

Jean Bosco ne pouvant payer ses
études au grand séminaire pensait entrer chez les franciscains. On lui conseilla
auparavant,
d’aller consulter don Cafasso, un jeune prêtre de 23 ans, déjà réputé pour sa
grande sagesse et sa sainteté. Don Cafasso estima que Jean devait poursuivre ses
études au grand séminaire, et il compléta souvent le prix de la pension que
Jean ne pouvait pas payer malgré tout son courage.
Jean Bosco resta six ans au grand
séminaire. Il ne vivait que pour les jeunes qu’il rencontrait aussi souvent que
possible les jours de congé et pendant les vacances. À la fin de ses années de
séminaire un autre songe allait de nouveau lui indiquer la route à suivre.
Jean Bosco fut ordonné prêtre à
Turin le 5 juin 1841. Devenu don Bosco il se demandait quel emploi sacerdotal
serait le sien. Une offre intéressante se présentait: être précepteur dans une
famille noble avec des appointements corrects. Mais don Cafasso lui conseilla de
venir à Turin pour achever sa formation au Collège ecclésiastique. La tâche, en
effet, était urgente de préparer un sacerdoce instruit, pieux et zélé, seul
capable de ramener à Dieu une société chrétienne désemparée. Jean fut admis
gratuitement. Il y resta trois années providentielles qui lui permirent de
compléter ses études et d’entrer en contact avec les misères de nombreux jeunes.
Jean se vit dans la ferme de son
frère, au pied de laquelle s’ouvrait une large vallée qui, soudain, se
transforma en une populeuse cité. Dans les rues grouillait une jeunesse
abandonnée à elle-même et aux vices. Jean ne pouvant supporter les blasphèmes se
précipita pour les faire taire en les menaçant de coups, puis n’obtenant rien,
en passant aux actes. Vite submergé par le nombre, l’abbé Bosco dut prendre la
fuite...
C’est alors qu’un mystérieux
personnage lui ordonna de retourner vers ces malheureux et de les corriger par
la persuasion. L’abbé ne paraissant pas très convaincu, l’Inconnu lui présenta
une Dame:
— Voici ma Mère; prends ses
conseils.
Et la Dame ajouta :
— Si tu tiens à apprivoiser ces
terribles gamins, ne les prends pas à coups de pieds ou de poings, mais
conquiers-les par la douceur et la persuasion.
Ce qu’il fit... Alors, comme dans
le premier songe, les enfants se changèrent d’abord en fauves pour devenir
immédiatement de doux agneaux. Jean Bosco comprit quelle serait sa vocation.

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