Paulette Leblanc



DES CRIS VERS DIEU
UN CRI DU CŒUR

Réflexions d'un chrétien de la base

Annexe 1

Extraits de l'Homélie d'Anastase du Sinaï pour la fête de la Transfiguration (6 août)

Tandis qu’il cheminait au milieu d’eux, Jésus avait entretenu ses disciples de son règne et de son deuxième avènement dans la gloire. Mais parce qu’ils n’étaient peut-être pas suffisamment certains de ce qu’il leur avait annoncé au sujet de son règne, Jésus voulut qu’ils finissent par être très fermement convaincus au fond de leur cœur. Jésus voulait aussi que les événements présents les aident à croire aux événements à venir... C’est pourquoi, sur le mont Thabor, il leur fit voir une merveilleuse manifestation divine, comme une image préfigurative du Royaume des cieux.

Et, voulant montrer que la puissance du Christ s’accorde avec sa propre volonté, l’évangéliste ajoute: "Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux, son visage devint brillant comme le soleil et ses vêtements, blancs comme la neige. Et voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui."

Telles sont les merveilles divines de la solennité de la Transfiguration de Jésus; tel est le mystère, accompli pour nous sur la montagne ce jour-là, mystère qui est en même temps un acte sauveur. Car ce qui nous réunit est en même temps initiation au mystère du Christ et rassemblement pour sa célébration. Afin donc que nous pénétrions dans les mystères sacrés et inexprimables avec ceux qui ont été choisis parmi les disciples inspirés par Dieu, écoutons la voix divine et très sainte qui, comme d’en haut et du sommet de la montagne, nous convoque de la façon la plus persuasive.

C’est donc vers la montagne qu’il faut nous hâter, comme l’a fait Jésus qui, là comme dans le ciel, est notre guide et notre avant-coureur. Avec lui nous brillerons pour les regards spirituels, nous serons renouvelés et divinisés dans les structures de notre âme et, avec lui, comme lui, nous serons transfigurés, divinisés pour toujours et transférés dans les hauteurs. Accourons donc, dans la confiance et l’allégresse, et pénétrons dans la nuée, ainsi que Moïse et Élie, ainsi que Jacques et Jean. Comme Pierre, soyons emportés dans cette contemplation et cette manifestation divines, soyons magnifiquement transformés, soyons emportés hors du monde, enlevés de cette terre; abandonnez la chair, quittez la création et tournez-vous vers le Créateur à qui Pierre disait, ravi hors de lui-même: "Seigneur, il nous est bon d’être ici !"

Certainement, Pierre, il est vraiment bon d’être ici avec Jésus, et d’y être pour toujours. Qu’y a-t-il de plus heureux, qu’y a-t-il de plus sublime, qu’y a-t-il de plus noble que d'être avec Dieu, que d’être transfiguré en Dieu dans la lumière ? Certes, chacun de nous, possédant Dieu dans son cœur, et transfiguré à l’image de Dieu doit dire avec joie: "Il nous est bon d’être ici, où tout est lumineux, où il y a joie, plaisir et allégresse, où tout, dans notre cœur, est paisible, calme et imperturbable, où l’on voit Dieu: là il fait sa demeure avec le Père et il dit, en y arrivant: 'Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison'." Là tous les trésors des biens éternels sont présents et accumulés. Là sont présentées comme dans un miroir les prémices et les images de toute l’éternité à venir.  (Office des Lectures de la Transfiguration, le 6 août)

Annexe 2

Réflexions sur voix de la conscience

Nous avons été, au cours de notre étude, affrontés à un nouveau problème: la conscience. D'après wikipédia, "la conscience psychologique est souvent évoquée comme une lumière, la conscience morale comme une voix: si la première nous 'éclaire', la seconde nous 'parle'. La conscience morale désigne en effet le sentiment intérieur d’une norme du bien et du mal qui nous dit comment apprécier la valeur des conduites humaines, qu’il s’agisse des nôtres ou de celles d’autrui." C’est le sens premier du mot 'conscience', que l’on trouve chez Cicéron et Quintilien, et qui, dans la langue française reste sans concurrence jusqu’au 18ème siècle. (wikipédia)

Si l'on emploie des termes plus simples, on peut dire que :

– avoir conscience, c'est savoir ce que l'on fait. Le conscient, c'est ce que l'on voit; c'est la vie courante vécue sensiblement.

– ne pas avoir conscience, c'est agir comme des automates.

