?
Une seule réponse: revenir à une véritable éducation et à
l'enseignement des vérités.
Notre
civilisation "décivilisée" sème la mort spirituelle, étouffe
la foi et l'espérance. Mais Dieu suscite de nouvelles
vocations parmi son peuple décimé. Et ces vocations, pleines
de foi et d'espérance prêchent la miséricorde, l'amour de
Dieu, et la vie. Oui, l'espérance peut renaître, notre
Église sera sauvée, mais tout cela ne se fera vraiment dans
tous les cœurs et dans tous les peuples, que si ceux qui ont
appris savent transmettre leur foi, donc, enseigner.
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