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La libération d’Israël
Bientôt, ce sera la libération d’Israël : c’est bien ce
qu’annonce le prophète.
6-1-L’Éternel rachète son serviteur
Le prophète clame : Approchez-vous de moi, et écoutez!
Depuis le commencement, je n'ai point parlé en cachette, dès le début de ces
événements j'étais présent. Et maintenant, le Seigneur, l'Éternel, m'envoie avec
son esprit.
Ainsi parle l'Éternel, ton Rédempteur, le Saint
d'Israël : “Moi, l'Éternel, ton Dieu, je t'instruis pour ton bien, je te conduis
dans la voie que tu dois suivre. Ah! si tu étais attentif à mes commandements!
Ta prospérité serait comme un fleuve, et ton bonheur comme les flots de la mer.
Ta postérité serait comme le sable, et les fruits de tes entrailles comme les
grains de sable. Ton nom ne serait point effacé, anéanti devant moi.
Sortez de Babylone, fuyez de chez les Chaldéens! Avec
des cris d'allégresse annoncez-le, publiez-le, faites-le savoir jusqu'à
l'extrémité de la terre, dites : ‘L'Éternel a racheté son serviteur Jacob ! Ils
n'auront pas soif dans les déserts où il les conduira : pour eux il fera jaillir
l'eau du rocher, il fendra le rocher, et l'eau coulera.’ Mais il n'y a point de
paix pour les méchants, dit l'Éternel. (Is XXXXVIII, 16 à 22)
6-2-Mais voici un chant d’espérance: Israël sera bientôt sauvé
Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui
cherchez l'Éternel ! Portez les regards sur le rocher d'où vous avez été
taillés, sur le creux de la fosse d'où vous avez été tirés. Portez les regards
sur Abraham votre père, et sur Sara qui vous a enfantés. Car c’est lui seul que
j’ai appelé; je l'ai béni et multiplié. Ainsi l'Éternel a pitié de Sion, il a
pitié de toutes ses ruines. Il rendra son désert semblable à un Éden, et sa
terre aride à un jardin de l'Éternel. La joie et l'allégresse se trouveront au
milieu d'elle, les actions de grâces et le chant des cantiques.
Mon peuple, sois attentif! Ma nation, prête-moi
l'oreille ! Car la loi sortira de moi, et j'établirai ma loi pour être la
lumière des peuples. Ma justice est proche, mon salut va paraître, et mes bras
jugeront les peuples. Les Îles aussi espéreront en moi, elles se confieront en
mon bras.
Levez les yeux vers le ciel, et abaissez vos regards
vers la terre ! Voyez les cieux qui s'évanouissent comme une fumée, la terre qui
tombe en lambeaux comme un vêtement. Ses habitants périssent comme des
mouches...
Mais mon salut durera éternellement, et ma justice
n'aura point de fin. Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, toi mon peuple
qui as ma loi dans ton cœur ! Ne crains pas l'opprobre des hommes, et ne
tremblez pas devant leurs outrages. Car la vermine les dévorera comme un
vêtement, et les mites les rongeront comme de la laine. Mais ma justice durera
éternellement, et mon salut s'étendra d'âge en âge. (Is L, 1 à 8)
6-3-Double appel du prophète, à Yahvé et au peuple endormi
Réveille-toi, réveille-toi! Revêts-toi de force, bras de
l'Éternel ! Réveille-toi, comme aux jours d'autrefois, dans les anciens âges!
N'est-ce pas toi qui abattis l'Égypte, qui transperças le monstre ? N'est-ce pas
toi qui mis à sec la mer, les eaux du grand abîme, qui frayas dans les
profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés ? Ainsi les
rachetés de l'Éternel reviendront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et
une joie éternelle couronnera leur tête. L'allégresse et la joie s'approcheront,
la douleur et les gémissements s'enfuiront. (Is L, 9 à 12)
6-4-Réponse de Yahvé
“C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es-tu, pour
avoir peur de l'homme mortel, et du fils de l'homme, pareil à l'herbe ? Et tu
oublierais l'Éternel, qui t'a fait, qui a étendu les cieux et fondé la terre! Et
tu tremblerais tout le jour devant la colère de l'oppresseur, parce qu'il
cherche à détruire ! Où donc est la colère de l'oppresseur ? Bientôt celui qui
est courbé sous les fers sera délivré : il ne mourra pas dans la fosse, et le
pain ne lui manquera pas.
Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui soulève la mer et fais
mugir ses flots. L'Éternel des armées est mon nom. Je mets mes paroles dans ta
bouche, et je te couvre de l'ombre de ma main, pour étendre de nouveaux cieux et
fonder une nouvelle terre, et pour dire à Sion: tu es mon peuple !
Réveille-toi, Réveille-toi ! Lève-toi, Jérusalem, qui as
bu de la main de l'Éternel la coupe de sa colère, qui as bu, sucé jusqu'à la lie
la coupe qui fait perdre le sens !
Il n'y a personne pour conduire Jérusalem. De tous les
fils qu'elle avait enfantés et élevés, il n'y en a aucun pour la prendre par la
main. Un double malheur t’a frappée: Le ravage et la ruine, la famine et l'épée.
Pourtant personne ne te plaint, personne ne te console ! Tes fils en défaillance
gisent à tous les coins de rues, comme le cerf pris dans un filet : la colère de
Yahvé, la menace de ton Dieu. C'est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, ivre,
mais non de vin !”
Ainsi parle l'Éternel, ton Dieu qui défend son peuple :
“Voici, je prends de ta main la coupe qui fait perdre le sens ; la coupe de ma
colère, tu ne la boiras plus ! Je vais la mettre dans la main de tes
oppresseurs, de ceux qui te disaient: courbe-toi, et nous passerons !” Tu
faisais alors de ton dos comme une terre, comme une rue pour les passants.
(Is LI, 12 à 23)
Mais Dieu est toujours fidèle, et maintenant, le prophète
peut annoncer le Serviteur qui viendra sauver le peuple. Quatre chants
présentent et annoncent ce Serviteur hors du commun, ce Serviteur envoyé par
Yahvé Lui-même, ce Serviteur destiné à payer la dette des hommes envers Dieu, ce
Serviteur que les hommes, pourtant, rejetteront.


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