On parle aussi, en psychologie, de l'inconscient qui nous est caché, qui agit malgré nous et hors de nous. C'est ce qui nous pousse comme malgré nous. Autrefois on parlait aussi de la "voix de la conscience". Était-ce la voix de l'ange gardien, la voix de Dieu? C'était incontestablement la voix de la morale, de la vie en société. Consciemment, cette sorte d'inconscient nous dirigeait, nous montrait le bien et le mal inscrits en nous, véritable transmission de la culture, de la tradition, de la morale des peuples. Mais aujourd'hui? Cette connaissance du bien et du mal est-elle oui ou non, toujours inscrite en nous? Ou s'agit-il de la mise en acte d'une morale imposée? On voit parfois, dans des kermesses, des enfants voler et mentir effrontément, parfois soutenus par leurs pères. Pour ces enfants, la voix de la conscience est-elle aussi liée au mal? On parle de rétablir des cours de morale dans les écoles. La plupart des gens sont d'accord, sauf les politiques (PS ou Écolos) N'ont-ils plus cette voix dans leur conscience? Drôle de monde que le nôtre !

Qu'est-ce que la voix de sa conscience ? Faut-il la former? Est-elle capable de devenir la voix du mal, la voix de Mammon, de l'égoïsme ou du meurtre? Autrefois, il y a 60 ans, les petits enfants entendaient très bien la voix de leur conscience que les parents s'attachaient à former. Et les petits enfants étaient très vite conscients de ce qu'ils faisaient en bien et en mal, avant même l'âge de raison. Et aujourd'hui? Hier soir, un certain nombre de personnes ont été très bousculées par une émission de télévision consacrée à LA SEXUALITÉ ET L'ÉGLISE. Les remarques des personnes présentes, des spécialistes, étaient assez perturbantes pour des personnes non habituées à ces sortes de choses, mais un petit documentaire sur l'érotisme enseigné dans les écoles, nous révolta. La personne présentant ce documentaire (personne faisant partie du documentaire lui-même), s'excusa en disant que cela était ce qui était véritablement présenté aux enfants. Comment les pauvres enfants à qui on présente ces horreurs comme normales, comme devant être vécues, comment ces enfants peuvent-ils se resituer dans la vérité? Et que peut bien leur dire la voix de leur conscience, puisque ce qui est mal, ils l'ont appris à l'école ? Nous nous sentons de plus en plus mal à l'aise dans ce monde satanique.

La voix de la conscience peut-elle devenir, après une certaine éducation, la voix de l'intelligence ? À ce propos une chose nous trouble de plus en plus, concernant les famines qui ravagent actuellement une partie de l'Afrique. Pourtant, à l'époque de la colonisation que l'on a si souvent maudite, les Africains ne mouraient pas de faim, sauf accident climatique limité dans le temps. Les colonisateurs, chrétiens pour la plupart et accompagnés de missionnaires, ont construit de nombreuses écoles, des routes, des hôpitaux. Ils ont aussi cultivé la terre, planté des arbres, des forêts, des vignes. Aujourd'hui, presque tout a disparu: les routes ne sont plus que des pistes, les hôpitaux manquent de tout. Quant aux écoles !

Le bulletin n° 6 de l'AED[1] fait mention d'une œuvre des Religieuses de la Fraternité des Petites Sœurs du Cœur de Jésus, en République Centrafricaine: la création d'un poulailler. Il est écrit, sur ce bulletin: "Non seulement cet élevage est une source de protéines naturelles, mais il est également une source non négligeable de revenus indispensables." D'où notre question qui jaillit instantanément: pourquoi a-t-on attendu si longtemps la construction de cet "atelier" indispensable? Pourquoi a-t-il fallu 60 ans de réflexion pour revenir à des notions élémentaires de survie? La voix de la conscience de ces peuples a-t-elle été privée de toute éducation, ou bien, déformée par la haine ?

Pourtant, ce qui est nécessaire à la vie ne devrait-il pas être mis à la portée de tous, et "consacré", y compris par l'inconscient collectif? La voix de la conscience de ces peuples africains ne pouvait-elle plus dire, au profond des cœurs: "Occupe-toi de tes poules!", et au-delà, "Occupe-toi de tes champs! Sois courageux, pense à tes enfants !"

Aujourd'hui, face aux désastres qui se multiplient, il semble que, peu à peu, la morale naturelle, liée à la volonté de Dieu qui veut tous ses enfants heureux, il semble que la morale naturelle élémentaire, revienne un peu partout, puis s'affine dans certains endroits. Ainsi on pourra peut-être réentendre la voix de la conscience murmurer au fond des cœurs: "Ne sois plus paresseux, pense à tes voisins, travaille avec courage et ardeur. Sois franc et honnête, rejette la corruption!..." Mais en attendant, aujourd'hui, il apparaît urgent de remplacer l'assistanat perpétuel et tous azimuts, par une solide éducation, y compris l'éducation de la conscience.


[1] AED signifie: Aide à l'Église en Détresse.

   

 

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