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La volonté de l’Éternel

2-1-Dieu appelle tous les hommes

Ainsi parle l'Éternel: “Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est juste, car mon salut ne tardera pas à venir, et ma justice à se manifester. Heureux l'homme qui fait cela, et le fils de l'homme qui y demeure ferme, gardant le sabbat, pour ne point le profaner, et veillant sur sa main, pour ne commettre aucun mal! Que l'étranger qui s'attache à l'Éternel ne dise pas: ‘L'Éternel me séparera de son peuple!’ et que l'eunuque ne dise pas: ‘Voici, je suis un arbre sec!’ Car ainsi parle l'Éternel: “Aux eunuques qui garderont mes sabbats, qui choisiront ce qui m'est agréable, et qui persévéreront dans mon alliance, je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom préférables à des fils et à des filles: je leur donnerai un nom éternel, qui ne périra pas.“

Et les étrangers qui s'attacheront à l'Éternel pour le servir, pour aimer le nom de l'Éternel, pour être ses serviteurs, tous ceux qui garderont le sabbat, pour ne point le profaner, et qui persévéreront dans mon alliance, je les amènerai sur ma montagne sainte, et je les réjouirai dans ma maison de prière. Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. C’est le Seigneur, l'Éternel, qui a parlé, lui qui rassemble les exilés d'Israël et qui réunira d'autres peuples à lui et aux siens déjà rassemblés. (Is LVI, 1 à 8)

2-2-Et les nations seront dans la Jérusalem céleste

Car Yahvé connaît le cœur de tous les hommes et leurs pensées.

“Je connais leurs oeuvres et leurs pensées. Le temps est venu de rassembler toutes les nations et toutes les langues: elles viendront et verront ma gloire. Je mettrai un signe parmi elles, et j'enverrai leurs survivants vers les nations, vers Tarsis, à Pout et à Loud, qui tirent de l'arc, à Tubal et à Javan, vers les îles lointaines, qui n'ont pas encore entendu parler de moi, et qui n'ont pas vu ma gloire.

Alors tous, ils publieront ma gloire parmi les nations. Ils amèneront tous vos frères du milieu de toutes les nations, en offrande à l'Éternel, sur des chevaux, des chars et des litières, sur des mulets et des dromadaires, à ma montagne sainte, à Jérusalem, dit l'Éternel, comme les enfants d'Israël apportent leur offrande, dans un vase pur, à la Maison de l'Éternel.”

Yahvé dit encore: “Et je prendrai aussi parmi eux des prêtres et  des Lévites. Car, comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je vais créer subsisteront devant moi, dit l'Éternel, ainsi subsisteront votre postérité et votre nom. Et alors chaque mois, à chaque nouvelle lune et chaque semaine, le jour du sabbat, toute le monde viendra se prosterner devant moi, dit l'Éternel. Et quand ils repartiront, ils verront les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi. Car les vers ne finiront pas de les ronger, et leur bûcher ne s'éteindra point; ils seront pour toute chair un objet d'horreur.” (Is LXVI, 18 à 24)

2-3-Prière du peuple consterné

2-3-1-Par la voix du prophète, Israël s’adresse à Yahvé.

D’abord un constat:

Regarde du ciel, et vois, de ta demeure sainte et glorieuse. Que sont devenus ton amour jaloux, ton zèle et ta puissance, ta tendresse et ta miséricorde? Ne te ferme pas car tu es notre père. Abraham ne nous connaît plus, et Israël ignore qui nous sommes. C'est toi, Yahvé, qui es notre père, qui, dès l'éternité, t'appelles notre sauveur.

Pourquoi, ô Éternel, nous laisses-tu errer loin de tes voies, et endurcis-tu notre coeur contre ta crainte? Pense à tes serviteurs, aux tribus de ton héritage! Pourquoi des méchants sont-ils entrés dans ton Lieu saint? Pourquoi nos ennemis ont-ils profané ton sanctuaire. Nous sommes depuis longtemps comme un peuple que tu ne gouvernes plus, et que ton nom ne protège plus.

Ah! Si tu déchirais les cieux, et si tu descendais, les montagnes s'ébranleraient devant toi! (Is LXIII, 15 à 19)

Comme s'allume un feu de bois sec, comme s'évapore l'eau qui bouillonne, tes ennemis connaîtraient ton nom, et les nations trembleraient devant toi en voyant s’accomplir des prodiges inédits, comme lorsque les montagnes s'ébranlèrent devant toi.

Jamais on n'a appris ni entendu dire, et jamais l'oeil n'a vu qu'un autre dieu que toi fît de telles choses pour ceux qui se confient en lui. Tu vas au-devant de celui qui pratique avec joie la justice, de ceux qui marchent dans tes voies et se souviennent de toi. (Is LIV, 1 à 3)

2-3-2-Ensuite une contrition: en effet, le peuple se souvient de son péché, cause de tous ses malheurs.

Tu as été irrité parce que nous avons péché; et nous en souffrons longtemps jusqu'à ce que nous soyons sauvés. Nous sommes tous comme des impurs, et toute notre justice est comme un vêtement souillé. Nous sommes tous flétris comme une feuille, et nos crimes nous emportent comme le vent. Plus personne n’invoque ton nom, nul ne se réveille pour s'attacher à toi: aussi nous as-tu caché ta face, et nous laisses-tu périr par l'effet de nos crimes.

2-3-3-Enfin une humble supplication:

Cependant, ô Éternel, tu es notre père. Nous sommes l'argile, et c'est toi qui nous as formés, nous sommes tous l'ouvrage de tes mains. Ne t'irrite pas à l'extrême, ô Éternel, et ne te souviens pas à toujours de nos crimes. Regarde donc, nous sommes tous ton peuple. Tes villes saintes sont un désert. Sion est un désert et Jérusalem une solitude. Notre maison sainte et glorieuse, où nos pères célébraient tes louanges, est devenue la proie des flammes: tout ce que nous avions de précieux a été dévasté. Après cela, ô Éternel, te contiendras-tu? Est-ce que tu te tairas, et nous affligeras à l'excès? (Is LXIV, 4 à 11)

2-4-Réponse et reproches de Dieu

“J'ai exaucé ceux qui ne demandaient rien, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas. J'ai dit: Me voici, me voici! à une nation qui n’invoquait pas mon nom. J'ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, qui marche dans une voie mauvaise au gré de ses pensées, vers un peuple qui ne cesse de m'irriter en face, sacrifiant dans les jardins, et brûlant de l'encens sur les briques [1]. Il va au milieu des sépulcres et passe la nuit dans les cavernes, mangeant de la chair de porc, et ayant dans ses vases des mets impurs.

Qui dit: ‘Retire-toi, ne m'approche pas, car je suis saint’?... Ces gens-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle toujours.

Voici ce que j'ai résolu par devers moi. Loin de me taire, je leur ferai porter la peine, oui, je leur ferai porter la peine de vos crimes, dit l'Éternel, et des crimes de vos pères qui ont brûlé de l'encens sur les montagnes, et qui m'ont outragé sur les collines? Je leur mesurerai le salaire de leurs actions passées.” (Is LXV, 1 à 7)

Alors, Dieu qui n’aime pas les sacrifices sanglants propose le culte qui Lui plaît. Ainsi parle l'Éternel: “Le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, et quel lieu me donneriez-vous pour demeure? Toutes ces choses, c’est ma main qui les a faites, et toutes ont reçu l'existence, dit l'Éternel. Voici sur qui je porterai mes regards: sur celui qui souffre et dont l'esprit est humble, sur celui qui craint ma parole.”

Car l’Éternel aime les pauvres et les petits, mais Il rejette ceux qui offrent des sacrifices sanglants: “Celui qui immole un boeuf est comme celui qui tuerait un homme, celui qui sacrifie un agneau est comme celui qui romprait la nuque à un chien. Celui qui présente une offrande est comme celui qui répandrait du sang de porc, et celui qui brûle de l'encens est comme celui qui adorerait des idoles. Tous ceux-là se complaisent dans leurs voies, et leur âme trouve du plaisir dans leurs abominations.

À mon tour, moi aussi, je vais me complaire dans leur infortune, et je ferai venir sur eux ce qui cause leur effroi, parce que j'ai appelé, et qu'ils n'ont point répondu, parce que j'ai parlé, et qu'ils n'ont point écouté. Mais ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, et ils ont choisi ce qui me déplaît. Écoutez la parole de l'Éternel, vous qui craignez sa parole. Vos frères, vous haïssent et vous repoussent à cause de mon nom, et ils disent: ‘Que l'Éternel montre sa gloire, et que nous voyions votre joie!” Mais ils seront confondus.

Une voix éclatante sort de la ville, une voix sort du temple. C'est la voix de l'Éternel qui paie à ses ennemis leur salaire. (Is LXVI, 1 à 6)

2-5-Contre les mauvais pasteurs

Vous toutes, bêtes des champs, venez pour manger, vous toutes, bêtes de la forêt! Tous ses gardiens sont des aveugles sans intelligence. Ce sont tous des chiens muets, incapables d'aboyer, qui rêvent, se tiennent couchés, et qui ne pensent qu’à dormir. Ce sont des chiens voraces, insatiables. Pourtant, ce sont des bergers, mais ils ne comprennent rien. Tous cherchent leur intérêt, chacun suit son propre chemin. Ils disent: ‘Venez, je vais chercher du vin, et nous boirons des liqueurs fortes! Nous en ferons autant demain, et beaucoup plus encore!’ (Is LVI, 9 à 12)

2-5-1-Malheur à eux

Mais vous, approchez ici, fils de la sorcière, enfants d’adultères et de prostituées! De qui vous moquez-vous? Contre qui ouvrez-vous une large bouche et à qui tirez-vous la langue? N'êtes-vous pas des enfants de péché, une race de menteurs.  Vous vous excitez sous les térébinthes, et sous tout arbre vert; vous égorgez des enfants dans les ravins et dans les fentes de rochers?

Vous choisissez des pierres polies des torrents; vous en faites des idoles.  C'est à elles que vous versez des libations, que vous faites des offrandes. Puis-je être insensible à cela? C'est sur une montagne haute et élevée que tu dresses ta couche; c'est aussi là que tu montes pour offrir des sacrifices. Tu mets ton idole derrière les montants de la porte. Loin de moi, tu te déshabilles et tu montes sur ton lit pour te livrer à tes excès. Tu fais alliance avec ceux dont tu aimes le commerce, et tu admires les idoles. Tu vas auprès de Mélek avec des offrandes d'huile, et tu lui offres des aromates en abondance. Tu envoies au loin tes messagers, ces enfants que tu as envoyés au séjour des morts. À force de marcher tu te fatigues, et tu ne dis pas: ça suffit! Mais non, tu trouves encore de la vigueur dans ta main et tu continues de plus belle.

Mais qui redoutais-tu, qui craignais-tu, pour m’être infidèle, pour ne pas te souvenir, te soucier de moi? Moi, je gardais le silence, je fermais les yeux, et c’est pourquoi tu ne me crains pas. Maintenant je vais dénoncer ta belle conduite, et tes œuvres qui ne te serviront pas. En effet, quand tu crieras, la foule de tes idoles te délivrera-t-elle? Le vent les emportera toutes, un souffle les enlèvera. Mais celui qui se confie en moi possédera le pays, et ma montagne sainte sera son héritage. (Is LVII, 3 à 13)

2-5-2-Mais les justes seront sauvés

Actuellement le juste périt, et nul n'y prend garde. Les gens de bien sont enlevés, et personne ne remarque que c'est pour leur épargner des malheurs. Le juste est enlevé. Il entrera dans la paix, il reposera sur sa couche, celui qui aura suivi le droit chemin. (Is LVII, 1 et 2)

2-5-3-Yahvé fera miséricorde même aux méchants, à condition qu’ils se convertissent

On dira: ‘Défrichez! Défrichez! Préparez le chemin, enlevez tout obstacle sur la route de mon peuple!’ Car ainsi parle le Très Haut dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: “J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté, mais je suis proche de l'homme contrit et humilié. Je fais revivre les esprits humiliés, les cœurs contrits et brisés. Je ne veux pas discuter toujours, ni garder une éternelle colère, quand devant moi tombent en défaillance les esprits, les âmes que j'ai faites.

C’est à cause de son avidité coupable, que je me suis irrité contre lui et que je l'ai frappé. Dans ma colère, je lui ai caché ma face, car le rebelle  suivait le chemin de son cœur. Je voyais sa conduite et la pente de son cœur. Mais je le guérirai, je lui servirai de guide, et je le consolerai, lui et ceux qui pleurent avec lui. Je mettrai la louange sur leurs lèvres. Paix! Paix à celui qui est loin et à celui qui est près! dit l'Éternel. Je les guérirai.”

Mais voici que soudain Dieu exprime sa lassitude devant le peuple rebelle:

“Mais les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut se calmer, et dont les eaux rejettent de la vase et du limon. Il n'y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu.” (Is LVII, 14 à 21)